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Grand Prix automobile d'Espagne 1951

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Grand Prix automobile d'Espagne 1951
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Le Grand Prix automobile d'Espagne 1951 (XI° Gran Premio de España), disputé le sur le circuit de Pedralbes, est la quinzième épreuve du championnat du monde de Formule 1 courue depuis 1950 et la huitième et dernière manche du championnat 1951.

Faits en bref Nombre de tours, Longueur du circuit ...
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Contexte avant le Grand Prix

Résumé
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Le championnat du monde

Cette dernière épreuve de la saison est décisive pour l'attribution du titre mondial. Logiquement, c'est entre l'Argentin Juan Manuel Fangio (Alfa Romeo) et l'Italien Alberto Ascari (Ferrari) que le championnat doit se jouer. Avec 27 points et deux victoires, Fangio a un léger avantage sur Ascari (25 points et deux victoires également), mais il faut considérer que seuls les quatre meilleurs résultats seront retenus; pour simplifier, celui des deux qui l'emportera ici sera sacré champion du monde, quel que soit le résultat de son adversaire. Même si ses chances sont minimes, le coéquipier d'Ascari José Froilán González (vainqueur en Grande Bretagne) peut également être sacré, mais il lui est impératif de gagner cette course et qu'aucun des deux leaders ne termine second.
Durant six semaines, l'équipe Alfa Romeo, battue par Ferrari lors des trois dernières épreuves de championnat, a accompli un énorme travail de préparation en vue de ce dernier round : les quatre voitures engagées bénéficient toutes des dernières évolutions (pont de Dion, moteur amélioré, châssis renforcé, gros réservoirs), et ont effectué plusieurs courses d'entraînement à Monza. Si l'équipe de mécaniciens semble fatiguée, l'ingénieur Colombo semble satisfait de la préparation des monoplaces, et l'échec de la précédente course (le Grand Prix d'Italie où trois des quatre voitures avaient dû renoncer sur casse mécanique) semble oublié[1].
La Scuderia Ferrari, forte de ses derniers succès et de sa connaissance du circuit (l'année précédente, hors-championnat, Ascari avait donné ici même sa première victoire à la 375 F1, lors du Grand Prix de Penya-Rhin), est quant à elle confiante dans la supériorité en course de sa monoplace.

Le circuit

Utilisé pour la première fois en 1946 à l'occasion du huitième Grand Prix de Penya Rhin, le circuit de Pedralbes est tracé dans les faubourgs ouest de Barcelone. Empruntant de larges avenues, composé de longues lignes droites et de courbes ouvertes, il est nettement plus rapide que les traditionnels circuits urbains. D'un développement initial d'environ quatre kilomètres et demi, il fut modifié à l'occasion du Grand Prix de Penya Rhin 1950, sa longueur totale étant augmentée de près de deux kilomètres[2]. Le revêtement est relativement ondulé, et certains secteurs du circuit sont pavés. Inchangé en 1951, ce tracé accueille pour la première fois une épreuve du championnat du monde. Vainqueur en 1950 sur Ferrari 375 F1, Alberto Ascari détient le record de la piste à 156,8 km/h de moyenne.

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Monoplaces en lice

Résumé
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  • Alfa Romeo 159 "Usine"
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Le poste de pilotage de l'Alfetta.

Quatre Alfetta en configuration 159M (430 à 435 chevaux au banc, châssis renforcé, pont de Dion) ont été engagées par la marque, pour Juan Manuel Fangio, Giuseppe Farina, Felice Bonetto et Emmanuel de Graffenried. Pour cette dernière épreuve de l'année, elles disposent également des réservoirs de grande capacité et, sont équipées de jantes de dix-huit pouces à l'avant comme à l'arrière, contrairement à la configuration habituelle dix-sept pouces à l'avant / dix-huit pouces à l'arrière; l'équipe craint en effet des problèmes d'usure rapide des pneus en course sur cette piste, et prévoit également l'utilisation de gommes dures.

  • Ferrari 375 F1 "Usine"

La Scuderia Ferrari a engagé quatre monoplaces pour ses pilotes attitrés : Alberto Ascari, Luigi Villoresi, José Froilán González et Piero Taruffi. Développant environ 380 chevaux, leur moteur V12 atmosphérique est un peu moins puissant que le huit cylindres Alfa Romeo mais sa sobriété compense ce handicap. Une cinquième voiture était initialement inscrite à titre privé par Reg Parnell, mais le pilote britannique a finalement déclaré forfait.

