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club de football anglais De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Arsenal Football Club, communément appelé Arsenal ou Arsenal FC, est un club anglais de football, fondé le à Londres. Son siège est situé dans le borough londonien d'Islington, au nord de la capitale britannique.
Nom complet | Arsenal Football Club |
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Surnoms | The Gunners |
Noms précédents |
Dial Square FC Royal Arsenal Woolwich Arsenal |
Fondation | |
Statut professionnel | Depuis 1891 |
Couleurs | Rouge et Blanc |
Stade |
Emirates Stadium (60 704 places) |
Siège |
Highbury House 75 Drayton Park London N5 1BU |
Championnat actuel | Premier League |
Propriétaire | Stan Kroenke |
Entraîneur | Mikel Arteta |
Joueur le plus capé | David O'Leary (722) |
Meilleur buteur | Thierry Henry (228) |
Site web | www.arsenal.com |
National[note 1] |
Championnat d'Angleterre (13) Coupe d'Angleterre (14) Coupe de la Ligue (2) Community Shield (17) |
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International[note 1] |
Coupe des coupes (1) Coupe des villes de foires (1) |
Actualités
Professionnel depuis 1891 et premier club du sud de l'Angleterre à rejoindre l'English Football League en 1893, Arsenal est promu en première division du championnat d'Angleterre en 1904. Relégué une seule fois, en 1913, il en est pensionnaire depuis 1919, un record de longévité. Arsenal compte treize titres de champion, dont cinq sont remportés dans les années 1930 sous la direction d'Herbert Chapman. Trois titres ont été remportés depuis la création de la Premier League en 1992, notamment en 2004 au bout d'une saison où l'équipe reste invaincue sous la direction d'Arsène Wenger. Le club compte également à son palmarès quatorze coupes d'Angleterre (FA Cup), un record.
Sur le plan continental, les Gunners (en français : « les canonniers ») remportent la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe en 1994 et ont perdu cinq autres finales européennes, en Coupe des vainqueurs de coupe en 1980 en 1995, en Coupe UEFA en 2000, en Ligue des champions en 2006 et en Ligue Europa en 2019.
De par son palmarès national et le nombre de concurrents situés à Londres, Arsenal nourrit une rivalité avec de nombreux autres clubs, notamment West Ham ou Chelsea. Toutefois, celle l'opposant à son voisin Tottenham Hotspur, connu comme le « North London derby », est particulièrement ancienne et profonde.
Arsenal s'installe en 2006 dans une nouvelle enceinte pouvant accueillir 60 704 places, baptisée Emirates Stadium, qu'il a fait construire. Le club était alors résident depuis de 1913 du stade de Highbury, du nom d'un quartier du nord de Londres.
Dirigé de longue date par les familles Bracewell-Smith et Hill-Wood, le club est racheté par l'Américain Stan Kroenke, qui détient la majorité des parts depuis 2011. L'entraîneur depuis décembre 2019 est l'Espagnol Mikel Arteta, ancien capitaine du club pour lequel il a joué de 2011 à 2016.
Arsenal est fondé sous le nom de Dial Square FC le par des ouvriers de la manufacture d'armes Royal Arsenal, située à Woolwich, un quartier à l'Est de Londres, au bord de la Tamise[1]. Bientôt rebaptisé Royal Arsenal[2], le club adopte finalement l'appellation Woolwich Arsenal lorsqu'il adopte le statut professionnel et prend forme d'une Limited company en 1891.
Ceux que l'on surnomme Gunners sont dès lors exclus de la fédération londonienne et s'inscrivent auprès de la Football League, dont ils intègrent la Second Division et sont le premier club du sud du pays, en 1893[1]. Ils évoluent alors au Manor Ground de Plumstead. Quand le club est promu en First Division en 1904, il n'y a toujours pas d'autre club de la région de Londres dans la compétition. Cet isolement géographique handicape le club, qui connaît des problèmes financiers récurrents en raison des faibles affluences lors des matchs joués à domicile.
En 1910, malgré la promotion récente des clubs londoniens de Tottenham et Chelsea dans l'élite, le club est proche de la faillite, quand les hommes d'affaires Henry Norris et William Hall, dirigeants du Fulham Football Club, le rachètent[3].
