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alpiniste français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Patrick Cordier, né le à Besançon, mort le aux Pennes-Mirabeau, est un grimpeur, alpiniste et chercheur français.
Nationalité | France |
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Naissance |
, Besançon |
Décès |
(à 49 ans), Les Pennes-Mirabeau |
Disciplines | Alpinisme, escalade |
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Compagnons de cordée | Sylvain Jouty, Jean Afanassieff, Joël Coqueugniot, Jacques Ramouillet, Érik Decamp |
Ascensions notables | Ouverture de la voie Les enragés (Gorges du Verdon), première du pilier Cordier aux Grands Charmoz, troisième solitaire du Nose, première ascension du mont Ross, première solitaire de la face sud du Fou, première ascension du Bubuli-Mo-Tin |
Profession | guide de haute montagne, professeur à l'ENSA |
Autres activités | Recherche en neurosciences |
Alpiniste rochassier, guide de haute montagne, spécialiste de l’escalade solitaire, Patrick Cordier est l’auteur de nombreuses ascensions de grande envergure, sur les parois calcaires du Sud-Est de la France, en Amérique du Nord, dans les aiguilles de Chamonix (massif du Mont-Blanc) et au Karakoram ; il est l’une des figures de l’alpinisme moderne des années 1970[1] en France. Patrick Cordier est également chercheur en neurosciences.
Né à Besançon[2] le [3] 1946[2],[4] de parents professeurs à Paris[2], Patrick Cordier pratique la montagne à Chamonix où ses parents possèdent un chalet[2] et s’initie à l’escalade à Fontainebleau et dans le Saussois[4]. Il devient vite l’un des meilleurs grimpeurs de sa génération et est, en 1967, le plus jeune[5] des cinq alpinistes qui ouvrent en Norvège la directissime française dans la paroi du Trollryggen.
De 1968 à 1970, Patrick Cordier réalise d’importantes premières ascensions sur les parois calcaires du Sud-Est de la France (paroi du Duc au Verdon et paroi des Voûtes dans le Dévoluy) et dans le massif du Mont-Blanc. Sa façon de grimper est alors engagée, il réduit au minimum le nombre de pitons utilisés[6].
En 1972, Patrick Cordier voyage en Amérique du Nord (Alaska, Territoires du Nord-Ouest au Canada, Californie) et réalise des premières ou de prestigieuses répétitions ; il accomplit sa première ascension solitaire d’envergure, le Nose au Capitan. Il découvre les techniques d’escalade développées par les grimpeurs californiens et les introduit en France à son retour[6]. Il promeut alors l'utilisation de ces techniques[7] et devient pionnier dans le massif du Mont-Blanc de l’escalade « propre » (sans piton, avec coinceurs) : en 1975, dans les aiguilles de Chamonix, en compagnie de Jacques Ramouillet[8], il réalise l'ascension du pilier ouest de la pointe Lépiney et du pilier sud (pilier Cordier) à l’aiguille de Roc, sans utiliser de pitons.
Patrick Cordier et Jean Afanassieff sont les premiers alpinistes à atteindre le dernier sommet vierge en territoire français : ils réalisent en la première ascension du Mont Ross aux îles Kerguelen. Cette même année, avec Jean Afanassieff ainsi qu’avec les frères Patrice et Gilles Bodin, Patrick Cordier crée la Compagnie indépendante des guides de Chamonix[6].
Patrick Cordier prépare ensuite une nouvelle première : l’ascension en solitaire de la face sud du Fou dans le massif du Mont-Blanc, l’escalade libre la plus dure des Alpes à l’époque[5]. Pour cela, sur les falaises de Presles, au-dessus desquelles il habite une maison isolée dans la forêt, Patrick Cordier s’entraîne en réalisant des solos difficiles : le pilier du Souvenir, le Nid d’Aigle et le pilier de Choranche[6]. En , il réussit sa première au cours de laquelle il est filmé depuis une arête voisine par Jacques Ramouillet ; il en fera un film, Voyage en face sud. Pour cette ascension filmée, à la tenue traditionnelle de l’alpiniste, il préfère le code vestimentaire de son époque, des vêtements blancs, un pantalon à pattes d’éléphant et un bandeau retenant ses cheveux[6]. Une dizaine d’années plus tard, Patrick Cordier sera avec Patrick Berhault l’un des deux protagonistes du film documentaire Les piliers du rêve de Guy Meauxsoone consacré à leur escalade des pitons rocheux des Météores en Grèce[9].
Guide de haute montagne depuis 1974[2], Patrick Cordier devient professeur titulaire à l’ENSA quatre ans plus tard[2],[5]. Puis il publie son premier livre, un ouvrage consacré aux Préalpes du Sud dans la collection Les 100 plus belles courses dirigée par Gaston Rébuffat. Au-delà du cadre codifié de la collection, Patrick Cordier y manifeste sa fantaisie et son impertinence[10]. Parallèlement à son activité de professeur, il découvre l’himalayisme et fréquente les montagnes du Karakoram où il réalise des premières au début des années 1980 ; de son expédition aux tours de Trango, il tire son second livre, largement illustré par ses propres photographies en noir et blanc : Cathédrales de Trango.
À partir de la fin des années 1980, une vingtaine d’années après sa maîtrise de biophysique[6], Patrick Cordier entreprend des travaux de recherche sur le comportement du grimpeur et l’apprentissage moteur. Il réalise ses recherches d’abord avec l’université d’Annecy [11] puis à l'École pratique des hautes études, section Sciences de la vie et de la terre, à Marseille. En , il soutient sa thèse de neurosciences à École pratique des hautes études dont le sujet est « Statique et dynamique d’un apprentissage moteur : analyse des trajectoires en escalade »[6].
Alpiniste et chercheur, Patrick Cordier est aussi dessinateur, peintre et photographe, il joue de plusieurs instruments de musique, du oud et de la quena notamment[6],[12]. Personnage contrasté, Patrick Cordier est à la fois secret et séducteur, pince-sans-rire et provocateur ; malgré sa « marginalité goguenarde »[6], il ne dédaigne pas la notoriété[6],[5].
Patrick Cordier est mort le [13],[3] victime d’un accident de moto sur l’autoroute Aix-Marseille[6],[14], près des Pennes-Mirabeau[3].
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