Traductions de Jane Austen dans les langues européennes
historique des traductions / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Cher Wikiwand IA, Faisons court en répondant simplement à ces questions clés :
Pouvez-vous énumérer les principaux faits et statistiques sur Traductions de Jane Austen dans les langues européennes?
Résumez cet article pour un enfant de 10 ans
La traduction des six romans de Jane Austen de l'anglais vers le français a suivi assez rapidement leur parution originale en Grande-Bretagne, mais il a fallu attendre plusieurs années, voire le milieu du XIXe siècle, pour trouver des traductions en d'autres langues en Europe.
La première traduction (anonyme) est une version française abrégée de Pride and Prejudice pour la Bibliothèque Britannique de Genève dès 1813, suivie par des éditions intégrales en 1821 et 1822. Les autres romans furent aussi traduits en français peu après leur parution : 1815 pour la traduction de Sense and Sensibility par Isabelle de Montolieu, 1816 pour celles de Mansfield Park et d'Emma. Les deux romans posthumes, Persuasion et Northanger Abbey, furent traduits, respectivement, en 1821 en 1824. Il y eut ensuite, au cours du XIXe siècle, quelques traductions isolées en d'autres langues : en allemand pour Persuasion (1822) et Pride and Prejudice (1830), en suédois pour Persuasion (1836) et Emma (1857), en portugais pour Persuasion (1847), en danois pour Sense and Sensibility (1855-1856). Mais c'est au cours du XXe siècle, d'abord à la fin de la deuxième guerre mondiale, puis, à partir des années 1990 en « exploitation opportuniste » du succès des adaptations cinématographiques inspirées par ses romans, que se multiplient les traductions des œuvres de Jane Austen. C'est Pride and Prejudice, suivi d'Emma, qui bénéficie partout du plus grand nombre de traductions. Cependant, la distribution de ces ouvrages ne fut pas uniforme et Jane Austen est restée longtemps mal connue dans les pays de l'Est : la première traduction en russe ne date que de 1967.
Considérée de longue date dans les pays anglophones comme un auteur de première importance, la romancière ne fut pas réellement intégrée dans la tradition du « roman anglais » par le public continental qui n'y accède qu'à travers les traductions. Il n'est donc pas conscient du rôle fondateur que Jane Austen a joué dans l’avènement du roman britannique moderne, d'autant plus que les nuances de sa langue, l'acuité de son style, son écriture réaliste, la profondeur de sa réflexion sont ignorées des éditions « grand public ». La raison est à chercher dans les modifications introduites par les premiers traducteurs qui n'ont pas hésité à y injecter du sentimentalisme et à en éliminer tout l'humour et l'ironie. Les traductions du XIXe siècle et du début du XXe siècle en général la tirent vers la littérature morale et didactique ou en font un écrivain pour « dames et demoiselles ». Les lecteurs européens ont eu de ce fait tendance à associer le style de Walter Scott à celui du roman britannique typique et à ranger l'œuvre de Jane Austen dans la littérature sentimentale[1], d'autant plus que, publiée anonymement, elle était éclipsée par d'autres romancières de langue anglaise de son époque, dont plusieurs avaient une notoriété certaine : Ann Radcliffe, Maria Edgeworth, Fanny Burney, Lady Morgan. Ce n'est que dans les années 1990, avec la diffusion généralisée d'adaptations cinématographiques et télévisuelles que l'intérêt pour l'œuvre de Jane Austen est devenu un engouement, entraînant une accélération dans la parution de traductions nouvelles, de plus en plus exactes, et dans un nombre de langues de plus en plus vaste[2].