Rio de Janeiro
municipalité de l'État de Rio de Janeiro, Brésil / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Pour la baie, voir Baie de Guanabara.
Rio de Janeiro (/ˈʁi.u d(ʒi) ʒɐˈnejɾu/[2]), souvent désignée simplement sous le nom de Rio[3], est par sa population la deuxième ville du Brésil après São Paulo. Située dans le Sud-Est du pays, elle est la capitale de l'État de Rio de Janeiro après avoir été celle du Brésil jusqu'en 1960. Avec ses 6,5 millions d'habitants dans la ville en 2021[4] (communément appelés Cariocas, la variante Carioques existant aussi en français) et 12,62 millions dans l'aire urbaine, Rio de Janeiro est l'une des métropoles les plus importantes du continent américain.
Rio de Janeiro Surnom : Cidade Maravilhosa (Cité Merveilleuse) | ||||
Héraldique |
Drapeau |
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Dans le sens des aiguilles d'une montre en partant du haut : panorama du Centro ; la statue du Christ Rédempteur sur le Corcovado ; le Mont du Pain de Sucre et le quartier de Botafogo ; la plage de Barra da Tijuca avec en fond le Pedra da Gávea ; le Musée de Demain avec le Pont Rio-Niterói en fond ; le tramway de Santa Teresa. | ||||
Administration | ||||
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Pays | Brésil | |||
Région | Sudeste | |||
État | Rio de Janeiro | |||
Maire | Eduardo Paes (DEM) | |||
Code postal | 20000-000 | |||
Fuseau horaire | UTC-3 | |||
Indicatif | 021 | |||
Démographie | ||||
Gentilé | Carioca, Carioque | |||
Population | 6 775 561 hab.[1] (2021) | |||
Densité | 5 645 hab./km2 | |||
Population de l'agglomération | 12 620 000 hab. | |||
Géographie | ||||
Coordonnées | 22° 54′ 35″ sud, 43° 10′ 35″ ouest | |||
Altitude | 380 m |
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Superficie | 120 033 ha = 1 200,33 km2 | |||
Divers | ||||
Site(s) touristique(s) | Christ Rédempteur, Mont du Pain de Sucre, Plages de Copacabana et d'Ipanema, Pedra da Gávea, Carnaval de Rio | |||
FondateurDate de fondation | Estácio de Sá | |||
Localisation | ||||
Géolocalisation sur la carte : Brésil
Géolocalisation sur la carte : Brésil
Géolocalisation sur la carte : État de Rio de Janeiro
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Liens | ||||
Site web | rio.rj.gov.br | |||
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Surnommée La Ville Merveilleuse (Cidade Maravilhosa)[5], elle est mondialement connue pour son carnaval, ses plages (Copacabana, Leblon et Ipanema)[6], son Pain de Sucre, sa statue du Christ Rédempteur au sommet du Corcovado ou encore son stade du Maracana. Plus importante destination touristique internationale au Brésil, en Amérique latine et dans tout l’hémisphère sud (en 2008)[7], Rio de Janeiro est la ville brésilienne la plus connue à l’étranger, fonctionnant comme un « miroir » national, que ce soit positivement ou négativement. Elle fut successivement la capitale de la colonie portugaise du Brésil (1763-1808), capitale du Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves, à la suite de la fuite de la cour portugaise lors de l'invasion des troupes napoléoniennes (1808-1821), puis de l'empire du Brésil (1822-1889), de la República Velha (1889-1930), de l’Estado Novo (1937-1945) et du début de la Deuxième République jusqu'en 1960 et le déplacement de la capitale à Brasilia. Une partie de la ville a été désignée site du patrimoine mondial par l’UNESCO le 1er juillet 2012[8],[9].
Rio de Janeiro est considérée comme une ville mondiale et est l'un des principaux centres culturels, économiques et financiers du Brésil[10]. Elle possède le second PIB du pays[11] et abrite le siège des principales compagnies pétrolières (Petrobras) et de médias (Grupo Globo) du Brésil[12]. La ville a accueilli les Journées mondiales de la jeunesse 2013, les Coupes du monde de football de 1950 et de 2014 et enfin, en 2016, les Jeux olympiques d'été[13].
Rio de Janeiro désigne à l'origine la baie de Guanabara, nom donné le par Gaspar de Lemos et Gonçalo Coelho[14], capitaines de la flotte de l'explorateur portugais Pedro Álvares Cabral, premiers européens au Brésil.
