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siècle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le XVIIIe siècle (ou 18e siècle) commence le et finit le .
Millénaires : Ier millénaire • IIe millénaire • IIIe millénaire Siècles : |
Décennies : 1700 • 1710 • 1720 • 1730 • 1740 |
Années : 1701 • 1702 • 1703 • 1704 • 1705 |
Il s'étend entre les jours juliens 2 342 337,5 et 2 378 861,5[1],[2].
En France, les historiens considèrent qu'il commence en 1715 avec la mort de Louis XIV et se termine en 1815 avec la chute de Napoléon Ier et le congrès de Vienne[3].
Au Royaume-Uni, l'historiographie fait courir le « long dix-huitième siècle (en) » de la Glorieuse Révolution de 1688 à 1815.
Au XVIIIe siècle, les Lumières est un terme qui désigne un mouvement culturel et philosophique ayant dominé en Europe, et plus particulièrement en France. Elles donnèrent par extension à cette période le nom de siècle des Lumières (en Allemagne : Zeitalter der Aufklärung, en Angleterre et aux États-Unis : Age of Enlightenment) qui conduisent à l'avènement de la démocratie, en Angleterre et aux États-Unis avec la révolution américaine[pas clair], et en France avec la Révolution française. Les Pays-Bas autrichiens et la principauté de Liège connaissent aussi des mouvements insurrectionnels avec notamment la révolution brabançonne et la révolution liégeoise.
Le XVIIIe siècle voit l'apogée de l'institution esclavagiste. La traite négrière culminent. Ce commerce triangulaire a lieu entre l'Europe (pacotilles, tissus, verroteries, armes à feu, etc.), l’Afrique occidentale et équatoriale (esclaves) et les Antilles et les Amériques (produits agricoles : coton, thé…). Six à sept millions d’esclaves noirs sont déportés par les Européens vers l’Amérique au XVIIIe siècle. Ils achètent leurs esclaves à des chefs et souverains locaux, qui razzient les tribus voisines et échangent leurs prisonniers sur le littoral contre des produits fabriqués en Europe. De nombreuses tribus disparaissent. D’autres se regroupent pour constituer des États qui deviennent à leur tour marchands d’esclaves.
Six à sept millions d’esclaves noirs sont déportés par les Européens vers l’Amérique au XVIIIe siècle, 40 000 chaque année de 1700 à 1750, 80 000 de 1750 à 1800. W. E. B. Du Bois, qui avance le chiffre de quinze millions de déportés entre le XVIe siècle et le milieu du XIXe siècle, estime que pour un esclave arrivé vivant en Amérique, il faut compter cinq hommes tués en Afrique au cours des razzias ou morts en mer. La traite vers l’Amérique aurait donc coûté à l’Afrique 60 millions d’hommes, chiffre qui atteindrait une centaine de millions d’hommes en ajoutant la traite en direction des pays musulmans de la Méditerranée et des pays d’Orient et d’Extrême-Orient. 2,5 millions d'hommes environ sont déportés vers les colonies espagnoles (578 600) et portugaises (1 891 000) d’Amérique du Sud ; 348 000 vers les colonies britanniques (États-Unis) ; 1 401 300 vers les îles britanniques (662 000 en Jamaïque, 301 900 vers les Isles sous le vent, 252 000 à la Barbade) ; 1 348 400 dans les îles françaises (789 700 à Saint-Domingue, 258 000 à la Martinique, 237 000 à la Guadeloupe) ; 460 000 dans les îles hollandaises et 24 000 dans les îles danoises. Les négriers ne participent pas directement à la capture. Ils achètent leurs esclaves à des chefs et souverains locaux, qui razzient les tribus voisines et échangent leurs prisonniers sur le littoral contre des produits fabriqués en Europe. De nombreuses tribus disparaissent. D’autres se regroupent pour constituer des États qui deviennent à leur tour marchands d’esclaves.
