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résistante française cheffe du maquis Pas-de-bœuf à Ruillé-sur-Loir De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Solange Alexandre, née Dubuisson le à Mamers, est une institutrice, résistante française. Elle est une des fondatrices et la cheffe du maquis « Pas-de-bœuf », à Ruillé-sur-Loir, qui participe à la libération de la Touraine.
Solange Alexandre est la fille du gendarme Albert Dubuisson en poste à l’école de gendarmerie de Mamers. Après 15 ans, il quitte la gendarmerie et devient employé à la préfecture de la Sarthe. Ses parents ont souffert pendant la Première Guerre mondiale. Son père y a été blessé et sa mère y a perdu son premier mari. Solange est élevée dans une famille ayant une grande ferveur patriotique[1],[2],[3].
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, elle est étudiante à l'école normale du Mans[2],[3].
En 1941, elle rencontre le lieutenant Saïd Belhaffaf, retraité de l'armée française d'origine tunisienne, un ami de son père et résistant de la première heure. Grâce à lui, elle s'engage dans la Résistance au sein de l'organisation civile et militaire (OCM) comme agent de liaison dans le Maine, en Bretagne et en Normandie. Elle prend le nom de « Corlay ». Rapidement, elle profite de ses déplacements et de sa connaissance de la région pour faire du renseignement[2].
En 1943, elle rencontre son futur mari Guy Deliot, qui, pour échapper au Service du travail (STO), s’engage dans la gendarmerie où il est affecté à la brigade du Mans. Refusant d'arrêter, avec la Gestapo, un couple de juifs, il déserte avec un de ses camarades et rejoint la Résistance[3],[4].
En , avec ses amis, Michel et Jean Gadois ainsi que Guy Deliot, Solange Alexandre crée un maquis au lieu-dit étang du Pas-de-bœuf près de Ruillé-sur-Loir. Il est principalement composé de réfractaires au Service du travail (STO) mais aussi de rescapés du maquis de Mortagne décimé par la Gestapo. Solange Alexandre est à la tête d'une trentaine d'hommes[2],[4].
Le maquis du « Pas-de-bœuf » combat les Allemands, organise des sabotages, abrite des aviateurs alliés et participe à la libération de Tours et de sa région avec le bataillon IV/4 du 65e régiment d'infanterie reconstitué[4],[5].
Le , le maquis rentre d'une opération de sabotage contre un train de munitions, sur la ligne « Tours - Le Mans ». Ils apprennent qu'un groupe d'Allemands stationne dans une ferme au lieu-dit la Durtière, à Ruillé-sur-Loir. Comptant sur l’effet de surprise et sous-estimant le nombre d'ennemis, le groupe d'une quinzaine de maquisards les attaque. Ces derniers n'ont pas remarqué une sentinelle postée aux alentours, qui les attaque à revers. Ils doivent se replier. Lors de cette retraite Michel Gadois est blessé, il est achevé d'une balle dans la tête par les Allemands[2],[4],[6].
À la fin des opérations de libération de la région, elle est nommée cheffe départementale du service social des Forces françaises de l'intérieure (FFI), et accueille des déportés et des prisonniers libérés[3],[4].
Solange Alexandre termine la guerre avec le grade de lieutenant des FFI[4].
En , au Mans, elle épouse, son ami, le gendarme Guy Deliot avec qui elle aura trois enfants (Jean-Pierre, Marie-France, Françoise)[3],[4],[6].
En 1951, elle suit son époux muté en Nouvelle-Calédonie. Comme aucun poste d'enseignant n'est disponible, elle devient Secrétaire générale de la Chambre d'Agriculture de Nouméa[6].
Au gré des affectations, le couple déménage 17 fois[3].
En 1960, son mari meurt en service commandé à la Martinique lors de manifestations violentes. Solange Deliot, rentre, avec ses trois enfants, au Mans, où elle reprend son métier d'institutrice jusqu'à son départ à la retraite en 1978[5],[6].
En 1981, elle épouse Bernard Alexandre[5],[6].
Solange Alexandre est membre active de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)[3],[5].
Le , la ville de Loir-en-Vallée (Ruillé-sur-Loir), qui l'a faite citoyenne d'honneur, rebaptise la place de la mairie « Solange Dubuisson Alexandre »[2],[7].
À deux reprises, Solange Alexandre refuse la Légion d'honneur, car elle estime qu'elle n'a fait que son devoir[3],[5].
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