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légende contemporaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La malédiction du pharaon, appelée aussi la malédiction des momies, est un mythe développé au XIXe siècle et qui offre à l'égyptomanie de nouveaux champs d'action. Thème fantastique développé par la littérature, il est repris par le cinéma au XXe siècle.
Ce mythe est consacré par la Vengeance de Ramsès et surtout par la malédiction de Toutânkhamon, légende contemporaine ayant pris naissance au début du XXe siècle. On ne sait pas exactement qui en est l'initiateur, mais les médias et les journaux de l'époque l'ont relayée. Elle prétend que certains membres de l'équipe d'archéologues ayant exhumé la momie du pharaon Toutânkhamon seraient morts de cause surnaturelle à la suite d'une malédiction du souverain défunt. En effet, plusieurs membres de l'équipe sont décédés quelques années après la découverte de la momie et notamment, Lord Carnarvon, le commanditaire des fouilles.
Au milieu de mars 1923, Carnarvon est pris de fièvres, frissons, sueurs : les médecins accusent une piqûre de moustique au visage, qui, écorchée en se rasant, se serait infectée et, accompagnée par une pneumonie, aurait provoqué une septicémie mortelle.
La presse voit en Lord Carnarvon la première victime d’une malédiction. Les journalistes arrivent, en douze ans, à une liste d'une quinzaine à une trentaine (selon les sources) de personnes proches de l'expédition, mortes de causes suspectes pouvant être mises en rapport avec la découverte du tombeau. Arthur Conan Doyle, adepte du spiritisme, est l'un des premiers à propager cette « malédiction du pharaon » provoquée selon lui par les sorts magiques jetés par les prêtres[1] pour protéger la sépulture, tandis qu'Agatha Christie s'en inspire dès 1923 pour écrire L'Aventure du tombeau égyptien[2]. Benito Mussolini, qui était alors le Ministre italien des affaires Étrangères par intérim, fait déménager de son ministère une momie offerte par un de ses confrères afin d'éviter d'être frappé par une malédiction[3].
De nombreuses théories farfelues tentent d'expliquer la malédiction : gaz mortels dégagés par les bandelettes de la momie imprégnées par les embaumeurs d'huile d'amande douce s'étant transformée en acide cyanhydrique, bougie de cire enduite d'arsenic, capsules à base de blé parasitées par le champignon Claviceps purpurea responsable de la maladie de l'ergot du seigle, concentration de radioactivité, etc.[4].
Parmi les victimes, on dénombre un taux élevé de pneumonies asphyxiantes. Le docteur Geoffrey Dean, de l'hôpital de Port Elizabeth en Afrique du Sud, croit que les morts sont les victimes d'un virus présent dans ce tombeau resté fermé plus de 3 000 ans. Mais cette hypothèse a fait son temps, puisque les virus pathogènes pour l'homme ne peuvent survivre que dans des milieux vivants et non dans les chairs mortes. La docteure Caroline Stenger-Philipp a fourni une explication plausible à cette série de morts mystérieuses en 1985 à la suite de la restauration de la momie de Ramsès II[5] : l'analyse de la momie révèle en effet la présence d'éléments de propagation de nombreux champignons. Or d’après les descriptions de Carter, la tombe de Toutânkhamon était suffisamment humide pour abriter de tels champignons. Il décrit même « des cultures de champignons » apparaissant sur les murs de la chambre funéraire, « où elles étaient si nombreuses qu'elles causaient un grand défigurement », ajoutant qu’« il règne dans ces sépultures un air suffocant. Infestée des exhalaisons des cadavres, une poussière fine s'élève sous les pas et irrite les poumons[6] ».
D’après les indices en la possession de Caroline Stenger-Philipp, les véritables coupables seraient des substances organiques (fruits ou légumes) présentes dans la tombe ; au cours des siècles, ces produits, censés servir de nourriture au pharaon « pendant son voyage vers l’éternité », se sont décomposés et ont formé de la moisissure qui s'est décomposée en particules de poussière organique fortement allergènes.
La maladie des archéologues est « une pneumonie à précipitines, un conflit immuno-allergique dû à l'inhalation de particules d'origine animale ou végétale dotées de propriétés antigéniques » correspondant à une alvéolite allergique extrinsèque. L'histoplasmose, maladie provoquée par un champignon nommé Histoplasma capsulatum et qui se caractérise par une pneumonie aiguë, est évoquée mais l'Histoplasma capsulatum n'a pu se développer dans le tombeau hermétique. L'analyse fongique de la momie de Ramsès II révèle en fait la présence de nombreux champignons (basidiomycètes, ascomycètes de type Aspergillus) et des bactéries (Pseudomonas ou Staphylococcus[7]) dangereux pour la santé de l'homme (spores ou composants allergiques) : Aspergillus niger ou Aspergillus flavus, moisissures fréquemment retrouvées sur des momies, semblent être les candidats les plus sérieux à l'origine de la « malédiction du pharaon »[8].
Toutefois, pendant les semaines qui suivent la découverte du tombeau, une foule de curieux s'y précipitent dont de nombreux archéologues, égyptologues, photographes, dessinateurs, ouvriers, notables locaux et même la reine de Belgique, or rien de fâcheux ne leur arrive. Une chose est sûre, Howard Carter (le découvreur du tombeau) et lady Evelyn Herbert (la fille de Lord Carnarvon), qui ont tous deux passé beaucoup de temps dans le tombeau, ne meurent que des années plus tard (respectivement 17 et 58 ans après leur visite du tombeau).
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