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Booker T. Washington
écrivain américain De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Booker Taliaferro Washington, né le dans une plantation de tabac, de Hale's Ford, localité non constituée en municipalité, dans le comté de Franklin en Virginie, mort le à Tuskegee dans l’Alabama, est un enseignant, journaliste, directeur de publication, romancier, essayiste américain et un défenseur des droits des Afro-Américains. Il est le cofondateur et premier président du Tuskegee Institute, devenu la Tuskegee University, et l'un des fondateurs de la National Negro Business League (en).
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Biographie
Résumé
Contexte
Jeunesse et formation
Booker T. Washington est né en tant qu'esclave, d'un père inconnu, probablement blanc et de Jane, une esclave afro-américaine et cuisinière de James Burrough, propriétaire d'une plantation de tabac de Hale's Ford, Virginia (en) [2],[3],[4],[5].
Sa mère, Jane, l'a nommé Booker Taliaferro, et c'est en 1870 qu'il prend le nom de Washington venant de Washington Ferguson, un ancien esclave marié à sa mère[2],[5].
Lors de la Proclamation d'émancipation promulguée le , devenus libres, sa mère, son beau père et sa fratrie partent s'installer en 1865, à Malden (Virginie-Occidentale) (en), où Washington Ferguson a trouvé un emploi. Le jeune Booker Taliaferro, alors âgé de neuf ans, travaille dans une mine de sel puis dans une mine de charbon. Parallèlement à ses travaux dans les mines, sa mère lui apprend à lire et l'encourage à étudier. Dès qu'il le peut, il fréquente une école primaire pour jeunes afro-américains[2],[5].
En 1867, une autre femme joue un rôle déterminant quant à l'avenir du jeune Booker T. Washington. Il s'agit de Viola Ruffner (en), l'épouse du général Lewis Ruffner (en), le propriétaire de la mine de sel où travaille Booker T. Washington. Alors âgé de onze ans, elle l'emploie comme domestique[2],[3].
Viola Ruffner décèle le potentiel de Booker T. Washington, et grâce à son appui et à des leçons particulières, il entre en 1872 à la Hampton Agricultural and Industrial School, connue de nos jours sous le nom de université de Hampton, dans l'État de Virginie, établissement fondé par le général Samuel C. Armstrong (en) à destination des Afro-Américains[2],[5].
Carrière
Sur recommandation du président de l'université de Hampton, le général Samuel C. Armstrong (en), Booker T. Washington fonde en 1881 la première école normale chargée de former les enseignants, destinée aux populations noires dans le Sud : l'institut de Tuskegee en Alabama. Ce projet est critiqué par W. E. B. Du Bois, pour qui il est impossible de s’accommoder du système ségrégationniste. D'autre part, Du Bois s'inquiète du soutien financier et médiatique en provenance d'hommes d'affaires blancs qui voient dans cette école un système permettant de maintenir les Noirs à un rang subalterne et de contrôler cette main d’œuvre[6],[7],[8].
Le 1895, Booker T. Washington prononce le discours du compromis d'Atlanta qui marque le tournant de sa carrière lors de l'inauguration de la Cotton States and International Exposition (en) qui se tient à Atlanta. Devant une assemblée composée de personnes toutes autant blanches et noires, il expose ses convictions sur l'émancipation de son peuple, trente ans après la fin de l'esclavage. Il déclare : « Nous pouvons, sous toutes les facettes de notre existence sociale, être séparés comme les doigts, mais nous unir en une main pour toute chose essentielle à notre progrès mutuel[9]. » Ces paroles marquent durablement les esprits. Pour Booker T. Washington, des positions de soumission à l'égard des Blancs sont perceptibles et cela traduit une incapacité à sortir de la ségrégation. Son discours attire les foudres d'autres représentants noirs de l'époque comme W. E. B. Du Bois. Toutefois, sa volonté de cohésion des deux groupes, sa foi dans une convergence des intérêts des deux « races » (Booker T. Washington emploie le terme de race pour parler des Noirs et des Blancs), lui permettent de se faire entendre des plus hautes instances blanches du Sud comme du Nord[10].
En 1900, il publie Up from Slavery (en), qui devient rapidement un livre à succès. En octobre il est le premier Afro-Américain invité par un président des États-Unis, à l'époque Theodore Roosevelt, à un dîner officiel à la Maison-Blanche. Dans le film Ragtime (1981), il est présenté comme « le premier Noir à la Maison-Blanche », bien qu'il soit probable que plusieurs personnes afro-américaines aient été présentes à la Maison Blanche auparavant, mais pas en tant qu'invité officiel. La visite fait grand bruit. Les journaux commentent les réactions outrées et racistes de personnes blanches[11].
Il est l'un des fondateurs de la National Negro Business League (en)[12], une organisation américaine fondée à Boston en 1900 pour promouvoir les intérêts des entreprises afro-américaines.