  • Simca-Gordini T15 "Usine"

Comme à Monza, Amédée Gordini a engagé trois monoplaces à moteur 4 cylindres suralimenté (environ 150 chevaux). Elles sont pilotées par Maurice Trintignant, Robert Manzon et André Simon.

  • Talbot-Lago T26C

Plus d'un quart du plateau est constitué par les T26 à moteur atmosphérique (environ 280 chevaux au banc en version double allumage). Parmi les six monoplaces présentes, on retrouve les deux voitures de Louis Rosier (la seconde étant pilotée par Louis Chiron) et celle de l'Écurie Belge pour Johnny Claes. Les trois autres monoplaces sont engagées à titre privé par Yves Giraud-Cabantous, Philippe Étancelin et Georges Grignard, ce dernier faisant ici sa première apparition en championnat.

  • Maserati 4CLT-48

La Scuderia Milano a engagé deux voitures pour les pilotes locaux Francisco Godia et Juan Jover, qui font leur première apparition en championnat. Ces monoplaces n'ont plus évolué depuis 1949, et sont totalement dépassées par la concurrence. Le Prince Bira pilote quant à lui la Maserati de l'écurie Siam, équipée du nouveau V12 atmosphérique O.S.C.A.. Le pilote brésilien Chico Landi devait piloter une 4CLT-48 de l'écurie Bandeirantes, mais sa voiture n'est pas arrivée.

  • BRM P15 "Usine"

La marque britannique avait initialement engagé une P15 (V16 suralimenté, environ 450 chevaux au banc) pour son premier pilote Reg Parnell, mais a déclaré forfait à la suite du fiasco du Grand Prix d'Italie, où à la suite de problèmes de transmission les deux monoplaces n'avaient pu prendre le départ. Donnant la priorité à un programme de fiabilisation de ce modèle, l'équipe procède alors à de longues séances d'essais sur l'autodrome de Monza[3].

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Coureurs inscrits

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Qualifications

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Les séances de qualifications se déroulent le jeudi et le vendredi. Entre les deux favoris du championnat Juan Manuel Fangio (Alfa Romeo) et Alberto Ascari (Scuderia Ferrari), c'est le pilote Alfa qui se montre le plus rapide lors de la première journée, avec un temps de 2 min 17 s, à près de 166 km/h de moyenne[6], battant de plus de huit secondes le record de la piste réalisé l'année précédente par Ascari lors du Grand Prix de Penya-Rhin. Mais c'est le vendredi que ces champions vont donner leur maximum. Chez Ferrari, on a choisi de monter des jantes de seize pouces, contrairement aux jantes de dix-sept pouces habituelles : d'une part pour obtenir de meilleures accélérations sur ce circuit, mais aussi parce que cela atténue les efforts transmis au pont arrière, qui révèle des faiblesses sur le revêtement ondulé de cette piste[7]. La Ferrari est plus performante dans cette configuration, Ascari et Fangio vont se livrer à fond dans cette lutte de prestige : leurs temps au tour vont progresser de façon spectaculaire, le pilote Ferrari réalisant finalement la meilleure performance, avec un tour à la moyenne remarquable de 174 km/h, seize seconde plus vite que la pole position qu'il avait réalisée en 1950 sur une voiture de même type ! Fangio, deuxième, est à plus d'une seconde et demie. Tous deux ont largement battu les plus optimistes prévisions des organisateurs, rendant obsolètes les imprimés officiels indiquant les moyennes au tour en fonction des temps réalisés[8] ! Les autres concurrents sont éclipsés : troisième temps des essais, José Froilán González (Ferrari) est relégué à plus de trois secondes de son coéquipier, devançant de près d'une seconde Giuseppe Farina (Alfa Romeo), qui complète la première ligne. Pour les huit premières positions, l'alternance Ferrari / Alfa Romeo est d'ailleurs parfaitement respectée à l'issue de ces essais. Derrière les monoplaces italiennes, les Simca-Gordini se sont une nouvelle fois montrées plus rapides que les Talbot, rendant toutefois plus de deux secondes au kilomètre à la Ferrari d'Ascari. Les Maserati sont quant à elles totalement dépassées : plus lentes de quatre secondes au kilomètre, elles sont reléguées en fond de grille.

