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sculpteur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Lambert Sigisbert Adam, dit Adam l'Aîné, né à Nancy le , et mort à Paris le , est un sculpteur lorrain[1].
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Prix de Rome () Pensionnaire de la Villa Médicis (d) (- |
Fils aîné du sculpteur Jacob Sigisbert Adam, il se forma dans l’atelier de ce dernier. Il se rendit à Metz durant l’hiver 1718, avant de partir à Paris en mai 1719. Alors admis à l’école du modèle de l’Académie royale de peinture et de sculpture, il obtint en 1723 son brevet de pensionnaire à l’Académie de France à Rome, avant même de remporter le premier prix de sculpture le jour suivant[1].
Il arriva à Rome en septembre 1723 en compagnie d’Edme Bouchardon, et y resta dix ans. L'Académie de France était alors logée au Palais Capranica et n'occupera le Palais Mancini qu'en 1725. Il y étudia principalement la sculpture antique, notamment par le biais des originaux des collections romaines et des moulages de l’Académie de France à Rome, mais aussi les œuvres des grands maîtres de la Renaissance. Également confronté au baroque, il se prit de fascination pour Le Bernin[1].
Son séjour se traduisit par une activité considérable, à la fois dans la restauration d’antiques et la création de compositions originales, telles que les bustes de Neptune et Amphitrite acquis par le cardinal Melchior de Polignac. En janvier 1724, il fut commissionné avec Bouchardon pour la réalisation de statues de saints en travertin prévues pour orner l’escalier reliant la place d’Espagne et le couvent de la Trinité-des-Monts. Même si le décor fut abandonné, cette commande témoigne de la considération accordée à ces jeunes artistes, alors seulement élèves[1].
Selon le règlement de l’Académie de France à Rome, les élèves étaient tenus de réaliser une copie en marbre d’après l’antique pour le roi. Grâce à l’intervention du cardinal Melchior de Polignac, chargé des affaires de France auprès du Saint-Siège, dont il gagna la protection durant son séjour, Lambert Sigisbert eut la possibilité de mouler le Mars Ludovisi, tandis que son collègue Bouchardon choisit le Faune Barberini. Les deux œuvres arrivèrent à Paris en 1732[1].
Même si cela était contraire au règlement de l’Académie, Lambert Sigisbert travaillait en parallèle pour le cardinal de Polignac. En effet, les fouilles suivies par ce dernier sur la via Latina avaient permis de mettre au jour de nombreuses statues antiques, dont il confia en grande majorité la restauration à Lambert Sigisbert. Parmi ses interventions, on peut citer le Persée assis, le Relief avec le Triomphe de Bacchus, ou le Bacchus. Il fut rejoint à Rome par ses frères Nicolas Sébastien en 1726 et François Gaspard à la fin de 1729. En août 1730, le pape Clément XII demanda de nouveau dessins pour la fontaine de Trevi à Rome après l’interruption du chantier du fait de la mort de Benoit XIII. Adam et son compatriote Bouchardon soumirent chacun un projet pour celle-ci et Lambert-Sigisbert Adam remporta le concours, mais les pressions des artistes locaux écarter un projet d'étranger et la conception fut confiée au second l’architecte Nicola Salvi en octobre 1732[1].
Avant son retour en France, Lambert Sigisbert réalisa un bas-relief pour la chapelle Corsini, élevée au Latran par l’architecte Alessandro Galilei entre 1732 et 1734 sur demande du pape Clément XII. Cette commande prestigieuse lui fut probablement confiée sur recommandation du cardinal de Polignac. Au même moment, Lambert Sigisbert intégra l’Académie de Saint-Luc le 19 novembre 1732[1].
Il quitta Rome le 23 janvier 1733, visitant Florence, Bologne et Venise sur la route du retour[1].
Le 25 avril 1733, Adam fut agréé à l’Académie royale de peinture et de sculpture et devint sculpteur du roi. Il reçut sa première commande du duc Louis d’Orléans pour la cascade du parc de Saint-Cloud, pour laquelle il réalisa La Seine et La Marne. Il entretenait une certaine rivalité avec Bouchardon, qui reprit ce sujet pour sa fontaine rue de Grenelle[1].
En 1735, l’administration des Bâtiments du roi décida d’offrir à Germain Louis Chauvelin deux statues pour orner le parc de son château de Grosbois. Leur réalisation fut confiée à Lambert Sigisbert et Bouchardon, qui exécutèrent respectivement un Chasseur prenant un lion dans ses filets et un Athlète domptant un ours. La même année, le duc d’Antin confia à Lambert Sigisbert la conception du groupe central ornant le bassin de Neptune dans le parc du château de Versailles. Son œuvre représentant le Triomphe de Neptune et d’Amphitrite fut réalisée de 1735 à 1740 sous la direction de Jacques V Gabriel, avec la participation de ses frères Nicolas Sébastien et François Gaspard Adam[1].
Parallèlement, Lambert Sigisbert acheva son morceau de réception à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1737 représentant Neptune calmant la tempête, accompagné d’un triton. Il fut reçu le 27 mai et la même année, il exposa au Salon quatre bustes représentant Les Quatre Eléments. Nommé professeur adjoint en 1737, professeur en 1744. Dans les années 1730, il fut appelé par Germain Boffrand avec Jean-Baptiste II Lemoyne pour la décoration de l’appartement du prince de Soubise au rez-de-chaussée de son hôtel parisien, et exécuta quatre bas-reliefs pour le salon ovale[1].
Il participa avec son frère Nicolas Sébastien à la décoration en bronze des autels latéraux de la chapelle royale de Versailles. A cette occasion, il réalisa Sainte Adélaïde impératrice faisant son dernier adieu à saint Odilon, abbé de Cluny, dont le modèle en plâtre fut exposé au Salon de 1738[1].
Dans les années suivantes, il exposa de nombreux modèles et œuvres au Salon à savoir La Pêche (Salon de 1739) et son pendant La Chasse (Salon de 1747), l’Enfant au Homard (Salon de 1740, aujourd’hui disparu), et le saint Jérôme (Salon de 1745). En 1755, fut publié le Recueil de Sculptures antiques Grecques et Romaines, contenant soixante-deux planches gravées d’après les dessins du sculpteur, et faisant état de la collection qu’il souhaitait vendre. Il mourut à Paris le 13 mai 1759, sans avoir réussi à se défaire de celle-ci[1].
Dès les années 1740, beaucoup d’esquisses et de modèles ne furent jamais exploités par l’artiste. En effet, son style, bien que brillant, se révéla en décalage avec le goût de son temps. Son attachement à l’expressivité et au mouvement ne correspondait plus à la nouvelle esthétique d’apaisement des formes incarnée par son rival Bouchardon[1].
Les Quatre Eléments :
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