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grand rabbin de France, résistant De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Jacob Kaplan, né le à Paris et mort le dans la même ville, fut grand-rabbin de France de 1955 jusqu’à sa retraite en 1980.
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Fanny Kaplan (née Dichter) |
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Lazare Kaplan, Francis Kaplan, Benjamin Kaplan, Myriam Askienazy, Régine Moog. |
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Jacob Kaplan naît dans une famille pieuse de cohanim originaire de Lituanie, au 21, rue des Écouffes, dans le Pletzl, au Marais. Il est admis au Séminaire Israélite de France (SIF) en 1913 mais ses études sont interrompues par la Première Guerre mondiale. Ayant demandé à être mobilisé comme simple fantassin, il est incorporé au 411e régiment d'infanterie[1], prend part à la bataille de Verdun et est blessé en 1916. Il est décoré de la croix de guerre 1914-1918.
Après la guerre, il reprend ses études et reçoit son diplôme de rabbin en 1921.
Il est nommé rabbin à Mulhouse en 1922, puis rabbin de la synagogue Nazareth à Paris en 1928 et rabbin de la grande synagogue de la Victoire en 1933.
Il participe occasionnellement aux activités des Croix-de-Feu. En mars 1934, au cours d’une réunion, il déclare : « Sans avoir l’honneur d’être inscrit à votre association, je ne puis m’empêcher de me considérer comme l’un des vôtres »[2].
Le , en tant que rabbin de la synagogue de la Victoire et à la demande du Consistoire central israélite de France, il prononce un discours aux cérémonies religieuses organisées par les Croix-de-feu à la mémoire des anciens combattants juifs, ce qui lui vaudra d'être critiqué par la Ligue internationale contre l'antisémitisme (Lica, devenue la Licra) mais n'empêche pas celle-ci de lui demander de participer à ses propres manifestations, ce qu'il fait (notamment le à la Mutualité en soutien aux Juifs allemands persécutés).
Nommé auxiliaire du grand-rabbin de France Isaïe Schwartz à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il est mobilisé en , participe à la bataille de France en et obtient la Légion d'honneur à titre militaire. Il rejoint en , le grand-rabbin de France, à Vichy, siège du gouvernement de Pétain, et joue un rôle actif en s'opposant aux décisions gouvernementales discriminatoires à l'égard des Juifs, tant français qu'étrangers. En 1940, il publie Racisme et Judaïsme qui sera comme Témoignage sur Israël, inscrit sur la liste Otto des livres interdits à la vente sous l'Occupation. Le , il adresse à Xavier Vallat, commissaire général aux questions juives, une lettre, dont il donnera une lecture publique, contre l'antisémitisme et les mesures d'exception du régime de Vichy, dans laquelle il écrit que « le jour où la raison reprendra ses droits (et elle les reprendra sans aucun doute dans le pays de Descartes et de Bergson), l'antisémitisme, lui perdra les siens. »
Interdit de résidence à Vichy par un arrêté de René Bousquet du , il part à Lyon en 1942. Il n’aura alors de cesse, au péril de sa vie, de faire jouer toutes ses connaissances afin de sauver le maximum de ses coreligionnaires. Il sollicite entre autres le cardinal Gerlier, à qui il demande d'intervenir auprès du gouvernement afin d’arrêter les convois de juifs partant pour l’Allemagne. Il est aussi en lien avec Bel Hadj El Maafi, l'imam de Lyon et représentant de la Résistance algérienne de Lyon[3].
Nommé grand-rabbin de France par intérim en janvier 1944 après le passage en Suisse d'Isaïe Schwartz pour échapper à la Gestapo, il est arrêté le par la police française, puis relâché le même jour contre rançon.
Il obtient à la Libération la croix de guerre 1939-1945 ; « pour son comportement général durant l'Occupation », Jacob Kaplan fut cité à l'ordre de la Brigade pour faits de résistance par le ministre des Armées le [4]. La décision du ministère de la Guerre signée par le général Juin est motivée ainsi : « A participé pendant toute l'occupation à un grand nombre d'actions contre l'ennemi. Il a été pour tous les résistants un modèle de courage et d'abnégation ». La citation par le rabbin Haïm Korsia correspond au document signé par Juin (« Les actions contre l'ennemi pendant toute l'occupation »), confirmé par le mémoire de proposition au grade de grand-croix de l'ordre national du Mérite de 1984 « Services militaires : Résistance Croix de Guerre »[5].
