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Emmanuel Chabrier

compositeur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Emmanuel Chabrier
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Emmanuel Chabrier, né le à Ambert (Puy-de-Dôme)[1] et mort le à Paris 9e[2],[3], est un compositeur français.

Faits en bref Naissance, Décès ...

Célèbre pour certaines de ses partitions symphoniques comme España, la Suite pastorale et la Joyeuse Marche, il est aussi compositeur de plusieurs opéras comme Gwendoline, dont l'ouverture est demeurée au répertoire des orchestres, mais surtout l'opéra bouffe avec L'Étoile, Une éducation manquée et Le Roi malgré lui. Chabrier est également auteur de mélodies et de pièces pour piano, dont les Dix pièces pittoresques et la Bourrée fantasque.

Ses œuvres, admirées de nombreux compositeurs tels qu'Erik Satie, Claude Debussy et Maurice Ravel, Richard Strauss, Igor Stravinsky, Francis Poulenc et Darius Milhaud, ont eu une influence importante dans l'évolution de la musique française.

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Biographie

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Jeunesse

Son père, Jean Chabrier, est avocat ; sa mère, Marie-Anna-Evelina Durozay, originaire de Cusset-Vichy[4]. Sa nourrice Anne Delayre (surnommée « Nanine » par Emmanuel Chabrier) est restée proche de lui toute sa vie. Il commence les leçons de musique à 6 ans. Il apprend le piano avec un réfugié carliste espagnol, M. Saporta. Ses compositions les plus anciennes datent de 1849 et sont pour piano. La famille vit alors à Ambert, mais déménage à Clermont-Ferrand en 1852. À cette époque, Emmanuel Chabrier prépare une carrière dans le droit et étudie au lycée impérial de Clermont-Ferrand de 1852 à 1856. En parallèle, il continue de prendre des leçons de musique théorique et pratique le violon avec Alexandre Tarnowski, un compositeur polonais et violoniste. Le père d'Emmanuel s'oppose toutefois à une carrière musicale.

Paris

La famille quitte Clermont-Ferrand pour Paris et s'installe au 23, puis au 40 rue Vaneau. Il rejoint le lycée Saint-Louis à Paris en 1856 et prend des leçons de piano avec Édouard Wolff et de composition avec Théophile Semet, puis Aristide Hignard. Une pièce de piano de cette période, que le jeune homme coiffe du titre Le Scalp (1861), sera modifiée et rebaptisée pour devenir la Marche des Cipayes (1863). Le jeune Emmanuel est bachelier le . Il passe sa licence de droit en 1861.

Ami avec Verlaine dès ses 20 ans, Emmanuel Chabrier écrit dans son exemplaire de Jadis et Naguère (édition 1891) : « Pendant deux ou trois ans, 1860 à 1863, rue Lecluze, aux Batignolles, j'allais dîner chez Mme Verlaine presque tous les samedis »[5]. Verlaine parle de ces soirées dans un sonnet publié dans Amour.

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Plaque 7 rue Cambacérès (Paris), qui atteste la période où Emmanuel Chabrier a travaillé au ministère de l'Intérieur.

À partir de 1862 Chabrier travaille au ministère de l'Intérieur à Paris. Le , il devient expéditionnaire au bureau des ampliations. Il épouse Alice Dejean (fille d'un architecte) le [6],[7]. Ils eurent trois fils. Il s'installe à Montmartre, puis successivement rue Mosnier, rue de Rochechouart et avenue Trudaine. Il fréquente les écrivains Émile Zola et Alphonse Daudet, avec qui il entretient une grande amitié. Il fréquente également les peintres Auguste Renoir, Claude Monet, Édouard Manet dont il est un fidèle admirateur et à qui il achète de nombreuses toiles, dont certaines sont aujourd'hui exposées dans de grands musées.

Tristan und Isolde de Richard Wagner, « qu'il entend en 1879 à Munich, le bouleverse »[8]. En 1880, il choisit de se consacrer entièrement à la musique. « À partir de 1883, il passe chaque année plusieurs mois chez sa belle-mère, à La Membrolle, près de Tours, où il composera la majeure partie de son œuvre pendant les dix années qui lui restent à vivre »[8].

Emmanuel Chabrier et Paul Lacôme ont eu l'initiative de réhabiliter l'inventeur du saxophone Adolphe Sax[9].

Déclin et dernières années

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Tombe d'Emmanuel Chabrier au cimetière du Montparnasse (division 9).

Dans ses dernières années, à partir de 1890, Chabrier connaît des problèmes financiers de plus en plus importants, causés par la faillite de ses banquiers. Sa santé se dégrade et il entre en phase terminale de la syphilis, ce qui le rend irritable et dépressif. En 1891 le décès de sa nourrice bien-aimée, « Nanine », l'affecte profondément. Il devient obsédé par la composition de son opéra Briséïs, inspiré par une tragédie de Goethe et par le style musical de Wagner, mais il n'en terminera que le premier acte.