Selon certains historiens[15], le nom initial était Ria de Janeiro « baie de janvier », puis une confusion se produisit entre le mot ria, qui à l'époque pouvait désigner une baie ou un bras de mer, et rio « rivière ». Par la suite, le nom de la baie était fixé sous la forme Rio de Janeiro « rivière de janvier ». Selon d'autres, c'est Amerigo Vespucci qui, lors de son 3e voyage d'exploration en Amérique du Sud aurait pris la baie de Guanabara pour l'embouchure d'un fleuve auquel il attribua le nom du mois[16],[17].
La ville fut fondée en 1565 comme São Sebastião do Rio de Janeiro[18] et traduit alors comme Saint-Sébastien du fleuve de janvier[18]. Mais très vite à l'usage Rio de Janeiro et même Rio vont s'imposer[18]. On trouve en français une seconde forme archaïque, Riogénaire[19].
Les habitants de la ville sont des Cariocas , mot venant du tupi mais dont le sens originel est controversé. Les habitants de l'État de Rio de Janeiro sont, eux, des Fluminenses.
Époque Précolombienne
Le littoral de l'État actuel de Rio de Janeiro a été habité initialement par des Amérindiens du groupe linguistique macro-jê. Vers l'an 1000, la région est conquise par des locuteurs d'une langue tupi, provenant de l'Amazone. Les Tamoios, aussi connus comme Tupinamba, vivent autour de la baie de Guanabara au XVIe siècle, lorsque les Portugais arrivent dans la région[20].
Les premiers Européens (1502-1555)
Le site actuel de la ville de Rio de Janeiro a été accosté par des européens pour la première fois le par les explorateurs portugais Gaspar de Lemos et Gonçalo Coelho[21], accompagné par Amerigo Vespucci qui voit la baie comme l'embouchure d'un fleuve qu'il nomme fleuve de janvier : Rio de Janeiro[22].
Le trajet qu'il suit alors n'est pas attesté, mais Vespucci prétend avoir continué vers le sud. Il aurait ainsi aperçu le 1er janvier 1502 la baie de Guanabara (Rio de Janeiro) et serait descendu jusqu'au niveau du Río de la Plata, ce qui ferait de lui le premier Européen à avoir découvert cet estuaire (Juan Díaz de Solís ne l'atteindra qu'en 1516)[23].
À cette époque, le site était habité par des Amérindiens Tamoyos qui établirent rapidement un commerce de troc avec les Européens. D'importantes relations commerciales se développèrent, notamment grâce à la profusion d'arbres de Pernambouc au bois rouge « couleur de braise » (en portugais brasa), ou bois-brésil (en portugais « Pau Brasil ») qui a donné au pays son nom Brasil (le Brésil en français).
Les relations entre Amérindiens et Portugais n'étaient toutefois pas toujours pacifiques, les Portugais ayant la coutume de prendre les Amérindiens pour en faire des esclaves. En outre, certaines tribus organisaient souvent des rites anthropophagiques. De plus, les Amérindiens commerçaient également avec les Français qui avaient des visées coloniales au Brésil.
Après quelques tentatives d'établissement européen de différentes nations, la ville est officiellement fondée le par le conquistador portugais Estácio de Sá sous le nom de « São Sebastião do Rio de Janeiro » au niveau de l'isthme entre le mont du Pain de Sucre et le mont Cara de Cão[24].
Rivalités et essor économique (1555-1763)
Durant le XVIe siècle, de fréquentes attaques menées par les pirates et les corsaires français ravagèrent une partie de la région. En 1555, l'amiral Villegagnon reçut le commandement de la flotte mise à la disposition de Gaspard de Coligny par Henri II pour installer une colonie protestante au Brésil où les protestants français pourraient exercer librement leur religion. Villegagnon construisit le Fort Coligny et s'installa sur une île dans la baie de Guanabara, qu'il appela la France antarctique. Cette histoire fait l'objet du récit de voyage de Jean de Léry, Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, ainsi que du roman Rouge Brésil de Jean-Christophe Rufin. De nos jours, cette île, où se situe le bâtiment de l'École de la Marine de Guerre brésilienne, s'appelle encore « ilha de Vilegagnon ».
