Béguinage de Bruges
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Le béguinage de Bruges (appelé enclos de la Vigne, ou en néerlandais De Wijngaard) est situé dans la partie méridionale du centre historique de Bruges, en Belgique. Il constitue encore aujourd’hui un espace clos que sépare de la ville un mur d'enceinte encore partiellement doublé de douves.
Béguinage de Bruges | |||
Enclos central du béguinage | |||
Présentation | |||
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Nom local | De Wijngaard | ||
Culte | Catholicisme | ||
Type | Béguinage | ||
Début de la construction | XIIIe siècle | ||
Protection | Patrimoine mondial (1998) | ||
Géographie | |||
Pays | Belgique | ||
Région | Région flamande | ||
Province | Flandre-Occidentale | ||
Ville | Bruges | ||
Coordonnées | 51° 12′ 04″ nord, 3° 13′ 21″ est | ||
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Géolocalisation sur la carte : Flandre-Occidentale
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À l'origine, en 1225, un groupe de jeunes femmes sans ressources, qui avaient fondé une association pieuse de béguines, décida de s’installer près d’un cours d’eau, dans un endroit isolé appelé « La Vigne »[note 1]. Cet endroit, situé à l'extérieur de la ville, leur permettrait de gagner leur vie en travaillant la laine pour les tisserands. Avec leurs consœurs des autres villes flamandes, les béguines brugeoises ont bouleversé l'ordre moral de l’Église, révolutionné les mentalités et modifié le paysage de nombreuses villes de Flandre.
La comtesse de Flandre Marguerite de Constantinople les a prises sous sa protection en 1245 et est intervenue pour obtenir de l'évêque de Tournai Gauthier de Marvis que l'enclos soit érigé en paroisse indépendante. Cette autonomie a été confortée par un privilège accordé par le roi Philippe le Bel, en vertu duquel le béguinage relevait désormais uniquement du tribunal royal. Par ailleurs, la dimension contemplative a été renforcée par une nouvelle règle de vie. En 1275, à la suite de la construction de la nouvelle muraille d'enceinte de Bruges, le béguinage s'est retrouvé au-dedans du périmètre de la ville. Au XVe siècle, il a connu une période de prospérité. Le béguinage était riche et s'étendait sur une surface égale à plusieurs fois celle qu'il occupe aujourd’hui. C'était une vraie cité dans la ville. L'église du béguinage était très fréquentée et la paroisse était desservie par un curé assisté de cinq vicaires.
Les troubles religieux au XVIe siècle sont à l’origine de l’incendie accidentel (survenu en 1584) de l’ancienne église du XIIIe siècle. Elle a été reconstruite à l'identique, en style gothique, en 1604, puis remaniée et agrandie vers 1700. Le béguinage a connu un nouvel essor aux XVIIe et XVIIIe siècles, avec une population qui a changé socialement. Si l'orientation est restée religieuse et contemplative, les béguines étaient désormais d’origine aristocratique et leur mode de vie s'apparentait davantage à celui de chanoinesses. Le recrutement a eu tendance à devenir socialement sélectif, même si une ouverture aux « béguines pauvres » demeurait. Le monumental portail d'entrée a été édifié en 1776.
Le béguinage de Bruges, à l'instar des autres institutions religieuses, a été supprimé par l'administration révolutionnaire française de la fin du XVIIIe siècle, et en 1798, ses biens furent dévolus à la « Commission des hospices publics ». En 1803, à la suite du Concordat de 1801, quelques béguines purent péniblement reprendre la vie commune, mais le ressort était brisé et le style de vie n'était plus guère adapté à la mentalité moderne des XIXe et XXe siècles. Le béguinage a survécu pendant un siècle. Le chanoine Rodolphe Hoornaert, dernier curé du béguinage, s'est employé à restaurer le patrimoine bâti de sa paroisse, mais, désespérant de ressusciter le béguinisme, a pris l'initiative, au milieu des années 1920 de fonder une nouvelle communauté religieuse : les « Filles de l'Église »[note 2].
Avec la plupart des autres béguinages de Flandre, celui de Bruges est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Son paisible enclos central planté d'arbres longilignes et bordé d'une trentaine de maisons béguinales (certaines datant du XVe siècle) est un des endroits les plus célèbres de la ville.
Le patrimoine architectural du site comprend :
- un portail monumental, auquel mène un pont à dos d'âne daté de 1776. Ce pont, orné notamment d'une statue de sainte Élisabeth de Hongrie, patronne de plusieurs béguinages, est la principale voie d’accès à l'enclos ;
- une trentaine de maisons béguinales de couleur blanche, la plupart datées des XVIe au XVIIIe siècle, qui entourent une vaste pelouse plantée d'arbres. Près du portail d'entrée, une maisonnette, aménagée en musée, fait revivre la vie quotidienne des béguines. On peut y voir notamment quelques tableaux des XVIIe et XVIIIe siècles, un mobilier d'époque et les instruments du travail des béguines, en particulier la broderie de la dentelle ;
- l'église Sainte-Élisabeth de style gothique à l’origine, qui doit son aspect actuel aux remaniements effectués vers 1700. Le mobilier, dont les stalles[note 3], est en grande partie de style baroque et date du XVIIe siècle, mais l'église garde quelques objets de l'époque gothique, notamment des statues de la madone ;
- la maison de la Grande Dame (supérieure de la communauté), immédiatement reconnaissable car plus vaste et plus élaborée dans son architecture, datant du XVIIe siècle. Elle est flanquée d’une petite chapelle plus ancienne (XVe siècle). La maison attenante, qui faisait autrefois office d'infirmerie, fait partie du même complexe de bâtiments. À proximité, un ensemble de six maisonnettes alignées plus petites (le Dopsconvent) était réservé aux béguines financièrement démunies.