Jusqu'à sa mort en 1915, Booker T. Washington est l'un des représentants majeurs des intérêts la communauté afro-américaine des États-Unis.
Vie privée
Booker T. Washington s'est marié par trois fois[13] :
- 1882 : il épouse Fanny Smith, qui décède en 1884, ils ont une fille.
- 1884 : il épouse en secondes noces Olivia Davidson, ils ont deux fils (Booker T. Washington Jr. et Ernest Davidson Washington). Elle décède en 1889
- 1892 : il épouse en troisième noces Margaret Murray, le couple adopte Laura Murray, une nièce orpheline de Margaret.
Booker T. Washington repose au cimetière du campus de l'université de Tuskegee aux côtés de ses épouses et de ses enfants[14].
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Œuvres
Essais et romans
- The Future of the American Negro, New York, Small, Maynard & company (réimpr. 1900, 1902...2007, 2010, 2015, 2021) (1re éd. 1899), 282 p. (OCLC 1322275826, lire en ligne),
- Frederick Douglass, Philadelphie, Pennsylvanie, G.W. Jacobs & Co, (réimpr. 1906, 1907, ..., 2003, 2012) (1re éd. 1899), 368 p. (ISBN 9781410207586, OCLC 504632356),
- Up from Slavery, New York, A.L. Burt Company, (réimpr. 1922, ... 1995, 2000, 2007, 2023) (1re éd. 1900), 228 p. (ISBN 9780451527547, OCLC 1110471076, lire en ligne),
- A new Negro for a new century, New York, Arno Press, (réimpr. 1969, 2011, 2013,) (1re éd. 1900), 448 p. (ISBN 9781179478869, OCLC 940298406, lire en ligne),
- The Story of My Life and Work, Toronto, province de l'Ontario, Canada, J.L. Nichlos & Co. (réimpr. 2004, 2008) (1re éd. 1901), 464 p. (ISBN 9781409902676, OCLC 4607212, lire en ligne),
- Character Building, New York, Doubleday Page & Company (réimpr. 1914,... 1972, 1992, 2002, 2020) (1re éd. 1902), 316 p. (ISBN 9781717344168, OCLC 1935389, lire en ligne),
- Putting the Most Into Life, New York, Thomas Crowell & Co. (1re éd. 1902, 1906, 2010, 2014, 2018), 60 p. (ISBN 9781331285847, OCLC 1430579751, lire en ligne),
- The Negro in Business, New York, Gunton Company, coll. « Black Thought and Culture, » (réimpr. 1992, 2010, 2015) (1re éd. 1901), 420 p. (ISBN 9781297543142, OCLC 7976036773),
- Heroes in Black Skins, New York, Century Publishers, coll. « Black Thought and Culture » (réimpr. 2008) (1re éd. 1903), n.c. (OCLC 7976041024),
- The Educational and Industrial Emancipation of the Negro, Tuskegee, Alabama, Tuskegee Institute steam print (réimpr. 2015, 2018) (1re éd. 1903), 30 p. (ISBN 9781341637223, OCLC 8025609, lire en ligne),
- The Successful Training of the Negro, New York, Doubleday, Page, , 28 p. (OCLC 13131328, lire en ligne),
- Working With the Hands : Being a Sequel to "Up From Slavery," Covering the Author's Experiences in Industrial Training at Tuskegee, New York, Doubleday, Page & Company (réimpr. 2014, 2018) (1re éd. 1904), 374 p. (ISBN 9780260061263, OCLC 17192187, lire en ligne),
- co-écrit avec W. E. B. Du Bois, The Negro in the South, his economic progress in relation to his moral and religious development, Philadelphie, Pennsylvanie, G.W. Jacobs & Co,, coll. « Library of American Civilization, » (réimpr. 1970, 1989, 2011) (1re éd. 1907), 222 p. (ISBN 9781461186960, OCLC 68963859, lire en ligne),
- The Story Of The Negro : The Rise Of The Race From Slavery, vol. 1, New York, Doubleday, Page & Co., coll. « Black culture collection » (réimpr. 1940, 1969) (1re éd. 1909), 352 p. (OCLC 4853976, lire en ligne),
- The Story Of The Negro : The Rise Of The Race From Slavery, vol. 2, New York, Doubleday, Page & Co., coll. « Black Culture Collection » (réimpr. 1940, 1969) (1re éd. 1909), 456 p. (OCLC 728957331, lire en ligne),
- My Larger Education : Chapters from My Experience, New York, Double Day, Page & Company, coll. « Black Thought and Culture » (réimpr. 2004, 2013) (1re éd. 1911), 359 p. (ISBN 9781591022633, OCLC 7976038426, lire en ligne),
Autobiographie
- An Autobiography : The Story of My Life and Work, Atlanta, Géorgie, J.L. Nichols & Co (réimpr. 2004, 2008, 2012) (1re éd. 1901), 466 p. (ISBN 9781477481073, OCLC 1894489, lire en ligne)
Directeur de publication
- The Negro Problem : A Series of Articles by Representative American Negroes of Today, New York, James Pott & Company (réimpr. 1970, 2003, 2007, 2022) (1re éd. 1903), 234 p. (ISBN 9781604591941, OCLC 1573075, lire en ligne),