Toutefois, les Portugais voulant à tout prix empêcher des établissements étrangers sur leur territoire, le roi portugais envoya un chevalier, Mem de Sá, afin d'expulser les Français. Ils détruisirent le Fort-Coligny et les Français furent chassés de la baie de Guanabara — mais restèrent dans la région. Ce n'est qu'en 1565, après deux années de luttes entre les flottes des deux pays, qu'Estácio de Sá, un neveu de Mem, fonda la ville telle qu'on la connaît aujourd'hui. Les Français resteront dans la région de Rio de Janeiro jusqu'en 1572, date des derniers combats qui eurent lieu à Cabo Frio.
La victoire du chevalier portugais Estácio de Sá, le , marque la fondation de la ville de « São Sebastião do Rio de Janeiro » (« saint Sébastien du fleuve de janvier ») en l'honneur du roi Sébastien Ier de Portugal et du saint fêté le jour de sa naissance. Saint Sébastien, qui reste le patron de la ville, est fêté chaque année.
Vers la fin du XVIe siècle, la couronne portugaise traita le village comme une position stratégique pour le transit atlantique des navires entre le Brésil, les colonies africaines et l'Europe. Plusieurs forteresses furent construites et une alliance fut convenue avec les tribus indigènes pour défendre les colonies des invasions. On fonda, par exemple, dans le voisinage de Rio, Niterói, afin de veiller à la défense de la cité. Les quais de Rio et le Morro do Castelo (pt) (« colline du château », en français), dont le château imitait les châteaux fortifiés médiévaux, formèrent les premières grandes défenses de la ville. Rio de Janeiro était réellement menacé par les nombreuses invasions des flibustiers français et hollandais.
En effet, le , alors que la France était en pleine guerre de Succession d'Espagne (le Portugal est alors allié de l'Angleterre en lutte contre la France), René Duguay-Trouin, à la tête d'une expédition de quinze navires et 6 000 hommes, s'empara de la ville de Rio de Janeiro. Les fortifications de cette place paraissaient inexpugnables : en effet, la ville était défendue par sept vaisseaux de guerre, sept forts et 12 000 hommes. Il débarqua, incendia l'escadre portugaise, força le gouverneur à la capitulation, obligea la ville à payer de lourdes rançons et à libérer 1 000 prisonniers français (capturés lors d'une première bataille l'année précédente).
La ville connut son essor pendant le XVIIIe siècle avec la découverte d'or et de diamants dans la région voisine du Minas Gerais vers 1700, devenant un site portuaire plus utile pour l'exportation des richesses que Salvador de Bahia. C'est donc pour des raisons logistiques que l'administration coloniale portugaise en Amérique s'établit en 1763 à Rio, qui devint la capitale du Brésil à la place de Salvador de Bahia.
Une capitale européenne (1763-1821)
La ville demeura une capitale coloniale jusqu'en 1808. En raison de l'invasion des troupes de Napoléon au Portugal, la famille royale portugaise (la reine Marie Ire, le prince Jean et son fils Pierre) et la plupart des nobles de Lisbonne fuirent au Brésil et s'installèrent à Rio de Janeiro. La capitale du royaume portugais fut donc transférée de Lisbonne à Rio de Janeiro, qui devint ainsi l'unique capitale européenne située à l'extérieur du continent européen[25]. L'arrivée soudaine de centaines de nobles portugais entraîna un manque d'espace physique et de structure urbaine, et eut comme conséquence le renvoi des habitants de leur propre logement. Bien qu'ils fussent majoritairement repartis au Portugal en 1821, les nobles portugais ouvrirent davantage le port de Rio (et le Brésil) au marché international (notamment britannique). Le Brésil fut élevé par ailleurs au statut de Royaume uni à la couronne du Portugal[26],[27].
La capitale de l'empire du Brésil (1822-1888)
Le , le prince régent Pierre Ier (qui deviendra plus tard Pierre IV du Portugal) proclama l'indépendance de l'empire du Brésil et conserva Rio de Janeiro comme capitale. La couronne restant entre les mains de la maison royale des Bragance, cet événement tenait plus du partage en deux de l'Empire portugais que d'un véritable mouvement indépendant comme on pouvait en voir en Amérique du Sud à la même époque. La monarchie, s'appuyant sur le peuple pour contrebalancer les riches latifundiaires brésiliens, devint constitutionnelle en 1824. En 1831, sous la pression des élites propriétaires, l'empereur Pierre Ier abdique en faveur de son fils, alors âgé de cinq ans. Pierre II s'engagea dès les années 1850 à lutter contre l'esclavage, dont il interdit la pratique. La culture du café prit de l'ampleur et augmenta l'importance des propriétaires terriens, notamment ceux de São Paulo. Sous son règne, Rio profita de développements majeurs en matière de gaz, de plomberie, de barrages hydroélectriques, de téléphone et de télégraphe. Continuant à lutter contre l'esclavagisme, l'Empire proclama en 1871 que les enfants d'esclaves seraient désormais libres à la naissance. L'esclavage brésilien fut donc condamné à long terme. Cependant, la loi dite « Áurea » (« loi d'or ») de 1888 de la princesse Isabelle, la fille de Pierre II, abolissant totalement l'esclavage au Brésil, souleva la résistance des propriétaires, qui s'engagèrent alors dans une lutte armée pour renverser le régime. La libération des esclaves entraîna une importante migration depuis les campagnes vers les villes. La première favela (« bidonville » en français) de Rio fut construite sur les hauteurs du Morro da Providência (pt) (« colline de la Providence »). Ses habitants étaient pour la plupart des militaires noirs qui s'étaient battus pour leur liberté à Salvador de Bahia et qui tentèrent de profiter des opportunités qu'offrait Rio.
