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peintre, dessinateur, imprimeur et peintre de cour allemand (1472–1553) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Lucas Maler, dit Lucas Cranach l’Ancien, né le à Kronach (principauté de Bamberg) et mort le à Weimar (duché de Saxe), est un peintre et graveur de la Renaissance allemande.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Lucas Maler |
Activité | |
Élève |
Lucas Cranach le Jeune, Hans Cranach (1513-1537) |
Lieux de travail |
Vienne (- |
Mouvement | |
Mécène | |
Influencé par | |
Père | |
Mère |
Barbara Hübner (d) |
Conjoint |
Barbara Brengbier (d) |
Enfants | |
Parentèle |
Christian Brück (d) (gendre) Gregor Brück (co-beau-père) Augustin Cranach (petit-fils) Lucas Cranach III. (d) (petit-fils) Georg Dasch (d) (gendre) Caspar Pfreundt (d) (gendre) Aegidius Strauch (d) (beau petit-fils) Lucas Cranach des Aeltern Leben und Werke (d) Johann Wolfgang von Goethe (fils) |
Son patronyme dérive de celui de sa ville natale. Il est le père de Lucas Cranach le Jeune (1515-1586).
Ses origines et ses années de formation sont quasiment inconnues. Son nom provient de celui de sa ville natale. Son père, Hans Maler (1448-1491 ou 1492), aurait été peintre[1].
Entre 1501 et 1504, il voyage dans la vallée du Danube jusqu’à Vienne, où il fréquente alors les milieux humanistes. Il peint durant cette période des tableaux d’inspiration religieuse (Saint-Jérôme - 1502, Crucifixion - 1503, Le Repos pendant la fuite en Égypte - 1504) ainsi qu’un portrait, le Portrait de Dr Cuspinian et sa femme — un humaniste viennois — en 1504.
À cette époque, son style, proche de celui d’Albrecht Dürer, ou d’Albrecht Altdorfer, se caractérise par la prédominance des paysages agités, aux couleurs fastes, emplis d’une quantité de détails et de symboles, d’un lyrisme exacerbé, paysages quasi surréalistes où la tension psychologique est palpable, espaces vitaux dans lesquels s’insèrent avec harmonie des personnages élaborés et à l’expression énigmatique. Les trois artistes ont d'ailleurs l'occasion de travailler ensemble, lors de la réalisation du Livre de prières de Maximilien en 1515 pour l'empereur Maximilien[1].
Il s’établit à Wittemberg en 1505 et devient peintre de cour auprès de l’électeur de Saxe Frédéric le Sage. Il est anobli en 1509 et reçoit du prince-électeur des armoiries représentant un dragon ailé portant un rubis, qui sera sa signature et celle de son atelier sur de très nombreux tableaux. Son activité change. Ses protecteurs, comme le cardinal Albert IV de Brandebourg attendent de lui non seulement des retables et des portraits, mais aussi des œuvres décoratives pour leurs fêtes et les intérieurs de leurs nombreuses demeures. Pour faire face aux nombreuses demandes, Cranach met sur pied un atelier où ses deux fils travaillent[2]. En 1509, il met au point la technique de la gravure sur bois en couleurs[3].
Un exemple très intéressant de l'organisation du travail entre Lucas Cranach et son atelier est la série de treize portraits, conservés par le musée des beaux-arts de Reims. Dix sont attribués à Lucas Cranach et trois à son fils. Ce sont des études, dessinées à vif par le maître, d'une technique rapide à la détrempe, qui permet des indications de couleurs, sur un support léger et facilement transportable (papier vergé et collé sur carton). Ces esquisses de têtes grandeur nature, révèlent un artiste proche de ses modèles, un habile dessinateur. À partir de ces « prototypes » l'artiste ou l'apprenti de l'atelier réalisait des portraits individuels ou collectifs, peints à l'huile. Il pouvait alors à sa guise, coiffer, habiller le personnage en fonction des modes, de son âge et le placer dans le décor de son choix. Les personnages représentés sont pour la plupart identifiés et appartiennent aux familles princières et ducales de Saxe et de Poméranie. Certains portraits, émail ou médaillon, ont pu être localisés. L'hypothèse d'une collection inaugurée par Philippe II de Poméranie au cours du XVIe siècle reste à confirmer[4].
À partir de cette date, Cranach tourne le dos à la spontanéité de sa période viennoise et son art s’oriente alors vers un style s’approchant du maniérisme : les formes s’allongent, deviennent plus souples, les personnages prennent de l’importance par rapport au paysage devenu simple décor, leurs différentes poses sont élaborées et codifiées, et l’habillage raffiné.