- Tuskegee & its people : their ideals and achievements, New York, D. Appleton and Co. (réimpr. 2009, 2016) (1re éd. 1905), 424 p. (ISBN 9781539929413, OCLC 6595630, lire en ligne),
Articles
- « Education Will Solve the Race Problem. A Reply », The North American Review, vol. 171, no 525, , p. 221-232 (12 pages) (lire en ligne),
- « The Race Problem », The Journal of Education, vol. 56, no 4, , p. 72-73 (2 pages) (lire en ligne),
- « Tuskegee Institute — Annual Report of Principal Booker T. Washington », The Journal of Education, vol. 56, no 17, , p. 292 (1 page) (lire en ligne),
- « The Education of the Southern Negro », The Journal of Education, vol. 60, no 4, , p. 72 (1 page) (lire en ligne),
- « What Education Does for the Negro », The Journal of Education, vol. 61, no 15, , p. 397-398 (2 pages) (lire en ligne),
- « The Religious Life of the Negro », The North American Review, vol. 181, no 584, , p. 20-23 (4 pages) (lire en ligne),
- « Tuskegee: A Retrospect and Prospect », The North American Review, vol. 182, no 593, , p. 513-523 (11 pages) (lire en ligne),
- « Make me an American Negro », The Journal of Education, vol. 66, no 15, , p. 400-401 (2 pages) (lire en ligne),
- « Negro Education and the Nation », The Journal of Education, vol. 68, no 4, , p. 111-112 (2 pages) (lire en ligne),
- « Relation of Industrial Education to National Progress », The Annals of the American Academy of Political and Social Science, vol. 33, no 1, , p. 1-12 (12 pages) (lire en ligne),
- « The Negro's Part in Southern Development », The Annals of the American Academy of Political and Social Science, vol. 35, no 1, , p. 124-133 (10 pages) (lire en ligne),
- « Educational Engineers », The Journal of Education, vol. 72, no 6, , p. 149-150 (2 pages) (lire en ligne),
- « Training Colored Nurses at Tuskegee », The American Journal of Nursing, vol. 11, no 3, , p. 167-171 (9 pages) (lire en ligne),
- « The Negro in the New World », Journal of the Royal African Society, vol. 10, no 38, , p. 173-178 (6 pages) (lire en ligne),
- « The Negro as a Farmer », The North American Review, vol. 195, no 675, , p. 175-181 (7 pages) (lire en ligne),
- « The Rural Negro Community », The Annals of the American Academy of Political and Social Science, vol. 40, , p. 81-89 (9 pages) (lire en ligne),
- « Negro Crime and Strong Drink », Journal of the American Institute of Criminal Law and Criminology, vol. 3, no 3, , p. 384-392 (9 pages) (lire en ligne),
- « Industrial Education and the Public Schools », The Annals of the American Academy of Political and Social Science, vol. 49, , p. 219-232 (14 pages) (lire en ligne),
- « Inferior and Superior Races », The North American Review, vol. 201, no 713, , p. 538-542 (5 pages) (lire en ligne),
Articles posthumes
- « The Exceptional Man », The Journal of Education, vol. 85, no 18, , p. 484 (1 page) (lire en ligne),
- « Atlanta Exposition Address, 1895 », Black History Bulletin, vol. 68, no 1, , p. 18-20 (3 pages) (lire en ligne
),
- « From the AJN Archives: Training Colored Nurses at Tuskegee », The American Journal of Nursing, vol. 114, no 2, , p. 22-23 (2 pages) (lire en ligne
),
Traduction
- (fr) Booker T. Washington, Up from slavery, ascension d'un esclave émancipé, traduction française de J.M. Vazelle, Paris Les Éditeurs libres, 2008.
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Postérité
Le , le sénateur John McCain, défait à l'élection présidentielle face au candidat afro-américain Barack Obama, a fait référence à Booker T. Washington, dans son discours de clôture de la campagne. Comme le veut la tradition américaine, dans un paragraphe, John McCain fait l'éloge de la victoire de son adversaire vainqueur, qui se trouve être le premier président des États-Unis d'Amérique d'origine afro-américaine. Dans cet éloge il met en relief qu'il aura fallu une centaine d'années entre l'invitation officielle à la Maison-Blanche de Booker T. Washington et l'élection de Barack Obama.
Notes et références
Pour approfondir
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