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organiste, improvisateur, pédagogue et compositeur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre Cochereau, né à Saint-Mandé (commune alors dans le département de la Seine, aujourd'hui dans le Val de Marne) le et mort le [1] à Lyon, est un organiste, un improvisateur, un pédagogue et compositeur français. Il a notamment été titulaire des grandes orgues de la Cathédrale Notre Dame de Paris.
Directeur Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon | |
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Naissance | |
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Nom de naissance |
Pierre Eugène Charles Cochereau |
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Genre artistique |
Pierre Cochereau choisit la musique après ses études secondaires et une année de droit. Après avoir commencé l'orgue avec Marie-Louise Girod, et travaillé ensuite avec André Fleury, il entre au Conservatoire national de musique de Paris où il reçoit l'enseignement de Marcel Dupré, Maurice Duruflé, Henri Challan, Noël Gallon, Tony Aubin, Norbert Dufourcq[2]. Il y obtient les premiers prix d'orgue, d'harmonie, d'écriture et d'histoire de la musique. Marcel Dupré avait très tôt reconnu son talent, et dira de lui, plus tard, qu'il était « un phénomène sans équivalent »[3]. Dès 1942, il est titulaire de l'orgue de Saint-Roch et devient en 1955 titulaire des grandes orgues de la Cathédrale Notre-Dame de Paris[4], sans concours. Il avait en réalité déjà joué cet instrument, au cours d'une messe, improvisant un offertoire, sous les yeux de Léonce de Saint-Martin, alors titulaire.
Il fait de cette tribune un lieu d'accueil pour les organistes du monde entier auxquels il cède ses claviers tous les dimanches après-midi pour des auditions d'une heure au cours desquelles tous les styles d'œuvres pour orgue auront droit de cité. Ces concerts présentés par Jehan Revert, maître de chapelle de Notre-Dame, sont à sa demande systématiquement enregistrés, ce qui fait de ces archives un témoignage du « jeu » organistique aux XXe et XXIe siècles. Il fait preuve d'éclectisme pour le répertoire propre à cet instrument, admettant lors de ces auditions les œuvres les plus modernes à son époque d'Arvo Pärt à Iannis Xenakis, en passant par des compositeurs sous-estimés tels Georges Delerue qui lui écrivit (et pour Roger Delmotte) une Sonate pour trompette et orgue.
Au long des trente années qu'aura duré son titulariat, Pierre Cochereau a à cœur d'entretenir puis de relever « son » orgue, chef-d’œuvre (1868) du facteur Aristide Cavaillé-Coll, entre 1963 et 1975[5]. À cette fin, il fait d'abord appel à Jean Hermann puis, à la mort de celui-ci, à Robert Boisseau et Jean-Loup Boisseau. Sous son égide, puis celle de ses successeurs, ceux-ci (auxquels il convient d'associer Bertrand Cattiaux) feront de cet instrument ce qu'il est aujourd'hui. Mais les avis seront très partagés quant aux adjonctions qu'il « subit » dans les années 1960-1970 (impliquant entre autres son électrification et sa réharmonisation et le dépavillonnage des fonds, donc la transformation profonde d'un chef-d’œuvre de Cavaillé-Coll) et aux travaux ultérieurs, qui par certains aspects reviendront d'ailleurs en arrière.
Contrairement à la plupart de ses collègues de l'époque, Pierre Cochereau est, avec les Souberbielle, Jean-Albert Villard et quelques autres organistes un peu plus jeunes, tels Michel Chapuis, Francis Chapelet ou encore Xavier Darasse pour ne citer que les plus emblématiques, très compétent en matière de facture d'orgue, qu'elle soit orientée vers un retour à la « tradition » ou empreinte de modernité. Le travail manuel ne lui est pas étranger, pas plus que ne lui sont étrangères les compétences en matière d'administration.
Il est aussi directeur du Conservatoire du Mans de 1949 à 1956, de celui de Nice[6] de 1961 à 1979 et est enfin chargé de créer ex nihilo à Lyon, à côté du CNR, le second Conservatoire national supérieur de musique en France, dont il reste le directeur de 1980[7],[8] jusqu'à sa mort en 1984.
En plus d'être un grand organiste aux interprétations à la fois brillantes et respectueuses de la tradition du répertoire d'orgue classique, romantique et contemporain, il est réputé pour ses dons exceptionnels et son solide métier d'improvisateur. Du fait de leur richesse d'invention et de leur perfection formelle, nombre de ses improvisations sont publiées en partition et réenregistrées par d'autres interprètes, ce qui est rare (un autre cas connu étant les improvisations de Charles Tournemire).
Pierre Cochereau est aussi un « organiste d'église » aussi présent à sa tribune que sa carrière de concertiste et de pédagogue le lui permet. Sa connaissance du chant grégorien et plus généralement de la musique liturgique font de ses interventions au cours des offices, soit en accompagnant soit en improvisant, d'inoubliables moments de musique. Il inaugure des orgues restaurés, comme à Beauvais[9] ou celui de l'Auditorium Maurice-Ravel de Lyon[10].
Pierre Cochereau est le premier à sortir « physiquement » l'orgue de ses lieux de prédilection, en faisant des tournées, accompagné le plus souvent de son ami trompettiste Roger Delmotte, avec son orgue « itinérant » à tuyaux, d'une dizaine de jeux (facteur : Philippe Hartmann) qu'il transporte dans une remorque attelée à l'une de ses automobiles.
Pierre Cochereau est aussi avec Pierre Firmin-Didot cofondateur du Grand Prix de Chartres, concours d'orgue de renommée internationale, qui a pour originalité d'instituer à côté du traditionnel prix d'interprétation, un tout aussi important prix d'improvisation.
Même s'il encourage des organistes (comme Jacques Taddei[11]) et inspire des improvisateurs (notamment Pierre Pincemaille[12],[13]), Pierre Cochereau est partiellement méconnu de nos jours. Son œuvre musicale écrite est de qualité, mais peu abondante. Il laisse en revanche, sur des centaines de bandes ReVox bien conservées, une grande quantité d'improvisations (et aussi, mais en moins grand nombre, d'œuvres du répertoire) enregistrées au cours des offices et en concert à Notre-Dame. L'écoute analytique de la somme de ces enregistrements effectués sur une période allant globalement de 1965 à sa mort et réalisés par François Carbou[14] devrait permettre de comprendre et d'apprécier la réalité de cet artiste unique et, malgré les honneurs de son vivant, mystérieusement atypique et particulièrement flamboyant.
Pierre Cochereau meurt d'une rupture d'anévrisme[15] dans la nuit du 5 au à Lyon, à l'âge de 59 ans[16].
Il avait eu avec sa femme Nicole deux enfants qui sont aussi devenus musiciens : Jean-Marc, (1949-2011), chef d'orchestre et directeur du conservatoire à rayonnement régional de Tours[17], et Marie-Pierre, harpiste.
Une rue porte son nom à Montpellier ainsi qu'une avenue à Roquevaire. Le conservatoire à rayonnement régional de Nice porte également son nom.
Pierre Cochereau est :
Il reçoit en outre la récompense de l'Académie du disque français pour L'art de l'improvisation[18].
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