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Alberto Moravia

écrivain italien De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Alberto Moravia
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Alberto Moravia, nom de plume d'Alberto Pincherle[1], né le à Rome, où il meurt le , est un écrivain et journaliste italien.

Faits en bref 24 juillet 1984 - 24 juillet 1989, Président PEN club ...

Il est aujourd'hui reconnu comme un des principaux romanciers italiens contemporains[2].

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Biographie

Résumé
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Alberto Moravia naît d'un père architecte d'origine vénitienne de confession juive et d'une mère catholique d'origine dalmate dans une famille de quatre enfants[3].

À l'âge de neuf ans, il est atteint de tuberculose osseuse, ce qui l'immobilise pendant huit années et l'empêche de suivre ses études. Il séjourne dans des sanatoriums durant deux ans. Cela lui laissera de profondes séquelles[4]. Durant cette période, il lit Shakespeare, Molière, Goldoni, Marcel Proust, Arthur Rimbaud, Dostoïevski[3].

Il écrit à partir de ses 18 ans son premier roman, Les Indifférents, dans le sanatorium de Bressanone, au nord de l'Italie. L'ouvrage est publié à compte d'auteur. Il s'agit d'un roman existentialiste avant la lettre qui restera la référence idéologique et littéraire la plus marquante de l'œuvre de Moravia. Le livre obtient un succès de scandale en raison de l'âpre description désenchantée de la bourgeoisie romaine. À partir de ce succès, l'auteur écrit avec une « régularité bureaucratique » une œuvre abondante[3].

En 1927, Moravia rencontre Corrado Alvaro et Massimo Bontempelli. Il commence sa carrière de journaliste au magazine 900.

À partir de 1930, il séjourne à Londres, Paris, New York et visite la Chine, la Grèce, l'Allemagne et le Mexique. Il voyage pour échapper, dit-il, à l'atmosphère étouffante du fascisme. En Italie, il signe des articles de presse (journaux et revues). Son net antifascisme le rend suspect et les origines juives de son père contribuent à la précarité de sa situation[5].

Durant l'écriture de son deuxième roman, d'une durée de six années, il lit Karl Marx et Sigmund Freud[5].

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Alberto Moravia et Elsa Morante à Capri dans les années 1940.

En 1941, Moravia épouse Elsa Morante, qu'il quittera en 1962. Peu après son divorce, il partage sa vie avec Dacia Maraini. Toutes deux sont des femmes de lettres.

Recherché par les fascistes à partir de 1943, Moravia s'enfuit de Rome et se réfugie dans les montagnes de la ville de Fondi, au nord de Naples, où il séjournera neuf mois[5].

En mai 1944, Alberto Moravia retourne à Rome et commence à collaborer avec Corrado Alvaro, écrivant pour des journaux italiens de premier plan comme Il Mondo et Il Corriere della Sera, pour lequel il continuera à écrire jusqu'à sa mort.

C'est le succès de La Romana (1947) qui lui apporte une certaine aisance matérielle et la consécration par la critique. Ces œuvres sont mises à l'Index en 1952. Avec Alberto Carocci, il lance la revue Nuovi Argomenti en 1953, une des plus importantes revues littéraires de l'après-guerre. Pier Paolo Pasolini les rejoindra plus tard[5]. Entre 1959 et 1962 Moravia est président du PEN International. En 1984, Moravia est élu au Parlement européen, représentant le Parti communiste italien. Cette expérience, qui s'achève en 1988, est contée dans Il Diario Europeo (The European Diary). En 1986, peu après la mort d'Elsa Morante en novembre 1985, il épouse Carmen Llera à qui est dédicacé son recueil de nouvelles La Chose. Il fut membre du Comité d'honneur du Centre culturel international de Royaumont. Le 26 septembre 1990, il est retrouvé mort dans la baignoire de son appartement de Lungotevere, à Rome.

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Courant littéraire

L'œuvre d'Alberto Moravia dissèque souvent les rapports amoureux, sexuels ou non, charnels ou spirituels, en fouillant de manière distanciée la psychologie de ses personnages.

