Versailles
ville et commune française (chef-lieu du département des Yvelines, Île-de-France) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Versailles (/vɛʁ.saj/) est une commune française, chef-lieu du département des Yvelines dans la région Île-de-France, mondialement connue pour son château ainsi que pour ses jardins, sites classés sous l’égide de l'UNESCO dans la liste du patrimoine mondial de l’humanité. D'après le recensement de 2015, la population de la ville est de 85 771 habitants.
Versailles | |
Versailles vue du ciel, avec au centre, son château, ses trois grandes avenues, séparant les deux quartiers historiques de la ville que sont ceux de Notre-Dame et Saint-Louis. | |
Blason |
Logo |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Île-de-France |
Département | Yvelines (préfecture) |
Arrondissement | Versailles (chef-lieu) |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Versailles Grand Parc (siège) |
Maire Mandat |
François de Mazières 2020-2026 |
Code postal | 78000 |
Code commune | 78646 |
Démographie | |
Gentilé | Versaillais |
Population municipale |
83 587 hab. (2021 ) |
Densité | 3 193 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 48′ 19″ nord, 2° 08′ 06″ est |
Altitude | Min. 103 m Max. 180 m |
Superficie | 26,18 km2 |
Type | Grand centre urbain |
Unité urbaine | Paris (banlieue) |
Aire d'attraction | Paris (commune du pôle principal) |
Élections | |
Départementales | Cantons de Versailles-1 et Versailles-2 (bureau centralisateur) |
Législatives | Deux circonscriptions : 1e et 2e. |
Localisation | |
Liens | |
Site web | versailles.fr |
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Ville nouvelle créée par la volonté du roi Louis XIV, elle fut le siège du pouvoir politique français pendant un siècle, de 1682 à 1789, mais également en 1871 et devint un des berceaux de la Révolution française, avec la ville de Vizille (qui commença la Révolution le ).
Après avoir perdu son statut de ville royale, elle devint le chef-lieu du département de Seine-et-Oise en 1790, puis celui des Yvelines en 1968, et d'un évêché.
Versailles est aussi historiquement connue pour avoir été le lieu de signature de deux traités : le traité de Paris de 1783, qui termina la Guerre d'indépendance américaine, et le traité de Versailles signé à l'issue de la Première Guerre mondiale.
Située dans la banlieue ouest de la capitale française, à 17,1 km du centre de Paris, Versailles est au XXIe siècle une ville résidentielle aisée avec une économie principalement tertiaire et constitue une destination touristique internationale de premier plan.
C'est toujours à Versailles que se réunissent en congrès au château, députés et sénateurs, pour y ratifier toute modification de la constitution.
Siège de l'université Versailles-Saint-Quentin (UVSQ) et accueillant de nombreuses entreprises[1], la ville fait partie du projet de pôle de compétitivité technologique Paris-Saclay.
La commune de Versailles se trouve à 16,8 kilomètres au sud-ouest de la cathédrale Notre-Dame de Paris[2]. Bien qu'elle en soit le chef-lieu, elle est totalement excentrée par rapport au département des Yvelines, puisqu'elle est en fait limitrophe du département des Hauts-de-Seine.
Les communes limitrophes sont Vaucresson, Marnes-la-Coquette et Ville-d'Avray au nord-est (toutes trois communes des Hauts-de-Seine), Viroflay à l'est, Vélizy-Villacoublay et Jouy-en-Josas au sud-est, Buc au sud, Guyancourt au sud-ouest, Saint-Cyr-l'École à l'ouest, Bailly, au nord-ouest et au nord Le Chesnay-Rocquencourt au nord.
