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efforts des croyants dans la lutte contre le nazisme en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Résistance spirituelle contre le nazisme désigne les efforts des croyants, notamment chrétiens et juifs compte tenu de la composition de la population dans l’Hexagone à cette époque, dans la lutte contre le nazisme en France. Elle se présente comme une résistance à l’occupation et au régime totalitaire nazi, mais aussi plus spécifiquement à l’idéologie anti-judéochrétienne d’une partie des penseurs et dirigeants nazis.
Dès la défaite de 1940 et les premières déclarations du maréchal Pétain, l'épiscopat, le clergé et la majorité des milieux catholiques en deviennent l'un des meilleurs soutiens, par légitimisme et par adhésion à un discours aux tonalités à la fois patriotiques, conservatrices et rassurantes[1],[2].
Certains protestants entrent aussi dans cette mouvance pétainiste, dont le plus célèbre est l'amiral Platon[3].
Chronologiquement, ce sont toutefois les protestants qui, les premiers, développent une attitude de résistance spirituelle inspirée par l'attitude de l’Église confessante allemande et par deux lettres du théologien Karl Barth qui circulent sous forme dactylographiée.[réf. nécessaire]
Dès le , lendemain de la capitulation, se fondant sur une allocution à la radio du président de la Fédération protestante de France Marc Boegner, le pasteur André Trocmé prononce devant ses paroissiens du Chambon-sur-Lignon son sermon dit des « armes de l'Esprit ». Il contient le premier appel à la résistance spirituelle prononcé sur le sol français : « (…) Des pressions païennes formidables vont s'exercer sur nous-mêmes et sur nos familles, pour tenter de nous entraîner à une soumission passive à l'idéologie totalitaire. Si l'on ne parvient pas tout de suite à soumettre nos âmes, on voudra soumettre tout au moins nos corps. Le devoir des chrétiens est d'opposer à la violence exercée sur leur conscience les armes de l'Esprit. Nous faisons appel à tous nos frères en Christ pour qu’aucun n'accepte de collaborer avec cette violence, et en particulier, dans les jours qui viennent, avec la violence qui sera dirigée contre le peuple anglais. » Aimer, pardonner, faire du bien à nos adversaires, c'est le devoir. Mais il faut le faire sans abdication, sans servilité, sans lâcheté. Nous résisterons, lorsque nos adversaires voudront exiger de nous des soumissions contraires aux ordres de l'Évangile. Nous le ferons sans crainte, comme aussi sans orgueil et sans haine. (…)[réf. nécessaire][4].
La population du Chambon-sur-Lignon aura pendant toute la guerre un comportement de résistance non violente qui lui vaudra la médaille des justes de Yad Vashem en raison du nombre important de Juifs qui seront cachés et protégés par le village et ses environs.
Dès , les équipières de la Cimade Madeleine Barot et Jeanne Merle d'Aubigné pénètrent dans le camp de Gurs pour porter secours aux internés où se trouvent déjà une majorité de Juifs[5]. La Cimade avait été créée quelques mois auparavant par la théologienne protestante Suzanne de Dietrich dans le but de prêter assistance aux personnes déplacées par l'évacuation d'un glacis défensif aux frontières du nord et de l'est de la France.[réf. nécessaire]
