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La tombe de Vix est une sépulture princière à char du Hallstatt final (fin du VIe siècle av. J.-C.) qui se situe sur l'actuelle commune de Vix dans le département français de Côte-d'Or, sur un territoire jadis occupé par le peuple gaulois des Lingons. Découverte en 1953, elle nous est parvenue intacte. En raison de l'importance et de la qualité de son mobilier, elle est considérée comme une découverte de tout premier ordre pour cette période de la civilisation celtique, au regard de la caractéristique princière de celle-ci et qu'elle se trouve être, de surcroît, une tombe de femme.
Sainte Juliane | ||
La tombe de Vix (reconstitution au musée du Châtillonnais). | ||
Localisation | ||
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Pays | France | |
Protection | Classé MH (2006, 2011) | |
Coordonnées | 43° 39′ 55″ nord, 2° 17′ 30″ est | |
Géolocalisation sur la carte : France
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L'oppidum du mont Lassois est une butte-témoin de grande taille qui domine la haute vallée de la Seine d'une altitude de 100 m environ, près de Châtillon-sur-Seine. Des fouilles ont montré l'occupation de cet oppidum dès le néolithique et plusieurs périodes postérieures. Sa situation géographique et topographique en fait un lieu stratégique pour contrôler la circulation dans la vallée où passe un des itinéraires antiques ramenant l'étain de Grande-Bretagne vers l'Italie.
Au VIe siècle av. J.-C., la population celtique locale, rattachée à la civilisation de Hallstatt et dirigée par une aristocratie de type matriarcale[N 1], profite de ce site exceptionnel pour prélever sans doute une taxe de passage aux marchands d'étain. La puissance et la richesse de l'aristocratie dominante établie au mont Lassois lui permet, suivant le rite funéraire de l'époque de la tombe à char, de constituer des sépultures d'un luxe exceptionnel. Cependant, le plus notable demeure que la sépulture de Vix renferme les restes d'une femme ayant sans doute le rang de reine et de prêtresse, ce qui est révélateur du statut de la femme dans la civilisation celtique à cette époque.
En janvier 1953, Maurice Moisson, alors le chef du chantier des fouilles menées par la société archéologique de Châtillon-sur-Seine, remarque un léger monticule et une concentration anormale de pierres dans un champ au pied de l'oppidum du Mont Lassois, près du petit village de Vix en Côte-d'Or[N 2]. Il signale immédiatement sa découverte à René Joffroy, archéologue autodidacte qui est alors président de la société archéologique locale. Ce dernier s'occupe activement de la poursuite des fouilles et de l'exhumation de tous les objets de la tombe.
Creusé dans le sol le caveau, d'environ quatre mètres de côté, est à l'origine recouvert d'un tumulus d'un diamètre de 38 mètres sur une hauteur d'environ 1 mètre[1] de pierres et de terre aujourd'hui complètement arasé. La fouille du contenu de la sépulture en janvier et février 1953 permet la reconstitution des différents éléments. Les restes du squelette allongé dans la caisse d'un char de parade à timon et quatre roues décoré d'appliques en bronze ont permis d'identifier le corps d'une femme d'une trentaine d'années. De nombreux bijoux, bracelets, torques, fibules en bronze parent la défunte.
Dans sa première publication sur la découverte de la tombe de Vix, René Joffroy mentionne bien le fait que Maurice Moisson est le véritable découvreur de la tombe de Vix, mais dans les éditions suivantes il ne mentionne plus le rôle premier de celui-ci et passe pour le premier et unique découvreur.
Une pièce exceptionnelle, un torque (ou diadème ?)[N 3] en or pur pesant 480 g est retrouvé au niveau de la tête. Sa décoration aux extrémités de deux chevaux ailés, rappellent le style orientalisant mais il est probable qu'il ait été confectionné localement par des artisans s'inspirant de la stylistique grecque et orientale, des techniques de l'orfèvrerie ibérique. Des études sur l'origine de l'or employé appuient cette hypothèse[2],[3].