Versailles se trouve dans une vaste cuvette aux sols sableux à base argileuse, mais aussi marno-calcaires à l'endroit du grand bassin du château, ce qui explique le caractère marécageux du lieu, à l'origine[3]. La cuvette proprement dite est située entre 100 et 150 mètres d'altitude. Elle est entourée de hauteurs boisées culminant à près de 180 mètres : au sud le plateau de Satory, recouvert de limons des plateaux, à l'est la forêt de Meudon et le plateau de Vélizy, au nord la forêt de Fausses-Reposes. La commune est prolongée à l'ouest par la plaine de Versailles. Le relief a été aplani au moment de l'édification du château de Versailles. Les dépressions, occupées par des étangs aujourd'hui disparus ou transformés en bassins, ont été comblées. La butte Montbauron, culminant à 157 mètres, est un relief isolé formant une éminence au centre de la ville.
Ce site ne dispose d'aucun cours d'eau important, caractéristique assez rare pour une ville de cette importance. Il est drainé par deux ruisseaux, le ru de Marivel, qui coule vers l'est et rejoint directement la Seine à Sèvres, et le ru de Gally qui rejoint vers l'ouest la Mauldre à Beynes. Ces cours d'eau ont été modifiés par l'urbanisation : le cours du ru de Gally a été amputé lors de la construction du château et du creusement du Grand Canal dont il est l’émissaire naturel tandis que le ru de Marivel est aujourd'hui devenu un égout entièrement couvert.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 mm) et un hiver froid (3,5 °C)[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 662 mm, avec 10,8 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Toussus-le-Noble à 6 km à vol d'oiseau[6], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 677,0 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
La desserte routière est assurée depuis l'origine par la route de Paris à Chartres, devenue la RN 10, déclassée en RD 10 de Viroflay à Montigny-le-Bretonneux. Dans Versailles, cette route aboutit à la place d'Armes devant le château, sous le nom d'avenue de Paris, et continue vers l'ouest à la lisière sud du parc de Versailles passant entre le château et la pièce d'eau des Suisses. Les accès à la ville sont assurés de nos jours par une série de voies à caractéristiques autoroutières. Ce sont :
Sur le plan ferroviaire, la commune est desservie par trois lignes de voyageurs, dont les trois principales gares sont :
Plusieurs pistes cyclables ont été ouvertes depuis quelques années, comme sur le boulevard de la Reine ou du Roi, ainsi que sur les grandes avenues, et notamment avenue de Paris, de Saint-Cloud et des États-Unis. Versailles dispose aujourd'hui de 65 kilomètres de pistes cyclables. Il faut ajouter à cela l'aménagement de la ceinture verte. Une piste cyclable de 20 kilomètres qui entoure Versailles en passant par son domaine forestier. Enfin, Versailles dispose maintenant de plusieurs dizaines de kilomètres de voies de zone 30 et par conséquent de rues à sens unique avec cyclistes à contre-sens autorisé.
La commune est desservie par :
Au , Versailles est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11]. Elle appartient à l'unité urbaine de Paris[Note 1], une agglomération inter-départementale regroupant 407 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[12],[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune du pôle principal[Note 3],[13]. Cette aire regroupe 1 929 communes[14],[15].
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Tissu urbain continu | 3,9 % | 103 |
Tissu urbain discontinu | 30,2 % | 788 |
Zones industrielles ou commerciales et installations publiques | 14,4 % | 376 |
Réseau routier et ferroviaire et espaces associés | 1,1 % | 29 |
Équipements sportifs et de loisirs | 26,6 % | 694 |
Terres arables hors périmètres d'irrigation | 0,3 % | 7 |
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 1,0 % | 26 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 0,8 % | 21 |
Forêts de feuillus | 18,4 % | 480 |
Forêt et végétation arbustive en mutation | 1,8 % | 47 |
Plans d'eau | 1,4 % | 37 |
Source : Corine Land Cover[16] |
Type d'occupation[17] 1999 |
Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Espace urbain construit | 43 % | 1120,68 |
Espace urbain non construit | 14 % | 372,99 |
Espace rural | 43 % | 1116,68 |
Le plan de la ville s'articule autour de la place d'Armes, située devant le château, et d'où rayonnent trois larges avenues bordées de platanes et disposées en éventail : l'avenue de Paris au centre, dans l'axe du château, l'avenue de Saint-Cloud au nord et l'avenue de Sceaux symétriquement au sud (cette dernière étant interrompue par les anciens bassins des Francine et des étangs Gobert qui alimentaient les fontaines du château). Entre ces avenues se trouvent les bâtiments des Écuries royales. De part et d'autre de cet axe central sont les deux quartiers créés sous Louis XIV, le quartier Notre-Dame et le quartier Saint-Louis, organisés en damier autour d'un « carré » central (respectivement la place du Marché-Notre-Dame et le carré Saint-Louis).