Les 16 et , sans aucun mandat, un groupe de quinze protestants se réunissait à Pomeyrol – une maison de retraite et de rencontre de l’Église réformée de France à Saint-Étienne-du-Grès dans les Bouches-du-Rhône – « pour rechercher ensemble ce que l’Église doit dire aujourd’hui au monde », à l’initiative du pasteur Visser ’t Hooft et de Madeleine Barot (secrétaire générale de la Cimade). Cette rencontre rassemblait douze pasteurs (Jean Cadier, Georges Casalis (secrétaire général de la Fédération française des associations chrétiennes d'étudiants), Henri Clavier, Paul Conord, Henri Eberhard, Jean Gastambide, Pierre Courthial, Jacques Deransart, Pierre Gagnier, Roland de Pury, André de Robert, André Vermeil) et trois laïcs (Madeleine Barot, Suzanne de Dietrich venant de Genève et René Courtin, professeur à la Faculté de droit de Montpellier).[réf. nécessaire]
Cette initiative faisait écho à la « Déclaration théologique de Barmen » en Allemagne (29-). Après la prise de pouvoir par Hitler, les Églises protestantes - luthériennes, réformées et unies - constituant l’Église protestante en Allemagne, ont été contraintes d’adopter dans leur constitution un paragraphe affirmant leur caractère aryen et une supériorité allemande. En réaction, le , le Synode de Barmen adopte une déclaration proposée par un groupe comprenant notamment le théologien Karl Barth. Ce texte se présente comme un acte exclusivement religieux, de résistance spirituelle pour la défense de l’Église et de la pureté de son message ; en particulier, il ne mentionnait pas la persécution des juifs. Malgré ses lacunes, à l’origine de controverses après la guerre, sa signification politique était évidente. Dès 1934, des luthériens et des réformés se réunissent en dehors de l'Église officielle sous la dénomination d'Église confessante.[réf. nécessaire]
En France, ce texte fut diffusé par les revues Foi et Vie, dirigée par le pasteur Pierre Maury, et Christianisme social. Le texte de la «Déclaration de Barmen», ainsi que ceux du pasteur allemand Martin Niemöller, furent publiés en 1940 dans Témoignage chrétien, et après les premières lois antisémites promulguées en zone libre, la nécessité d’établir un instrument idéologique de résistance au nazisme aboutit à la réunion de Pomeyrol.[réf. nécessaire]
Les huit « thèses de Pomeyrol » sont elles aussi « une réflexion théologique engagée sur les fondements évangéliques d'une prise de parole publique de l'Église ». Les quatre premières traitent des rapports de l’Église et de l’État, la cinquième des limites de l'obéissance à l'État, la sixième précise le respect des libertés essentielles, la septième dénonce l'antisémitisme, la huitième condamne la collaboration. La thèse sept est sans ambiguïté : «...elle élève une protestation solennelle contre tout statut rejetant les juifs hors des communautés humaines ». Dans la thèse huit « dénonçant les équivoques, l’Église affirme qu’on ne saurait présenter l’inévitable soumission au vainqueur comme un acte de libre adhésion…, elle considère comme une nécessité spirituelle la résistance à toute influence totalitaire et idolâtre ». Deux thèmes dominent donc ces thèses : le rapport de l’Église et de l’État, ainsi que la légitimité d’une parole publique de l’Église dans la situation de l'époque.[réf. nécessaire]
Pour Georges Casalis, «les thèses de Pomeyrol diffusées par de nombreux pasteurs et étudiants “post-fédératifs” ont contribué à structurer une mentalité confessante – c’est-à-dire le témoignage de l'Église prête “à payer le prix de la grâce” – au sein du protestantisme français »[6].
