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écrivain et artiste canadien De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Daniel Canty, né le à Lachine, est un écrivain, scénariste, artiste, traducteur littéraire et réalisateur québécois vivant à Montréal.
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Prix de l'Académie de la vie littéraire (d) () |
Né le 30 avril 1972 à Lachine[1], Daniel Canty a étudié la littérature et la philosophie des sciences à Montréal, à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), l’édition à Vancouver, à la Simon Fraser University, et le cinéma à New York ainsi qu'à l’INIS, et a suivi un stage avec Robert Lepage à Ex Machina[2],[3]. Finaliste de la bourse Rhodes et de celle du Commonwealth, il n’a cessé depuis de créer une œuvre protéiforme, multiplateforme, aux confluents de la littérature, de la « mise en livre », de la technologie numérique et du cinéma[2]. Avec quelques autres jeunes écrivaines et écrivains, dont entre autres Alain Farah, Renée Gagnon et Mylène Lauzon, il a participé à la création, après ses études à l'UQAM, de la revue C’est selon (seize numéros) qui a été l'incubateur de la maison d’édition Le Quartanier[4].
L’œuvre de Daniel Canty est éminemment collaborative, sollicitant plusieurs collectifs d'écrivaines et d'écrivains, mis en page par des collectifs graphiques, tels FEED ou Atelier mille mille. L'auteur emploie l'expression « mise en livre » pour décrire le principe d'une mise en scène livresque inspirée de la mise en scène théâtrale[5]. Il a collaboré avec des artistes contemporains comme Patrick Beaulieu avec qui il a sillonné les États-Unis afin de produire trois livres réunis en un grand atlas : « VVV : Vegas : une odyssée transfrontière sur les chemins du hasard (2012) / Ventury : une odyssée transfrontière à la poursuite des vents d’Amérique (2010) / Vecteur monarque : une odyssée transfrontière sur la piste des papillons monarque (2007) ». Il a publié la version complète de la section Ventury, de cette expérience de géopoétique, dans le livre Les États-Unis du vent (2014)[6].
Son premier livre, Êtres artificiels (1997), est un essai portant sur les automates et les robots dans la littérature américaine. La numérisation du monde, son passage dans le nuagique et cette intrication entre la robotique, le numérique et la littérature sont des motifs et des thèmes qu’il a abordés abondamment dans son œuvre[7].
En 2006, il a dirigé et conceptualisé le collectif Cité selon, premier roman d’une trilogie constituée également de La Table des matières (2007) et Le Livre de chevet (2009), « ouvrages collectifs aux formes graphiques complexes, où l’art du livre se conjugue à l’art de l’écriture » — La Peuplade. Ces trois ouvrages se sont vus tour à tour attribuer le Grand Prix Grafika-Livres, ainsi que d’autres distinctions[2].
Avec la trilogie incluant Bucky ball (2014), L’été opalescent (2016) et Mademoiselle Manivelle (2017), et le livre portant sur son père et sur l’origine de sa vocation littéraire, Mappemonde (2016), Daniel Canty explore sa jeunesse, son adulescence à Lachine, dans ce qu’il nomme une « auto-science-fiction »[8].
Le livre Wigrum (2011) tire son nom de la création typographique du studio FEED qui a également réalisé l'aspect graphique de l'ensemble du roman. La police wigrum existe dorénavant[9]. Roman hybride, constitué de collections d’objets répertoriés et décrits par un personnage à la Borges : « Après un bref récit à la troisième personne, une préface signée Joseph Stepniac et datée de 1989 présente l’énigmatique Wigrum et sa collection, dont les objets sont dits abriter des "histoires inouïes" qui conféreraient à la collection sa faculté d’emprunter sa lumière, ou son "aura", à nos existences communes, lesquelles, en retour, pourraient se l’approprier[7]. » Ce livre, qui a été remarqué, a consacré Daniel Canty comme un écrivain pour un plus large public, ses publications antérieures ayant eu pour la plupart de petits tirages, distribuées souvent en galeries d'art ou, exclusivement, sur des sites Web[10].
Il est reçu à l'Académie des lettres du Québec en 2017, présenté par Pierre Nepveu[1].