Jouant avec les conventions sociales et leur influence sur les sentiments, ses livres questionnent volontiers la société et le couple dans leurs rapports (Le Mépris, L'Ennui, L'Amour conjugal, La Femme léopard).

La matière parfois scabreuse de ses romans et de ses nouvelles est moins superficielle que le succès à scandale qu'elle a souvent entraîné : les personnages velléitaires de cette œuvre sont les produits d'une crise de la société bourgeoise, puritaine et fasciste, que Moravia regarde d'un œil impitoyable, mais non dépourvu de complaisance littéraire.

Écrivain mais aussi journaliste et essayiste, il est l'auteur de plusieurs essais sur l'Union soviétique, la Chine, l'Afrique.

Il a été nommé 15 fois pour le Prix Nobel de littérature entre 1949 et 1965[6].

Plusieurs de ses romans ont été adaptés au cinéma.

Le Mépris est classé 48e dans le classement des Cent livres du siècle réalisé par le journal le Monde.

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Œuvres

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Romans

Tous les romans de Moravia ont été traduits en français. Ils sont présentés ici avec leur titre français conventionnel et leur date de première publication italienne.

  • Les Indifférents (Gli indifferenti, 1929)
  • Les Ambitions déçues (Le ambizioni sbagliate, 1935)
  • Le Quadrille des masques (La mascherata, 1941)
  • Agostino (Agostino, 1944)
  • La Belle Romaine (La romana, 1947)
  • La Désobéissance (La disubbidienza, 1948)
  • L'Amour conjugal (L'amore coniugale, 1949)
  • Le Conformiste (Il conformista, 1951)
  • Le Mépris (Il disprezzo, 1954)
  • La Ciociara (La ciociara, 1957)
  • L'Ennui (La noia, 1960) — prix Viareggio en 1961
  • L'Attention (L'attenzione, 1965)
  • Moi et lui (Io e lui, 1971)
  • Désidéria (La vita interiore, 1978)
  • 1934 (1934, 1982)
  • L'Homme qui regarde (L'uomo che guarda, 1985)
  • Le Voyage à Rome (Il viaggio a Roma, 1988)
  • La Femme-léopard (La donna leopardo, 1991) — inachevé
  • Les Deux Amis (I due amici, 2007) — inachevé

Nouvelles et recueils de nouvelles

  • Cortigiana stanca (1927), Milan, Bompiani, 1965
  • « Delitto al circolo del tennis », dans 900, nº 9, septembre 1928
  • « Il ladro curioso », dans 900, nº 1, janvier 1929
  • « Apparizione », dans 900, nº 5, mai 1929
  • « Hiver de malade » (1930), traduction française dans le recueil littéraire mensuel Les Œuvres libres, CXL, Fayard, 1933
  • La bella vita, Lanciano, Carabba, 1935
  • L'imbroglio. Cinque romanzi brevi, Milan, Bompiani, 1937
  • I sogni del pigro. Racconti, miti e allegorie, Milan, Bompiani, 1940
  • Cosma e i briganti (1940), Palerme, Sellerio, 1980
  • L'amante infelice. Novelle, Milan, Bompiani, 1943
  • La cetonia, Rome, Documento, 1944
  • L'epidemia, Rome, Documento, 1944
  • Due cortigiane e Serata di Don Giovanni, Rome, L'Acquario, 1945
  • I racconti, 2 vol., Milan, Bompiani, 1952 — prix Strega 1952[7]
    Traduction française du deuxième volume sauf « L’Avventura » : Histoires d'amour, Flammarion, 2000
  • La Provinciale et autres récits, Flammarion, 1954
    Recueil de traductions françaises sans équivalent italien
  • Racconti romani, Milan, Bompiani, 1954
    Traduction française : Nouvelles romaines, Flammarion, 1957
  • Nuovi racconti romani, Milan, Bompiani, 1959
    Traduction française : Autres nouvelles romaines, Flammarion, 1960
  • L'automa. Racconti, Milan, Bompiani, 1962
    Traduction française : L'Automate, Flammarion, 1964
  • Il mondo è quello che è, Milan, Bompiani, 1966
  • Una cosa è una cosa, Milan, Bompiani, 1967
    Traduction française : Une chose est une chose, Flammarion, 1968
  • Il paradiso, Milano, Bompiani, 1970
    Traduction française : Le Paradis, Flammarion, 1971
  • Un'altra vita, Milano, Bompiani, 1973
    Traduction française : Une autre vie, Flammarion, 1975
  • Racconti surrealisti e satirici, Milan, Bompiani, 1975
    Traduction française : La Polémique des poulpes et autres histoires, Flammarion, 1993
  • Boh, Milano, Bompiani, 1976
    Traduction française : Bof !, Flammarion, 1981
  • La cosa e altri racconti, Milan, Bompiani, 1983
    Traduction française : La Chose, Flammarion, 1985
  • Il vassoio davanti alla porta, Milan, Bompiani, 1989
  • La villa del venerdì e altri racconti, Milan, Bompiani, 1990
  • Romildo, Milan, Bompiani, 1993
    Traduction française : L'Immortel, Bouquins, 2023
  • Racconti dispersi 1928-1951, Milan, Bompiani, 2000
    Traduction française : Histoires de guerre et d'intimité, Flammarion, 2002

