Fondé en 1994 par Grégory Chatonsky et Karen Dermineur, Incident.net[3] s'oriente rapidement vers Internet comme moyen de diffusion et de création. C'est l’un des premiers regroupements d'artistesfrançais à travailler sur le réseau Internet et avec les pratiques arts numériques.
Incident, association initialement nommée Incident Art et Technologie, est une structure indépendante fonctionnant sans subvention.
De 1994 à 1999, les travaux d'Incident.net développent une esthétique propre au réseau. Hébergé sur le serveur Panoramix de La Sorbonne, le site du collectif devient autonome en 1997 et héberge depuis des travaux artistiques en réseau. À partir de 2000, les pratiques numériques ont intégré les espaces d’exposition. De 2001 à 2011, Incident a proposé des thématiques hors-séries sur des sujets classiques de l'histoire de l'art (le paysage, le nu, le drapé, la nature morte, le détail, le monochrome) et les a ouvert aux contributions artistiques internationales afin de montrer que les nouveaux médias pouvaient s’intégrer aux disciplines dites classiques.
Explorant les implications du réseau sur les procédures de production et de réception artistiques, les membres du collectif travaillent seuls, à plusieurs. Pour autant, Incident est un collectif d'artistes un peu particulier: s’il y a des affinités de recherches entre les participants de cette plate-forme – plusieurs membres travaillent sur la narration, le cinéma, les bases de données, le flux[4], la mémoire et l'oubli –, il n’y a pas de projet global, pas de théorie unique, pas de manifeste. Incident.net n'a pas d'unité esthétique ou formelle, mais ses participants partagent certains enjeux, en particulier la relation de plus en plus inextricable entre les objets technologiques et les affects humains, ainsi que la fiction, la textualité. Ils portent également un intérêt aux théories continentales de type phénoménologique, réaliste et matérialiste.
Membres
Actuel
En 2013, les membres actifs suivant étaient recensés[5]
Cinémathèque Française[8], Création de la signalétique audiovisuelle en collaboration avec Integral Ruedi Baur & associés (Olivier Duzelier et Stéphanie Brabant), 2006.
MAC/VAL[9], musée d'art contemporain du Val-de-Marne création de l’identité visuelle avec Grégory Chatonsky, 2005.
Grégory Chatonsky
Hisland, 2008, vidéo et photographie, l’empreinte digitale de l’artiste a été utilisée pour créer un paysage dans un moteur de jeu vidéo
Readonlymemories, 2003, le projet reprend des images de films en mettant à plat le temps.
Téfossiles, 2013-2017, projet sur l'extinction de l'espèce humaine et les traces laissées par cette espèce. Musée d'art contemporain de Taipei.
Je ressemblerai à ce que vous avez été, 2019, à partir d'une base de données de 20 000 rêves, une intelligence artificielle produit de nouveaux rêves et les illustrent avec des images créées par un réseau de neurones récursifs. Tanneries, Centre d'art contemporain, Amilly.
Terre seconde, 2019, une intelligence artificielle génère une version alternative de la Terre. Palais de Tokyo, Paris.
Marika Dermineur
Keyboard, 2006, projet Internet, le clavier est à la fois un objet et une interface qui nous relie à l'ordinateur.
What Are You?, 2005, mélange entre eux les modes, les styles de vie et leurs codes de représentation pour génèrer à l’infini des attitudes et comportements sociaux. par Stéphane Degoutin, Marika Dermineur et Gwenola Wagon.
Googlehouse est un dispositif online réalisé en 2003 par Marika Dermineur et Stéphane Degoutin.
Reynald Drouhin
GridFlow, 2012, photographie et site qui agrège sous forme d’une mosaïque les images de blogs dont les flux RSS sont enregistrés.
I.P.C., Internet Protocol City, 2008, site web et photographie, un générateur de villes fantômes qui transforme le n° IP des internautes en buildings monochromes.
Monochrome(s), 2006, site web, une capture d’un processus sous forme de photographie mais aussi un projet Internet génératif.
Julie Morel
AFK[10], 2014, expositions, propositions en ligne, éditions, acronyme de « Away From Keyboard » – loin du clavier – renvoie aux pratiques des jeux en ligne, et à ces moments où les participants s'éloignent de l'interface qui les relie aux autres.
Le virus s'appelait "I LOVE YOU", 2011, installation dans l'espace public au Bel Ordinaire, espace d'art contemporain, Pau.
Recherche
Certains membres sont impliqués dans la recherche en université et en écoles d'art:
Rencontre dans la vraie vie 2015, Écho archive 2014,WorkFlow 2013, EESAB - Rennes et CRIJB
Habiter l’internet[15] Workshop dirigé par Reynald Drouhin, avec Nikola Jankovic & Sonia Marques, Rennes, 2005
DataFlow, EESAB - Rennes, depuis 2000
Julie Morel est enseignante à l'École Européenne supérieure d'Art de Bretagne - Lorient
Auto-archivage immédiat comme œuvre, EESAB/ DGCA, 2012-2013
TXT, EESAB - Lorient, 2010
La première présentation d'Incident.net eu lieu pendant la biennale Artifices 3 du au [16]. Incident.net[17] a exposé de nombreuses fois en collectif ou individuellement.
Auto-Archive, recherche dirigé par Julie Morel, EESAB, Rennes (2013)
De l'auto archivage immédiat comme œuvre[20], direction scientifique: Julie Morel in Pratiques, Réflexions sur l'art, automne 2013, Presses universitaires de Rennes
Digital Afrique, création numérique et innovation technologique[21] dirigé par Karen Dermineur, MCD #7, 2013
Bertrand Gervais, Esthétique et fiction du flux. Éléments de description, Chicoutimi, Département des arts et lettres - Université du Québec à Chicoutimi, (ISSN0300-3523, lire en ligne)