Norris cherche à augmenter les revenus du club. Il essaie tout d'abord de fusionner Arsenal avec son autre club, Fulham, mais le projet est bloqué par la Football League. Considérant sa localisation à Woolwich comme un handicap, Norris travaille à un déménagement. En 1913, alors qu'Arsenal finit dernier du championnat et se trouve relégué en deuxième division, il opte pour un terrain dans le quartier d'Highbury, au nord et plus proche du centre — malgré les objections des supporters qui habitent Woolwich et des résidents du nouveau quartier. Il en aurait coûté 125 000 livres anglaises (une somme énorme pour l'époque) pour construire le nouveau stade, conçu par Archibald Leitch[réf. souhaitée]. Le club abandonne dès lors le nom Woolwich et devient "The Arsenal".
Cinquième de Second Division en 1915, à la veille d'une interruption de quatre ans due à la Première Guerre mondiale, le club bénéficie de l'élargissement à 22 clubs de la première division en 1919 pour y être promu dans des circonstances qui font polémique[4]. La promotion du club, qui parait peu défendable sur le plan purement sportif[5], semble être aidée par l'influence du président Norris[5], qui la justifie par les « services rendus au football de ligue » puisqu'il a été le premier club du sud à intégrer la Football League. La fédération valide par 18 votes contre 8 la promotion d'Arsenal, aux dépens de clubs mieux classés en 1915 et de Tottenham Hotspur, derniers de First Division. Cette decision nourrit l'animosité entre les deux clubs, qui s'est perpétuée jusqu'à aujourd'hui. Des arrangements auraient eu lieu, on évoque même la corruption de certains membres par Sir Henry Norris, par exemple John McKenna, le président de Liverpool et de la Football League[note 2][réf. souhaitée]. Arsenal est resté depuis lors en première division du championnat d'Angleterre, dont il détient le record de longévité sans interruption.
Bien que le déménagement à Highbury ait amené plus de spectateurs et éloigné le spectre de la ruine financière, le retour d'Arsenal en première division n'est pas immédiatement couronné de succès. Sous la conduite de Leslie Knighton, le club finit au mieux neuvième au classement. En 1924 et 1925, il est même près de descendre en deuxième division, finissant 19e sur 22, avec un seul point d'avance sur le premier relégué, puis 20e. Norris limoge alors Knighton et débauche Herbert Chapman, le manager de Hudderfield Town, double champion d'Angleterre en titre.
En 1925, Herbert Chapman devient donc l'entraîneur d'Arsenal[1]. Ancien joueur professionnel, devenu un entraîneur à succès, il est à la fois expérimenté et innovateur dans son approche du métier[1]. Sur le terrain il revoit les méthodes d'entraînement et de physiothérapie. En dehors, il modifie les couleurs du club en ajoutant des manches blanches au maillot rouge[réf. nécessaire]. Chapman bénéficie par ailleurs de fonds importants pour renforcer l'équipe par des transferts de joueurs, grâce aux recettes du nouveau stade et au changement d'état d'esprit de Henry Norris, auparavant très prudent.
Chapman recrute dès son arrivée le vétéran Charlie Buchan de Sunderland, puis l'attaquant Jack Lambert (en) en 1926. En plus de son apport sur le terrain, Buchan joue un rôle important hors du terrain : après une déroute contre Newcastle United en octobre 1925 (7-0), il suggère d'adapter la formation à l'assouplissement de la règle du hors-jeu. Chapman abandonne le traditionnel 2-3-5 et invente le « WM », une tactique révolutionnaire, renforçant la ligne de défense, qui s'imposera dans le monde entier. Il poursuivra son travail tactique en insistant sur la rapidité de ses attaquants, la capacité de ses ailiers à repiquer vers le centre, et sur le caractère indispensable d'un milieu de terrain créateur. Chapman montre également sa capacité à trouver le bon joueur pour chaque poste, et il construit petit à petit une équipe capable de dominer le football anglais. Arsenal est d'abord dauphin d'Huddersfield Town en championnat en 1926, puis finaliste malheureux de la Coupe d'Angleterre en 1927 face aux Gallois de Cardiff City.
