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dramaturge français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Michel-Jean Sedaine, né le [1] à Paris où il est mort le [2], est un dramaturge français.
Fauteuil 7 de l'Académie française | |
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Fils d’un maître maçon parisien qui avait obtenu le statut envié d’entrepreneur des Bâtiments du Roi avant de faire faillite, il est orphelin à 13 ans. Il doit quitter le collège des Quatre-Nations et, pour subvenir aux besoins de sa famille, se faire ouvrier, gagnant sa vie comme tailleur de pierre ou comme plâtrier. Il complète en autodidacte son instruction par ses lectures, et s’exerce, dans ses moments de liberté, à composer des vers. Il est remarqué par l’architecte et entrepreneur Jacques-François Buron, qui le prend dans ses bureaux, d’abord comme employé, puis comme chargé d’affaires. Les loisirs que lui laissent cet emploi, le jeune homme les occupe aux spectacles de la Foire et de la Comédie-Italienne.
Il rapporte avec humour ces vicissitudes dans une des pièces de son premier recueil de poésies, l’Épître à mon habit (1752), poème qui lui apporte quelque notoriété[3]. Avec naturel et sensibilité, l’auteur expose le pouvoir d’un bel habit en France et les changements qui survinrent dans sa vie lorsqu’il lui fut donné d’en revêtir un :
Ah ! mon habit, que je vous remercie !
Que je valus hier, grâce à votre valeur !
Cette pièce est remarquée par un ancien magistrat, nommé Lecomte (ou Le Comte), qui pensionne l’auteur à hauteur de 1 200 livres sous prétexte d’inspecter les maisons qu’il possède. Délivré des soucis d’argent, Sedaine commence, en 1756, une brillante carrière de librettiste qui devait durer près de quarante ans. Fréquentant les cafés littéraires et quelques salons, il se lie avec D'Alembert, qui avait été son condisciple, avec Favart et, surtout, avec Diderot, dont il partage les conceptions sur l’art dramatique. Ainsi lié aux Encyclopédistes, Philosophes et réformateurs, il épouse leurs querelles et leurs principes.
Comme librettiste, Sedaine s’essaie à tous les genres : opéras-comiques historique (Richard Cœur-de-Lion), amusants (Le Diable à quatre, Rose et Colas), graves (Le Roi et le Fermier), voire larmoyants (Le Déserteur).
Pour le théâtre proprement dit, il n’a composé que deux tragédies, sans grand intérêt, et deux comédies, restées célèbres, et qui assurent aujourd’hui l’essentiel de la renommée de leur auteur : Le Philosophe sans le savoir (1765) et La Gageure imprévue (1768).
Grâce à sa plume, Sedaine acquiert une honnête aisance et s’installe rue des Puits, dans le quartier du Marais. Grâce au marquis de Marigny, il devient secrétaire de l’Académie royale d'architecture en 1768, ce qui lui permet de disposer d'un vaste appartement au palais du Louvre et de jouir d'une pension de 1 800 livres. Protégé de Catherine II de Russie, il bénéficie de ses libéralités qui lui permettent d’acheter une petite propriété à Saint-Prix, près de Montmorency. Il est convié par Marie-Antoinette à Versailles pour lui faire répéter certains de ses ouvrages[4]. Enfin, couronnement de sa carrière, il est élu membre de l’Académie française le .
Il s’était marié tardivement en 1769 avec Jeanne Suzanne Sériny, dont il a trois (ou quatre) enfants[5] pour qui il est un père de famille exemplaire. Il recueille également des orphelins, les jeunes Guéret, dont Anne et Louise, et protège le peintre David, neveu de l’architecte qui l’avait aidé dans sa jeunesse, dont il encourage les débuts artistiques. Néanmoins, bien qu’ayant accueilli favorablement la Révolution française, il récuse le jacobinisme et rompt avec le jeune peintre. Ceci lui vaut d’être écarté de l’Institut de France lors de la création de ce dernier en 1795. Il ne prend aucune part aux événements révolutionnaires, même s’il lui arriva de secourir des personnes persécutées, et meurt sous le Directoire en 1797.
Le caractère éminemment respectable et sympathique du personnage de Sedaine a souvent coloré le jugement porté à son œuvre. Au XIXe siècle, une pièce comme Le Philosophe sans le savoir est même mise au rang des ouvrages de génie. Depuis, on est beaucoup revenu de cette exagération, et, si l’œuvre de Sedaine conserve quelque notoriété, elle le doit en grande partie au talent des compositeurs qui ont mis ses ouvrages en musique (François-André Danican, connu sous le nom de François-André Philidor, Pierre-Alexandre Monsigny, André Grétry pour citer les plus célèbres). Pourtant, après les avoir beaucoup décriés, on admet aujourd’hui la qualité des livrets de Sedaine, à qui l’on reconnaît le mérite d’avoir fixé le genre de l’opéra-comique.
Son style est souvent incorrect, et généralement plat et fade[réf. nécessaire]. Jean-François de La Harpe s’est plu à le souligner dans son Cours de littérature. Sa poésie, assez abondante, reste généralement prosaïque, et l’auteur lui-même déclarait, à propos de son recueil de poésies fugitives publié en 1760 : « J’ai regret, au lieu de m’être livré à ces frivolités, de n’avoir pas donné une pièce de théâtre. »
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