Midi libre est un journal quotidien régional français, fondé en 1944 dont le siège se trouve à Saint-Jean-de-Védas, près de Montpellier. Il est diffusé dans la moitié est de la région Occitanie. Après avoir été racheté par le groupe Le Monde à ses actionnaires historiques en 2001, puis en 2007 par le Groupe Sud Ouest, basé à Bordeaux, il appartient depuis 2015 au Groupe La Dépêche basé à Toulouse.

Faits en bref Pays, Langue ...
Midi libre
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Logo de Midi libre.

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Quotidien
Genre Presse régionale
Prix au numéro 1,30 
Diffusion 71 901[1] ex. (2023)
Fondateur Armand Labin
Date de fondation
Ville d’édition Saint-Jean-de-Védas

Propriétaire Famille Baylet via Les Journaux du Midi et le groupe La Dépêche[2]
ISSN 0397-2550
Site web midilibre.fr
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Logo jusqu'en 2013.

Historique

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Une du premier numéro de Midi Libre, le 27 août 1944

Midi libre est publié pour la première fois le dimanche lors de la Libération de Montpellier à plus de 35 000 exemplaires[3] ; il est alors l’« organe du comité régional du mouvement de libération nationale » comme l’indique son sous-titre. Ce premier numéro relate notamment l’arrivée de Charles de Gaulle à Paris.

À la Libération de Montpellier, les deux grands quotidiens Le Petit Méridional et L'Éclair sont interdits pour avoir paru sous l'occupation. Leurs locaux sont occupés par la Résistance, Le Petit Méridional par les Milices patriotiques du Front national (FN) créé par les communistes et L'Éclair par le Mouvement de libération nationale (MLN). Dans les anciens locaux de L'Éclair, s'installe un nouveau journal Midi libre dont Lucien Roubaud, chef régional du MLN et président du Comité de libération, a inventé le titre. Dans les anciens locaux du Petit méridional, le Front national installe un autre quotidien La Voix de la patrie dirigée par Louis Mardon, qui se fera connaître en 1948 et 1949 par l'affaire Louis Mardon.

Dans les deux nouveaux quotidiens, sont intégrés les journalistes des deux anciens titres qui peuvent prouver leurs titres de Résistance. C'est Lucien Roubaud qui choisit le journaliste d'origine roumaine Armand Labin, dit Jacques Bellon dans la Résistance, comme directeur de Midi libre. Pendant plusieurs années, la ligne des deux quotidiens présente, selon Émile Martin, maire de Montpellier à la Libération, « la même doctrine qui était celle de la Résistance ».

En 1947, malgré l'opposition des journalistes et grâce au ministre de l'Information Jacques Soustelle, Jean Bène, ancien président du MLN pour le département de l'Hérault, prend le contrôle de Midi libre. Le , le quotidien titre « Les pouvoirs publics contre la presse libre. ». Les CRS envahissent la rédaction et font cesser la publication du quotidien. En colère, plus de 10 000 lecteurs défilent à Montpellier et déposent une motion en préfecture. Le , les compagnies républicaines de sécurité évacuent les locaux et le journal reste fermé. Le , le conflit avec la rédaction s'achève par un compromis, le maintien de Jacques Bellon et un nouveau partage des actions : 32 % à deux parlementaires socialistes (Jean Bène, sénateur, et Jules Moch, député) ; 32 % au MLN ; 32 % aux journalistes et 4 % au parti radical.

Dès 1949, Midi libre lance son « Grand Prix cycliste » qui rayonne au-delà des frontières. Les plus grands coureurs s'y frotteront, souvent en préparation du Tour de France, jusqu'en 2002, date de sa suspension.

Le , le quotidien publie sa première édition du dimanche. Depuis cette date, le journal du septième jour deviendra le plus fort tirage de la semaine.

À la mort de Jacques Bellon, en 1956, Maurice Bujon devient président-directeur général de Midi libre et le demeure jusqu'en 1996 date à laquelle son fils Claude lui succède. Mais deux ans plus tard, en , celui-ci est évincé par les actionnaires du groupe de presse. De 1946 à sa mort en 1953, le journaliste Emmanuel Gambardella, élu en 1949 président de la Fédération française de football, a été président du conseil d'administration du journal.

Félix Torrès dans une brochure publiée à l’occasion du cinquantième anniversaire du journal écrit que « Midi libre a su survivre, se développer, gagner sans cesse de nouveaux lecteurs, évincer ses rivaux régionaux de l’Hérault et du Gard, acquérir ceux de l’Aveyron, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales… La formule des années 1950-60 est plus que jamais vraie : « des Alpes aux Pyrénées, de l’Auvergne à la mer ».

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Le siège du journal à Saint-Jean-de-Védas. Photo Mickael Esdourrubailh

En 1978, le siège de l'entreprise déménage à Saint-Jean-de-Védas, dans la proche banlieue de Montpellier, près de l'autoroute A9. Les terrains ne manquaient pas à l'époque, ce qui a permis d'y construire les bâtiments nécessaires aux nouvelles et spacieuses rotatives.

Midi libre est un des titres d'un groupe régional (Les Journaux du Midi), avec L'Indépendant et Centre Presse aveyronnais.