La pièce principale, le vase de Vix, un gigantesque cratère de bronze, le plus grand parvenu jusqu'à nous, a fait la renommée de cette découverte. Sans doute sorti des ateliers grecs d'Italie du Sud vers 540-530 av. J.-C., et, outre ses dimensions exceptionnelles, (1,64 m de haut pour un poids de 208 kg), sa décoration d'appliques de bronze en haut relief, anses en forme de gorgones et frise de chevaux et hoplites, en font un chef-d'œuvre dans l'art du bronze antique. Sa capacité est de 1100 litres.
Outre les restes du char, une phiale d'argent hallstattienne, plusieurs vases de bronze, d'origine étrusque, de la céramique grecque antique, sont déposés près du cratère, dans le caveau envahi de terre et d'eau lors des crues de la Seine. La coupe attique à figure noire, la plus récente, date la sépulture d'une période légèrement postérieure à 525 av. J.-C. Un second torque en bronze sur lequel s'enroule une lanière de cuir, a été retrouvé sur le ventre de la Dame de Vix[1]. En outre, la défunte portait aux chevilles une paire d'anneaux en bronze et huit fibules gisant à ses côtés ou à même le corps.
Il est important de noter la singulière similitude de concept et de stylistique artisanale que l'on peut constater entre différentes pièces de char de la tombe de Vix (notamment les plaques, les ballustres, les moyeux) et celles retrouvées dans la tombe de la nécropole de Ca'Morta à Côme, indiquant un lien probable, peut-être de nature commerciale, entre les deux territoires fouillés et étudiés[1].
Le site et la sépulture princière font l’objet d'inscriptions au titre des monuments historiques les et [4].
Non loin de Vix, sur la commune de Sainte-Colombe-sur-Seine, un autre ensemble d'objets de bronze de la même époque est découvert au XIXe siècle, dont un grand bassin sur trépied, ou lébès, à décor de griffons d'origine étrusque ou Anatolienne appartenant à une sépulture féminine à char. Cependant, le contexte archéologique ne fut pas complètement déterminé.
En 1991, grâce à des photos aériennes, on découvre l'existence d'un enclos de 20,30 mètres sur 20,70 mètres, sis entre le mont Lassois et la Seine. En son centre, une fosse d'environ 1,20 mètre de diamètre est mise à jour. Ce sanctuaire, appelé enclos des Herbues, est pourvu d'une entrée encadrée par deux statues en pierre sculptées en ronde bosse. L'une est une figure assise portant un torque à son cou, très ressemblant au torque en or retrouvé dans la tombe princière. La deuxième statue représente, quant à elle, un guerrier également assis[5].
D'autres fouilles plus récentes ont mis au jour cinq autres tumulus postérieurs et proches de la tombe princière ainsi qu'un petit enclos (funéraire ?) associé à deux fragments de statues anthropomorphes[6] datés probablement de la fin du premier âge du fer. Cet ensemble archéologique, ainsi que les trouvailles provenant de la cité gallo-romaine de Vertillum, sont exposés dans le musée du Pays Châtillonnais à Châtillon-sur-Seine
À partir de 2002, de nouvelles fouilles sur le plateau sommital de l'oppidum du Mont Lassois ont amené à la découverte des vestiges d'un très grand bâtiment supposé être le palais de la dame de Vix et situé dans un complexe de constructions que l'on pourrait assimiler à une ville ceinte à sa base d'une puissante muraille, fait encore unique pour le monde celtique à cette époque[7], qui fait l'objet de fouilles. Le site est ensuite déserté à l'époque gallo-romaine au profit de la cité de Vertillum située non loin avant de reprendre de l'importance sous les mérovingiens avec l'implantation sur le Mont-Lassois de Latiscum, centre d'un archidiaconé qui s'étend jusqu'à Bourguignons actuellement dans l'Aube avant que Châtillon-sur-Seine n'y supplée ensuite.
D'autres sites hallstattiens présentent de grandes similitudes avec celui de Vix (nature du gisement, datation, importance des objets découverts) :
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