Capitale de la république des États-Unis du Brésil (1889-1960)
Les propriétaires terriens renversent l'empereur Pierre II et son empire en 1889. Après ce coup d'État, la République, sous la présidence du maréchal Deodoro da Fonseca, fut aux mains des classes dirigeantes détenant le pouvoir économique et qui refusaient l'organisation d'élections libres et maintenaient par la force leur emprise politique. Ils gardèrent Rio de Janeiro comme capitale. Cette république qui perdura de 1889 à 1930, est communément appelée « république café com leite » (« café au lait » en français) puisqu'elle s'appuyait sur les industries cafetières de São Paulo et laitières-bovines du Minas Gerais, la fin de l'esclavage ayant entraîné une diminution du pouvoir de l'industrie sucrière du Nord-Est (Nordeste) au profit de l'industrie cafetière du Sud-Est et de l'État de São Paulo. D'ailleurs celui-ci monopolisa le pouvoir central oligarchique, mené par les grands propriétaires, dans laquelle la classe moyenne grandissante poussa au changement. En 1917, le Brésil s'allia aux puissances de la Triple-Entente lors de la Première Guerre mondiale. L'accroissement du commerce permit l'agrandissement d'une classe moyenne mais qui resta soumise à l'oligarchie cafetière, mais s'y opposant sur les questions sociales et politiques. Le renouveau économique d'après-guerre ne dura pas longtemps au Brésil. La crise économique éclata en 1922 et des grèves populaires eurent lieu en 1924 ainsi que des manifestations dans la ville de Rio. La République café au lait répondit par l'établissement de la loi martiale. La crise de 1929, ruinant ses marchés extérieurs, dévasta le pays et sema le discrédit sur l'oligarchie propriétaire et son gouvernement. Dans les années 1920, le maire de Rio de Janeiro, Carlos Sampaio, prit pretexe d'une épidémie de grippe pour raser les favelas, qu’il voyait comme une scorie urbaine.
La république fut renversée par le coup d'État du qui voit l'arrivée au pouvoir de Getúlio Vargas en qualité de nouveau président de la République dès 1934. Cet événement permit la montée de la classe moyenne. Vargas établit un État et exécutif fort, plus centralisé, engagea le pays dans le droit de vote universel, le vote des femmes, et le vote à bulletin secret. Il devint dictateur en 1937 et, après avoir soutenu les puissances de l'Axe durant la Seconde Guerre mondiale, le Brésil cédera à la pression des États-Unis et s'engagera aux côtés des Alliés en envoyant un corps expéditionnaire durant la reconquête de l'Italie (bataille du mont Cassin). Il abandonna le pouvoir en 1945. Cependant, plusieurs dirigeants nazis trouvèrent refuge au Brésil, et dans la ville de Rio plus précisément, afin d'éviter le procès de Nuremberg. Vargas parvint à revenir au pouvoir de 1951 à 1954. Accusé, discrédité et acculé, il se suicida à Rio de Janeiro.
Vitrine internationale du Brésil (1960 à nos jours)
En 1955, Juscelino Kubitschek fut élu président du Brésil. Une de ses promesses électorales était de bâtir une nouvelle capitale, projet qui avait été maintes fois proposé mais qui avait toujours été ajourné. Il lança donc le projet de Brasilia comme capitale censée devenir la vitrine moderne de la destinée du Brésil, afin de mettre fin à la rivalité historique entre Rio de Janeiro (capitale politique et culturelle) et São Paulo (capitale économique). Kubitschek fit construire cette nouvelle ville mais le coût fut énorme. Le , la capitale du Brésil fut officiellement transférée de Rio de Janeiro à Brasilia.
