Abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon
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L'abbaye Saint-André est une abbaye bénédictine située au sommet du Mont-Andaon, dans la commune gardoise de Villeneuve-lès-Avignon.
Abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon | |||||
Abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, William Marlow (1740-1813)[1]. | |||||
Présentation | |||||
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Culte | Catholicisme | ||||
Type | Abbaye | ||||
Début de la construction | Années 980 | ||||
Protection | Jardin remarquable | ||||
Site web | www.abbayesaintandre.fr | ||||
Géographie | |||||
Pays | France | ||||
Région | Occitanie | ||||
Département | Gard | ||||
Ville | Villeneuve-lès-Avignon | ||||
Coordonnées | 43° 57′ 55″ nord, 4° 48′ 02″ est | ||||
Géolocalisation sur la carte : communauté d'agglomération du Grand Avignon
Géolocalisation sur la carte : Gard
Géolocalisation sur la carte : Occitanie (région administrative)
Géolocalisation sur la carte : France
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Le Mont-Andaon est, dès le VIe siècle, le lieu de sépulture des chrétiens avignonnais, autour de la tombe d'une ermite prénommée Casarie, morte en 586[2].
Au début des années 980, les bénédictins fondent une abbaye. Garnier, évêque d'Avignon, donna biens et menses à l'abbaye par un acte daté du dont les églises de Saint-André et de Saint-Paul sur le terroir du « vicus » de Fréta, qui succède à Glanum. Les souverains pontifes prennent rapidement l'abbaye sous leur autorité : en 999, Grégoire V avalise la liste de ses prieurés languedociens.
Par la volonté de Jean XIX, en 1005, les moines de Saint-André passent le Rhône pour aller s'installer sur la rive gauche du fleuve à Thouzon, près du Thor[3]. Ce fut en 1140, qu'Alphonse Jourdain, marquis de Provence et comte de Toulouse, ratifia au château de Pernes la dotation du fief de Thouzon à Saint-André. Raymond IV de Saint-Gilles, comte de Toulouse, en 1088, avant de partir pour la première croisade transforma l'abbaye du Mont-Andaon et de Thouzon[4] en fiefs allodiaux.
Avec plus de cinquante prieurés qui s'étendaient de la vallée du Rhône aux Baronnies, en passant par le plateau d'Albion, la vallée du Calavon et le val de Durance, les abbés de Saint-André eurent soin constamment de se faire confirmer par les papes successifs leurs possessions et bénéfices.
Ce fut d'abord Gélase II qui, de passage à Orange en 1119, signa une bulle reconnaissant l'ensemble des possessions languedociennes, provençales et delphinales de Saint-André. Il fut suivi par Innocent II, en 1143 puis par Eugène III en 1147.
Alexandre III fit de même en 1178 lors du sacre à Arles de son ennemi l'empereur Frédéric Barberousse. Grégoire IX confirma une dernière fois les possessions de Saint-André par une bulle datée de 1227.
L'abbé de Saint-André, au cours de la croisade contre les Albigeois, en 1226, et lors du siège d'Avignon par Louis VIII, roi de France, rejoint ses troupes. La conséquence de cette alliance est que le fief allodial de Saint-André est désormais partagé, par un acte de paréage, entre le roi et l'abbé.
Quant à Philippe le Bel, en 1292, il signe avec l’abbé de Saint-André un nouvel acte de paréage qui prévoit l'édification de deux forteresses royales : à l’entrée du pont Saint-Bénezet la Tour Philippe-le-Bel dite au Moyen-Âge, la « Grosse Tour du bout du Pont » est immédiatement élevée pour contrôler l'accès au pont[5]. Le Fort Saint-André sera construit ultérieurement par Jean le Bon pour protéger l'abbaye et le Bourg Saint-André des incursions des grandes compagnies dans la vallée du Rhône). L'année suivante le roi fonde la Ville Neuve Saint-André près d'Avignon, aujourd'hui Villeneuve-lès-Avignon.
L’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon est une des plus riches de Provence, avec un maximum de 212 églises et prieurés qui dépendaient d’elle à l’est du Rhône[6], et 23 sur la rive droite[7].
Au XIVe siècle, la papauté d'Avignon remit en commende la charge d'abbé de Villeneuve aux membres des familles pontificales ou de ses alliés. Au cours du mois de septembre 1347, lors de son mariage de sa nièce Marie Roger de Beaufort avec Garin VII d’Apcher, baron du Gévaudan, Clément VI, pour l’occasion donna au couple Montolivet, la résidence que lui avait remise le cardinal Élie de Nabinal à Villeneuve-lès-Avignon, et le pape en profita pour nommer Raymond d’Apcher, frère du marié et simple prieur à Montverdun, abbé de Saint-André.
Après cette période de décadence qui fut le lot de quasiment toutes les abbayes, une réforme s'imposait. Elle vint tardivement et fut le fait des mauristes. Ils arrivèrent à Villeneuve en 1636 et cette reprise en main fut fort mal reçue par les moines résidents.
La réforme mauriste s'accompagne de grandes campagnes de reconstruction, qui commencent dès 1645 par l'aile à l'est du cloître. À partir de 1692, sous la direction de Pierre II Mignard, architecte du roi, d'importantes modifications sont apportées à l'église double Saint-André et Saint-Martin / Sainte-Casarie. Puis au tournant du siècle, il projette un vaste bâtiment de trois étages élevé dans leur prolongement, posé sur une terrasse qui rachète les irrégularités de la montagne : cette aile nouvelle, poursuivie jusqu’en 1736, figure sur un projet gravé de la fin du XVIIe siècle et sur la célèbre vue de William Marlow.
Mais en 1763, il faut reprendre de fond en comble les premières reconstructions, vieilles d'à peine 120 ans et qui déjà menacent ruine. C'est l'architecte avignonnais Jean-Ange Brun, apparenté aux Franque qui surveille cette ultime campagne.
Vendue comme bien national sous la Révolution, l'abbaye sert de carrière de pierre. Il ne reste des travaux de Mignard que les terrasses et les premières assises de la vaste aile orientée est-ouest qu'il éleva sur la montagne. Les parties subsistantes des lieux réguliers, pavillon d'entrée, portail monumental, grand escalier, aile des cuisines et réfectoire savamment voûtés, correspondent aux travaux de Brun, dernier architecte de l’abbaye.
Un temps occupée par les religieuses du Cœur de Jésus qui surélèvent le pavillon du réfectoire, l'abbaye est rachetée en 1913 par le peintre belge Louis-Joseph Yperman, qui y fait réaliser des fresques par son ami Émile Bernard sous les plafonds de l'une des galeries. Il s'agit de trois peintures représentant l’Annonciation avec deux scènes d’Anges musiciens. L'épouse de Louis-Joseph Yperman, Marie van Elslande, dirigeait dans le complexe abbatial un petit orphelinat.
L'abbaye est ensuite acquise par Gustave Fayet en pour Elsa Koeberlé qui se consacre, avec Génia Lioubow, à la restauration de l'édifice et à l'aménagement des jardins jusqu'à sa mort, en 1950.
Ouverte à la visite, l'abbaye est la propriété des descendants de Gustave Fayet.
De l'abbaye d'origine, il ne reste de nos jours à l'intérieur du fort Saint-André que des vestiges et l'emplacement dont le site est occupé par de superbes jardins en terrasses.
Ces parcelles de terrain à l'intérieur de l'enceinte fortifiée, ont été classées monument historique le comme l'ancienne abbaye Saint-André[8].
Source[9]
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