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Alice Milliat

sportive française et organisatrice des jeux olympiques féminins De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Alice Milliat
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Alice Million, épouse Milliat, née le à Nantes et morte le à Paris 12e, est une nageuse, hockeyeuse et rameuse française.

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Alice Milliat pratiquant l'aviron.
Faits en bref Présidente Fédération des sociétés féminines sportives de France, Naissance ...

Cofondatrice et présidente de la Fédération des sociétés féminines sportives de France, elle est aussi reconnue comme l'une des plus grandes militantes du combat pour la reconnaissance du sport féminin au niveau international.

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Biographie

Résumé
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Alice Joséphine Marie Million est née le à Nantes (Loire-Atlantique, alors Loire-Inférieure)[1]. Ses parents, Édouard et Joséphine Million, tiennent une épicerie rue Guépin, dans le centre-ville de Nantes[2]. À 19 ans, elle devient préceptrice des enfants d'une famille anglaise, découvre le sport qu'elle commence à pratiquer assidument, et voyage avec eux à travers le monde. Elle a tout juste 20 ans quand elle épouse à Londres, le , Joseph Milliat, un jeune Nantais employé de commerce, qui meurt quatre ans plus tard[3].

Bien que n'étant pas une sportive émérite depuis sa jeunesse, Alice Milliat choisit de se consacrer à l'aviron qu'elle pratique au Fémina Sport, club du 14e arrondissement de Paris, dont elle devient la présidente en 1915[4],[5]. Elle est la première femme à remporter le brevet Audax rameur 80 km pour avoir réalisé cette distance dans une embarcation légère et dans le temps imposé[5].

Avant la fin de la Première Guerre mondiale, en , les responsables des clubs de sport féminins créent la Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF), qui regroupe des clubs déjà existants comme le Fémina Sport (1912) ou En Avant, autre club parisien (1912)[6],[7],[8]. Le docteur Raoul Baudet en est le premier président et Mme Surcouf la première présidente. Alice Milliat est tout d'abord trésorière, puis secrétaire générale en avant d'accéder à la présidence le [4].

Militantisme en faveur du sport féminin

En 1919, Alice Milliat demande au Comité international olympique (CIO) d'inclure des épreuves féminines d'athlétisme lors des Jeux olympiques suivants, mais sa demande est refusée[7],[4]. Parallèlement, la FSFSF étend son champ d'action avec l'organisation des premiers championnats de France féminins de football, et la création de championnats en basket-ball, cross-country, natation ou hockey sur gazon[4],[8]. La première équipe de France féminine de football est fondée en 1920[9].

En , Alice Milliat organise le meeting d'éducation physique féminin international à Monte-Carlo, où se rencontrent des représentantes de cinq pays : France, Grande-Bretagne, Italie, Norvège et Suède[4]. Devant le succès rencontré, elle crée la Fédération sportive féminine internationale (FSFI), le [7],[4]. Elle est élue présidente, et son domicile du 3 rue de Varenne à Paris devient le siège social de la Fédération.

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Plaque de la passerelle Alice-Milliat à Rennes.

La Fédération sportive féminine internationale participe à l'organisation de Jeux mondiaux féminins en alternance avec les Jeux olympiques. Les premiers s'ouvrent à Paris au stade Pershing le [10],[11], soit deux ans avant les Jeux olympiques officiels. L’événement mobilise 20 000 personnes venues assister à ces jeux où se rencontrent des athlètes de cinq pays dans onze compétitions sportives[12]. L'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF) décide face à ce succès, de créer une commission chargée de la mise en place de compétitions athlétiques féminines aux niveaux national et olympique en collaboration avec la FSFI[12].

Alice Milliat est ainsi à l'origine des premiers Jeux olympiques féminins, à une époque où les épreuves sportives au féminin sont jugées « inintéressantes, inesthétiques et incorrectes » par le Comité international olympique (CIO) de Pierre de Coubertin. Pour l'historien et pédagogue français, la femme est avant tout une reproductrice destinée à « couronner les vainqueurs »[13].

En 1926, la Suède accueille la seconde édition des Jeux olympiques. À partir des Jeux de 1928 à Amsterdam, l'athlétisme apparaît comme discipline olympique. Alice Milliat devient la première femme juge lors des épreuves d'athlétisme des hommes[11],[13]. Toutefois, cette ouverture aux femmes lui semble trop partielle[3].

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Le , elle renomme les jeux olympiques féminins en championnats du monde féminins, pour ménager la susceptibilité du CIO[3]. En 1932, le CIO restreint le nombre d'épreuves ouvertes aux femmes, et les exclut des jurys. Le gouvernement cesse également de distribuer des subventions et la militante s'épuise à trouver de nouvelles sources de financement[14] Ces jeux mondiaux perdurent jusqu'en 1936, date où l'IAAF intègre la FSFI dans ses structures et proclame leur fin, malgré sa demande d'organiser des jeux séparés tant que les femmes sont mises à l'écart de nombreuses compétitions[3],[6].

Alice Milliat, qui parle couramment trois langues, est la principale ambassadrice de la défense du sport féminin en Europe[15]. Malade et décriée pour le lancement d'une loterie destinée à l'acquisition d'un terrain d'entraînement, elle se retire définitivement de la scène sportive en 1935[16]. L'année suivante, la Fédération sportive féminine internationale (FSFI) disparaît de la scène internationale.