Le château coupe le territoire communal en deux, avec à l'est, la ville proprement dite, et à l'ouest, le domaine de Versailles et la campagne, si bien que, le territoire de la cité, pourtant fortement urbanisé, compte plus de 50 % d'espaces verts ou naturels. Outre les jardins situés dans la ville, ces espaces comprennent le parc du château de Versailles qui occupe la partie ouest de la commune, la forêt de Versailles dans la partie sud, relativement morcelée, et une frange de la forêt de Fausses-Reposes vers la limite est. La commune compte au total 350 hectares de forêts[18].
La partie urbanisée de Versailles comprend huit quartiers[19] :
La ville de Versailles, née de la volonté d'un roi, est une création artificielle. Il ne subsiste rien du village ancien qui a été détruit pour permettre l'aménagement de la ville. Versailles était au XVIIIe siècle, selon les normes de l'époque, une ville très moderne, qui servit de modèle pour la construction de Washington[20]. Excepté pour les quartiers de Notre-Dame, Saint-Louis et Montbauron, les autres parties de l'actuelle ville possèdent un tissu urbain plus récent, datant d'à partir de la seconde moitié du XIXe siècle.
Aujourd'hui, la commune est soumise à des contraintes d'urbanisme particulières, dues à l'existence d'un « secteur sauvegardé » qui couvre une grande partie des quartiers Saint-Louis et Notre-Dame. Par ailleurs, deux tiers de la commune sont gérés par des organismes étatiques (Établissement public du musée et du domaine national de Versailles, Office national des forêts, armée), si bien que la municipalité n'a la pleine responsabilité de la politique d'urbanisme que sur 728 hectares (sur 2 618 ha).
La commune comprend un site recensé dans la base de données du ministère de l'Écologie relative aux sites et sols pollués (ou potentiellement pollués) appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif (BASOL). Il s'agit de l'ancienne usine à gaz de Versailles, mise en service en 1875 et fermée en 1954, dont l'emplacement est partiellement occupé depuis par les installations du centre d'études et de formation de Gaz de France. Le site, situé dans une zone urbanisée, a été dépollué en 2003 à l'occasion de la construction d'un parc de stationnement souterrain et n'est plus l'objet de surveillance particulière[25].
Tous les immeubles de Versailles doivent respecter les critères émis par Louis XIV au moment de la construction de Versailles; ils ne peuvent pas dépasser le rez-de-chaussée du château de Versailles (exception avec la mairie qui est au niveau de premier étage) dû à la loi royale qui est toujours appliquée. Cette loi dit en partant du haut jusqu’en bas : il y a Dieu, le roi et le peuple. Ce qui donne sur la Chapelle, les appartements royaux et le rez-de-chaussée pour accueillir et donc le peuple ne peut pas être au même niveau que le roi mais en dessous.[réf. nécessaire].
La ville de Versailles compte cinq cimetières :
Le nom de la localité est attesté sous les formes Versalliis en 1038[26], Versalias en 1075[27],[28], Versliæ en 1095[29], Versaliae en 1308[30], Versailles en 1370[28].
Les plus anciennes mentions de Versailles étant médiévales, il est impossible de savoir si cette formation toponymique est antérieure. Cependant, comme Versailles est généralement un microtoponyme, il est probablement peu ancien. Il remonte ultimement à un type gallo-roman VERSALIAS, basé sur le radical VERS-, de versus, terme latin désignant le « versant »[27]. Il est suivi du suffixe -ALIA[27].
