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Benjamin de Rohan
huguenot français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Benjamin de Rohan, né en 1583 et mort le à Londres, duc-pair de Frontenay[1] et baron de Soubise, frère du duc Henri II de Rohan, est un important chef de guerre protestant du règne de Louis XIII, durant la période des rébellions huguenotes (1620-1629), durant lesquelles il remporte quelques victoires, mais subit aussi des défaites. Lors du siège de La Rochelle (1627-1628), il obtient du roi d'Angleterre l'envoi de flottes de secours (notamment celle du duc de Buckingham), mais les dissensions au sein du parti protestant amènent la reddition de ville en 1628. Il se réfugie alors en Angleterre, refusant de rentrer en France après la paix d'Alès (1629).
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Biographie
Résumé
Contexte
Origines familiales
Benjamin de Rohan, membre de la maison de Rohan, appartient à la haute noblesse protestante de la Bretagne et du Poitou.
Il est le fils de René II de Rohan, vicomte de Rohan et de Léon[1], et de Catherine de Parthenay, héritière de la famille de Parthenay, tous deux calvinistes.
Petit-fils d'Isabelle d'Albret, fille du roi de Navarre, il est par son père cousin issu de germain d'Henri de Navarre, qui devient le roi de France Henri IV en 1589.
Frère d'Henri II de Rohan, 1er duc de Rohan (1603), il hérite de sa mère la terre de Soubise, nom sous lequel il est généralement connu.
Formation
Élevé dans la religion réformée par sa mère, il fait son apprentissage militaire sous les ordres de Maurice de Nassau (1567-1625), prince d'Orange, stathouder de Hollande et de Zélande, général en chef de l'armée des Provinces-Unies. Benjamin est l'un des gentilshommes français qui, en 1606, se jettent dans Bergues alors que les troupes espagnoles assiègent cette place au cours de la guerre de Quatre-Vingts Ans opposant les Provinces-Unies aux rois d'Espagne de Philippe II à Philippe IV.
En 1615, il se rallie à Henri II de Bourbon, prince de Condé (lui aussi prince du sang), dans sa révolte contre Louis XIII (1610-1643) et la régente Marie de Médicis. Cette guerre civile est promptement terminée.[réf. nécessaire]
Guerres civiles de 1620-1622
En 1620, lorsque les guerres de religion reprennent en France, vingt-trois ans après l'édit de Nantes (1598), Soubise prend le commandement des huguenots des provinces du Poitou, de la Bretagne et de l'Anjou, sous la direction de l'assemblée de La Rochelle. Soubise combat à l'ouest et le long de la côte tandis que son frère aîné commande sur terre et dans le sud du royaume.
Le siège de Saint-Jean-d'Angély (1621)
En 1621, le gouvernement décide d'envoyer ses troupes contre Soubise, retranché dans la place de Saint-Jean-d'Angély. Louis XIII, malgré son jeune âge, est à la tête de cette expédition.
Les chroniqueurs racontent qu'un héraut d'armes se présenta aux portes de la ville, et sans se découvrir, dit à Soubise[2] :
« À toi Benjamin de Rohan ; le roi ton souverain seigneur et le mien, te commande de lui ouvrir les portes de sa ville de Saint-Jean-d'Angeli, pour y entrer avec son armée. À faute de quoi je te déclare criminel de lèse-majesté au premier chef, roturier toi et ta postérité, tous tes biens confisqués : que les maisons seront rasées de toi et de tous ceux qui t'assisteront.
— Je ne puis répondre que comme soldat, répliqua Soubise, qui était resté couvert.
— Tu ne dois répondre ni comme soldat ni comme capitaine, reprit le héraut, avant que tu sois dans ton devoir : sache que quand je te parle au nom du roi, ton seigneur et le mien, tu dois avoir le chapeau à la main.