À Paris son opéra Gwendoline est enfin donné en France pour la première fois, en . Il ne reconnaît pas sa musique et l'applaudit à tout rompre, ne comprenant pas que les applaudissements s'adressent à lui.

Il meurt prématurément à l'âge de 53 ans le , à Paris, de paralysie générale. Il est enterré au cimetière du Montparnasse (division 9) dans la même ville.

En 1942 un timbre est émis par l'administration des Postes de l'État Français à son effigie, gravé par Achille Ouvré.

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Œuvres

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Le style d'Emmanuel Chabrier est très varié : harmonies wagnériennes (Gwendoline), légèreté mélodique (Duo de l'ouvreuse de l'Opéra-Comique et de l'employé du Bon Marché), inspirations folkloriques (Les Plus Jolies Chansons du pays de France), pastiche (Ballade des gros dindons), etc.

En 1882, Chabrier se rend en Espagne. Ce voyage lui inspire sa plus célèbre œuvre, la rhapsodie pour orchestre España (1883), mélange d'airs populaires et de créations de son imagination. À en croire son ami Henri Duparc, cette composition affirmait un style personnel, riche et très coloré. La femme d'Auguste Renoir écrit : « Un jour, Chabrier vint, et joua España pour moi. Ce fut comme si un ouragan avait été libéré. Il battait et battait encore le clavier. Une foule s'était réunie dans la rue et écoutait, fascinée. Quand Chabrier atteignit les formidables derniers accords, je me jurai à moi-même de ne jamais plus toucher un piano. Il avait d'ailleurs cassé plusieurs cordes, et mis le piano complètement hors d'usage. » Joyeuse Marche, un arrangement de sa pièce pour piano, et Dix pièces pittoresques comptent également parmi ses œuvres les plus connues, de même que la mélodie Les Cigales (1889). Ses compositions influencèrent de nombreux compositeurs français, notamment Maurice Ravel et Francis Poulenc.

Partageant avec les Parnassiens un humour dans sa vision critique de la société, Chabrier disait de lui-même : « Je rythme ma musique avec mes sabots d'Auvergnat »[10]. Au contraire de George Onslow, Chabrier ne fut cependant pas attaché à l'Auvergne et ne s'impliqua d'aucune façon dans la vie culturelle de cette région qu'il quitta très tôt pour s'installer à Paris, même s'il présida l'association « La Soupe aux choux d'Auvergne », qui se réunissait régulièrement à Paris[11].

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Principales compositions

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Couverture de la Bourrée fantasque de Chabrier, Enoch, illustration de P. Borie.
Musique pour piano
Musique orchestrale
Musique vocale

Chansons et mélodies :

  • Les Plus Jolies Chansons du pays de France (1888), arrangements d'airs folkloriques
  • Neuf chansons (1862)
  • Sérénade de Ruy Blas (1863)
  • Le pas d'armes du roi Jean (Hugo) (1866)
  • Ivresses ! (Labarre) (1869)
  • L'Invitation au voyage (1870)
  • Sommation irrespectueuse (1880)
  • Tes yeux bleus (1883)
  • Credo d’amour (1883)
  • Chanson pour Jeanne (1886)
  • Six mélodies : Ballade des gros dindons, Villanelle des petits canards, Pastorale des cochons roses, L'Île heureuse, Les Cigales, Toutes les fleurs (1890), mélodies sur des poèmes de Rosemonde Gérard et Edmond Rostand
  • Nez au vent, chanson (posthume)
Musique lyrique
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Chabrier et la peinture

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Emmanuel Chabrier, 1880, par Édouard Manet, Ordrupgaard Museum, Charlottenlund, Danemark.

Chabrier comme modèle

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Bal masqué à l'opéra d'Édouard Manet en 1873[13].

Emmanuel Chabrier était le modèle de nombreux artistes. On l’aperçoit dans L'Orchestre de l'Opéra d'Edgar Degas (dans la loge d'avant-scène), Autour du piano par Henri Fantin-Latour (au piano), et Bal masqué à l'opéra d'Édouard Manet. Il existe également deux portraits par Manet : Portrait de Chabrier (pastel, 1880) et Portrait de Chabrier (huile sur toile, 1881), ainsi que dans des portraits au crayon (1861) par James Tissot, un portrait de Marcellin Desboutin (vers 1881) un dessin (1887) d'Édouard Detaille et un buste (1886) de Constantin Meunier.

Chabrier comme collectionneur

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Autour du piano (1885), peinture à l'huile par Fantin-Latour. Chabrier est au piano et autour de lui : Adolphe Jullien, Arthur Boisseau, Camille Benoît, Edmond Maître, Antoine Lascoux, Vincent d'Indy et Amédée Pigeon.

Chabrier avait une collection de tableaux de peintres français. Une vente de sa collection à l'Hôtel Drouot, le 26 mars 1896[14], inclut[15] :

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Hommage

Le square Emmanuel-Chabrier lui rend hommage à Paris 17e depuis 1936.

Notes et références

Voir aussi

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