En 1976 (date tardive, après 30 ans, et alors qu'il est grand-rabbin de France, « expliquée » partiellement par le décret du )[6], Jacob Kaplan obtient la carte du combattant volontaire de la résistance (dont les conditions d'attribution aux titulaires, prouvant leurs actes de résistance, ont permis d'en faire la demande à partir du décret de 1975 levant les forclusions : ainsi, en 1976, 1 437 résistants ont demandé et obtenu la carte de CVR ; ils ont été 29 362 résistants à obtenir la carte de CVR entre 1976 et 1987 selon le rapport du Sénat. Le projet de loi 152 1988-1989 devait permettre à 3 000 résistants de demander ce statut[6]).
Il est élu grand-rabbin de Paris en 1950 succédant à Julien Weill, puis grand-rabbin de France en 1955. Après la guerre, sa principale préoccupation est de remettre sur pied la communauté, décimée par les nazis. Il est le cofondateur de l'École Yabné en 1948 avec le rabbin Élie Munk et le grand-rabbin Henri Schilli. Quand en 1952 éclate l'affaire Finaly, Jacob Kaplan remue l’opinion publique mondiale et intervient auprès de Mgr Touvet et du cardinal Gerlier, ainsi qu’auprès de nombreuses autorités religieuses catholiques et protestantes, en liaison notamment avec Germaine Ribière et le père Chaillet, qu'il a connu par ses réseaux de résistance à Lyon, jusqu’au retour des deux enfants.
Il donne des cours à l'Institut d'études politiques de Paris sur le judaïsme[7].
Après 1961, il s’occupe de l’afflux massif de ses coreligionnaires rapatriés d’Afrique du Nord et qui en quelques années doubleront la communauté juive française. Il est élu en 1967 membre de l’Académie des sciences morales et politiques, pour laquelle il rédige de nombreuses communications.
En 1980, il met fin à ses fonctions de grand-rabbin de France, tout en restant actif dans la communauté juive et en publiant divers ouvrages.
Jacob Kaplan est enterré au cimetière parisien de Bagneux, dans la 31e division[8].
En 2009, la plaque apposée en son honneur par le maire de Lyon, Gérard Collomb, indique « Résistant à Lyon 1941 - 1944 », "justifié" ainsi dans son discours : « Personne ne s’étonnera si à Lyon, dans cette ville qui fut la sienne aux pires heures de l’Histoire, j’évoque d’abord l’occupation. En cette période tragique, où tout le désignait pour la mort, il fut en effet de ceux qui jamais ne se résignèrent, de ceux qui résistèrent de tout leur être »[9] (cf. en note la suite du discours).
Il est marié à Fanny Kaplan (née Dichter) et le père de Lazare Kaplan, Francis Kaplan, Benjamin Kaplan, Myriam Askienazy, Régine Moog.
Note sur les dates d'obtention de la carte de CVR, conclusion du rapport de la Commission des Affaires sociales du Sénat du sur le statut de combattant volontaire de la résistance : « il leur est apparu que la défense du titre de C.V.R. et que l'Honneur de la Résistance, auxquels ils sont tout autant attachés que le Gouvernement et les associations d'anciens combattants, ne passaient pas par un maintien des forclusions. Chaque résistant doit pouvoir obtenir le titre et la carte du C.V.R. dès lors qu'il a manifesté, au moment des heures sombres de notre Histoire, le courage et le sens de l'honneur qui caractérisent les combattants de la Résistance. Ce droit doit être indépendant des raisons qui ont conduit le demandeur à ne pas solliciter l'homologation par l'autorité militaire entre 1944 et 1951, ni à bénéficier des levées temporaires des forclusions qui se sont succédées (sic)[10] depuis 1949 »[6].
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