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Jérusalem d'Or

titre de la chanson de l'année 1967 en Israël De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Jérusalem d'Or
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Jérusalem d'Or (en hébreu : ירושלים של זהב - Yeroushalayim shel zahav) est le titre de la chanson de l'année de 1967 en Israël, écrite par Naomi Shemer et chantée par Shuli Natan.

Faits en bref Sortie, Durée ...

Remportant un grand succès, elle est ensuite reprise par de nombreux artistes tant israéliens que de par le monde.

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Présentation

Résumé
Contexte

Contexte

La chanson est née lorsque Teddy Kolek, le maire de Jérusalem, décide de commander une chanson spéciale sur Jérusalem en l'honneur du Festival de la chanson se tenant le soir du Jour de l'Indépendance, le 15 mai 1967. Il s'adresse à Gil Adma de Kol Israel lequel contacte l'auteure-compositrice Naomi Shemer[1],[2].

La chanson décrit l'état de Jérusalem à cette époque, avant la guerre des Six Jours, lorsque la ville est encore divisée par un mur séparant le Royaume de Jordanie de l'État d'Israël, et le Mur occidental sous domination hachémite[2]. Ainsi, Les lieux saints du judaïsme à l'est de la ville - le Mont du Temple, le Mur Occidental et l'ancien cimetière juif sur le Mont des Oliviers - sont profanés ou endommagés et ne sont alors pas accessibles aux Juifs qui ont été expulsés de la vieille ville[3].

Références poétiques

Yerushalaïm shel zahav est tissée de références bibliques et talmudiques.

Son titre Jérusalem d'Or est basé sur un (he)bijou en or représentant la ville de Jérusalem que Rabbi Akiva promet à sa femme Rachel pour l'encourager à étudier la Torah[1],[4],[2],[5].

Le refrain « Jérusalem d'Or, de cuivre et de lumière » en référence à la couleur dorée que prennent les bâtiments de la ville en pierre de Jérusalem au lever et au coucher du soleil, cite un vers du poète juif espagnol du Moyen Âge, Juda Halevi (dans les Chants de Sion) : « De toutes tes chansons, je suis le violon. », marquant ainsi l'influence de la poésie de « l' âge d'or du judaïsme séfarade »[5].

La chanson célèbre également l'air pur des montagnes, la senteur de pins, le tintement des cloches dans la brise du soir et déclare son amour avec flamme à Jérusalem : « ton nom brûle sur nos lèvres telle l'ardeur d'un baiser »[5].

L'expression « tresser des couronnes » est une référence talmudique d'ornement de couronnes dont celle du service de l'ange Sandalphon à Dieu[6].

Comme souvent dans les chansons de Naomi Shemer, on trouve ici plusieurs références bibliques : dans le premier couplet, l'expression « la ville qui est assise solitaire » provient du Livre des Lamentations 1,1 et dans le troisième couplet, du verset du Psaume 137:5 « Si je t'oublie Jérusalem », c'est-à-dire « Sur les bords des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, en nous souvenant de Sion ». L'expression « assèche les citernes/puits » fait également référence au rouleau des Lamentations, et l'ensemble confère au chant l'écho triste et lugubre d'un éloge funèbre, jusqu'à la version finale avec le dernier couplet (voir infra), apposé en contraste, où le joyeux retour d'exil des enfants d'Israël permet « le baiser d'un Ange/Séraphin », qui est une référence au Livre d'Isaïe 6:7.

Version complétée

Thumb
Shlomo Goren entouré de soldats israéliens fait retentir le chofar au pied du mur des Lamentations, quand les FDI viennent de reprendre Jérusalem-Est et la vieille ville aux Jordaniens (7 juin 1967).