Hautefontaine, vieil officier, excusa la faute de son chef, en disant : « M. de » Soubise n'ayant jamais reçu une « pareille sommation, il est excusable de n'en pas connaître les formalités. Si on lui avoit dit qu'il faut mettre un genou en terre, il les auroit mis tous les deux. »
Soubise donna, pour réponse, ces mots écrits de sa main. Je suis très humble serviteur du roi : mais l'exécution de ses commandements n'est pas en mon pouvoir. Benjamin de Rohan. »
Après un mois de résistance, Soubise fait sa reddition ; défilant à la tête de sa garnison, il s'approche du roi, met les deux genoux en terre et lui fait serment d'une inviolable fidélité. Louis XIII répond :
« Je serai bien aise que vous me donniez dorénavant plus de sujet d'être satisfait de vous que par le passé. Levez-vous et servez-moi mieux à l'avenir. »
Le combat de Riez (1622)
Mais en 1622, Soubise reprend la guerre, s'empare d'Olonne, de l'île de Ré, de l'île d'Oléron et menace Nantes. Il se flatte qu'on ne parviendrait pas à le forcer dans des positions aussi formidables.[réf. nécessaire]
En avril, le roi marche de nouveau contre lui. Dans la nuit du 15 au 16 avril, pendant la marée basse, les troupes du roi franchissent à gué un des bras de mer qui protègent l'île de Riez. Ce n'est pas un combat, mais un massacre.
Soubise, avec cinq ou six cents cavaliers, s’enfuit dans la direction de la Rochelle ; 1500 fantassins sont « arquebusés » ou sabrés sur place et sans résistance ; 600 sont faits prisonniers, dont quelques-uns sont pendus et les autres envoyés aux galères. Soubise est alors privé de ses biens à la suite d'un procès en trahison :
« le Sieur de Soubise, est déclaré criminel de lèze-Majesté au premier chef : ses biens acquis & confisqués, et réunis au Domaine de sa Majesté[3]. »
Selon les confessions d'un de ses lieutenants, ses propres officiers avaient été tentés de le poignarder au dernier conseil de guerre, tant il avait montré d'irrésolution à combattre.[réf. nécessaire]
Cependant, dès octobre 1622, Soubise est réintégré dans ses biens, honneurs et pensions, par l'édit de pacification de Montpellier (18 octobre), qui ne laisse aux huguenots que deux place fortes : La Rochelle et Montauban.
Un corsaire protestant (1625-1627)
La bataille du Blavet (1625)
Le , il reprend la guerre en attaquant la flotte royale dans le port du Blavet. Avec trois cents soldats et cent matelots, il attaque le plus grand vaisseau, y monte l'épée à la main et s'en empare, met ensuite pied à terre pour aller attaquer le fort.
Mais le fort résiste et au bout de trois semaines, retenu par des vents contraires, il voit arriver César de Vendôme, gouverneur de Bretagne au nom du roi. Afin de lui couper la retraite, on a barré l'entrée du port avec des chaînes et un énorme câble. Soubise soutient la canonnade, puis, à la faveur du vent, force les barrières et réussit à faire voile vers l'île de Ré, emmenant avec lui quinze vaisseaux de la flotte royale.

Ce coup de chance le rend maître des mers de Nantes à Bordeaux. Désavoué auparavant par le parti protestant, qui le traite de corsaire[réf. nécessaire], il devient après cela le héros du parti. Le roi lui propose de prendre le commandement d'une escadre contre la république de Gênes, mais il refuse, préférant le titre d'amiral des Églises protestantes.
L'expédition dans le Médoc et ses suites (1626)
Son expédition dans le Médoc ne réussit pas. Il échoue contre le fort de Castillon, (près de Soulac-sur-mer), et remonte sur ses vaisseaux avec précipitation.
De retour à l'île de Ré, il doit combattre la flotte royale commandée par Houstein, amiral de Zélande, allié du roi de France[réf. nécessaire]. Par traîtrise, il récupère ses otages lors d'une trêve et attaque au dépourvu la flotte ennemie, mettant le feu au vaisseau amiral.
Réfugié dans l'île de Ré, il est vaincu par le duc Henri II de Montmorency à Saint-Martin-de-Ré. Attaqué par un corps de 3 000 hommes, Soubise bat en retraite avec cinq à six cents cavaliers. Il s'enfuit avec précipitation et gagne une chaloupe. Montmorency le pourchasse sur Oléron, mais Soubise parvient à s'enfuir en Angleterre.
Un nouvel édit de pacification (6 avril 1626), qui offre à Soubise les mêmes avantages que les précédents édits, vient mettre un terme à cette guerre, sur les instances du roi d'Angleterre Charles Ier[4].
