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calife de l'État islamique (2019-2022) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi (en arabe : أبو إبراهيم الهاشمي القرشي), né Amir Mohammed Abdul Rahman al-Mawli al-Salbi le ou le à Tall Afar ou Mahalabia (ar) (Irak) et mort le à Atmé (en) (Syrie), est un djihadiste irakien, troisième chef et deuxième « calife » de l'organisation État islamique du à sa mort.
Calife de l'État islamique | |
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- | |
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Amir Mohammed Abdul Rahman al-Mawli al-Salbi (أمير مُحمَّد عبد الرحمٰن المولى الصلبي) |
Surnom | |
Nationalité | |
Allégeance | |
Formation |
Religion | |
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Arme |
Armée de l'État islamique (en) |
Grade militaire |
Commandant (jusqu'en ) |
Conflits | |
Lieu de détention |
Camp Bucca (- |
Il succède à Abou Bakr al-Baghdadi, tué durant le raid de Baricha mené par l'armée américaine[5]. Il prend le commandement de l'État islamique, avant d'être tué à son tour dans la nuit du au , à Atmé (en), en Syrie, lors d'une opération des forces spéciales américaines.
Sa nisba (partie du nom qui désigne l’origine) revendique, comme son prédécesseur al-Baghdadi, une ascendance directe avec les Quraych, la tribu du prophète Mahomet[6], et le clan hachémite. Cela est nécessaire afin d'affirmer sa légitimité pour la direction de ce qui fut le Califat islamique[7], car il est né dans l'enclave multiconfessionnelle de Tal Afar, à 70 km de Mossoul.
Al-Mawla est issu de la minorité des Turkmènes d'Irak[8]. Fils d'un muezzin de Mossoul, il fait dans sa jeunesse des études de théologie[8]. Il étudie la charia à l'université de Mossoul, avec une spécialisation en étude coranique, il obtient sa licence avec les honneurs en l'an 2000[9].
Jusqu'en 2020, les responsables Américains pensaient qu'Al-Mawla était Turkmène, mais à partir de l'été 2020, il est devenu notoire qu'Al-Mawla a bien des origines arabe. En 2008, les États-Unis avaient classifié Al-Mawla comme étant d'origine arabe[2].
D'autres sources affirmeront quant à elles que Abu Ibrahim est bien d'origine arabe avec une lignée remontant jusqu'au prophète Mahomet, mais que la lignée a été "turquifiée" par des ancêtres d'Al-Malwa[10].
L'expert en généalogie, Nizar al-Saadoun, rapporte que la majorité du clan de Qardash, Al-Mawla, sont d'origine arabe, descendant du clan abbasside Burisha, et qu'ils remontent tous au Bani Hashim, la tribu du Prophète Mahomet[9].
Amaq, l'agence de presse de Daech, n'a pas livré d'autres éléments de biographie, photographie ou données personnelles induisant l'anonymat ipso facto de la personne désignée[11]. Le , le président américain Donald Trump affirme sur Twitter que l'identité du nouveau chef de l'EI est connue des États-Unis : « L'EI a un nouveau chef. Nous savons exactement qui il est »[12]. Cependant le , un haut responsable américain déclare anonymement à des journalistes que le successeur d'al-Baghdadi est un « parfait inconnu »[13].
En , le Small Wars Journal (en) indique que le nouveau chef de l'État islamique est probablement de nationalité irakienne[14] et en , The Guardian estime que le véritable nom d'Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi est Amir Mohammed Abdul Rahman al-Mawli al-Salbi[15],[16], une identité confirmée par les renseignements irakiens et américains[1]. En , le département d'État des États-Unis offre une prime de dix millions de dollars pour sa capture[1],[17].
D'après le groupe terroriste, il est un vétéran ayant combattu l'Occident[11] : la propagande l'a introduit par le triptyque « érudit, ouvrier, adorateur », classé comme une « figure éminente du djihad » et décrit comme un « émir de guerre »[18].
Dans une dépêche de l'Agence France-Presse (AFP), Hicham al-Hachemi, expert irakien de Daech, indique qu'il était « le principal juge de l’État islamique » : Il dirigeait en particulier l'Autorité de la Charia, organe dédié à l'application de la loi islamique[19].