Les formes latines sont des latinisations de l'ancien français, destinées à s'insérer dans des chartes, pouillés, cartulaires rédigés en latin, langue de l'église et de l'administration jusqu'au XVIe siècle.
Il faut sans doute y voir plutôt un dérivé roman de verser au sens de « renverser », terme décrivant l'action de la charrue qui « renverse » la terre, d'où l'ancien français versa(i)l « terres défrichées, labourées » ou éventuellement le « sillon résultant du labourage », dans lequel le suffixe -a(i)l a fait place à -aille suffixe collectif ou péjoratif[31]. L'ancien français versail avait aussi le sens d'« endroit uni et débarrassé des mauvaises herbes[32] pour servir de place de tir à l´arbalète »[33].
D'autres tentatives ont été faites pour attribuer au nom de lieu Versailles, une autre origine, mais elles sont mal étayées.
Le toponyme aurait pour base une hypothétique racine gauloise *sigl « marais »[34], le premier élément serait alors le gaulois ver(o) « au-dessus, sur, super- », d'où le sens global d'« au-dessus du marais », cette hypothèse n'a pas été reprise par les principaux toponymistes et les spécialistes modernes du gaulois. C'est en effet indémontrable car aucune forme ancienne ne vient étayer cette hypothèse, de plus le gaulois *sigl n'est pas attesté et semble être une création ad hoc de François Falc'hun à partir du brittonique dont il est spécialiste.
C'est pourquoi certains ont voulu comparer avec des toponymes dont la forme moderne ressemble apparemment à Versailles et qui avoisineraient des marais : Verseilles-le-Bas (Haute-Marne), Verseuil (Marne), Versillat (Creuse), Versailleux (Ain), etc. localités entourées de marais[35]. Cependant les formes anciennes de ces différents toponymes ne permettent pas ce rapprochement avec les Versailles, en effet, les Verseilles ont des formes anciennes du type Vercilles (en 1234) et se rattachent à Vercel, dont le radical est VERC- et non pas VERS-, Versillat est un ancien *Verciliacum et Versailleux (Vassaleu 1191, Vassailliacus 1258), également un toponyme en -acum, dont le premier élément est radicalement différent puisqu'il s'agit du nom de personne gaulois Vassalus, la forme moderne étant justement liée à l'attraction d'un Versailles[27].
À l'époque de sa création au XVIIe siècle, la cité nouvelle, qui correspond à l'actuel quartier Notre-Dame, fut parfois appelée La Villeneuve Saint-Louis en hommage à son créateur, mais c'est finalement le nom du château, Versailles, qui a prévalu[36].
Le site de Versailles n'était probablement pas habité à l'époque préhistorique dans la mesure où on n'y a retrouvé aucun vestige archéologique[37]. Cependant comme les terrains ont été fortement bouleversés lors des travaux de construction du château et de l'aménagement du parc, certaines traces ont pu être détruites. Dans les environs immédiats, des allées couvertes de l'époque néolithique, appartenant à la civilisation « Seine-et-Marne-Oise » ont été retrouvées à L'Étang-la-Ville et à Marly-le-Roi.
Au temps des Gallo-Romains, le site se trouvait sur le tracé de la voie menant de Paris à la Normandie via Villepreux et Neauphle-le-Château[38].
La première mention de Versailles est cité dans une charte, datée de l'an 1038, de l'abbaye de Saint-Père de Chartres dans laquelle est cité le nom d'un seigneur local, un certain Hugues de Versailles (Hugo de Versalliis)[39],[40]. Ce serait le premier seigneur connu de Versailles.