Il est créé duc-pair de Frontenay par lettres de juillet 1626[1]. Mais, selon Louis Gabriel Michaud :« C'est par une erreur (...) que Soubise est qualifié de duc par la plupart des historiens ; le roi érigea en sa faveur la baronnie de Frontenay en duché-pairie, par lettres datées de Nantes, au mois de juillet 1626, mais elles ne furent jamais enregistrées, formalité sans laquelle elles devenaient nulles. »)[4]
Le siège de la Rochelle (1627-1628)
La paix d'avril 1626 prend fin dès le mois de septembre. Cette fois, les troupes royales, commandées par le cardinal de Richelieu, mettent le siège devant La Rochelle, bastion du protestantisme français.
Échec de l'expédition de secours du duc de Buckingham
Pendant le siège de la Rochelle (1627-1628), Soubise ne parvient pas à convaincre la bourgeoisie rochelaise d'accepter les offres des Anglais. Il amène pourtant au secours de la ville une flotte commandée par Georges Villiers, duc de Buckingham, favori du roi d'Angleterre. Mais les Rochelais refusent de laisser entrer les vaisseaux anglais dans le port.
Il faut que Catherine de Parthenay, mère des Rohan, fasse d'autorité ouvrir une des portes de la ville, et qu'elle prenne son fils par la main pour l'introduire dans la Rochelle. Dès lors, Buckingham s'écarte de Soubise, prend le contrepied de ses conseils et perd la défense du port après quatre mois de défiance.[pas clair]
Départ de Soubise en Angleterre et mort de Buckingham
Soubise s'enfuit de nouveau en Angleterre[5]. En quête de secours, il y rencontre Charles Ier d'Angleterre, puis de nouveau Buckingham. Il échange quelques mots un peu forts[réf. nécessaire] avec lui.
Buckingham est assassiné quelques heures après leur entrevue par un calviniste puritain, John Felton (1595-1628). Soubise, accusé de trahison par les proches du duc, ne doit d'avoir la vie sauve qu'aux aveux de Felton .
Départ d'une nouvelle flotte anglaise et reddition de La Rochelle
Le roi Charles ordonne le départ d'une nouvelle flotte sous les ordres du comte de Lindsey, mais celui-ci ne reconnaît pas l'autorité de Soubise et refuse de forcer le barrage bloquant le port, notamment la digue construite par Richelieu.
Cette entreprise téméraire, seul moyen de sauver la ville de la famine, ayant échoué, La Rochelle se rend[4]. Quelques semaines plus tard, Montauban se rend sans combattre.
Dernières années en exil (1629-1642)

Bien que compris dans l'édit de pacification du 28 juin 1629, la paix d'Alès, qui retire aux protestant le droit aux assemblées politiques et toutes leurs anciennes places de sûreté, Soubise refuse de rentrer en France.
Demeurant en Angleterre, il envisage de faire encore quelque descente en Bretagne et envoie des espions en France. Mais le roi d'Angleterre n'a pas l'intention de lui apporter le moindre soutien.
Mort et funérailles
Il meurt en 1642, à Londres.
Sans enfant, son titre de Soubise revient donc dans le douaire de son petit-cousin, François de Rohan (1630-1712).
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Écrits sur Benjamin de Rohan-Soubise
Saint-Simon dit de lui[6] :
« M. de Soubise, frère de ce grand-duc de Rohan, ne fit parler de lui que par l'audace et l'opiniâtreté de ses continuelles défections, quoiqu'à la paix que le roi donna en 1626 aux huguenots il l'eût fait duc à brevet. On n'en ouït plus parler en France, depuis la prise de La Rochelle, et il mourut en Angleterre, sans considération, où il s'était retiré sans avoir été marié, vers 1641. »
Ses aventures ont été racontées par son frère, Henri II de Rohan, dans ses mémoires.
Soubise a toujours entretenu avec son frère une correspondance suivie, et nous savons qu'à certaines heures tragiques de sa carrière militaire, il ne s'est engagé à l'action qu'après avoir soumis ses plans à Rohan, dont il sollicitait les avis[7]. Ce seigneur, que la haine des catholiques a poursuivi de toutes ses rigueurs, à un point tel qu'elles ont faussé, sur sa réputation, le jugement de la plupart des historiens, n'était pas un partisan vulgaire[8].
