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critique littéraire et écrivain français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Charles-Augustin Sainte-Beuve est un critique littéraire et écrivain français né le à Boulogne-sur-Mer (Pas de Calais) et mort le à Paris. Représentant du romantisme, il est réputé pour ses critiques littéraires et la méthode d'écriture qu'il a employée.
Sénateur du Second Empire | |
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Fauteuil 28 de l'Académie française | |
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Naissance | |
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Décès |
(à 64 ans) 6e arrondissement de Paris |
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Nom de naissance |
Charles-Augustin Sainte-Beuve |
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Académie française 1844 |
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Né à Moreuil le , le père de l'auteur, Charles-François Sainte-Beuve[1], contrôleur principal des droits réunis[2] et conseiller municipal à Boulogne-sur-Mer, se marie le 30 nivôse an XII () avec Augustine Coilliot, fille de Jean-Pierre Coilliot, capitaine de navire, née le et morte en 1850[3]. Toutefois, atteint par une angine, il meurt le 12 vendémiaire an XIII ().
Orphelin de père dès sa naissance le 2 nivôse an XIII ()[4] à Boulogne-sur-Mer, Sainte-Beuve est élevé par sa mère et une tante paternelle, veuve également. En 1812, il entre en classe de sixième comme externe libre à l'institution Blériot, à Boulogne-sur-Mer, où il reste jusqu'en 1818. À cette époque, il obtient de poursuivre ses études à Paris. Placé dans l'institution Landry en , il suit comme externe les cours du collège Charlemagne, de la classe de troisième à la première année de rhétorique, puis ceux du collège Bourbon, où il a pour professeur Paul-François Dubois, en seconde année de rhétorique et en philosophie. En 1822, il est lauréat du Concours général, remportant le premier prix de poésie latine. Après l'obtention de son baccalauréat ès lettres, le , il s'inscrit à la faculté de médecine le 3 novembre. Puis, conformément à l'ordonnance du , qui l'exige pour les professions médicales, il prend des leçons particulières de mathématiques et passe le baccalauréat ès sciences, le . Toutefois, alors qu'il a été nommé en 1826 externe à l'hôpital Saint-Louis avec une chambre, il abandonne ses études de médecine en 1827 pour se consacrer aux lettres. Après un article anonyme paru le , il publie dans Le Globe, journal libéral et doctrinaire fondé par son ancien professeur, Paul-François Dubois, un article signé « Joseph Delorme » le 4 novembre.
Le 2 et le , il publie une critique élogieuse des Odes et ballades de Victor Hugo, et les deux hommes se lient d'amitié. Ensemble, ils assistent aux réunions au Cénacle de Charles Nodier à la Bibliothèque de l'Arsenal. Il a une liaison avec l'épouse de Hugo, Adèle Foucher[5].
Le , Sainte-Beuve et l'un des propriétaires du journal Le Globe, Paul-François Dubois, se battent en duel dans les bois de Romainville. Sous la pluie, ils échangent quatre balles sans résultats. Sainte-Beuve conserva son parapluie à la main, disant qu’il voulait bien être tué mais pas mouillé[6].
Après l'échec de ses romans, Sainte-Beuve se lance dans les études littéraires, dont la plus connue est Port-Royal, et collabore notamment à La Revue contemporaine. Port-Royal (1837-1859), le chef-d'œuvre de Saint-Beuve, décrit l'histoire de l'abbaye de Port-Royal des Champs, de son origine à sa destruction. Ce livre résulte d'un cours donné à l'Académie de Lausanne entre le et le . Cette œuvre a joué un rôle important dans le renouvellement de l'histoire religieuse. Certains historiens[7] qualifient Port-Royal de « tentative d'histoire totale ».
Élu à l'Académie française le au fauteuil de Casimir Delavigne, il est reçu le par Victor Hugo. Il est à noter que ce dernier portait néanmoins sur leurs relations un regard désabusé : « Sainte-Beuve, confiait-il à ses carnets en 1876, n’était pas poète et n’a jamais pu me le pardonner »[8].
En 1848-1849, il accepte une chaire à l'université de Liège, où il donne un cours consacré à Chateaubriand et son groupe littéraire, qu'il publie en 1860.