Une deuxième allusion apparaît en 1065 dans un acte par lequel un certain Geoffroy de Gometz fonda à cette date le prieuré de Bazainville, non loin de Houdan, qu'il donna à l'abbaye de Marmoutier de Tours. Pour assurer des ressources régulières et suffisantes, il lui accorde plusieurs terres et privilèges, avec en particulier « trois prébendes à Versailles dont l'une se trouve in domino ». De ces trois prébendes canoniales, on peut émettre l'hypothèse que celle in domino relevait du seigneur de Versailles, les deux autres de l'abbaye tourangelle. Le village de Versailles serait donc né vers le milieu du XIe siècle d'une double initiative seigneuriale et religieuse.
Dans le système féodal de la France médiévale, les seigneurs de Versailles étaient subordonnés directement au roi, sans suzerain intermédiaire entre eux et le roi. Ils n’étaient pas alors d’un rang très important.
À la fin du XIe siècle, le premier village s’était établi auprès d’un manoir médiéval et autour de l’église Saint-Julien. La paroisse Saint-Julien de Versailles est citée dans une charte de 1084. Son activité agricole et sa position sur la route de Paris à Dreux et à la Normandie en firent un village prospère, surtout au cours du XIIIe siècle connu comme le « siècle de saint Louis », qui fut une période de prospérité dans le nord de la France, marquée par la construction des cathédrales gothiques.
Le XIVe siècle apporta la peste noire et la guerre de Cent Ans, avec leurs cortèges de mort et de destruction. À la fin de la guerre de Cent Ans, au XVe siècle, le village commença à se reconstruire avec une population de seulement 100 habitants. À cette époque deux autres villages existaient dans le territoire de la commune actuelle : Choisy-aux-Bœufs et Trianon. Ils disparurent par la suite englobés dans le parc du château. Le nom de Choisy-aux-Bœufs rappelle que ce village se trouvait sur le chemin par lequel les troupeaux de bœufs venant de Normandie étaient conduits à Paris[41].
Au XIVe siècle, Gilles de Versailles exerce la charge de bailli du roi.
En 1561, Martial de Loménie, secrétaire d’État aux finances du roi Charles IX, devint seul seigneur de Versailles, après avoir acheté le domaine à Philippe Collas[42]. Il obtint l’autorisation d’établir quatre foires annuelles et un marché hebdomadaire le jeudi. La population de Versailles atteignait alors 500 habitants. Château et terre ne ressemblaient guère à ce qu'ils devinrent plus tard sous Louis XIV. Ils n'en excitèrent pas moins la jalousie et la convoitise de la famille de Retz. Le , Martial, poursuivi sous couleur de protestantisme, en réalité, à cause de son attachement au jeune Henri IV et à sa famille, fut privé de ses charges par arrêt et emprisonné. Le duc de Retz Albert de Gondi, originaire de Florence, arrivé en France avec Catherine de Médicis (qui devint plus tard le maréchal de Retz), alla le trouver dans sa prison. Au cours d'une scène dramatique, « usant d'atroces menaces », il lui fit signer la vente à vil prix de la Seigneurie de Versailles à son profit. Martial n'en fut pas moins égorgé dans sa prison le jour de la Saint-Barthélémy (). Dès lors, Versailles fut la propriété des Gondi, une famille de juristes riches et influents au Parlement de Paris. Le petit-fils d’Albert, Henri de Gondi, qui devint cardinal, reçut à plusieurs reprises le roi Henri IV dans son manoir de Versailles. Dans les années 1610, les Gondi invitèrent plusieurs fois le jeune roi Louis XIII à des parties de chasse dans les vastes forêts de Versailles.
En 1623, le roi Louis XIII fait construire un rendez-vous de chasse sur un terrain de cent dix-sept arpents (soit environ 350 hectares) acheté à divers propriétaires.
Le , Louis XIII achète la totalité de la seigneurie de Versailles à son dernier seigneur, Jean-François de Gondi, archevêque de Paris pour la somme de 66 000 livres. C'est le tournant décisif dans l'installation de la royauté à Versailles. Cette même année, il nomme son valet de chambre, Arnault, comme gouverneur de Versailles, dont la fonction était d'administrer le domaine, c'est-à-dire tant la ville que le château[43].