Du côté de l'institution ecclésiale, le pasteur Marc Boegner, qui préside de la Fédération protestante de France, multiplie les déplacements et les interventions auprès du gouvernement de Vichy en faveur des personnes déplacées ou regroupées dans les camps d'internement et ensuite en faveur des Juifs. Il intervient ainsi auprès de Pierre Laval, mais en vain, pour lui demander de renoncer à inclure les enfants juifs de moins de seize ans dans les convois de déportation. Le , il adresse une lettre aux huit présidents de région de l'Église réformée de France de la zone Sud pour rappeler notamment que « pour l'Église il n'y a pas de problème juif » et que « l'Église a le devoir de rappeler à l'État […] que son autorité, dont le fondement est Dieu, doit s'exercer pour le bien de tous ses ressortissants, dans une volonté de justice, et dans le respect des personnes »[7] Le , il écrit deux lettres au nom du conseil national de l'Église réformée de France qu’il préside, l’une à l’amiral Darlan, vice-président du Conseil, l’autre au grand-rabbin de France Isaïe Schwartz, dans laquelle il déplore la mise en place d’une législation raciste. Première manifestation publique de solidarité des chrétiens français envers les Juifs, cette lettre connaît un retentissement extraordinaire, notamment grâce au journal collaborationniste Au Pilori qui a cru bon de la publier sous le titre « Une lettre inadmissible du chef des protestants de France »[8]. À partir de , il prend contact avec le cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, afin que ce dernier aborde la question raciale avec le maréchal Pétain. Ému de ces protestations conjointes des Églises chrétiennes, le Maréchal demande davantage de modération au secrétaire d’État aux questions juives, ce qui n'empêche pas la situation des Juifs d'empirer dès , mettant en évidence la totale impuissance du maréchal Pétain[9]. Le , après de nouvelles mesures antijuives en zone occupée et la rafle du Vel d'Hiv, Marc Boegner écrit une lettre au maréchal Pétain. Cette lettre connaît à nouveau une très large diffusion, cette fois grâce à la presse et à la radio internationales. Elle présente un caractère tout nouveau par rapport à ses précédentes interventions, en ce sens qu’elle porte sur les opérations de livraison à l’Allemagne de Juifs étrangers, déjà internés dans les camps. Simultanément Marc Boegner obtient du cardinal Gerlier une lettre de protestation auprès du maréchal Pétain sur les mêmes questions. La plupart des pasteurs répercutent les écrits du Président de la Fédération protestante de France, mais font aussi leur propre prédication. L'historien Patrick Cabanel a publié neuf de ces sermons marquants, et il note que les résistants Berty Albrecht et Henri Frenay assistaient aux cultes de Roland de Pury à Lyon dont ils écrivent : « Quelle joie était-ce pour nous que d’écouter cet homme dire à haute voix devant un nombreux auditoire, et en terme à peine différents, ce que nous écrivions dans nos feuilles clandestines. »[4]
Minorité jadis persécutée par le pouvoir royal, les protestants français ont été particulièrement nombreux à manifester de l'empathie envers les nouveaux proscrits.[réf. nécessaire][10]
Il est frappant de constater que la liste des localités remarquables par leur engagement contre la persécution des juifs qui a pu être établie ici ou là regroupe quasi exclusivement des localités à forte minorité (voire à majorité) protestante; par exemple le Premier ministre Dominique de Villepin cite dans son discours du lors de la cérémonie d'inauguration du Mur des Justes au Mémorial de la Shoah à Paris, les communes du Chambon-sur-Lignon, Dieulefit, Alès, Florac, Saint-Léger, Vabre, Lacaune[11].
Parmi ces villages qui sont venus collectivement au secours des persécutés, le Chambon-sur-Lignon et sa région, dans la Haute-Loire, ont été exceptionnellement reconnus collectivement comme « Juste parmi les nations »[12] par l'Institut Yad Vashem de Jérusalem, qui a décerné en , un « diplôme d’Honneur » aux habitants du Chambon-sur-Lignon et des communes voisines. À la suite d'André et Magda Trocmé, ménage pastoral qui anime à la fois la paroisse réformée et le Collège Cévenol du Chambon-sur-Lignon, nommés « Juste parmi les nations » par l'Institut Yad Vashem de Jérusalem le [13], 46 autres habitants de la commune l'ont été dans la seule commune du Chambon (sans compter les villages avoisinants)[14]! Seul le village néerlandais de Nieuwlande a reçu la même distinction. Citons également le village de Vebron, près de Florac, où la population des réfugiés a atteint 25 % de la population totale, et la petite ville de Dieulefit dans la Drôme, qui fut à peu près dans la même situation[15].
Dans la France de 1940, la majorité de la population est catholique. Les historiens ont relevé que l'entourage de Pétain regroupait des représentants de tous les mouvements de droite, au sein desquels on trouvait des catholiques de toutes tendances[16], et que le maréchal Pétain bénéficiera initialement d'un large soutien de la part de l'Église catholique[17]. En revanche, on retrouvera également des catholiques, sans motivation religieuse exprimée, dans presque tous les courants de la Résistance[18].
