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explorateur et ministre (1738-1810) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Charles-Pierre Claret, comte de Fleurieu, est un explorateur, hydrographe et personnalité politique français, né le à Lyon et mort le à Paris[1]. Il est notamment ministre de la Marine sous Louis XVI, membre de l'Institut de France.
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Charles Pierre Claret |
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Aglaé Deslacs d’Arcambal (d) |
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Il est le frère du botaniste Marc Claret de La Tourrette[1].
Charles Pierre Claret de Fleurieu a pour père Jacques Annibal Claret de La Tourrette. Il est le dernier fils d'une famille de neuf enfants. La famille Claret de Fleurieu a été anoblie par fonction à Lyon, en 1689[2], elle est inscrite à l' ANF depuis 1955[3]. Il est, selon l'usage du temps, destiné à l'état ecclésiastique[4] ; mais ayant montré de bonne heure de grandes dispositions pour les mathématiques, ses professeurs lui laissèrent prendre une direction qui résultait évidemment d'une vocation toute particulière.
À quatorze ans, il entre dans la marine[4].
Sartine déclarait à son sujet : « Il a l'intelligence la plus vaste et la plus élevée que j'aie pu découvrir parmi les marins de l'époque[5] ».
Engagé en tant que garde-marine à la compagnie de Toulon dès l'âge de 13 ans, le [6], il participe aux campagnes de la guerre de Sept Ans qui se termine en 1763, et prend ainsi part aux combats de Mahon, de Lagos, et des Sablettes[6] ; ils lui valent successivement les grades de brigadier à la compagnie des gardes de la marine, et d'enseigne de vaisseau[6],[7].
Nommé le enseigne de port, il est envoyé le du mois à Paris pour étudier l'horlogerie de marine, concurremment avec le célèbre horloger Ferdinand Berthoud. Fleurieu s'adjoint à cet effet Alexandre Guy Pingré, astronome[8].
Cette entreprise, que protège Choiseul, connait un plein succès. Ces horloges marines qu'il perfectionne avec Ferdinand Berthoud pour les expérimenter ensuite, sont l'objet de luttes sourdes avec Le Roy, horloger du roi. Finalement la confiance est accordée à Charles Pierre et Berthoud. Cette tâche constitue aussi un enjeu politique et scientifique majeur dans la course aux connaissances maritimes engagée avec l'Angleterre.
C'est donc à Fleurieu que l'on doit les premières montres marines fabriquées en France : les essais antérieurs de Julien Le Roy n'avaient produit que des instruments imparfaits[4]. Fleurieu lui-même en fait l'épreuve à bord de la frégate l'Isis qu'il commande pendant le voyage entrepris à ce dessein, par ordre de Louis XV, de l'automne 1768 au [9].
Lors d'une campagne en mer d'une année, il peut tester la première montre marine à secondes inventée pour faciliter le calcul des longitudes. La montre pratiquement invariable indique l'heure d'après le moment du départ du bateau, comme s'il était resté à quai. Connaissant ensuite par l'astronomie l'heure réelle sur le bateau, on peut facilement déterminer sur la carte la position exacte du navire et sa longitude. Le résultat de ses observations est publié en 1773 sous le titre Voyage fait par ordre du roi, pour éprouver les horloges marines. On peut citer également parmi ses œuvres majeures le Neptune du Nord ou encore l'Atlas du Cattegat et de la Baltique dont la rédaction lui prend 25 ans.
Nommé lieutenant de vaisseau le , puis inspecteur en second des cartes et plans de la marine, il est promu inspecteur adjoint de l'académie de marine le . Présenté au roi, il est nommé capitaine de vaisseau le et aussitôt après directeur des ports et arsenaux en , fonction créée en sa faveur par Louis XVI. Cette fonction consistait à gérer tout le matériel, les travaux et surtout le mouvement de la flotte. Charles-Pierre occupe ce poste pendant quinze ans[10].
C'est de cette place qu'il dirige presque tous les plans d'opérations navales de la guerre de 1778 à 1783 contre l'Angleterre, comme ceux de toutes les campagnes de découvertes, telle celle de La Pérouse[11]. Il fait aussi les plans de la guerre d'indépendance des États-Unis[12],[8].
Nommé par le roi ministre de la Marine et des Colonies le , il souhaite, ainsi que le Roi, séparer la Marine des colonies, mais l'Assemblée est d'un avis contraire et il démissionne le [13]. Il est alors nommé gouverneur du Dauphin le 18 avril 1792[14],[15],[16]. Sa présence aux Tuileries le , où il était resté soutenir le roi, passe inaperçue[17],[8].