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Ascendance
Ancêtres de Benjamin de Rohan
| 32. Louis Ier de Rohan-Guéméné | |||||||||||||||||||
| 16. Pierre Ier de Rohan-Gié | |||||||||||||||||||
| 33. Marie de Montauban | |||||||||||||||||||
| 8. Pierre II de Rohan Gié | |||||||||||||||||||
| 34. Guillaume de Penhoët | |||||||||||||||||||
| 17. Françoise de Penhoët | |||||||||||||||||||
| 35. Françoise de Maillé | |||||||||||||||||||
| 4. René Ier de Rohan | |||||||||||||||||||
| 36. Alain IX de Rohan | |||||||||||||||||||
| 18. Jean II de Rohan | |||||||||||||||||||
| 37. Marie de Lorraine-Vaudémont | |||||||||||||||||||
| 9. Anne de Rohan | |||||||||||||||||||
| 38. François Ier de Bretagne | |||||||||||||||||||
| 19. Marie de Bretagne | |||||||||||||||||||
| 39. Isabelle d'Ecosse | |||||||||||||||||||
| 2. René II de Rohan | |||||||||||||||||||
| 40. Jean Ier d'Albret | |||||||||||||||||||
| 20. Alain d'Albret | |||||||||||||||||||
| 41. Catherine de Rohan | |||||||||||||||||||
| 10. Jean III de Navarre | |||||||||||||||||||
| 42. Guillaume de Châtillon | |||||||||||||||||||
| 21. Françoise de Châtillon | |||||||||||||||||||
| 43. Isabelle de La Tour d'Auvergne | |||||||||||||||||||
| 5. Isabeau de Navarre | |||||||||||||||||||
| 44. Gaston IV de Foix-Béarn | |||||||||||||||||||
| 22. Gaston de Foix-Navarre | |||||||||||||||||||
| 45. Éléonore de Navarre | |||||||||||||||||||
| 11. Catherine de Navarre | |||||||||||||||||||
| 46. Charles VII de France | |||||||||||||||||||
| 23. Madeleine de France | |||||||||||||||||||
| 47. Marie d'Anjou | |||||||||||||||||||
| 1. Benjamin de Rohan | |||||||||||||||||||
| 48. Louis III de Parthenay | |||||||||||||||||||
| 24. Jean III de Parthenay | |||||||||||||||||||
| 49. Jeanne de Montberon | |||||||||||||||||||
| 12. Jean IV de Parthenay | |||||||||||||||||||
| 50. Jean d'Estampes | |||||||||||||||||||
| 25. Marie d'Estampes | |||||||||||||||||||
| 51. Marie de Rochechouart-Mortemart | |||||||||||||||||||
| 6. Jean V de Parthenay | |||||||||||||||||||
| 52. | |||||||||||||||||||
| 26. Denis de Saubonne | |||||||||||||||||||
| 53. | |||||||||||||||||||
| 13. Michelle de Saubonne | |||||||||||||||||||
| 54. | |||||||||||||||||||
| 27. Blanche de Fontenaye | |||||||||||||||||||
| 55. | |||||||||||||||||||
| 3. Catherine de Parthenay | |||||||||||||||||||
| 56. François Ier Bouchard d'Aubeterre | |||||||||||||||||||
| 28. Louis Bouchard d'Aubeterre | |||||||||||||||||||
| 57. Catherine Odart | |||||||||||||||||||
| 14. François II Bouchard d'Aubeterre | |||||||||||||||||||
| 58. Gui II de Mareuil | |||||||||||||||||||
| 29. Marguerite de Mareuil | |||||||||||||||||||
| 59. Philippe Paynel | |||||||||||||||||||
| 7. Antoinette d'Aubeterre | |||||||||||||||||||
| 60. Jean III de Saint-Seine | |||||||||||||||||||
| 30. Charles de Saint-Seine | |||||||||||||||||||
| 61. Catherine de Saulx | |||||||||||||||||||
| 15. Isabelle de Saint-Seine | |||||||||||||||||||
| 62. Antoine III de Vuillafans | |||||||||||||||||||
| 31. Huguette de Vuillafans | |||||||||||||||||||
| 63. Louise de Cléron | |||||||||||||||||||
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Notes et références
Voir aussi
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