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Au volant de la Ferrari 375 F1, Ascari a amélioré de 16 secondes le record de la piste.
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Grille de départ du Grand Prix

Grille de départ du Grand Prix et résultats des qualifications[9]
1re ligne Pos. 4 Pos. 3 Pos. 2 Pos. 1
Drapeau de l'Italie
Farina
Alfa Romeo
2 min 14 s 94
Drapeau de l'Argentine
González
Ferrari
2 min 14 s 01
Drapeau de l'Argentine
Fangio
Alfa Romeo
2 min 12 s 27
Drapeau de l'Italie
Ascari
Ferrari
2 min 10 s 59
2e ligne Pos. 7 Pos. 6 Pos. 5
Drapeau de l'Italie
Taruffi
Ferrari
2 min 16 s 80
Drapeau de la Suisse
Graffenried
Alfa Romeo
2 min 16 s 40
Drapeau de l'Italie
Villoresi
Ferrari
2 min 16 s 38
3e ligne Pos. 11 Pos. 10 Pos. 9 Pos. 8
Drapeau de la France
Trintignant
Simca-Gordini
2 min 25 s 25
Drapeau de la France
Simon
Simca-Gordini
2 min 24 s 60
Drapeau de la France
Manzon
Simca-Gordini
2 min 23 s 81
Drapeau de l'Italie
Bonetto
Alfa Romeo
2 min 21 s 80
4e ligne Pos. 14 Pos. 13 Pos. 12
Drapeau de la France
Cabantous
Talbot-Lago
2 min 32 s 18
Drapeau de la France
Étancelin
Talbot-Lago
2 min 31 s 00
Drapeau de Monaco
Chiron
Talbot-Lago
2 min 30 s 32
5e ligne Pos. 18 Pos. 17 Pos. 16 Pos. 15
Emplacement
vide
Drapeau de l'Espagne
Godia
Maserati
2 min 37 s 45
Drapeau de la France
Grignard
Talbot-Lago
2 min 36 s 58
Drapeau de la Belgique
Claes
Talbot-Lago
2 min 34 s 46
6e ligne Pos. 20 Pos. 19
Drapeau de la France
Rosier
Talbot-Lago
2 min 46 s 78
Drapeau de la Thaïlande
Bira
Maserati-O.S.C.A.
2 min 45 s 99
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Déroulement de la course

Résumé
Contexte

Sur la distance de la course, les pilotes Alfa Romeo vont devoir ravitailler deux fois en carburant, tandis que les Ferrari, équipées pour l'occasion de gros réservoirs, ont une autonomie suffisante pour accomplir les 442 kilomètres.

Dix-neuf voitures seulement sont présentes sur la grille de départ, le pilote espagnol Juan Jover ayant déclaré forfait à la suite d'un problème de moteur sur sa Maserati. Trois cent mille spectateurs assistent à cette course[8], par un temps très chaud et ensoleillé.

José Froilán González (Ferrari) est le plus prompt à s'élancer, mais au premier freinage, au bout de la longue ligne droite, c'est son coéquipier Alberto Ascari qui s'impose, devant les Alfa Romeo de Giuseppe Farina et Juan Manuel Fangio. González, gêné, se retrouve sixième derrière l'Alfa Romeo de Felice Bonetto et la Ferrari de Luigi Villoresi. Les voitures repassent dans cet ordre devant les stands. Durant deux tours, Fangio reste sagement dans le sillage des deux leaders, mais dès le troisième tour il porte une attaque sur son coéquipier Farina et s'empare de la seconde place. Il bat au passage le record du tour, à plus de 169 km/h de moyenne. Revenu dans les roues d'Ascari, il a tout d'abord l'intention de le suivre, afin de ménager sa monoplace en début de course. Il remarque bientôt que les pneus de la Ferrari de tête se dégradent très rapidement par cette chaleur : l'équipe Ferrari a en effet monté des jantes de seize pouces pour la course, qui ont donné les meilleures performances aux essais, au lieu des habituelles jantes d'un plus grand diamètre ; mais avec le plein d'essence les pneus de seize pouces s'usent prématurément, et Fangio comprend immédiatement qu'ils ne pourront résister à un rythme soutenu. Dès le quatrième tour, il prend la tête et, confiant dans la tenue de ses gommes (les Alfa quant à elles sont équipées de grandes roues de dix-huit pouces), commence à creuser l'écart sur son rival.