En 1634, sont achevés les travaux confiés à l'architecte Philibert Le Roy. Le premier manoir est reconstruit et agrandi sur place dans le style « Louis XIII ».
À la mort du roi, en 1643, le village de Versailles avait encore peu changé.
Pour favoriser la construction de la ville, le roi Louis XIV prit deux importantes décisions, le , en faisant don de terrains à bâtir contre l'engagement de construire et le paiement d'un droit, modeste, de cinq sols par arpent et le en rendant insaisissables les immeubles construits[44].
En 1673, est décidée la destruction du vieux village de Versailles. Une nouvelle église Saint-Julien, destinée à remplacer celle de l'ancien village, est édifiée en 1681-1682 près du nouveau cimetière de la Ville Neuve. Dès 1684, commencent les travaux de construction de la nouvelle église Notre-Dame destinée à la remplacer. Située dans l'axe de la rue Dauphine[Note 4], elle est consacrée en 1686 et devient la paroisse royale de Versailles.
En 1682, sont achevées la Petite Écurie et la Grande Écurie destinées à abriter les chevaux de selle et les carrosses royaux. Construites par Jules-Hardouin Mansart, de part et d'autre de l'avenue de Paris, elles complètent la place d'Armes face au château.
En 1694, sont élus pour la première fois des représentants des habitants, les quaterniers, avec à leur tête un syndic.
En 1713, le privilège d'insaisissabilité des immeubles instauré en 1672 est révoqué pour mettre fin aux abus.
Avec l'installation du roi Louis XIV et de sa cour, le , la petite cité va connaître une destinée flamboyante pendant le règne de ce dernier avec une population d'environ 30 000 habitants à sa mort et continuera de grossir sous ses successeurs jusqu'à atteindre 50 000 âmes lorsque arrive la Révolution.
À la mort de Louis XIV, le , le régent Philippe d'Orléans, décide de transférer la Cour à Paris. Commence alors une phase de déclin pour la ville qui voit sa population diminuer rapidement de moitié : le marché immobilier s'effondre.
La situation se rétablit sept ans plus tard, le , avec le retour du roi Louis XV, alors âgé de douze ans.
En 1737, l'étang de Clagny, situé au nord de la Ville Neuve et qui était alors devenu un cloaque recevant tous les égouts, fut comblé et permit de récupérer vingt-quatre hectares immédiatement ouverts à la construction.
En 1740, une émeute se produisit dans le magasin des farines du marché de la Ville Neuve, appelé le « Poids le Roi[Note 5] ». Dans un contexte de mauvaise récolte, des Versaillaises, voulant s'opposer à l'enlèvement de farines par les boulangers parisiens, furent réprimées par les gardes suisses.
En 1743, commencèrent, sous la direction de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, les travaux de construction de l'église Saint-Louis qui s'achevèrent neuf ans plus tard, et contribuèrent avec la création du marché des « Carrés Saint-Louis » à l'urbanisation du quartier Saint-Louis.
En 1759, pour accueillir les services de l'État, notamment des ministères des Affaires étrangères et de la Guerre, le roi fit construire par l'architecte Jean-Baptiste Berthier, d'une part, l'hôtel de la Marine et des Affaires étrangères[Note 6] et, d'autre part, celui de la Guerre. De nombreux hôtels particuliers sont également construits à cette époque.
Le , est inauguré, rue des Réservoirs, le théâtre de Versailles, l'un des plus anciens de France, à l'initiative de mademoiselle Montansier.
Un des premiers vols de ballon à air chaud eut lieu à Versailles le [45]. Un ballon, préparé par Étienne de Montgolfier, transportant un mouton, un coq et un canard, s'éleva de la place du château pour se reposer trois kilomètres plus loin.
En 1787, le faubourg de Montreuil est annexé à Versailles, tant pour des raisons fiscales que pour améliorer la sécurité publique en étendant le domaine d'intervention de la police.
La première