En 1960, la ville de Rio devint la capitale de l'État de Guanabara. Cependant, pour des raisons à la fois administratives et politiques, un décret présidentiel d'Ernesto Geisel, connu sous le nom de « fusão » (« fusion » en français), remplaça le statut fédératif de la ville et l'intégra à l'État de Rio de Janeiro en 1975. Encore aujourd'hui, certains Cariocas réclament un retour à l'autonomie municipale.
Même si Rio a perdu, de nos jours, la place que jadis elle a occupée en matière politique et économique, elle demeure la vitrine touristique et culturelle du Brésil. En 2013, la ville a accueilli les Journées mondiales de la jeunesse, puis en 2014 elle accueille la finale de la Coupe du monde de football et enfin, en 2016, les Jeux olympiques d'été. Ces évènements s'accompagnent de grands travaux d'infrastructures, de réhabilitation de certains quartiers, certaines favelas sont « pacifiées » (reprises en main par la police et l'armée). Mais le coût de tels travaux ainsi que l'absence de concertation ont suscité des protestations de la population, comme au printemps 2013.
Des groupes paramilitaires composés principalement de policiers et de militaires (actifs ou retraités) contrôlent en 2020 plus de la moitié du territoire, exerçant leur autorité sur plus de deux millions de personnes (environ un tiers de la population totale de Rio de Janeiro). Sous couvert de la lutte contre les trafiquants de drogue, ces milices ont mis en place un vaste système d’extorsion[28].
Géologie
La ville est localisée sur la côte atlantique au sud-ouest du Brésil, au sud du craton de São Francisco, dans le bouclier Atlantique (en)[29]. Ce bouclier a subi plusieurs bouleversements tectoniques qui ont résulté en collines, montagnes et vallées qui caractérisent la côte de Rio. Cette tectonique est attribuée à plusieurs cycles orogéniques marqués par un plutonisme de granites[30]. Le « Pão de Açucar » (le « Pain de Sucre ») et le « Corcovado » sont de bons exemples du résultat de ces mouvements tectoniques avec la mise en place de pitons de granite désquamés.
Site
Rio s'étend sur une superficie de 1 200 km2[31] à l'ouest de la baie de Guanabara. La ville s’est développée sur d’étroites plaines alluviales comprimées entre montagnes et collines (appelées Morros)[livro 1]. La ville se compose d’accidents géographiques variés tels que des massifs, des baies, des îles, des lagunes, des montagnes, des rivières et des collines.
- Le site de Rio de Janeiro. Juin 2023.
- Le même avec un hélicoptère. Juin 2023.
- Rio de Janeiro. Tout en bas, la plage Rouge ; à gauche à l'horizon, la petit pointe est la statue du Christ Rédempteur ; quelque part à droite, la Gare Central do Brasil. Juin 2023.
Reliefs
Rio de Janeiro est basée sur trois grands massifs : la Pedra Branca, qui traverse la ville dans le sens est-ouest (où est le point culminant de la municipalité, le pic de Pedra Branca, de 1 024 mètres) ; Gericinó au nord (avec le pic Guandu, 900 mètres) ; et celui de Tijuca (ou Carioca), sur lequel se trouvent des collines et des sommets célèbres, certains couverts d’une végétation luxuriante, d’un grand intérêt touristique : le pic de Tijuca, Pedra da Gávea (842 m), Corcovado (704 m), Dois irmãos (533 m) et Pain de Sucre (395 m), à l’entrée de la baie.
Littoral et plages
Le littoral de Rio est long de 197 kilomètres et comprend plus d’une centaine d’îles qui occupent 37 km2, et se déploie en trois parties : face à la baie de Sepetiba, face à l’océan Atlantique et face à la baie de Guanabara. La côte de la baie de Sepetiba est sablonneuse, basse et peu découpée. La côte de la baie de Guanabara est très découpée, basse, comporte de nombreuses îles (comme celle du Gouverneur avec 29 km2 ou celle de Paqueta)[livro 1] . La baie de Guanabara est profonde de trente kilomètres. Son entrée est gardée par deux forts des XVIIe et XIXe siècles. Il est facile de traverser la baie de Guanabara pour se rendre à Niterói ou dans les îles, d'où l'on découvre une vue magnifique de la ville de Rio et des montagnes luxuriantes qui la sertissent. L'étape la plus intéressante est l'île de Paquetá, une des 84 îles de la baie, où le paysage n'a pas changé depuis le XIXe siècle. Dans cette île, les voitures ne sont pas autorisées. La plus grande de toutes est l'Ilha do Governador (« Île du Gouverneur »), où est situé l'aéroport international Antônio Carlos Jobim.