Le commerce extérieur de l’Afrique occidentale, qui exporte essentiellement des esclaves, s’accroît au cours du siècle de deux millions de livres au début à environ quatre millions de livres à la fin. La Mauritanie et le Sénégal deviennent les principaux producteurs de gomme arabique. Son prix passe de 3,4 livres la tonne en 1718 à 30,4 livres vers 1790 et à près de 70 livres en 1825-1830.
Le XVIIIe siècle marque l'apogée économique et culturel de la régence d'Alger, qui conclut un âge d'or entamé au début du XVIe siècle sous l’impulsion du fondateur de la nation algérienne moderne, Baba Arrudj « Barberousse »[22]. La population prospère et la bourgeoisie citadine renoue avec le luxe andalous. Les deys-sultans sont puissants et gagnent de nombreuses guerres contre les puissances européennes telle que le Danemark-Norvège (1769-1772) ou la France (1664). Le règne du dey Mohammed Ben Othmane marque le zénith de la puissance algérienne. L'activité corsaire décline dès la première décennie du siècle au profit de l'exportation agricole, c'est le fameux siècle du blé[23] ; l'Algérie est nommée en Occident Grenier de l'Europe[24].
La population de l’intérieur semi-aride du Maghreb (hauts-plateaux, Souss, Aurès...), formée d’Arabes et de Berbères, est divisée en tribus qui constituent la cellule administrative, sociale et économique. Certaines tribus (maghzen en Algérie et Tunisie ou guich au Maroc) bénéficient de privilèges importants en échange du service militaire qu’elles doivent aux souverains[25]. La force des tribus éloignées et enfoncées à l'intérieur des terres provient de l'emprise relativement faible de l’État dans ces régions là et de la coupure qui existe entre l’État et la société semi-nomade. La préoccupation principale de l’État est la fiscalité, car elle est le gage de la soumission politique.
Les genres de vie opposent les bourgeois citadins, les cultivateurs sédentaires et les éleveurs semi-nomades. L'agriculture est toujours prospère, ayant subi de nombreuses transformations depuis l'époque romaine : les arabes de Mésopotamie, les andalous et les turcs apportant toujours de nouvelles techniques agricoles avec eux.
La côte Est de Madagascar est alors beaucoup plus peuplée que la côte Ouest. De nombreux royaumes indépendants se constituent du XVIIe au XVIIIe siècle, comme ceux des Betsileo au Sud (Isandra, Lalangina, Manandriana, Arindrano), celui des Betsimisaraka à l'est, des Sakalava au Nord-Ouest et des Mérina au centre[27]. Les Français dominent le trafic des esclaves sur la côte Est. La façade occidentale est ouverte aux négriers britanniques, arabes, français ou portugais.
L’expression « siècle des Lumières » est souvent employée pour désigner le XVIIIe siècle français. Ce siècle est très riche aussi bien sur le plan intellectuel que scientifique ou culturel. Ce mouvement des « Lumières » regroupe différents artistes (écrivains, peintres etc.) ayant le même courant de pensée ou la même sensibilité. La seconde révolution anglaise (la glorieuse révolution de 1688) peut constituer l'événement d’entrée dans le siècle des Lumières, mais dans l’histoire française, c'est la fin du règne de Louis XIV qui en marque le début. La Révolution française de 1789 est généralement considérée comme son aboutissement, bien que certains la voient comme une période plus large qui s’étend de 1670 à 1820. Le siècle des Lumières correspond, en art plastique, à la transition entre les périodes classique et néo-classique ; et en musique à celle entre la période baroque et la période classique (incluant style galant et rococo).
La « force » de l’expression « siècle des Lumières » vient de son utilisation largement répandue chez les historiens contemporains. On trouve dès 1670 la mention de siècle éclairé dans certains écrits historiques. La formule sera transformée par des représentants des Lumières puis par les révolutionnaires. Le mouvement des « Lumières » impose l'idée que l'individu préexiste à l'État et que l'État n'est que le fruit d'un contrat social ; chacun se trouve détenteur de droits que l'État doit garantir.
On peut également noter les points noirs de ce siècle en France, qui ont pu contribuer à l'agitation aboutissant à la Révolution.