À partir d', il publie, successivement dans Le Constitutionnel, Le Moniteur et Le Temps des feuilletons hebdomadaires regroupés en volumes sous le nom de Causeries du lundi, leur titre venant du fait que le feuilleton paraissait chaque lundi[9].
À la différence de Hugo, il se rallie au Second Empire en 1852. Le , il obtient la chaire de poésie latine au Collège de France, mais sa leçon inaugurale sur « Virgile et L'Énéide », le , est perturbée par des étudiants qui veulent dénoncer son ralliement. Il doit alors envoyer, le 20 mars, sa lettre de démission[10]. Par la suite, le , il est nommé maître de conférences à l'École normale supérieure, où il donne des cours de langue et de littérature françaises de 1858 à 1861. Sous l'Empire libéral, il est nommé au Sénat, où il siège du jusqu'à sa mort en 1869. Dans ces fonctions, il défend la liberté des lettres et la liberté de penser[11].
Sainte-Beuve meurt à son domicile, 11 rue du Montparnasse[12]. Selon les médecins qui autopsièrent son corps, sa mort fut vraisemblablement provoquée par un « vaste abcès situé sur la partie latérale gauche de la prostate »[13].
Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (17e division), dans le caveau où reposait déjà sa mère[14].
La méthode d'écriture de Sainte-Beuve, qui s'appuie sur l’étude de la biographie et des documents historiques liés à un auteur, est réputée constitutive d'une rupture et d'un renouvellement de la critique littéraire[15] et a donné lieu à diverses analyses : « Un homme bon, a suggéré Jules Lemaître ; un des quatre ou cinq grands esprits du XIXe siècle, a affirmé Taine[16]. ». Marcel Proust a rendu cette méthode célèbre tout en la restreignant à l'idée que la méthode critique de Sainte-Beuve se fonde sur le fait que l'œuvre d'un écrivain serait avant tout le reflet de sa vie et pourrait s'expliquer par elle. Elle se fonde sur la recherche de l'intention poétique de l'auteur (intentionnisme) et sur ses qualités personnelles (biographisme). Cette méthode a été critiquée par la suite. Marcel Proust, dans son essai Contre Sainte-Beuve[17], est le premier à la contester, reprochant de plus à Sainte-Beuve de négliger, voire condamner de grands auteurs comme Baudelaire, Stendhal ou Balzac (ce dernier fut d'ailleurs pour Sainte-Beuve son « gibier favori » ; de fait, tout semblait opposer les deux contemporains : « tempéraments, goûts, styles de vie, conceptions de l'art littéraire et du rôle de l'écrivain[18] »). L'école formaliste russe, ainsi que les critiques Ernst Robert Curtius et Leo Spitzer, suivront Proust dans cette route[réf. nécessaire].
Friedrich Nietzsche, pourtant adversaire déclaré de Sainte-Beuve, a incité en 1880 Ida Overbeck, femme de son ami Franz Overbeck, à traduire les Causeries du lundi en allemand. Jusque-là, Sainte-Beuve n'avait jamais été publié en allemand, malgré sa grande importance en France, car considéré en Allemagne comme représentant d'une manière détestable et typiquement française de penser. La traduction d'Ida Overbeck est parue en 1880 sous le titre Menschen des XVIII. Jahrhunderts (« L'Être humain au XVIIIe siècle »). Nietzsche a écrit à Ida Overbeck le 18 août 1880 : « Il y a une heure que j'ai reçu Menschen des XVIII. Jahrhunderts. […] C'est un livre merveilleux, je crois que j'ai pleuré, et ce serait bizarre si ce petit livre ne pouvait pas exciter la même sensation chez beaucoup d'autres personnes ». La traduction d'Ida Overbeck est un document important du transfert culturel entre l'Allemagne et la France, mais fut largement ignorée. En 2014 apparut la première édition critique et annotée[19].
Charles Maurras s'inspire directement de la méthode d'analyse du critique littéraire pour forger sa méthode d'analyse politique, l'empirisme organisateur, qui aboutira chez lui au nationalisme intégral[20],[21].
Dans les coins bleus pour voix et piano, poème mis en musique par Camille Saint-Saëns (1921)
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