La côte atlantique, moins découpée, présente une alternance considérable, parfois à une certaine hauteur, au contact des branches côtières des massifs de Pedra Branca et de Tijuca, ou basse, un tronçon à travers lequel s’étendent les plages intégrées au paysage urbain. Les principales lagunes de la ville sont Marapendi, Jacarepaguá et Rodrigo de Freitas. Elles se sont formées dans les basses terres, beaucoup de terrains marécageux pas encore complètement drainés.
Végétation
Les forêts tropicales recouvrent plus de 90 % du territoire de Rio. Une grande proportion de ce territoire fut dévastée par l'urbanisation et les plantations (café, sucre). Les rares sites préservés de toute trace humaine se trouvent en général sur les pics des chaînes de montagnes. La ville de Rio jouit également de la plus grande forêt urbaine du monde[32], la « Floresta da Tijuca », un vestige de la Forêt atlantique (Mata atlântica), fut préservée à l'intérieur même de la ville. La rivière la plus importante de Rio est la « Paraíba do Sul » qui provient de São Paulo et qui marque la frontière entre l'État de Rio de Janeiro et celui du Minas Gerais.
Climat
La ville de Rio est située dans la zone tropicale. En effet, le tropique du Capricorne se situe seulement à quelques degrés au sud de Rio. Le climat y est tropical de savane avec hiver sec avec certains changements locaux dus à l'altitude[33]. Il est classé Aw dans la classification de Köppen car toutes les températures mensuelles moyennes sont supérieures à 18 °C. De plus, les précipitations du mois le plus sec sont inférieures à 60,0 mm et à [100 - (précipitations annuelles mensuelles)/25]. En effet, les mois de juillet et août sont les plus secs avec 40,0 mm et leurs précipitations sont inférieures à (100 - 1 090,0 mm / 25) soit 56,4.
La température annuelle moyenne est de 24 °C et les précipitations sont d'environ 1 200 mm par an. La ville se situant dans l'hémisphère sud, la saison estivale dure de décembre à mars et est plus humide que la saison hivernale qui, elle, dure de juin à septembre.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 23,3 | 23,5 | 23,3 | 21,9 | 20,4 | 18,7 | 18,4 | 18,9 | 19,2 | 20,2 | 21,4 | 22,4 | 21 |
Température moyenne (°C) | 26,3 | 26,6 | 26 | 24,4 | 22,8 | 21,8 | 21,3 | 21,8 | 22,2 | 22,9 | 24 | 25,3 | 23,8 |
Température maximale moyenne (°C) | 30,1 | 30,2 | 29,4 | 27,8 | 26,4 | 25,2 | 25 | 25,5 | 25,4 | 26 | 27,4 | 28,6 | 27,3 |
Record de froid (°C) | 15 | 17 | 14 | 12 | 10 | 6 | 4 | 6 | 7 | 11 | 10 | 14 | 4 |
Record de chaleur (°C) | 43 | 43 | 42 | 40 | 39 | 36 | 37 | 40 | 43 | 42 | 42 | 44 | 44 |
Précipitations (mm) | 130 | 120 | 130 | 100 | 70 | 50 | 40 | 40 | 60 | 80 | 90 | 130 | 1 090 |
Évolution démographique
Rio est la plus grande ville du Brésil après São Paulo[34]. Ses habitants (appelés Cariocas) sont environ 6 500 000 (selon les chiffres de 2017) et occupent un territoire de 1 256 km2. La région métropolitaine de la ville est estimée entre 10 et 12 millions de personnes.
1991 | 2000 | 2005 | 2010 | 2017 |
---|---|---|---|---|
5 480 768 | 5 857 904 | 6 094 200 | 6 320 446 | 6 520 270 |
.
Répartition ethnique
Ethnie | Pourcentages | Nombres |
Blancs | 51,26 | 3 239 888 |
Pardos[alpha 1] | 36,69 | 2 318 675 |
Noirs | 11,2 | 708 148 |
Asiatiques | 0,73 | 45 913 |
Indigènes | 0,03 | 5 981 |
NSP | 0,01 | 1 842 |
Source: IBGE 2010[36]. |
Bien que la plupart des cariocas soient d'ascendance portugaise ou africaine, plusieurs vagues d'immigration ont contribué à constituer la population de l'ancienne capitale du Brésil. Ainsi, des communautés italiennes, libanaises, allemandes, espagnoles, juives ou encore japonaises coexistent dans ses différents quartiers.