Chapman continue à améliorer son effectif, recrutant notamment en 1927 le jeune Eddie Hapgood, qui deviendra capitaine, puis David Jack en 1928. Dans les coulisses, Norris, interdit en 1929 de toute fonction dans le football anglais, cède la direction à l'homme d'affaires et politique Samuel Hill-Wood (en), qui a la sagesse d'accorder une totale confiance à Chapman, et la capacité à lui offrir des fonds supplémentaires pour renforcer l'équipe et améliorer les infrastructures. Alex James et Cliff Bastin signent en 1929. Alex James, excellent milieu de terrain et pourvoyeur de ballons pour les attaquants, devient le moteur de l'équipe. Arsenal remporte son premier trophée en 1930 en battant Huddersfield en finale de la Cup (2-0, but de James et Lambert), puis enlève son premier titre de champion l'année suivante[5], bien aidé par les 39 buts de Lambert. Ce succès marque le début d'une décennie pendant laquelle Arsenal domine le football anglais. En 1932, le club obtient que la station de métro Gillepsie Road, proche de son stade, soit renommée Arsenal[5], fait unique à Londres.
Vice-champions et finalistes malheureux en Cup en 1932, les Gunners se rattrapent en remportant le championnat en 1933, en marquant au passage 118 buts. En janvier 1934, Chapman décède subitement, victime à 55 ans d'une pneumonie. Hill-Wood décide de faire confiance à l'entraîneur de la réserve, Joe Shaw (en), qui parvient à conserver le titre de champion en fin de saison. À l'été 1934, le club nomme George Allison, jusque-là un de ses cadres, comme manager. Allison s'appuie sur les fondations posées par Chapman, Shaw et l'adjoint de Chapman Tom Whittaker étant chargé des aspects techniques. Les Gunners remportent un troisième titre de champion consécutif en 1935, puis la FA Cup en 1936 contre Sheffield United, à Wembley (1-0). Deux ans plus tard, Arsenal remporte encore le championnat d'Angleterre, un point devant Wolverhampton.
Arsenal est durement frappé par la Seconde Guerre mondiale, qui coûte la vie à neuf de ses joueurs[5]. Samuel Hill-Wood fait un bref retour à la présidence, le temps d'y installer Bracewell Smith (en). Leurs deux familles - Hill-Wood et Smith - veilleront aux destinées du club jusqu'à la fin des années 2000. Apprécié pour ses qualités humaines, George Allison n'a pas l'expertise footballistique de Chapman et il peine à reconstruire un effectif compétitif.
Après une décevante 13e place en championnat, Allison se retire en 1947 et laisse sa place à son adjoint Tom Whittaker, qui remporte le championnat dès sa première saison sur le banc, en 1948. Il remporte encore la Coupe d'Angleterre en 1950. En 1952, il manque de peu le doublé mais son équipe perd les trois derniers matchs, abandonnant le championnat à Manchester United et la FA Cup à Newcastle.
Malgré cet amer échec, Arsenal remporte le championnat pour la septième fois en 1953 ; un titre acquis de justesse puisqu'il se joue à la différence de buts. C'est le dernier titre d'Arsenal avant une période d'insuccès longue de 17 ans. Le club n'attire plus de joueurs majeurs et a le malheur de perdre son entraîneur Whittaker qui décède au cours de la saison 1956-1957. Jack Crayston (en) et George Swindin, deux anciens joueurs, se succèdent à la suite de Whittaker, sans plus de réussite qu'une troisième place en championnat en 1959.
En 1962, Arsenal recrute comme manager Billy Wright, l'emblématique capitaine de la sélection anglaise, dont c'est la première expérience sur la banc d'un club. Il ne connaît pas de succès, si ce n'est les timides débuts européens du club en Coupe des villes de foires 1963-1964. Pour la dernière saison de Wright avant son renvoi, en 1965-1966, Arsenal finit 14e, son plus mauvais résultat depuis 36 ans. Le club n'a guère plus de réussite en coupe puisqu'après sa finale de 1952, il ne dépasse pas le stade des quarts de finale jusqu'en 1971. Les affluences à Highbury sont particulièrement basses (4 554 spectateurs de moyenne). George Eastham est le seul joueur d'Arsenal à être sélectionné en équipe d'Angleterre lors de sa campagne victorieuse de la Coupe du monde 1966.
À la suite du renvoi de Billy Wright, durant l'été 1966, Arsenal nomme le physiothérapeute Bertie Mee pour lui succéder comme manager du club : c'est une surprise y compris pour lui-même[réf. souhaitée]. Mee réussit à composer une équipe comptant des joueurs d'expérience comme le capitaine Frank McLintock, en défense, et le milieu défensif Peter Storey, et des jeunes talentueux, vainqueurs de la FA Youth Cup en 1966, comme Charlie George, John Radford et Ray Kennedy. Arsenal atteint deux fois de suite la finale de la Coupe de la Ligue (une nouvelle compétition lancée en 1960) en 1968 et 1969, mais s'incline contre Leeds United (0-1) puis contre Swindon Town, pourtant modeste équipe de troisième division (1-3).
