Musique indonésienne
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La musique indonésienne est constituée de la musique propre aux groupes ethniques et religieux variés peuplant la république d'Indonésie, et de la musique que ses citoyens reconnaissent comme appartenant à l'ensemble de la nation.
Ce clivage est traversé par celui entre tradition et modernité : la musique javanaise recouvre aussi bien la musique traditionnelle (rurale, religieuse ou de Cour), que la pop music. Une forme propre à un groupe peut être adoptée par les autres Indonésiens et devenir nationale. C'est le cas de genres musicaux originaires des Moluques, ou de chansons du pays batak du Nord de Sumatra.
Elle est représentée principalement par les musiques d'ensembles gamelan (gamel est un marteau, an un collectif) de Bali, Java, Lombok, Kalimantan et Sunda, composés de 60 à 80 instruments de musique et dont chaque village possède sa variété. Beaucoup de ces musiques d'ensembles accompagnent les nombreuses formes théâtrales indonésiennes.
La musique instrumentale, gendhing, utilise les échelles pentatonique laras slendro et heptatonique laras pelog, ce qui oblige à doubler les instruments, dont l'accordage est toujours hasardeux.
La musique vocale sekar ("fleur") a diverses composantes à Bali et Java :
Tandis qu'à Bali le gamelan était depuis des siècles dédié aux cultes et aux temples, à Java, il était réservé aux cours. La tradition javanaise attribue au dieu-roi Sang Hyang Guru la création du gamelan obonanta (« roi du monde ») au IIIe siècle. Aujourd'hui encore, les ensembles de gamelan de Cour reçoivent une appellation, telle Yogyakarta signifiant « l'invitation vénérable à la beauté ». Il y a quatre Cours royales (Kratons) à Java (Yogyakarta, Surakarta, Pakualaman et Mangkunagaran) préservant la tradition des gamelans accompagnent les danses sacrées bedaya semang et ketawang. À Bali, les hommes dansent aussi le kecak tiré du Râmâyana.
Le gamelan moderne est né de la fusion de deux styles de jeu au XVIIe siècle :
Il existe encore diverses formes de gamelan selon la localisation mais qui sont toujours fabriqués et accordés par un seul facteur, bien qu'appartenant à la collectivité ; certains sont composés de métallophones, d'autres de flûtes, de guimbardes, de percussions :
Le petit ensemble princier degung du pays Sunda est réservé aux cérémonies de mariage, de circoncision et aux danses de cour.
L'ensemble balinais semar pegulingam est destiné à accompagner les ébats amoureux princiers.
La musique d'un ensemble est composée d'une mélodie centrale jouée au centre (saron), sa variation jouée à l'avant (bonang) et les ponctuations jouées à l'arrière (gong ageng). Il n'y a ni soliste ni improvisation. Chaque musicien se doit de connaître et de jouer tous les instruments et change souvent de place.
Le kreasi baru est une musique de gamelan moderne, usant de techniques traditionnelles dans des compositions récentes.
C'est un opéra comique dansé de nuit à Java, sur un cycle de Panji lui aussi, accompagné d'un petit gamelan geguntangan et de sulings.
C'est un drame dansé balinais chamanique, accompagné du petit gamelan batel ou du pelégongan.
C'est un cérémonial d'exorcisme contre la sorcière Rangda à Bali. Ce genre de drame est accompagné du gamelan tektekan ou pelegongan en bambou et des sulings et kendangs.
C'est un théâtre dansé fort ancien de Bali, basé sur le récit du prince Panji. L'accompagnement musical se fait à l'aide d'un ensemble gamelan gambuh non métallique, comprenant des sulings, des rebabs et des kendangs.
Les danses legong et legong kraton en sont une transposition pour ballet féminin accompagnées au gamelan pelégongan.
La minorité Osinger à Java connaît une musique sociale pour les cérémonies, proche du gamelan. Ce genre musical nocturne consiste en un rituel dansé de séduction accompagné au violon, tambours et métallophone ; il a une fonction lié à des anciens rituels de purification et de fertilité et est proche du joged de Bali.
C'est un théâtre populaire de Java, proche du wayang par le répertoire, mais sans accessoire, et proche du gamelan par l'organisation musicale, mais sans instrument. Né de la poésie chanté (macapat), il met en scène des acteurs-chanteurs qui simulent la musique à l'aide de vocalises réservées à l'apprentissage.
C'est une danse de séduction à Bali accompagné par le gamelan en bambou joged bumbung ou joged kepyak
C'est une musique instrumentale populaire improvisée liée au tembang sunda, jouée à la flûte suling et aux luths kacapi indung et kacapi rincik.
C'est un style de composition virtuose datant du début du XXe siècle à Bali. Une danse s'est adaptée à cette musique ainsi qu'un type de gamelan particulier (Gamelan gong kebyar) qui est devenu au fil des ans, le standard.
C'est une danse balinaise inspirée du Rāmāyana hindou exécuté par un chœur d'homme.
C'est un chant de Kalimantan aux genres variés :
C'est un opéra dansé de Java accompagné au gamelan, créé en 1890 par un prince à partir du Râmâyana. Ce style difficile pour une cinquantaine de musiciens et de chanteurs danseurs, fut remplacé en 1920 par le wayang wong, mais recréé en 1973 !
C'est un théâtre chanté royal de Sumatra datant du XVIIe siècle, mais devenu populaire au XXe siècle. Les acteurs chantent et sont accompagnés par un chœur et des percussions. On le retrouve en Malaisie.
C'est une danse assise chantée et accompagnée de percussions corporelles.
C'est une épopée chantée par les Kenyah de Kalimantan durant plusieurs heures.
Appelé aussi seni mamaos cianjuran ou cianjuran, c'est un art aristocratique urbain lié à Cianjur au XIXe siècle. Les instruments sont : kacapi indung, kacapi rincik, suling, et rebab pour des compositions en salendro. Plusieurs styles coexistent :
C'est le théâtre masqué du pays Sunda, anciennement de la Cour de Cirebon ou Cianjur. Il est représenté à l'occasion de fêtes calendaires, évoquant la geste de Panji. Il est accompagné d'un gamelan spécifique dirigé par le joueur de kendang. Le topeng betawi en est une variante javanaise.
Le théâtre wayang préserve l'héritage hindou à Java. Il en existe diverses formes qui se jouent à l'occasion des fêtes calendaires et des cérémonies de mariage :
Différents genres de musiques populaires sont issues de formes traditionnelles, mais aussi étrangères.
On en dénombre quatre variétés selon les périodes pré-hindoue, hindoue (du Ier au XVe siècle), islamique (à partir du XVe siècle), et chrétienne depuis le XVIe siècle. Les instruments sont en métal (bronze, fer, cuivre), bambou et bois.
Percussion :
Cordes :
Vents :
Le compositeur Slamet Abdul Sjukur a vécu à Paris dans les années 1960, travaillant à l'IRCAM, notamment avec Henri Dutilleux, dont il est resté proche. Slamet a notamment enseigné à Surabaya, ville dont il est originaire. Une de ses compositions est uniquement à base de claquements obtenus en faisant sortir son doigt de la bouche fermée par un mouvement de fouetté. (Uweg-uweg).
Les musiciens indonésiens utilisent des sons traditionnels de la musique de gamelan dans des compositions pour la "fusion music" et la "progressive music" avec les groupes suivants ;
La musique rock et reggae est représentée par :
La musique pop est également présente avec des artistes tels que Terry, Krisdayanti, Pinkan Mambo, Rini Wulandari et Anggun et le groupe JKT48.
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