Il a 54 ans lorsqu'il épouse en 1792 Aglaé-Françoise des Lacs d'Arcambal, dont il aura trois enfants, un fils mort jeune et deux filles, dont Madame Urguet de Saint Ouën assurera la descendance (avec sa fille unique, la marquise des Réaulx, et ses deux petites-filles, la comtesse de Felcourt et la comtesse de Launay)[13].
Fleurieu est arrêté une première fois le pendant la Terreur. Il est incarcéré dans la prison des Madelonnettes, rue des Fontaines-du-Temple[18]. Son hôtel de la rue Taitbout est mis sous scellés. Cette arrestation par le Comité de sûreté générale est sans doute la conséquence d’une lettre envoyée par Louis XVI à l'Assemblée Nationale et publiée le dans Le Moniteur universel.
Dans cette lettre élogieuse, Louis XVI fait une première demande de nomination de Claret de Fleurieu comme gouverneur du Dauphin. Des gravures ont aussi été offertes par Louis XVI et le Dauphin à Fleurieu, au moment où il était au Temple.
Fleurieu est rapidement relâché faute de preuves. En effet, la loi des suspects autorisant les arrestations préventives n'était pas encore effective. Le , les comités révolutionnaires, mobilisés par la déclaration officielle de la Terreur le , ne disposent pas encore de support juridique.
Fleurieu est assigné à résidence avec sa femme rue Taitbout. Le , les révolutionnaires reviennent l’arrêter avec sa femme munis d’un décret d'arrestation du comité. Ils se rendent alors compte qu'il y a erreur sur la personne, le mandat d'arrêt concernant le neveu de Charles-Pierre : Jean-Jacques de Fleurieu. Les révolutionnaires envoient jusque dans l'Ain chercher Jean-Jacques mais ne l'ayant pas trouvé, ils reviennent rue Taitbout[19]. Jean-Jacques Fleurieu restant introuvable, le , un ordre d'arrestation en bonne et due forme est établi contre Charles-Pierre. Fleurieu et sa femme Aglaé, enceinte de deux mois, sont placés à la maison d'arrêt de la section révolutionnaire des piques[19].
Fleurieu est encore en prison trois mois après le 9 thermidor. Le , il écrit un mémoire pour obtenir sa libération, texte retrouvé chez des révolutionnaires. Son affaire est mise en délibéré le et le couple relâché une semaine plus tard[19].
Il devient membre du Bureau des longitudes et de l'Institut en 1795[20]. En 1797 (an V) il est élu député (en fait membre de la Chambre haute, équivalent des actuels sénateurs français) au Conseil des Anciens sous le nom de Claret-Fleurieu[19]. Il y reste deux mois avant d'en être exclu par le coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797).
Il devint membre du Conseil d'État le . Le , il signe un traité d'amitié et de commerce entre la France et les États-Unis à Morfontaine, avec Joseph Bonaparte. Il porte à cette occasion le titre de ministre plénipotentiaire[21],[8].
Conseiller d'État le 4 nivôse an VIII[22], il préside la section de la Marine (an IX-1805[22]) et assure à plusieurs reprises entre 1803 et 1804, l'intérim de la Marine. Il est nommé intendant général de la maison de l'Empereur en date [23], et intendant général de la liste civile impériale le .
Le , il est élu membre du Sénat et nommé grand-officier de la Légion d'honneur[8]. Le , il est nommé gouverneur du palais des Tuileries et du Louvre[24], le il prête serment à l'Empereur.
Le il est l'un des sept sénateurs élus qui devaient entrer dans la composition du conseil d'administration du Sénat pour l'année. Il est nommé conseiller d'État à vie en 1808.
En 1808 il devient comte de l'Empire. Le , Napoléon lui donne mission d'enquêter sur la défaite de Trafalgar.
Il meurt le d'une hémorragie cérébrale foudroyante, quelques secondes après avoir embrassé ses deux filles.
En récompense de ses services, Napoléon Ier l'honore de funérailles nationales et demande son transfert au Panthéon[24].
On lui doit aussi la rédaction du Voyage autour du monde, pendant les années 1790, 1791, et 1792 par Étienne Marchand, an VI (1798)[25].
Afin de lui rendre hommage, on a donné son nom à :
Figure | Blasonnement |
Armes des Claret de La Tourrette et de Fleurieu | |
Armes du comte de Fleurieu et de l'Empire
|
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