Au XXIe siècle

Après avoir été racheté par le groupe Le Monde à ses actionnaires historiques en , il passe en au groupe Sud Ouest qui est basé à Bordeaux.

En , le groupe La Dépêche du Midi, basé à Toulouse, annonce l'officialisation de l'acquisition du groupe Les Journaux du Midi, pour un montant de 15 millions d'euros. Dans le même temps, il annonce la suppression de 300 postes, répartis à parts égales entre les deux groupes qui ont respectivement 800 et 920 employés[4], soit légèrement moins qu'annoncé précédemment[5].

Le une partie des salariés du groupe décide de se mettre en grève afin de protester contre un plan de réorganisation qui devrait impliquer plus de 25 mutations « contraintes »[6]. Les méthodes de management du rédacteur en chef, Olivier Biscaye, sont pointées du doigt par les salariés alors que Midi libre subit des pertes financières régulières[7],[8].

Le , la cour d'appel de Montpellier a condamné le journal Midi libre dans le cadre du suicide d’un de ses employés. François Charcellay était journaliste et chef de l’agence Midi libre de Nîmes. Il s’était donné la mort à son domicile, dans la nuit du au . En outre, la société Midi libre a été condamnée à verser à madame Julienne Charcellay la somme de 10 000  à titre de dommages et intérêts[9].

En , trois mois après avoir proposé à ses salariés un plan de départs volontaires pour 45 postes[10], la direction de Midi libre annonce cette fois un plan de départs contraints. Selon la direction, le plan est justifié par le refus des syndicats d'avoir accepté le plan de départs volontaires ainsi que par un déficit de 1,6 million d'euros pour 2022 et l'anticipation d'un déficit de 2,8 millions d'euros en 2023[11]. Même s'il touchera prioritairement les plus jeunes salariés de l'entreprise, le plan devrait permettre un retour au positif à partir de 2024[12].

Ligne et indépendance éditoriale

En 2010, la rédaction du quotidien reproche à sa direction son soutien trop voyant au président de la région Georges Frêche, alors dissident du Parti socialiste[13].

En , alors que Midi libre est avec La Dépêche du Midi le seul journal qui applaudit le remaniement gouvernemental, le magazine Le Point souligne le « quasi-monopole de Toulouse à Montpellier » de Jean-Michel Baylet, actionnaire majoritaire, avec sa famille, des Journaux du Midi, le chercheur Franck Bousquet rappelant qu'« il n'y a pas dans l'histoire récente d'autres exemples de ministre propriétaire de journaux »[14].

Le maire de Béziers Robert Ménard a à plusieurs reprises reproché à Midi libre sa ligne éditoriale. En 2016, une affiche municipale titre : « À qui appartient Midi libre. à J-M Baylet, ministre des Collectivités territoriales ». La société des journalistes du Midi libre, la Sojomil, a condamné une attitude « qui met en cause de façon primaire l'indépendance de la rédaction du journal Midi libre » soulignant que « ce ne sont pas les dirigeants du groupe qui dictent sa ligne éditoriale »[15],[16].

En matière de couverture sportive, il est parfois reproché au quotidien de fortement privilégier le rugby à XV au détriment du rugby à XIII, alors que le journal a son siège en Occitanie et qu'il appartient au même groupe que l'Indépendant et la Dépêche du Midi.

Diffusion

Comme la plupart des journaux édités sur papier, la diffusion imprimée baisse de manière importante chaque année depuis 2000.

  • Édition papier du Midi libre
Davantage d’informations Titre ...
Diffusion en semaine (source OJD-ACPM[17],[1])
Titre 2013201420152016201720182019 2020 2021 2022 2023
Midi libre121 881117 960113 297107 598103 70498 05090 187 84 865 81 407 76 889 71 901
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  • Édition papier du Midi libre dimanche
Davantage d’informations Titre ...
Diffusion le dimanche (source OJD-ACPM[18])
Titre 201320142015201620172018 2019 2020 2021 2022 2023
Midi libre Dimanche166 650160 924154 766147 820142 874133 131 124 697 115 246 109 867 102 350 93 726
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  • Site Midilibre.fr
Davantage d’informations décembre 2018, décembre 2023 ...
Moyenne par jour (source OJD-ACPM[19])
décembre
2018
décembre

2023

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Activité et résultats de l'entreprise

Le journal appartient à la Société du journal Midi libre. En 2017, son chiffre d'affaires a atteint 74 238 300 euros et un résultat (négatif) de 593 600 euros. Le journal a employé, en 2017, 330 collaborateurs[20].

Pour l'année 2021, le chiffre d'affaires de la Société du journal Midi libre est de 66 131 200 euros, avec un résultat net de 1 442 500 euros[20].

Pour l'année 2022, le chiffre d'affaires réalisé est de 63 958 300 euros, avec un résultat net de −3 545 000 euros[20].

Éditions

Midi libre diffuse 12 éditions différentes :

Condamnation

En , Midi libre est condamné par le Tribunal Correctionnel de Nîmes pour avoir refusé un droit de réponse à Julien Sanchez (FN), maire de Beaucaire[21].

Notes et références

Fonds d'archives

Voir aussi

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