Cette dernière saison, Arsenal termine quatrième du championnat, son meilleur classement depuis dix ans, ce qui lui offre une qualification pour la Coupe des villes de foires l'année suivante. Vainqueur notamment du Sporting Portugal, du FC Rouen, et de l'Ajax Amsterdam en demi-finale, Arsenal dispute face aux Belges d'Anderlecht une première finale européenne. Au match aller les Gunners sont menés par 3-0 mais Kennedy réduit la marque en fin de rencontre. Au match retour, Arsenal l'emporte par 3-0 à Highbury grâce à des buts de Radford, Eddie Kelly et Jon Samuels, et remporte son premier trophée depuis 17 ans.
La saison suivante, en 1970-1971, Arsenal signe son premier doublé en remportant la FA Cup et le championnat, en dépit d'une sévère défaite inaugurale contre Stoke City (0-5). Les Gunners emportent une victoire décisive sur le terrain de leurs rivaux de Tottenham (1-0, but de Ray Kennedy) lors de la dernière journée, qui leur permet de finir devant Leeds United. Cinq jours plus tard, ils battent Liverpool en finale de la Coupe, après avoir été mené en début de prolongation, grâce à Kelly et George (2-1).
Malgré le recrutement du champion du monde 1966 Alan Ball, ces trophées n'en appellent pas d'autres. Les Gunners débutent la saison 1971-1972 par trois défaites et finissent le championnat à une décevante cinquième place. Ils sont éliminés en quarts de finale de la coupe d'Europe par l'Ajax Amsterdam de Johan Cruyff, alors au sommet de son art, et s'inclinent en finale de la FA Cup face à Leeds United.
Arsenal termine à la deuxième du championnat en 1973, puis entame un déclin sévère. Le club est seulement 16e du championnat en 1975 et 17e en 1976, le plus mauvais classement depuis 40 ans. Ces mauvaises prestations entraînent la démission de Mee.
Mee est remplacé par Terry Neill, ancien joueur du club et entraîneur de Tottenham. Sous sa conduite et l'apport d'un fort contingent irlandais (Liam Brady, Pat Rice, Frank Stapleton, Pat Jennings et David O'Leary), Arsenal retrouve la première moitié du classement en championnat. Sans pouvoir rivaliser avec Liverpool, le grand club anglais du moment, les Gunners tirent leur épingle du jeu avec trois finales consécutives en FA Cup de 1978 à 1980, mais seule la finale de 1979 est remportée, in extremis, face à Manchester United (3-2, buts de Brian Talbot, Stapleton et Alan Sunderland).
Lors de la saison 1979-1980, Arsenal joue 70 matchs (un record) mais termine sans trophée ni titre. En finale de FA Cup, Arsenal affronte une équipe de 2e division, West Ham United, mais s'incline 1-0. Les Gunners perdent aussi en finale de Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe aux tirs au but contre les Espagnols du Valence CF, le match s'étant terminé sur un score nul (0-0).
Avec le départ de Brady à la Juventus de Turin, le club traverse une nouvelle période creuse. Terry Neill tente de recruter Diego Maradona, mais le prodige argentin signe au FC Barcelone. Arsenal termine régulièrement dans les quatre premiers du championnat sans remporter de championnat ni de coupe, les Gunners atteignant au mieux les demi-finales en 1983, dont ils sont éliminés par Manchester United.
Terry Neill éprouve des difficultés avec ses joueurs, notamment Alan Hudson et Malcolm Macdonald[réf. souhaitée]. Il est limogé en décembre 1983 après un mauvais début de saison. Son adjoint Don Howe lui succède mais ne réussit pas non plus à remporter de trophée. Arsenal obtient des places d'honneur en championnat (6e et 7e) mais est sorti de FA Cup par un club de troisième division, York City. Les supporters désertent le stade et Howe démissionne en mars 1986 après avoir appris les approches du club auprès de Terry Venables pour le remplacer[6].
Le , George Graham, ancien joueur d'Arsenal alors manager de Millwall, est nommé en remplacement de Howe : c'est le début d'une période en or pour le club. Bien qu'Arsenal ne finisse que quatrième du championnat pour la première saison complète de Graham, le club remporte la League Cup après un parcours à rebondissements, marqué par des remontées aux dépens de Tottenham et Liverpool, en demi-finale et finale.