Peu de temps après, effectivement, surviennent les soucis pour les pilotes Ferrari : c'est tout d'abord Piero Taruffi qui termine son sixième tour avec un pneu arrière déchiqueté et doit effectuer un premier passage au stand ; il perd vingt-quatre secondes mais conserve néanmoins sa huitième position. Au passage suivant, Villoresi rentre à son tour, un pneu arrière ayant déchapé ; il repart sixième, ayant perdu deux places. Toujours en seconde position, Ascari n'est pas épargné : à la fin de la neuvième boucle, il doit également faire remplacer ses pneumatiques ; il perd trente-deux secondes et chute en sixième position. Le choix de pneumatiques se révèle catastrophique pour la Scuderia, qui a misé sur une course non-stop et doit maintenant gérer trois à quatre arrêts par voiture ! Après dix tours, Ascari a pratiquement perdu tout espoir de disputer le titre mondial. Maintenant troisième, González semble un peu mieux loti, ses pneumatiques semblent avoir une meilleure tenue, mais à la fin du quatorzième tour il doit également s'arrêter pour en changer.

Dès lors, sauf incident, la victoire et le titre ne peuvent plus échapper à Fangio. Le maestro gère d'ailleurs parfaitement sa course : disposant d'une avance confortable sur son coéquipier, il adopte une allure très régulière, qui va lui permettre d'effectuer ses deux ravitaillements (aux vingt-neuvième et cinquante-troisième tours) en toute quiétude. Seule alerte pour le champion argentin : peu après la mi-course, la Simca-Gordini d'André Simon effectue une série de tête-à-queue devant lui ; avec sa clairvoyance habituelle, Fangio maintient son cap, et évite la monoplace en perdition. Dans le camp Ferrari, néanmoins, González n'a pas renoncé à la lutte. Malgré les changements de pneus, il ne s'est pas laissé distancer par Farina, et il va profiter du deuxième arrêt ravitaillement de ce dernier pour s'emparer de la seconde place. Dans un baroud d'honneur, il parviendra même à revenir à moins de trente secondes du leader en fin de course[8]. Mais Fangio contrôle la situation, il accélère l'allure dans les derniers tours pour se mettre à l'abri de toute surprise, et c'est avec près d'une minute d'avance sur son compatriote qu'il remporte la course et le titre mondial. Farina, ralenti en fin d'épreuve par un embrayage défectueux[10], se classe troisième, dans le même tour que le vainqueur, devant Ascari qui accuse deux tours de retard à l'arrivée, ayant dû effectuer trois changements de pneus en course, et termine le visage couvert d'huile à force de s'être penché hors du cockpit pour surveiller l'état de ses pneumatiques[8] !

Classements intermédiaires

Classements intermédiaires des monoplaces aux premier, troisième, cinquième, dixième, vingtième, trentième, trente-cinquième, cinquantième et soixantième tours[11].

Classement de la course

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Une victoire synonyme de titre mondial pour l'Argentin Juan Manuel Fangio.
Davantage d’informations Pos, No ...
  • Légende: Abd.= Abandon - Np.=Non partant

Pole position et record du tour

Tours en tête

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Classement final du championnat

Davantage d’informations Pos., Pilote ...
  • attribution des points : 8, 6, 4, 3, 2 respectivement aux cinq premiers de chaque épreuve et 1 point supplémentaire pour le pilote ayant accompli le meilleur tour en course (signalé par un astérisque)
  • Seuls les quatre meilleurs résultats sont comptabilisés. Juan Manuel Fangio doit donc décompter le point acquis en Belgique et les cinq points acquis en France, totalisant trente-et-un points effectifs pour trente-sept points marqués; de même, José Froilán González doit décompter les trois points acquis en France, Giuseppe Farina les deux points acquis en France et le point acquis en Grande Bretagne, Luigi Villoresi les trois points acquis en Italie et Alberto Ascari n'augmente pas son score à l'issue de l'épreuve espagnole.
  • Le règlement permet aux pilotes de se relayer sur une même voiture, les points éventuellement acquis étant alors partagés. Jack McGrath et Manny Ayulo marquent chacun deux points pour leur troisième place à Indianapolis, Luigi Fagioli et Juan Manuel Fangio marquent chacun quatre points pour leur victoire en France, José Froilán González et Alberto Ascari marquent chacun trois points pour leur seconde place en France, Felice Bonetto et Giuseppe Farina marquent chacun deux points pour leur troisième place en Italie.
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À noter

  • 6e victoire en championnat du monde pour Juan Manuel Fangio.
  • 10e victoire en championnat du monde pour Alfa Romeo en tant que constructeur.
  • 10e victoire en championnat du monde pour Alfa Romeo en tant que motoriste.
  • À l'issue de cette course, Juan Manuel Fangio est champion du monde des pilotes.

Notes et références

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