Il a traduit Charles Simic, Michael Ondaatje, Stephanie Bolster, Benoit Jutras, Erin Moure et Fred Wah. Il a également réalisé une fiction web, un cinéblogue associé au film de Robert Morin, Journal d’un coopérant (2009-2010)[11]. Il a participé depuis 2009 à plusieurs résidences, que ce soit à la Maison Laurentienne, située à Aubepierre-sur-Aube, en France (2011), à la Maison de la littérature, à Québec (2018) ou à Passa Porta, à Bruxelles, en Belgique (2020)[12],[13],[14].
En tant que cinéaste et artiste multimédia, Daniel Canty a réalisé de nombreux films présentés dans des festivals internationaux, des interfaces poétiques et narratives pour le Web, des baladodiffusions, des feuilletons Web. Il a créé en 2014 des automates réciteurs de poèmes destinés à des performances publiques (Operator Act 1 and 2 An alphanumeric electroluminescent automata, avec la musique du compositeur Mikko Hynninen et un libretto de Daniel Canty) et écrit en 2017 des livrets pour automates à l'invitation du Wanderer Spacetime Poetry[15],[16].
Parmi les pionniers des fictions interactives, il a adapté en fiction interactive le roman Einstein's Dreams The miracle year, d'Alan Lightman, en 1999, qui fut adapté en trente épisodes Web, financé par Téléfilm Canada et DNA Media[17].
Il a fondé la section Temps Zéro du FNC (Festival du Nouveau Cinéma), consacrée aux courts-métrages expérimentaux et aux expériences visuelles et numériques diverses, avec Philippe Gajan et Julien Fonfrède[18].
Avec Sara Diamond et Susan Kennard, il a été à la tête du Interactive Screen, au Banff New Media Institute, de 1998 à 2010. Il y a fondé Horizon zéro et a donné un des premiers ateliers d'écriture pour les nouveaux médias numériques[19].
Il a également réalisé une fiction Web, un cinéblogue, associé au film de Robert Morin, Journal d’un coopérant (2009-2010)[11].
Il a travaillé avec Marie Brassard sur quelques projets, dont l'adaptation des œuvres de Nelly Arcan au théâtre dans le spectacle La fureur de ce que je pense[20].
Il enseigne à l'École Nationale de Théâtre et est chargé de cours à l'UQAM[21],[22].
Le poète et critique Thierry Bissonnette décrit sa démarche comme : « S’inscrivant aux marges du littéraire et complexifiant discrètement la notion d’auteur, l’univers artistique de Daniel Canty parcourt allègrement l’espace entre les genres et les disciplines[7]. »
Le réel et l'imaginaire, la fiction et la réalité n'ont pas de frontière dans l'œuvre de Daniel Canty. L'écrivaine et professeure de lettres Sophie Létourneau a écrit à ce sujet : « Les livres de Daniel Canty exigent de la lectrice que je suis (que vous êtes) d’accepter un principe de non-contradiction que la plupart des lecteurs se refusent à admettre, à savoir que l’imaginaire et le réel se confondent. Ayant la réputation d’être compliquée, l’œuvre de Canty présente une seule difficulté : la fiction n’est pas gardée du réel. Pas plus que la première ne se "mélange" à la seconde, comme on se borne souvent à définir l’autofiction. On est plutôt convié à une expérience de lecture dans laquelle l’imaginaire et la vie sont d’une même eau : "Il faut se rendre à l’évidence, est-il écrit dans La Société des grands fonds, que la fiction est composée de la même matière que nous. Qu’elle fait aussi partie de la réalité." »[23].
L’œuvre de Daniel Canty est foisonnante, mais l’écrivain reste toujours au centre de tous les projets de l’artiste, du cinéaste, de l’éditeur et du traducteur. Il est d’abord et avant tout un homme de mots. Tel que le présente avec justesse le critique et poète Thierry Bissonnette : « Cinéaste, réalisateur de projets multimédias, traducteur, éditeur transversal, maître de l’hybridité, Canty offre à nos sens un véritable théâtre sémiologique, alors que l’enchaînement de ses projets demeure indétachable d’une extrême sensibilité au mot sous toutes ses coutures, de la typographie jusqu’à l’énonciation[7]. »
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