La position de l’Église catholique en France pendant la Seconde Guerre mondiale fut délicate, car ses responsables estimaient que toute protestation risquait d’entraîner des représailles[18]. Ce silence de la hiérarchie catholique face à la déportation des Juifs a interpellé les consciences, alors que le drame de la Shoah se déroulait sans que l’on en perçût encore ni l’organisation, ni l’ampleur[18].
*De nombreux prêtres figurent dans la liste des Justes parmi les nations, tel le Père Marie-Benoît (surnommé « le père des Juifs »), capucin qui a protégé des Juifs à Marseille.[réf. nécessaire]
*Les institutions religieuses ont contribué à l’aide aux Juifs qui étaient souvent dissimulés dans des couvents ou des pensionnats religieux. Des faux certificats de baptême ont été délivrés par des prêtres.[réf. nécessaire] Comme l'a justement écrit Étienne Fouiloux, "la Résistance du clergé s'est manifestée dans les domaines les mieux accordés à la vocation sacerdotale : la production des « armes de l'esprit » et le sauvetage des juifs"[21].
C’est dans la France occupée que, le à Lyon, un jésuite, le père Pierre Chaillet, publie clandestinement le premier Cahier du témoignage chrétien. Intitulé « France, prends garde de perdre ton âme », sous forme d'un opuscule de petit format (d'où le nom de Cahier), il contient un vibrant appel à s’opposer au nazisme au nom des valeurs chrétiennes. Il est entièrement rédigé par le père Gaston Fessard. Témoignage chrétien devait s’appeler Témoignage catholique, mais par œcuménisme et à la suite de la participation de protestants dans l'équipe clandestine initialement constitués de théologiens jésuites du théologat de Fourvière à Lyon, l'adjectif « catholique » a été changé en « chrétien ». Parallèlement aux Cahiers du témoignage chrétien, qui ne traitent que d'un seul sujet à chaque fois, paraît dès le Courrier français du témoignage chrétien, d’un tirage de 100 000 puis 200 000 exemplaires.
La spécificité de Témoignage chrétien, par rapport aux autres journaux de résistance est qu’il revendique une «résistance spirituelle». C'est en effet en référence à l’Évangile et aux idéaux chrétiens que Témoignage chrétien s'est opposé au nazisme. Le Courrier du témoignage chrétien est sous-titré «Lien du Front de résistance spirituelle contre l’hitlérisme».
Treize numéros du Courrier du témoignage chrétien et quatorze Cahiers seront diffusés jusqu‘à la Libération.
Maurice Schumann, porte parole de la France libre à Londres, adressa au Père Chaillet cette lettre en :
« Mon Père, vous avez été notre 18 juin spirituel. C’est trop peu dire que nous vous lisions. Tandis que vous portiez Témoignage dans les soutes et les prisons, les pharisiens de Vichy perpétraient le pire des mensonges : d’une main, ils relevaient les autels, de l’autre, ils en éteignaient les lumières... Le jour où un missionnaire de la résistance m’a mis votre Témoignage entre les mains, j’ai ressenti le même choc libérateur que le soir où, sur le chemin d’une retraite qui paraissait sans fin, la voix du général de Gaulle était parvenue jusqu'à moi. »
«
- I. « France, prends garde de perdre ton âme », , R.P. Fessard, R.P. Chaillet.
- II-III « Notre combat » -janv.1942. R.P. Chaillet, Stanislas Fumet.
- IV-V « Les racistes peints par eux-mêmes », févr.-, R.P. Chaillet, Pasteur de Pury.
- VI-VII « Antisémites », avril-, R.P. Chaillet, R.P. Ganne, J. Hours, R.P. de Lubac.
- VIII-IX « Droits de l’homme et du chrétien », juin-, R.P. Chaillet, R.P. de Lubac.
- X-XI « Collaboration et fidélité », oct.-, R.P. Chaillet, R.P. Fessard, R.P. de Lubac.
- XII « Les voiles se déchirent », Cahier saisi et détruit par la police.