La Constitution interdit et condamne la discrimination raciale sous toutes ses formes. L’article 1er de la Constitution de 1988 précise que le Brésil « constitue un État démocratique de droit [qui] a pour fondements […] la dignité de la personne humaine ». De plus, l’article 5 de la Constitution précise même que la pratique du racisme constitue une infraction pour laquelle il ne sera autorisé aucune libération sous caution et entraînera une peine de réclusion.
Religion
Religion | Pourcentage | Nombre |
Catholicisme | 51,09 | 3 229 192 |
Protestantisme | 23,37 | 1 477 021 |
Sans religion | 13,59 | 858 704 |
Spiritisme | 5,90 | 372 851 |
Umbanda et Candomblé | 1,29 | 72 946 |
Judaïsme | 0,34 | 21 800 |
Source: IBGE 2010[37]. |
La population brésilienne dans son ensemble est sans doute la plus fervente du continent américain, 90 % de ses habitants déclarent pratiquer activement une religion et plus de 97 % qu'ils croient en un Dieu et une religion[38].
Le catholicisme a été la principale religion du pays dès le XVIe siècle avec l'arrivée des Portugais et beaucoup d'églises construites par les colons existent toujours. En 2010, alors que les catholiques forment environ 63 %[réf. nécessaire] de la population du pays, seulement 50 % des habitants de Rio de Janeiro se disent catholiques[38].
En 2011, la ville a été choisie par le pape Benoît XVI aux JMJ de Madrid pour accueillir les Journées mondiales de la jeunesse en 2013[39].
Dans les favelas, les pratiquants de candomblé subissent régulièrement des persécutions de la part des trafiquants et des évangélistes, leurs lieux de culte sont détruits, particulièrement après l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro[40].
Quartiers
La ville est généralement divisée en quatre zones géographiques :
- Centre (Centro) : centre historique, qui abrite de nombreuses églises, ainsi que plusieurs grands musées et monuments Belle Époque. C'est également le centre administratif et financier de la ville, il mélange des constructions anciennes et modernes avec de nombreux gratte-ciels. Les quartiers sont Bairro de Fátima (pt), Catumbi, Centro, Cidade Nova, Estácio, Gamboa, Paquetá, Praça Quinze, Praça Mauá, Santo Cristo, Saúde ;
- Zone sud (Zona Sul) : elle est composée de plusieurs quartiers, parmi lesquels São Conrado, Leblon, Ipanema, Arpoador, Copacabana et Leme, qui composent la célèbre côte atlantique de Rio. Les autres districts de la zone sud sont Glória, Catete, Flamengo, Botafogo et Urca, qui bordent la baie de Guanabara, et Santa Teresa, Cosme Velho, Laranjeiras, Humaitá, Lagoa, Jardim Botânico et Gávea. C’est la partie la plus riche de la ville et la plus connue à l’étranger ; les quartiers de Leblon et d’Ipanema, en particulier, ont l’immobilier le plus cher de toute l’Amérique du Sud.