Selon le biographe Stéphane Gachet dans Alice Milliat, les 20 ans qui ont fondé le sport féminin, la militante, issue d'une formation de sténodactylo, accepte des travaux de secrétaire bilingue ou de traductrice jusqu'à la fin de sa vie[13].

Mort

Veuve et sans enfant, Alice Milliat meurt le , dans le 12e arrondissement de Paris[17],[2]. Elle est inhumée au cimetière Saint-Jacques dans le quartier sud de Nantes, dans la concession no 10990 de la famille Brevet, celle de sa mère. Son nom a longtemps été absent de sa sépulture, jusqu’à ce qu’en 2020, ses descendants collatéraux décident d’y apposer une plaque[18],[19].

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Postérité et hommages

Résumé
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En 1982, l'écrivain André Drevon lui consacre la biographie Alice Milliat, La pasionaria du sport féminin[13].

À Nantes, sa ville de naissance, le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) lui a dédié en 2016 sa résidence universitaire[20].

La postérité d'Alice Milliat se poursuit avec la Fondation Alice Milliat, qui a pour but de promouvoir le sport féminin en créant des événements à l’échelle européenne et en labellisant des projets œuvrant pour le sport féminin et la mixité. L’entité est fondée le à l'INSEP, à l’occasion du lancement du « 11 Tricolore – la France au rendez-vous », en présence du Président de la République François Hollande.

En 2019, le Nantais Stéphane Gachet publie Alice Milliat, les 20 ans qui ont fondé le sport féminin.

Le , une statue d'Alice Milliat est mise en place dans le hall du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) à Paris, aux côtés de celle de Pierre de Coubertin, dans le but de reconnaître et de saluer le travail d'Alice Milliat pour la juste reconnaissance du sport féminin[21].

En 2022, la réalisatrice Anne-Cécile Genre sort Les Incorrectes, documentaire sur Alice Milliat et les premiers Jeux mondiaux féminins[22].

En mai 2024, la Poste française émét un timbre commémoratif à l'effigie d'Alice Millat. D'usage courant, ce timbre est tiré en héliogravure à 594 000 exemplaires. Le travail de conception est dévolu à l'artiste Eloïse Oddos, également nantaise[23].

Elle fait partie des dix statues de femmes présentées lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, avec l'avocate et féministe Gisèle Halimi, la philosophe et poétesse Christine de Pizan, l’exploratrice Jeanne Barret, l'écrivaine et révolutionnaire Olympe de Gouges, l’anarchiste Louise Michel, la réalisatrice Alice Guy, l’écrivaine Paulette Nardal, la philosophe Simone de Beauvoir et la femme politique Simone Veil, qui sont réinstallées le rue de la Chapelle[24].

Le nouveau lycée polyvalent de Pont-Château (Loire-Atlantique), inauguré le 4 septembre 2024, porte le nom d'Alice Milliat. Ainsi que l'espace Alice-Milliat, inauguré cette même année sur l'île de Nantes. C'est un design actif qui propose une intervention urbaine[25] favorisant la pratique régulière d'activité physique quotidienne, dans le cadre du projet « Sport pour chacun, tous les jours [26].

Le 18 octobre 2024, le collège public de Blain, en Loire-Atlantique, est inauguré sous le nom d'Alice Millat[27].

Par ailleurs, plusieurs villes ont donné le nom « Alice-Millat » à une de leurs installations sportives :

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Voir aussi

Bibliographie

Sur les autres projets Wikimedia :

  • (en) Mary H. Leigh et Thérèse M. Bonin, « The Pioneering Role Of Madame Alice Milliat and the FSFI in Establishing International Trade and Field Competition for Women », Journal of Sport History, vol. 4, no 1, , p. 72-83 (lire en ligne [PDF], consulté le )
  • Annick Davisse, Léo Lorenzi et Jane Renoux, Olympie : la course des femmes, Le Havre, La Courtille, (ISBN 2-7207-0063-0).
  • Stéphane Gachet, Alice Milliat : les 20 ans qui ont fondé le sport féminin, La Compagnie du Livre, (ISBN 979-10-93644-34-9).
  • André Drevon, Alice Milliat, la pasionara du sport féminin, Paris, Vuibert, , 197 p. (ISBN 2-7117-7134-2, BNF 39976420).
  • Robert Parienté, La fabuleuse histoire de l'athlétisme, La Martinière, .
  • Jean Zoro, 150 ans d'EPS, Le Havre, AEEPS, , 395 p. (ISBN 2-902568-13-4, BNF 41209035).Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Florence Carpentier, « Alice Milliat et le premier « sport féminin » dans l’entre-deux-guerres », 20 et 21 : Revue d'histoire, no 142, , p. 93-107 (lire en ligne)
  • [bande dessinée] Didier Quella-Guyot, Laurent Lessous, Marie Millotte et Chandre, Alice Milliat pionnière olympique (bande dessinée), Petit à Petit, , 64 p. (ISBN 9782380461046) [42]

Revue de presse

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Notes et références

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