Essais

  • La speranza, ossia Cristianesimo e Comunismo, Roma, Documento, 1944
  • Un mese in URSS, Milano, Bompiani, 1958
  • Un'idea dell'India, Milano, Bompiani, 1962
  • L'uomo come fine e altri saggi, Milano, Bompiani, 1964
    Traduction française : L'Homme, Flammarion, 1965
  • La rivoluzione culturale in Cina ovvero il Convitato di pietra, Milano, Bompiani, 1967
  • Al cinema. Centoquarantotto film d'autore, Milano, Bompiani, 1975
  • Un miliardo di anni fa..., Torino, Stampatori, 1979
  • Impegno controvoglia. Saggi, articoli, interviste: trentacinque anni di scritti politici, Milano, Bompiani, 1980
  • L'inverno nucleare, Milano, Bompiani, 1986

Pièces de théâtre

Carnet de voyage

  • Une certaine idée de l'Inde, 1961
  • À quelle tribu appartiens-tu ?, Milano, Bompiani, 1972
  • Mutazione (textes d'Alberto Moravia & Oddone Camerana), Iveco, 1978
  • Lettres du Sahara, Milano, Bompiani, 1981
  • Promenades africaines, Milano, Bompiani, 1987
  • Journal européen, Milano, Bompiani, 1993
  • Viaggi. Articoli 1930-1990, Milano, Bompiani, 1994
  • Allant ailleurs (avec Andrea Andermann), Grasset, coll. « Albums », 2015

Lettres

  • Lettres d'amour à Lélo Fiaux, (Dir. Julie Enckell-Juillard), préf. René de Ceccatty, Zoé Éditions, 112 p., 2014 (posthume) (ISBN 978-2881829291)
  • (it) Se questa è la giovinezza vorrei che passasse presto. Lettere (1926-1940) con un racconto inedito, Bompiani, 2015
  • Quand tu viendras, je serai presque heureux - Lettres à Elsa Morante, trad. fr. et post. René de Ceccaty, éd. et préf. Alessandra Grandelis, Paris, Bouquins, coll. "Littérature", 256 p., 2023 (posthume) (ISBN 978-2382922699)

Poésie

  • L'homme nu et autres poèmes, textes inédits, préface et traduction de René de Ceccatty, édition d'Alessandra Grandelis, Paris, Flammarion, 320 p., 2021 (ISBN 978-2080235701)

Adaptations cinématographiques

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Moravia et Gina Lollobrigida sur le tournage de La Belle Romaine (1954) adapté d'un de ses romans.

Son œuvre a donné lieu à des adaptations cinématographiques dont certaines ont marqué l'histoire du cinéma.

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Notes et références

Annexes

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