Le besoin qu'avait Cranach d'adopter une méthode rationnelle pour produire des œuvres de grande qualité, en associant tout son atelier, apparait clairement avec la commande en 1533, d'une soixantaine de paires de petits portraits des deux frères, tous deux alors décédés, Frédéric le Sage et Jean le Constant[5]
Certains historiens de l'art voient dans ce changement le début de la décadence qui va s'accentuant après 1525. D'autres jugent la production des années 1505 à 1525 d'égale valeur, quoique très différente de celle des années viennoises[6].Cette simplification voulue des formes, des compositions et des couleurs permet à l'atelier de copier à la demande, avec de simples variantes, les créations du maitre[2]. Il crée ainsi une figure féminine idéale et stylisée sur des canons anti-classiques. Cette figure gracile, représentée le plus souvent avec des déformations onduleuses (La Nymphe à la source, 1518 ; Lucrèce, 1532), a été interprétée comme une persistance du gothique ou une participation au maniérisme international[2]. Le pouvoir de séduction de l'artiste réside dans l'utilisation du pouvoir suggestif de la ligne sinueuse et du contraste des couleurs disposées en larges surfaces[6].
À Wittemberg, durant la même période, Lucas Cranach l'Ancien se lie avec Martin Luther dont il devient l'ami intime. Auteur de nombreux portraits du Réformateur, il est aussi le parrain d'un de ses enfants, Luther étant le parrain de ses enfants[7].
Proche de Luther et acquis à ses idées, Cranach participe dès lors à la création de l’iconographie protestante, représentant des thèmes chers à la Réforme, tirés de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament, introduisant quelquefois des citations de la Bible. En 1522, il publie 21 bois gravés L'Apocalypse qui illustre la nouvelle traduction de Luther[8]. Il peint également de nombreux portraits et scènes religieuses qui lui assurent la célébrité dans toute l’Europe, et à partir de 1525, intensifie son activité avec l’aide de ses fils, Hans et Lucas, et probablement d’un atelier important.
En 1520, il obtient le privilège d'Apothicaire et exploite une imprimerie. Il est élu à trois reprises bourgmestre de Wittemberg. En 1523, il offre l'asile au roi Christian du Danemark en exil. Il conserve sa charge de peintre de la cour sous les électeurs Jean-Constant et Jean-Frédéric, cour pour laquelle il peint d’innombrables nus bibliques et mythologiques à l’érotisme allusif. Il accompagne jean-Frédéric de Saxe à la Diète de Nuremberg. Il rencontre à cette occasion Albrecht Dürer, qui peint son portrait.
Jean-Frédéric, porta sa cour à Weimar en 1547 et Lucas Cranach l'y a suivi[7].
Son protecteur Jean-Frédéric ayant été capturé après la bataille de Mühlberg par Charles Quint, Cranach l'accompagne en captivité entre 1550 et 1552, mais ses fonctions à la Cour de Saxe sont suspendues. Il rencontre Titien dont il fait le portrait. Son fils Lucas reprend la direction de l'atelier. Après la libération de Jean-Frédéric, Cranach suit la cour à Weimar, nouvelle résidence électorale pour y mourir l’année suivante. Chranach publie les gravures des portraits de Charles Quint et Jean-Frédéric[9].
Il a produit de nombreuses œuvres dont l'attribution est parfois difficile, les signatures différentes et l'activité de son atelier étant importante (près de 600 œuvres)[10]. Du fait de l'organisation du travail avec des prototypes, certaines années, après 1525, on retrouve ainsi quatre tableaux sur le même thème avec des variantes relativement discrètes, les visages, les attitudes et même les couleurs restant très similaires.
Après sa mort, son fils Lucas Cranach (dit le Jeune) continue l’activité de son père et de son atelier.
Dans la série des Vénus autour de 1530, Cranach reprend un sujet très classique de la Renaissance pour en faire une œuvre d'un érotisme ambigu.
Représentée nue comme le veut la tradition, la Vénus est une jeune fille oblongue aux formes prépubères. Mais loin d'être pudique, elle porte un collier à la manière des courtisanes, elle montre son sexe d'un doigt et regarde le spectateur d'un œil aguicheur.
Le paysage stylisé de la Vénus debout dans un paysage renvoie à l'Allemagne de son époque[11].
Le , est saisie, à l'hôtel de Caumont à Aix-en-Provence où elle était exposée depuis le , une Vénus au voile, une huile sur bois de 38,7 × 24,5 cm attribuée à Lucas Cranach l'Ancien, portant le monogramme au serpent ailé de la signature du peintre, datée de 1531, présentant de fortes similitudes avec les Vénus de 1530, appartenant à la collection de princes de Liechtenstein et acquise par Hans-Adam II en 2013 pour 7 millions d'euros[12]. Le conservateur du musée reste persuadé de son authenticité[13].
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