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piève de Corse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Cauro (en corse : Cavru /ˈkavru/) est une ancienne piève de Corse. Située dans le sud-ouest de l'île, elle relevait de la province d'Ajaccio sur le plan civil et du diocèse d'Ajaccio sur le plan religieux.
Cauro, devenue la pieve de Sampiero XVIIIe siècle, avait un territoire équivalent à celui de l'actuelle microrégion du Prunelli.
Au XVIe siècle, Cauvro était à la fois une pieve et une communauté, à une quinzaine de kilomètres (distance orthodromique) à l'est d'Ajaccio. Vers 1520, la pieve comptait environ 1 250 habitants. Elle avait pour lieux habités : Bastelica, le Dominicaggie, le Emportagie, la Statione, le Follagie, la Valle, Santo, la Castellagie, le Vassellagie, Cauro, Ecosa, la Suarella, la Casavecchia, lo Poggio, Tola, Ocana, lo Piglio, Chena, la Salvolaggia, Zizoli, Frasso[2].
Dans son Dialogo nominato Corsica, Mgr Giustiniani décrivait en 1531 :
« la piève de Cauro, qui compte deux cent cinquante feux, répartis en vingt villages, et renferme le pays appelé Bastelica, situé à vingt milles de la côte. Bastelica renferme huit villages dans son district, avec un couvent de Frères Mineurs. Tout ce pays produit en abondance des céréales, des châtaignes et du bétail. Entre les deux pièves susdites, Celavo et Cauro, se trouve un magnifique territoire que les gens du voisinage appellent le Fiuminale di Celavo, où il y a de nombreux terrains bien cultivés. Le Celavo se jette dans la mer avec le Gavone. En inclinant un peu vers Cauro, on trouve la rivière de Prunello, qui prend sa source au milieu des Monts, dans une montagne appelée Punta d'Argento, descend par Bastelica, traverse Cauro et va se jeter dans la mer à un endroit appelé Capitello, où se trouve une tour, à un mille environ de l'embouchure du Gavone. »
— Agostino Giustiniani in Histoire de la Corse Tomes I, traduction de l'Abbé Letteron - p. 60
La communauté de Cavru était le centre de la piève éponyme, dans le préside de la cité génoise d'Ajaccio. Cauro en était la piévanie ; les seigneurs, comtes de Tralaveto, y demeuraient dans le château de la Rocca.
Dans son Esquisse géographique et historique de la Piève de Bastelica, D. Fumaroli de la Société des sciences historiques et naturelles de la Corse, écrit : « Les villages qui composaient la piève étaient les suivants : Cavru, Exicha, Sovarella, Casevecchie, Salvolaggia, Frassu, Zizoli, Poggio, China, Giglio, Ocana, Tolla et Basteriga dont les différents hameaux s'appelaient : Dominicaggie, Emportaggie Stazzona, Folaccie, Valle, Santo, Castellaggie et Vassalaggie. Quelques-uns de ces hameaux n'existent plus aujourd'hui. »
En 1736, la piève comptait 643 feux ou familles avec 2 687 habitants ; en 1800, Bastelica avait 1 886 habitants, Tolla 484, Ocana363, Eccica-Suarella 457 et Cauro 398.
D. Fumaroli relate qu'un auteur inconnu, haut gradé dans l'armée française, en 1739 a écrit : « La piève de Cauro est une des meilleures de l'Isle : on y recueille des grains de toute sorte, du vin, des noix et des châtaignes ; elle abonde en bestiaux ; il y a de très gras et vastes pâturages où l'on fait des foins en assez grande quantité ; c'est presque le seul pays où l'on puisse nourrir les bestiaux en hiver. Nous en avons trouvé d'excellents et en abondance à Eccica-Suarella et à Bastelica. », et aussi qu'un Saggio storico imprimé à Venise en 1768 affirme que la piève de Cauro « è, in generale, la più feconda provincia del regno di Corsica » ».
Quant à l'abbé Accinelli, il en fait la description suivante au début du XVIIIe siècle : « Pieve di Cavro, che fà fuochi 250. con 1300.circa abitanti. Contiene questa Pieve 20.Ville, principali frà queste sono Cavro, Souarello, Eccica, Occana, Tolla, e Bastellica il principale de luoghi della Pieve lontano 20.miglia dal mare, ove sono alcuni pozzi in forma di stagni, in quali si pescano Trutte esquisitissime. Il Teritorio di questo suolo gira 8.miglia, et evvi un Convento di Frati minori di S.Francesco »[3].
Les pièves limitrophes de Cauro sont :
Au Xe siècle, un certain Arguto avait obtenu, grâce à des services signalés contre les Maures, le « fiuminale di Cauro », jusqu'au pont de la Pietra. Arguto, vaillant chevalier romain, porte-drapeau, ne se contenta pas de son lot ; il voulut aussi la Bastelicaccia. Pour s'en assurer la possession, il bâtit sur le mamelon au-dessus du col de la Seghia, le château de Tralaveto (ou Tralavento) qui signifie exposé à tous les vents.
En l'an 1.000 (?) le comte Forte de Cinarca maria son fils Antoine avec Bianca, fille du comte Arrigo Belmessere de Poggio-di-Venaco. Le comte Forte profita du séjour d'Arrigo Belmessere dans son château de Cinarca pour demander, en vain, que les terres de Tralaveto fussent attribuées à leurs anciens seigneurs. Le château de Tralaveto avait été bàti depuis plus de 140 ans ; il y avait prescription.
C'est dans la pieve de Cavru, au pont de la Pietra au-dessous des eaux du Prunelli, que fut tué Belmessere qui arrivait accompagné de ses sept enfants, tous en bas âge (des pullastroni, de gros poulets)[4], et une suite formée d'une garde de 25 hommes à pied et 9 cavaliers.
Le territoire était alors sous la domination du comte Gavino Tralaveto qui disposait des châteaux de la Bastelicaccia (ou de Tralaveto) et de la Rocca. Tralaveto offrit sa soumission à la comtesse Ginepra, romaine de la famille des Torquati et l'épouse du comte Arrigo. (Dès 1260, l'histoire ne parlera plus des Tralavetani abaissés par le comte Giudice.)
Au début du XVIIIe siècle, avant les événements qui, dès 1729, agitèrent cette région pendant la grande révolte des Corses contre Gênes, la pieve de Cauro relevait de la juridiction génoise d'Ajaccio. Celle-ci comptait 19 123 habitants et couvrait 8 pievi et un fief[3] :
Religieusement, Cauro était rattachées au diocèse d'Ajaccio. Au XVe siècle,
« L'évêché d'Ajaccio qui a un revenu de mille ducats comprend douze pièves : Ajaccio, Apietto, la Mezzana, Celavo, Cauro, Ornano, Talabo, Cruscaglia, Veggeni, Valle, Attallà et Sartene »
— Mgr Giustiniani in Dialogo nominato Corsica, traduction Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse, Description de la Corse - Tome I, p. 83
Au XVIIIe siècle, « Il Vescovato di Aiaccio, che rende da Scuti 1000 oro : cioè L.9000. : hà la cura di 12 Pievi, Celavo, et in Cavro, Ornano, Talavo, Istria, Viggiano, Atalà, e Scopamene, con quasi tutto il di là da monti. hà detto Vescovato in la sua Diocesi 65 Parochie la sua Cattedrale è dedicata à S.Maria Assonta et è suffraganeo di Pisa - Francesco Maria Accinelli ».
La communauté de Cauro était le centre de la piève au Moyen Âge.
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