- XIII-XIV « Défi », Janv.-févr. 1943, Cardinal Hlond, R.P. Chaillet.
- XV-XVI « Les voiles se déchirent », , J. Vialatoux, R.P. Chaillet, R.P. de Lubac.
- XVII « Déportation », , A. Mandouze.
- XVIII-XIX « « Où allons nous ? Message de Bernanos », août-, G. Bernanos, R.P. Chaillet.
- XX-XXI-XXII-XXIII « Alsace et Lorraine terres françaises », oct.-, Abbé P. Bockel, E. Baas, R.P. Chaillet, Abbé Held.
- XXIV « Puissance des ténèbres », , R. d’Harcourt, R.P. Chaillet.
- XXVI-XXVII, « Exigences de la Libération », , A. Mandouze, R.P. Chaillet, R.P. Chambre, R. d’Harcourt, R.P. de Montcheuil.
- XXVIII-XXIX, « Espoir de France », , A. Mandouze, J. Hours, J. Lacroix, H. Marroux[22].
»
À partir des années 1990, le Vatican a su se montrer critique de l'attitude du catholicisme pendant la guerre.
Malgré les risques encourus, il était primordial de préserver l'enseignement du judaïsme que les Nazis voulaient anéantir : le Séminaire israélite de France, dont la mission est de former les rabbins a continué à fonctionner jusqu'en 1943. L’École se replie, en 1940, à Vichy pour quelques mois; puis à Chamalières (près de Clermont-Ferrand) de 1941 à . En , elle est transférée à Lyon, où elle est dissoute en 1943. Elle connaîtra une semi-clandestinité jusqu’en 1945, avant de reprendre normalement ses activités[25].
À la maison de Moissac, Jacob Gordin et son épouse Rachel, non seulement participent au sauvetage de centaines d'enfants juifs mais aussi leur dispensent l'apprentissage de l'hébreu, les enseignements de l'histoire et de la tradition juive, associés à la méthode Montessori[26].
En 1933, l'Œuvre de secours aux enfants (OSE) qui avait fui la Russie puis l'Allemagne, se réfugie en France. Restée à Paris après la défaite autour d'Eugène Minkowski, une partie de l'OSE crée un réseau de patronages qui traversera toute la Seconde Guerre mondiale. Ses maisons d'enfants hébergent jusqu'à 1 349 enfants au printemps 1942. L'OSE participe à la mise en place du dispositif d'émigration de 311 enfants juifs vers les États-Unis via Lisbonne[27]. À partir des rafles de l'été 1942, notamment la rafle du Vélodrome d'Hiver, quand Minkowski donne comme mot d'ordre « Sauvons les enfants et dispersons-les », l'OSE organise clandestinement le sauvetage des enfants menacés de déportation et en sauve plus de 5 000. Ce réseau prend ensuite le nom de « Circuit Garel » quand Georges Garel en prend la direction[28].
À la Libération de la France en 1945, l'OSE est chargée de plus de 2 000 enfants devenus orphelins, dont 427 rescapés du camp de Buchenwald.
Le rabbin Schneour Zalman Schneersohn était avant la guerre à la tête de l'AIP (Association des israélites pratiquants), organisation haredi qui se replie après la défaite à Vichy puis à Marseille. L'AIP gère synagogue, bureau d'assistance, séminaire-yechiva, foyers pour enfants et atelier de reclassement professionnel[29]. Le futur historien Léon Poliakov, pourtant juif agnostique, devient le secrétaire de l'association[30] et fonde avec le cousin du rabbin Schneersohn, Isaac Schneersohn, le centre de documentation juive contemporaine (CDJC) qui rassemble dès l'année 1943 toutes les preuves possibles des exactions des nazis et de leurs complices. Poliakov participera en tant qu'expert au sein de la délégation française au procès de Nuremberg. Le CDJC est depuis 1997 partie intégrante du Mémorial de la Shoah.
Bien que ces listes soit présentées par famille spirituelle, il est à noter que la résistance spirituelle française a fonctionné très souvent de manière œcuménique[31].
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