- Zone nord (Zona Norte) : elle est surtout une zone résidentielle, moins riche. Elle abrite la plupart des écoles de samba de Rio, ainsi qu'une grande partie des favelas de la ville. Les quartiers sont Abolição, Acari (pt), Água Santa, Alto da Boa Vista, Anchieta (pt), Andaraí, Barros Filho (pt), Bento Ribeiro, Cachambi, Campinho (pt), Cascadura (pt), Cavalcante, Coelho Neto, Colégio (pt), Cordovil (pt), Costa Barros (pt), Encantado, Engenheiro Leal (pt), Engenho de Dentro (pt), Engenho Novo (pt), Fundão (pt), Grajaú, Guadalupe, Honório Gurgel (pt), Irajá, Jacaré (pt), Jacarezinho, Jardim América (pt), Lins de Vasconcelos (pt), Madureira, Mangueira, Maracanã, Méier (pt), Del Castilho (pt), Oswaldo Cruz, Parada de Lucas (pt), Pavuna (pt), Piedade (pt), Pilares (pt), Praça Seca (pt), Quintino Bocaiúva (pt), Ramos, Riachuelo, Ribeira, Ricardo de Albuquerque (pt), Rio Comprido (pt), Rocha, Rocha Miranda (pt), Sampaio (pt), São Cristóvão, São Francisco Xavier (pt), Tauá (pt), Tijuca, Todos os Santos (pt), Tomás Coelho (pt), Turiaçu, Vasco da Gama (Rio de Janeiro), Vaz Lobo (pt), Vicente de Carvalho (pt), Vigário Geral (pt), Vila da Penha (pt), Vila Isabel, Vista Alegre (pt), Zumbi (pt) ;
- Zone ouest (Zona Oeste) : La Zona Oeste de Rio de Janeiro est une zone vaguement définie qui couvre plus de 50% de la superficie totale de la ville. Le plus haut sommet de la ville de Rio de Janeiro est le pic Pedra Branca (1 024 m) à l’intérieur du parc d’État de Pedra Branca. Les quartiers sont Anil, Bangu, Barra de Guaratiba, Barra da Tijuca, Camorim, Campo dos Afonsos (pt), Campo Grande, Cidade de Deus, Cosmos, Curicica, Deodoro, Freguesia de Jacarepaguá (pt), Gardênia Azul, Gericinó (pt), Grumari, Guaratiba (pt), Inhoaíba (pt), Itanhangá, Jacarepaguá, Jardim Sulacap (pt), Joá, Magalhães Bastos (pt), Marechal Hermes (pt), Paciência (pt), Padre Miguel (pt), Pedra de Guaratiba (pt), Realengo (pt), Recreio dos Bandeirantes, Santa Cruz, Santíssimo (pt), Senador Camará, Senador Vasconcelos (pt), Sepetiba (pt), Tanque (pt), Taquara, Vargem Grande (pt), Vargem Pequena (pt), Vila Militar, Vila Valqueire (pt).
Favelas
Près de 25 % de la population, soit 1,5 million de personnes, vit dans des bidonvilles, appelés favelas au Brésil[41]. Les favelas poussent à un rythme soutenu car elles regroupent la population la plus pauvre composée des nouveaux arrivants, de familles sans travail, de marginaux mais aussi et surtout de travailleurs pauvres. C'est donc le point de chute de tous ceux qui n'ont pas accès aux logements sociaux. « Les habitants des favelas sont la main-d’œuvre de Rio, et servent de travailleurs informels, femmes de ménage, caissières, ouvriers journaliers, vendeurs de rue… »[42].
Leurs habitats, souvent concentrés sur les pentes escarpées des collines, est un amalgame de matériaux de fortune récupérés sur les dépôts d'ordures au fur et à mesure des besoins. Cette situation engendre de nombreux accidents lors des glissements de terrains faisant suite la plupart du temps à de fortes précipitations. Celles-ci minent les fondations et font alors glisser des blocs entiers de maisons.
La plupart des maisons des favelas ont deux ou trois pièces, avec cinq à huit habitants. L'insalubrité de certaines habitations pose aussi problème : « Dans la favela, la plupart des maisons ont peu de fenêtres, ce qui empêche une bonne circulation de l'air, l'entrée de la lumière du jour et favorise la propagation de maladies respiratoires », souligne Patricia Canto, pneumologue de l'École Nationale de Santé Publique de Rio[41].
Leur apparence chaotique cache pourtant une organisation précise et très hiérarchisée de l'espace, des règles et des usages. Le pouvoir étant souvent entre les mains des gangs et des narcotrafiquants qui y ont élu domicile ou de milices parapolicières. De ce fait, les favelas sont aussi le théâtre de violences, souvent dues au trafic de drogue et à des guerres de gangs. Ville dans la ville, la favela fait peur à qui ne l'habite pas. Cependant, depuis que le Brésil s'est vu offrir l'organisation de la Coupe du monde de football de 2014 et celui des Jeux olympiques d'été de 2016 pour la ville de Rio, les pouvoirs publics brésiliens ont décidé d'utiliser des moyens militaires pour déloger les narcotrafiquants avec un certain succès, comme notamment à Vila Cruzeiro (pt) à Rio en novembre 2010[43].
Des 968 favelas de Rio[44], Ladeira dos Tabajaras, Santa Marta (pt), Mangueira, Morro do Borel, Cidade de Deus, Vidigal, Rocinha et Bento Ribeiro sont les plus connues.
Le , 22 personnes meurent dans l'effondrement de deux immeubles dans le quartier populaire de Muzema[45].