Arsenal se trouve une défense organisée autour de Tony Adams, Lee Dixon, Steve Bould et Nigel Winterburn, qui fera son bonheur pendant une dizaine d'années. Le club est enfin champion d'Angleterre en 1989, son premier titre depuis 1971, grâce à une victoire lors de la dernière journée à Anfield, le terrain de Liverpool, alors en tête. Arsenal doit gagner par deux buts d'écart. Alan Smith en marque un premier au début de deuxième mi-temps, mais le score ne change ensuite pas. Alors qu'il ne reste que quelques secondes à jouer et que les Reds sont tout proches d'être champions, Michael Thomas marque le deuxième but d'un lob sur le gardien de Liverpool, Bruce Grobbelaar. Arsenal est sacré champion à la surprise générale[réf. souhaitée].
Arsenal est de nouveau champion d'Angleterre en 1991, avec ses nouvelles recrues David Seaman et Anders Limpar, en ne perdant qu'un match et en finissant avec sept points d'avance sur le second, Liverpool. Les Gunners sont par contre éliminés en demi-finale de la FA Cup par Tottenham et ne peuvent pas réaliser le doublé.
Durant la saison 1991-1992, Arsenal fait son retour en coupe d'Europe après vingt ans d'absence et recrute l'attaquant anglais Ian Wright de Crystal Palace. Mais les Gunners sont éliminés dès le second tour par Benfica et, malgré de meilleurs résultats au printemps, ne terminent qu'à la quatrième place en championnat. La tactique d'Arsenal change alors, l'équipe devient plus défensive : c'est la grande époque du Boring Arsenal (en français : « Arsenal l'ennuyeux »). Un choix payant puisqu'en 1992-1993 Arsenal remporte la FA Cup après un match d'appui contre Sheffield Wednesday (1-1, puis 1-0, but d'Andy Linighan), et la League Cup.
Arsenal remporte en 1994 son deuxième trophée européen, la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe, en battant en finale le tenant du titre, les Italiens de Parme (1-0, but d'Alan Smith).
C'est le dernier trophée pour Graham qui est renvoyé en février 1995 pour avoir reçu une commission illégale sur le transfert du Danois John Jensen en 1992[7]. Le départ de Graham fait mal à l'équipe au point qu'elle semble menacée par une possible relégation. Finalement elle parvient en finale de Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe mais s'y incline face au Real Saragosse, et termine à une très décevante douzième place en championnat. Le club nomme alors Bruce Rioch à la tête de l'équipe en 1995 mais après une cinquième place à l'issue de la saison 1995-1996 et des désaccords avec la direction, il est démis de ses fonctions en octobre 1996.
Le , Peter Hill-Wood annonce le recrutement d'Arsène Wenger comme entraîneur. Dix-huitième entraîneur de l'histoire du club, il est le premier non britannique[8]. Arrivé dans un relatif anonymat (le tabloïd anglais Evening Standard titrant, le lendemain de sa nomination « Arsene Who? »[8]), Wenger bouleverse les habitudes du club londonien. Il met en place une tactique offensive[1], basée sur la vitesse et des passes au sol, qui tranche avec le jeu habituel en Angleterre, tout en s'appuyant sur les cadres de l'effectif.
Après une première saison 1996-1997 terminée à la troisième place, le nouvel Arsenal, emmené par son attaquant Dennis Bergkamp, remporte lors de la saison 1997-1998 le championnat devant Manchester United puis la FA Cup face à Newcastle — il s'agit seulement du second doublé coupe-championnat de l'histoire du club. Wenger renforce progressivement l'effectif avec des étrangers, notamment les Français[8] (dont la sélection remporte la Coupe du monde en 1998) : Patrick Vieira en 1996, Nicolas Anelka et Emmanuel Petit en 1997, Thierry Henry en 1999, Sylvain Wiltord et Robert Pirès en 2000. Cela ne suffit cependant pas à empêcher la suprématie du Manchester United d'Alex Ferguson, auteur d'un historique triplé championnat-coupe d'Angleterre-Ligue des champions en 1999 et encore champion d'Angleterre les deux saisons suivantes. Les Gunners atteignent la finale de la Coupe UEFA en 2000 face à Galatasaray SK, mais s'y inclinent aux tirs au but. Ils perdent également une finale de Coupe d'Angleterre contre Liverpool en 2001.