En premier point, la signification concrète de l'expression « petit âge glaciaire », qui bat encore son plein : le XVIIIe siècle a connu 16 hivers extrêmement froids à côté desquels nos plus froids hivers de ces cent dernières années font figure de doux printemps[75]. En Morvan par exemple, l'hiver 1708-09 fait entièrement geler la plupart des ruisseaux et des étangs en moins de quatre heures, et le dégel voit des morceaux de glace de 1 m d'épaisseur[76]. À noter plus particulièrement les hivers 1708-09 (dans un pays déjà appauvri sur tous les plans par la guerre de succession d'Espagne de 1701 à 1714), 1735-36 (dont de fortes gelées en juin et qui anéantissent le peu d'espoir qui restait pour les récoltes), 1770-71, 1777-78 et, justement, 1788-89 (appelée « l'année du grand verglas »- et peut-être pas seulement climatique). Chacun de ces hivers rigoureux à l'extrême amenait systématiquement une disette pour au moins l'année suivante voire pour plus longtemps ; additionner à cela une période de misère encore un peu plus longue, donc une prolifération de vols et maraudages pour cause de misère profonde, notamment vols du peu de bétail et de récoltes qui par chance avaient survécu ; le tout aggravé par une spéculation intense sur le prix de la nourriture en général et surtout des céréales[77], et un dépeuplement notoire en particulier des campagnes par le nombre de morts induit[76] (on évalue à 600 000 le surplus de décès pour 1709[77], par exemple).
En sus de ces 16 périodes misérables, il faut aussi compter avec quatre épisodes d'épizooties si catastrophiques qu'on peut les appeler des panzooties, revenant en cycles de 23 ans de 1711 à 1814 - et, fait notable, toujours associées à des guerres[78]. Celle de 1714 (guerre de succession d'Espagne, 1701-1714), commencée en 1711 en Hongrie et qui ravage toute l'Europe occidentale pendant sept ans[78], dévaste les bovins (les processions de pèlerinage, et donc les affaires de l'Église, augmentant en proportion du nombre de bêtes mortes). Cette maladie touche toute la France : Alsace, Franche-Comté, Bourgogne, Nivernais, Morvan - régions où ces animaux tenaient une grande place dans l'économie[76], mais aussi le reste du pays[78],[79],[80]. Là encore la misère induite ne se limite pas à l'année suivante, tant s'en faut. Celle de 1743-44 (guerre de succession d'Autriche, 1740–1748), encore plus terrible et qui ayant commencé en 1740 en Bohême se répandit sur toute l'Europe de l'Ouest pendant 10 ans, dévasta, dit-on, 98 % du cheptel bovin dans le seul Morvan[76]. Encore une autre en 1774-77, commencée avant 1770 en Orient (Guerre russo-turque de 1768-1774), arrivée en Europe occidentale via la Hollande[78] et qui semble avoir perduré localement au-delà de ces dates puisqu'un foyer en est encore mentionné en 1779 sur Montreuil et ses environs[81]. Enfin la quatrième épizootie du siècle, non moins meurtrière, est arrivée en France en 1794 via l'armée du Rhin[78] (guerre de l'Europe contre la France, 1792-1797).
En 1758 c'est l'excès d'eau qui amene une autre disette : des pluies torrentielles qui dans le Morvan durèrent du au pourrissent les récoltes, foin et grain[76]. Le grand froid de 1788-89 est également précédé d'un été tout aussi pourri que celui de 1758[77], et il y en eut certainement d'autres. Même en faisant abstraction de malheurs locaux comme l'orage extraordinaire qui dévasta une bonne partie du Morvan en 1745 (un an après la deuxième épidémie bovine), ou les multiples épidémies localisées, l'impression demeure que le peuple ne se relevait à grand-peine d'une catastrophe que pour retomber dans une autre. À part les vingt ans de relative normalité entre 1715 et 1735, il ne s'est pas passé quinze ans sans que les Français dans leur ensemble aient à affronter des situations des plus graves.
