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Édition de la poésie en France
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L'édition de la poésie en France, en tant que catégorie de la littérature, est le fait de maisons d'éditions généralistes, ainsi que d'éditeurs spécialisés. Peu vendue en France, la poésie classique comme ouverte à la création contemporaine fait néanmoins l'objet de collections spécifiques, avec une attention particulière lors de la Résistance, mais un lectorat moindre après-guerre. Cette crise peut rejoindre celle, plus générale, de la lecture. La poésie connaît un nouveau canal de diffusion par les nouvelles technologies, prend aussi part à l'édition poétique le monde de la revue spécialisée. Des actions de l’État (subventions) ou d'organismes (salons) sont menées dans le cadre de politiques culturelles.
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Histoire
Résumé
Contexte
Édition poétique de la résistance
L'histoire de l'édition en France est marquée par la Seconde Guerre mondiale, après laquelle émerge un grand nombre de maisons d'éditions et plus encore de revues[1]. Lors de la Résistance, la poésie et son édition remplissent un rôle phare, reconnu par le Général de Gaulle[2] et servant d'arme. L'éditeur Pierre Seghers, fondateur des éditions Seghers spécialisées dans la poésie, est lui-même lecteur de ce genre littéraire, appréciant par exemple Blaise Cendrars. Il édite ainsi Poésie 40, 41, 42, 43 et 44 à Villeneuve-lès-Avignon. Les apports d'éditeurs résistants se font souvent dans des revues légales (que possèdent les maisons d'édition), mais contenant une poésie de contrebande, d'après le mot de Louis Aragon. Importante pour la résistance, la poésie s'édite dans des revues comme Fontaine, avec les éditeurs Max-Pol Fouchet ou René Tavernier. Publient à Fontaine René Char, Max Jacob, ou Henri Michaux entre autres. Plusieurs maisons d'éditions et revues sont le fait du Parti Communiste, et publient une part importante de poésie d'après le souhait de Louis Aragon (qui choisit ou contribue à choisir les poètes)[1]. Robert Laffont a commencé sa carrière d'éditeur à Marseille sous l'Occupation, où il édite de la poésie classique.
Bruno Doucey parle de cette poésie comme d'un bouche-à-bouche vital avec l'Histoire.
Après-guerre
La poésie remplit un succès moindre par rapport à la Résistance, et au sein de l'édition en France. Secteur boudé et considéré comme inactuel[2], secteur sinistré (tout comme l'édition de textes de théâtre[1]), il peut faire l'objet de subventions de l’État Français, par la commission Poésie (dont c'est la seule prérogative). La poésie appartient tout de même aux catalogues d'éditeurs avant-gardistes (ce qui peut s'expliquer par l'influence de Mai 68) comme François Ruy-Vidal en poésie pour la jeunesse, ou plus récemment des éditeurs présents à la Fête de la Poésie Jeunesse[3] . La poétesse Jacqueline Held et son mari, Claude, comptent parmi le catalogue de Ruy-Vidal. Elle est aussi présente chez des éditeurs généralistes de plus grande envergure, Gallimard créant la collection Poésie/Gallimard en 1966, avec de la poésie classique comme contemporaine de l'éditeur. Certaines publications poétiques de cet éditeur sont destinées à la Jeunesse, avec Claude Roy par exemple. Le Livre de poche, qui peut évoquer au public un grand nombre de tirage, reste de faible diffusion pour la poésie, avec un maximum de 5 000 exemplaires pour un ouvrage de poésie chez Gallimard, qui lance Folio/poésie. L'accompagnement éditorial, la promotion d'auteurs, notamment par le prix littéraire (ex. le prix Max Jacob lancé en 1951) concerne les auteurs littéraires et peut toucher les poètes, comme Minou Drouet, dont la carrière est lancée par René Julliard pour un recueil de poèmes.
La crise de la poésie, qui comme le théâtre ne trouve pas de lecteurs, rejoint une crise de la lecture plus générale[4].
Vingt-et-unième siècle
L'édition de poche (sans attente d'un grand chiffre de ventes pour l'éditeur) caractérise souvent la poésie[5] : Senghor, dont la poésie se vend bien, a été édité en poche. L'édition du Seuil a cessé son activité poétique, de manière plus générale, l'éditeur de la revue Prétexte Lionel Destremeau estime que les impératifs de vente et les pressions marketing s'appliquent mal à un domaine comme la poésie. Pour Bruno Doucey, qui a travaillé chez Seghers, l'enjeu derrière l'édition de la poésie est symbolique et non économique. Flammarion, rachetée par Gallimard en 2012, distribue sa poésie sur un réseau d'une cinquantaine de librairies, mais l'éditeur Yves di Manno qui y travaille déclare : on ne peut pas impunément faire l’économie de la poésie quand on est un éditeur littéraire. Il explique que la collection poétique de Flammarion ne rapporte pas d'argent, mais n'en perd pas. Le tirage et la vente sont modestes quelle que soit la maison, et la poésie de la Résistance constitue une exception dans cette histoire. Cependant, l'intérêt d'éditer de la poésie est artistique pour ces éditeurs. Le travail est essentiellement le fait de structures spécialisées (mais y reste confidentiel) et de revues, qualifiées de laboratoires par Jean-Pierre Chambon, car ouvertes aux nouveaux poètes. Ce manque de rentabilité peut s'expliquer par un repli sur soi de la fin du vingtième siècle (sur lequel les poètes du vingt-et-unième, bénéficiaires d'une grande liberté, tendent à revenir) et par un manque de médiatisation à la télévision (la radio couvrant bien la poésie), d'après Chambon comme d'après Doucey[6].
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Maisons d'édition et revues
Résumé
Contexte
Certains éditeurs proposent de la poésie non francophone, traduite. Une pratique courante en France est de proposer des recueils bilingues [7]. Henri Meschonnic s'intéresse à la poésie, à sa traduction et en traduit lui même, il propose une traduction poétique de la Bible.
Outre le format poche, certains éditeurs proposent des anthologies, par aire géographique ou par thème, par exemple celle de Georges Pompidou en poésie française ou Demain, dès l'aube... de Jacques Charpentreau, destinée à la jeunesse.
Certaines maisons d'éditions sont généralistes et publient une collection destinée à la poésie, sans que ce ne soit leur unique activité : Gallimard[8], Flammarion[9], éditions de la Table ronde, le Mercure de France[10] ou Actes Sud, ou, de taille moyenne, les éditions P.O.L. placent la poésie au centre de leur activité[11], même peu rentable, constituant une néo-avant-garde poétique.
D'autres structures comme Seghers[12] sont plus spécialisées ou plus petites, soit généralistes comme le Castor astral[13], le Temps qu'il fait, Bruno Doucey, Al Dante, le Temps des cerises, éditions du Cygne[14], soit plus spécialisées comme Obsidiane, Tarabuste[15], Arfuyen, éditions Unes, Dumerchez, Æncrages & Co, Cheyne[16], La Crypte, Voix d'encre, Jacques Brémond[17], Lanskine. Certains éditeurs proposent uniquement de la poésie, qui peut se diffuser en numérique comme aux Éditions de La Mêsonetta.
Certains sites (comme Poezibao), blogs, ou comptes sur des réseaux sociaux diffusent de la poésie. Les revues constituent une autre part de l'édition poétique, voir : Catégorie:Revue de poésie. Certaines organisent des appels à texte et chacune possède sa ligne éditoriale (le pan poétique des muses, par exemple, est une revue féministe).
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Notes et références
Voir aussi
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