Afin d'anticiper la fin de carrière de Tony Adams et Martin Keown en défense, Wenger n'hésite pas à attirer le capitaine du grand rival, Tottenham Hotspur, Sol Campbell. Emmenés par les performances de Henry, meilleur buteur du championnat, et de Pirès, meilleur passeur, les Gunners réalisent un nouveau doublé coupe-championnat en 2002, devançant Liverpool en Premier League et battant Chelsea en finale de FA Cup. L'année suivante, le club perd le championnat face à Manchester United mais remporte une nouvelle Cup contre Southampton.
Cette période faste entraîne une forte internationalisation du club, porté par la popularité de ses nombreux joueurs étrangers, notamment Thierry Henry, meilleur buteur du championnat à quatre reprises. Le club devient l'un des plus populaires et les plus suivis au monde. Avec Manchester United, Chelsea et Liverpool, Arsenal forme alors aux yeux des observateurs le « Big Four », qui réunit les quatre principaux clubs anglais. La rivalité avec le Manchester United d'Alex Ferguson est particulièrement forte, les deux clubs se partageant tous les titres de champion entre 1996 et 2004. La rivalité sur le banc de touche se retrouve sur le terrain, notamment entre les deux capitaines Roy Keane et Patrick Vieira.
La saison 2003-2004 est historique : Arsenal est officiellement sacré champion, pour la treizième fois de son histoire, sur le terrain de Tottenham le 24 avril, mais surtout l'équipe termine le championnat invaincue, une première en Angleterre depuis 1889[9]. Elle est alors surnommée « invincible Arsenal[10] » – bien qu'elle soit éliminée des coupes, et notamment en quart de finale de Ligue des champions par Chelsea. Le , les Gunners s'inclinent à Old Trafford, le terrain de Manchester United, mettant fin à une série record de 49 matchs sans défaite. Après le match, une bagarre éclate dans le tunnel. La rencontre est surnommée the Battle of the Buffet (en) par la presse anglaise.
Arsenal termine finalement second en championnat derrière Chelsea mais remporte une nouvelle fois la Coupe d'Angleterre face à Manchester United. Le capitaine Patrick Vieira inscrit l'ultime tir au but pour son dernier match avec le club.
La saison 2005-2006 est la dernière dans le stade dit de Highbury. Afin de répondre aux nouvelles normes de sécurité, sa capacité avait été réduite dans les années 1980 et 1990 de 57 000 à 38 000 places, un chiffre devenu insuffisant étant donné la popularité du club. Le 7 mai, les Gunners y disputent leur dernier match contre Wigan.
Quelques jours plus tard, après un parcours remarquable au cours duquel ils ont éliminé notamment le Real Madrid et la Juventus, Wenger et ses hommes jouent pour la première fois de l'histoire du club une finale de Ligue des champions, face au FC Barcelone. Rapidement réduits à dix après l'exclusion de leur gardien de but Jens Lehmann, les Anglais ouvrent pourtant le score par Sol Campbell mais concèdent finalement deux buts en fin de match et s'inclinent.
L'amère défaite contre Barcelone et le déménagement dans le nouveau stade, baptisé Emirates Stadium, marque le début d'un certain déclin sportif. L'éclosion et le recrutement de nombreux jeunes ne compensent pas le départ de joueurs majeurs des saisons passées (Vieira, Cole, puis Henry en 2007 à Barcelone). Cantonnés aux places d'honneur, les Gunners ne remportent plus de nouveau titre, malgré deux finales de League Cup perdues contre Chelsea et Birmingham en 2007 et 2011, et une demi-finale de Ligue des champions face à Manchester United en 2009. Le club est alors accusé de sacrifier ses ambitions sportives afin de rembourser au plus vite son nouveau stade.
Alors que l'investisseur américain Stan Kroenke devient propriétaire majoritaire en 2011, le départ de titulaires se poursuivent (Clichy, Nasri, Fàbregas, van Persie, Song), notamment vers d'autres clubs anglais. Bien que les Gunners continuent de disputer la Ligue des champions, la frustration monte auprès des supporteurs. En 2013, un budget important est finalement confié à Wenger pour renforcer l'équipe. Le dernier soir du marché des transferts, Arsenal réalise le plus gros transfert de son histoire en recrutant l'Allemand Mesut Özil pour près de 50 millions d'euros[11]. En novembre, Arsenal occupe la première place du championnat après une victoire sur Liverpool, qui semble donner raison aux choix de Wenger. Las, le club finit à la quatrième place du championnat, remporté par Manchester City. Il remporte par contre contre Hull City la FA Cup (3-2), le premier trophée du club depuis 2005, puis en août le traditionnel Community Shield à Wembley.