D'après le Counter Extremism Project, relayé par l'AFP, il est d'abord officier de l'armée irakienne sous Saddam Hussein et diplômé de l'université des sciences islamiques de Mossoul, avant d'intégrer Al-Qaïda après la seconde guerre du Golfe. Il rejoint la lutte armée après sa libération de prison, puis se hisse rapidement dans la hiérarchie de l’État islamique. Al-Mawla participe activement à la persécution de la minorité yazidie par « les massacres, l'expulsion et l'esclavage sexuel »[20].
Le , l'État islamique publie un communiqué audio dans lequel il reconnait la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi, tué[21] dans la nuit du au lors du raid de Baricha[5]. Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi est présenté comme son successeur et comme le nouveau « commandeur des croyants » et « calife des musulmans »[5].
Selon le porte-parole de l'EI, l'assemblée consultative de l'organisation lui prête allégeance et Abou Bakr Al-Baghdadi aurait désigné lui-même son successeur dans son testament[7]. Le personnage est alors totalement inconnu des spécialistes du djihadisme[7].
Le groupe se considère toujours comme un califat, malgré la perte de l'ensemble de son territoire en Irak et en Syrie[22]. Cependant, le futur de Daech sous al-Hachimi ne peut être prévu, les observateurs pensent qu'il sera le « dirigeant d'une organisation qui s'effiloche, principalement réduite à des cellules clandestines dormantes »[6]. Certains experts pensent que la mort d'al-Bagdadi provoquera probablement l'éclatement de Daech, « laissant à celui qui émerge comme son nouveau chef la tâche de rassembler le groupe en une force de combat »[18].
D'autres analystes estiment cependant que le décès du Bagdadi n'aura pas d'impact sur l'OEI « en termes de capacité opérationnelle » et qu'il est probable « qu'il n'entraînera pas la disparition du groupe, ni même son déclin réel »[23].
Al-Hachimi vit clandestinement dans une maison d'Atmé (en), une ville contrôlée par Hayat Tahrir al-Cham[24] et située près de la frontière turque, à seulement une vingtaine de kilomètres du lieu où Abou Bakr al-Baghdadi avait été tué en 2019[8].
D'après un témoignage, recueilli par l'AFP, de Mohammed al-Cheikh, le propriétaire de la maison, al-Hachimi loue la propriété pendant onze mois et se fait passer pour un simple chauffeur de taxi[24]. Il déclare : « Je n'ai rien vu de suspect. Il venait juste me voir pour payer le loyer. Il vivait avec ses trois enfants et sa femme. Sa sœur, une veuve, et sa fille vivaient à l'étage au-dessus »[24]. Il décrit al-Hachimi comme une « personne facile à vivre et enjouée qui s'occupait de ses propres affaires. [...] Il s'habillait toujours de la même façon: un pantalon, une chemise et un gilet sans manches et avait toujours la tête couverte »[24].
Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi trouve la mort dans la nuit du au , lors d'une opération héliportée des forces spéciales américaines, dans la ville d'Atmé (en), dans le gouvernorat d'Idleb, en Syrie[25],[26],[8],[27],[28]. L'opération est lancée depuis une base militaire de la ville de Kobané, contrôlée par les Forces démocratiques syriennes[28],[29]. Les militaires américains sont déposés près du camp de réfugiés[24]. Ils cernent ensuite un bâtiment de trois étages, situé dans une zone entourée d'arbres[29] et appellent ses occupants à se rendre[24]. Une partie du bâtiment est détruite par des explosions[29]. L'opération a duré entre deux et trois heures[28],[29],[24].
Le lendemain, le président américain Joe Biden annonce la mort du chef de l'État islamique et affirme qu'il s'est fait exploser lors de l'assaut[25],[28]. Il précise que « sans égard pour la vie de sa propre famille ou d’autres personnes dans le bâtiment, il a choisi de se faire exploser (…) emportant plusieurs membres de sa famille avec lui, comme l’avait fait son prédécesseur »[30].
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l'opération fait au moins treize morts, dont quatre enfants et trois femmes[26]. L'ONG Save the Children et l'Unicef font état de la mort de six enfants, dont deux bébés[29]. Les forces américaines ne déplorent aucune perte[29] mais ont dû détruire un de leurs hélicoptères MH-60M du 160th Special Operations Aviation Regiment (Airborne), qui ne pouvait repartir[31].
L'État islamique confirme officiellement la mort de son chef le et annonce qu'Abou Hassan al-Hachemi al-Qourachi lui succède comme « émir des croyants et calife des musulmans »[32].
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