L’Italie ne profite pas de la conjoncture économique positive du XVIIIe siècle. Au moment de la première révolution industrielle, l’Italie est pauvre en charbon et en fer. Des régions comme la Vénétie connaissent un niveau d’industrialisation proche de celui du Dauphiné, l’activité textile reste vive dans les régions de Padoue, Vicence, Vérone et Bergame, la papeterie à Trévise et la métallurgie près de Bergame et Brescia. Mais le textile décline au cours du siècle en Vénétie (comme la verrerie à Murano), à Padoue, dans le Milanais, en Toscane. L’Italie exporte des produits agricoles et importe des produits manufacturés, finissant par occuper un espace commercial limité et secondaire. Le marché intérieur se rétrécit et l’alourdissement des liens sociaux et institutionnels entrave production et échange. La structure des corporations empêche toute augmentation de production.
La société devient de plus en plus une société rurale, les difficultés rencontrées par les villes impliquant un renforcement de leur contrôle sur les campagnes. Les contrastes entre régions s’accentuent : culture extensive des céréales et élevage ou agriculture intensive. La commercialisation croissante des denrées agricoles fait que le profit devient le but recherché au détriment de l’autosuffisance. Le maïs devient la nourriture de base des populations agricoles (polenta) et permet d’éviter les famines, de commercialiser davantage de froment, malgré la pellagre que sa consommation excessive entraîne souvent. Le riz progresse en Piémont et dans le Milanais. La plaine du Pô connaît une modernisation relative de l’agriculture : spécialisation, irrigation, fourrages artificiels, assolement (maïs). La Toscane, l’Ombrie, les Marches, les pentes du Vésuve connaissent des évolutions similaires. Mais de manière générale, l’Italie rurale présente des caractères d’arriération amorcés au XVIIe siècle (extension des marécages, des friches et des maquis, décadence de l’irrigation), conséquence du processus de « reféodalisation », impliquant la culture extensive des céréales et l’élevage nomade (Apennins, Maremmes, campagne romaine, Sicile, Naples).
Au début du siècle, par le biais des donations, plus d’un tiers de la propriété italienne est soumis à la mainmorte ecclésiastique, aux mains d’administrateurs routiniers qui ne vendent que rarement les terres sans pour autant y apporter grand soin.
Principaux représentants :
Principaux sculpteurs :
Voir :
Voir : Philosophes du XVIIIe siècle
Voir aussi :
Voir :
Voir :
Les preuves en faveur du système héliocentrique de Copernic sont enfin apportées.
Découverte en 1775 de la combustion par l'oxygène par Lavoisier. Selon le philosophe des sciences Thomas Samuel Kuhn, cette découverte constitue une révolution scientifique majeure. Elle marque la naissance de la chimie moderne.
T = volume de texte (suivi de son n° d'ordre) P = volume de planches (suivi de son n° d'ordre)
Date | Paris | Yverdon | Encyclopédie méthodique |
---|---|---|---|
1832 | fin de publication | ||
1759, septembre | Autorisation pour la publication de volumes de planches | ||
1759, mars, 8 | Seconde interdiction | ||
1752, févr. | Première interdiction | ||
1772 | P09-P10 | ||
1771 | P07-P08 | ||
1769 | P06 | ||
1768 | P05 | ||
1767 | P04 | ||
1765 | P03 | ||
1763 | P02 | ||
1762 | P01 | ||
1782 | souscription et premiers tomes | ||
1765, déc. | T08-16 | ||
1757, nov. | T07 | ||
1756, oct. | T06 | ||
1755, nov. | T05 | ||
1750, nov. | Prospectus | ||
1751 | T01 | ||
1752 | T02 | ||
1753 | T03 | ||
1754 | T04 | ||
1765 | fin de la rédaction | ||
1770 | T01 | ||
1776 | début du Supplément | ||
1777 | fin du Supplément | ||
1776 | début des Tables de Mouchon | ||
1780 | fin des Tables de Mouchon | fin de publication |
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