Un an plus tard, les Gunners conservent la FA Cup face à Aston Villa, battu 4-0. C'est le 12e titre d'Arsenal dans la plus ancienne compétition au monde, un record. En août, Arsenal bat Chelsea lors du Community Shield. C'est la première victoire d'Arsène Wenger sur José Mourinho en 14 rencontres. La saison 2015-2016 semble un temps la bonne pour remporter un titre de champion qui leur échappe depuis 2004, mais Arsenal s'incline finalement face à l'équipe surprise de la saison, Leicester City.
Les résultats se gâtent en début d'année 2017. Ces mauvais résultats attisent le mécontentement des supporters qui demandent la non-prolongation du contrat du manager français et le départ du propriétaire américain. Une nouvelle victoire en FA Cup ne masque pas la cinquième place du club en championnat : pour la première fois depuis 20 ans, Arsenal manque la qualification pour la Ligue des champions.
Le , Arsène Wenger annonce qu'il quitte le club après près de 22 ans sur le banc du club londonien[12]. Il aura remporté trois titres de champion d'Angleterre, sept coupes d'Angleterre et sept fois le Community Shield, et atteint deux finales européennes[13].
Le , l'Espagnol Unai Emery est nommé entraîneur[14] alors que Stan Kroenke s'apprête à devenir seul propriétaire. Après deux défaites inaugurales, les résultats s'améliorent ensuite progressivement. Mais l'équipe s'effondre en fin de saison, terminant encore au cinquième rang et perdant lourdement la finale de la Ligue Europa face à Chelsea (1-4). Durant l'été, le club investit massivement : David Luiz, Kieran Tierney et Nicolas Pépé sont recrutés contre plus de 80 millions d'euro, un record pour le club. Le début de saison est pourtant décevant et Emery est limogé le .
Après un court intérim de Fredrik Ljungberg, c'est Mikel Arteta, autre Espagnol et ancien joueur du club, qui prend sa succession. En mars 2020, alors que le club navigue en milieu de tableau, les compétitions sont interrompues à cause de la pandémie de Covi
d-19. Le football anglais reprend finalement en juin et Arsenal remporte sa quatorzième Coupe d'Angleterre face à Chelsea. La saison 2020-2021 est particulièrement décevante : les Gunners sont distancés en championnat et éliminés en demi-finale européenne par Villarreal, de sorte qu'ils n'obtiennent aucune qualification européenne, une première depuis 1995.
Arteta conserve cependant la confiance du board. En 2021 et 2022, le club renouvelle largement son effectif et investit plus de 350 millions d'euros dans le marché des transferts. La saison 2021-2022 se termine en beauté pour les Gunners mais ils manquent de peu la quatrième place, qui aurait été synonyme d'un retour à la Ligue des champions. La saison 2022-2023 se solde par une déception (le titre de champion échappe aux Gunners à quelques journées de la fin, pourtant restés en tête une grande partie de la saison) mais quand même par une deuxième place et donc un retour en Ligue des champions pour la saison suivante. La saison 2023-2024 débute par un nul contre Tottenham, une victoire contre les champions en titre Manchester City et une défaite contre un Newcastle énergétique. Le retour en Ligue des champions est également réussi, les Gunners réussissant à termine en première position de leur poule, avant d'éliminer le F.C. Porto en huitième de final.
Avec treize titres de champion d'Angleterre, Arsenal est le troisième club le plus titré du pays après Liverpool FC et Manchester United. En FA Cups, Arsenal est le club le plus titré avec quatorze trophées, devant Manchester United (13).
En 2002, Arsenal réalise pour la troisième fois, après 1971 et 1998, le « doublé » Coupe-championnat, c'est-à-dire remporter la Premier League et la FA Cup la même année. Le club partage ce record avec Manchester United. En 1993, Arsenal devient enfin la première équipe anglaise à remporter la FA Cup et la League Cup au cours de la même année. Le club n`a jamais gagné une ligue des champions, mais en 2006, il était finaliste.
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