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historien, sociologue et intellectuel français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Pierre Rosanvallon, né à Blois le [1], est un historien et sociologue français.
Président La République des idées | |
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Université Paris-Dauphine (doctorat) (jusqu'en ) École des hautes études en sciences sociales (doctorat) (jusqu'en ) HEC Paris |
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HEC Alumni (en) |
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Distinctions | Liste détaillée Prix Marie-Eugène-Simon-Henri-Martin () Docteur honoris causa de l'université de Neuchâtel () Prix scientifique Bilefeldskaja (d) () Officier de la Légion d'honneur Professeur honoris causa de HEC Paris |
Le Sacre du citoyen (d), La Contre-démocratie |
Ses travaux portent principalement sur l'histoire de la démocratie et du modèle politique français, et sur le rôle de l'État et la question de la justice sociale dans les sociétés contemporaines.
Il occupait jusqu’en 2018 la chaire d'histoire moderne et contemporaine du politique au Collège de France tout en demeurant directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
Pierre Rosanvallon est diplômé de l'École des hautes études commerciales (HEC) en 1969.
Il est titulaire d’un doctorat d’Etat en sciences de gestion de l’Université Paris-Dauphine, avec une thèse intitulée « Théories et pratiques de la gouvernementalité dans les organisations », soutenue en 1981 sous la direction de Henri Tézenas du Montcel[2].
Par ailleurs, il soutient en 1978 une thèse de 3e cycle à l'École des hautes études en sciences sociales en histoire avec Claude Lefort : La formation du concept de marché au XVIIIe siècle[3] et prépare avec lui également un doctorat d’État en lettres et sciences humaines, intitulé Guizot et la formation de l’intelligence politique moderne, en 1985[4],[1].
Au cours de son service militaire, il fait paraître sous le pseudonyme Pierre Ranval, Hiérarchie des salaires et lutte des classes (1972).
Pierre Rosanvallon a enseigné à l'Institut d'études politiques de Paris[5].
Il occupe à partir du 1er novembre 2001 la chaire « Histoire moderne et contemporaine du politique » au Collège de France[6].
En 2002, il devient membre du conseil scientifique de la Bibliothèque nationale de France[7], et en 2004 du conseil scientifique de l'École normale supérieure[8], mais il démissionne de la présidence en 2005 pour protester contre la nomination de Monique Canto-Sperber[9] à la direction de l'école de la rue d'Ulm[10].
Il soutient en 1995 la position de la CFDT à propos de la partie de la réforme de la sécurité sociale portant sur l'assurance maladie et présentée par le gouvernement Juppé en 1995, signant notamment une pétition parue dans Le Monde en sa faveur[11].
De retour à la vie civile, il a été successivement permanent syndical de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), où il était conseiller économique de la confédération puis conseiller politique d'Edmond Maire, et rédacteur en chef de La CFDT aujourd'hui. Il théorisa notamment, pour la CFDT recentrée, comment l'autogestion pouvait servir de concept-relais avec une forme de libéralisme[12]. Il fut ensuite membre du Parti socialiste unifié (PSU) puis du Parti socialiste. Il participe alors au séminaire de François Furet, qui constitua la base de la création du centre Raymond-Aron. Il y croise notamment Claude Lefort, Cornelius Castoriadis, Pierre Manent, Marcel Gauchet ou Vincent Descombes[13].
En 1982, il crée la fondation Saint-Simon avec Furet[14]. Pour Denis Souchon, la fondation Saint-Simon « joua un rôle central dans la conversion de la gauche de gouvernement au libéralisme »[15].
Il est un temps chroniqueur économique à Libération[15]. Didier Eribon, sociologue engagé à gauche, avance pour sa part que « quand Libération recruta Pierre Rosanvallon comme chroniqueur puis comme responsable de sa rubrique « Idées » en 1982-1983, ce fut explicitement (j’insiste sur ce point) pour se débarrasser de l’influence des intellectuels critiques (Foucault et Bourdieu) et se donner les moyens d’être en phase avec le nouveau personnel politique qui occupait les ministères »[16].
Peu après 2001, il devient « éditorialiste associé » au journal Le Monde[15].
Il crée en 2002, avec le soutien financier de grandes entreprises (Altadis, Lafarge, AGF, EDF, Air France…), La République des idées, un « atelier intellectuel » qu'il préside[17]. Son ambition est de « refonder une nouvelle critique sociale », détachée de ce qu'il nomme l'« archéoradicalisme » ou l’« idéologie radicale-nostalgique »[18]. Ce groupe édite une revue, La Vie des idées, ainsi qu'une collection de livres aux éditions du Seuil, et organise en 2006 le forum de Grenoble sur la « nouvelle critique sociale ».
À partir d', il dirige le site internet laviedesidees.fr[19], la revue La Vie des idées, qui publie des chroniques et essais contribuant au débat d'idées dans de nombreuses disciplines.
En , dans le cadre de la « République des idées », il organise de nouveau un forum à la maison de la Culture de Grenoble, « Réinventer la démocratie »[20].
Il est membre du club Le Siècle, qui réunit des représentants des milieux dirigeants de la France[21].
Il est l'un des principaux théoriciens de l'autogestion associée à la CFDT[22]. Dans son livre L'Âge de l'autogestion, il défend un héritage philosophique savant, venu à la fois de Marx et de Tocqueville, et annonce une « réhabilitation du politique » par la voie de l'autogestion.
Concernant la démocratie, il estime qu'il existe une universalité des aspirations mais pas de la forme que peut prendre un régime démocratique : les problèmes sont universels, non les modèles. De plus, il affirme que la démocratie est « structurellement inachevée », qu'elle n’est pas un « modèle figé »[23].
Dans un entretien donné à Libération en avril 2022, il dit : « Pour Emmanuel Macron, les Français ont des idées archaïques dans la tête. Il faudrait donc les prendre par la main, leur ‟expliquer” les choses et leur taper sur les doigts de temps à autre. »[24]
Le 17 avril 2023, dans l'émission Quotidien, il s'exprime sur la mobilisation contre la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, il dit que la France traverse « la crise démocratique la plus grave depuis la fin du conflit algérien »[25]. Il émet de vives critiques sur Emmanuel Macron et évoque le manque de modestie et d'expérience politique du président de la République[26].
Les ouvrages de Pierre Rosanvallon ont été traduits en 22 langues (allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, finnois, grec, hongrois, italien, japonais, polonais, portugais, roumain, russe, slovène, suédois, turc, ukrainien) et édités dans 26 pays[1].
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