La chanson est écrite à la veille de la guerre des Six Jours[7] et de la conquête par Tsahal de Jérusalem-Est, qui était un territoire jordanien depuis la guerre de 1948-1949. Ainsi, les paroles initiales de la chanson déploraient-elles une Jérusalem aux « marchés déserts », dans laquelle « personne ne visite le Mont du Temple ; personne ne descend à la mer Morte par la route de Jericho ». C'est un chant qui motiva les soldats israéliens au cours du conflit[8]. Après la guerre, Naomi Shemer ajoute un quatrième couplet à son poème, pour célébrer l'unification de Jérusalem sous contrôle israélien et se réjouir du retour des Juifs au Mur occidental de la vieille ville[9].

Le vers sur le son du shofar retentissant enfin depuis le mont du Temple fait expressément référence au fait que l'aumônier de l'armée, le rabbin Shlomo Goren, a soufflé dans le shofar immédiatement après la prise du Mur occidental[10].

Inspiration

Alors que la mélodie de la chanson est reconnue basée sur la cantillation biblique (teamim), Naomi Shemer révèle peu avant sa mort qu'elle s'est inspirée inconsciemment de la vieille berceuse basque Pello Joxepe (eu)[11] (évoquant un refus de paternité pour un nouveau-né), qu'elle avait entendue lors d'un concert donné par le chanteur espagnol Paco Ibáñez en Israël en 1962 pour composer sa chanson en l'honneur de Jérusalem[5].

Bien que les deux chansons n'aient en commun aucune parole, aucun thème et seulement quelques mesures, Shemer se sentait mal à propos de ce rapprochement[12],[5]. « Je ne considère pas qu'il s'agissait de plagiat », déclare toutefois Ibáñez peu après cette annonce, ajoutant : « je suis heureux que ça l'ait aidée d'une certaine façon »[12].

Hymne officieux

Yerushalaïm shel zahav (Jérusalem d'Or) est élue « chanson de l'année » de 1967 en Israël, et apparaît ensuite comme un phénomène culturel exceptionnel dans le pays, au croisement de la politique, de l'identité nationale et la culture populaire. Depuis sa création, elle est devenue une déclaration internationale sur la réunification de Jérusalem et est élevée de fait au rang de symbole et hymne national officieux, très fréquemment jouée lors de cérémonies officielles[13].

Interprétations

Outre l'interprète originale de 1967 Shuli Natan[14], Naomi Shemer a également chanté Yerushalaïm shel zahav[15], et rapidement, son œuvre est enregistrée par de nombreux autres chanteurs dont la chanteuse finlandaise Carola Standertskjöld, l'Israélienne Ofra Haza qui la chante lors de la cérémonie du Jubilé du 50e anniversaire de l'État d'Israël en 1998[16], Yaffe Yarkoni (en espagnol), Rita[17], Ran Eliran, David Eshet (en yiddish), les chanteurs américains hassidiques Avraham Fried et (en)Belz Shulem Lemmer, Dudu Fisher (en hébreu et en anglais) et bien d'autres comme Rika Zaraï, le chanteur grec Demis Roussos[18] ou le groupe de rock américain Phish, Klaus Meine du groupe de rock allemand Scorpions, le chanteur brésilien Roberto Carlos[19], la Française Hélène Ségara[20], etc.

Selon les données d'(en)ACUM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique en Israël), il existe plus de 300 versions différentes de la chanson[21]. Elle a été traduite dans de nombreuses langues dont l'espéranto. La chanson est également devenue une chanson pour enfants interprétée par Esnat Paz sur le disque My Land of Israel.

On entend également Jérusalem d'Or interprétée par une chorale à la fin du film en version originale La Liste de Schindler de Steven Spielberg (sauf dans la version israélienne), ainsi que dans le film Pour Sacha d’Alexandre Arcady.

« Dans de nombreux services du mouvement réformé et parmi  les congrégations ashkénazes  et séfarades en Israël et dans la diaspora, la chanson a été introduite dans la liturgie pour des occasions spéciales, telles que le vendredi soir, la dernière hakkafah à Simchat Torah et le service de la synagogue le jour de l'indépendance d'Israël »[2].

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Paroles

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Davantage d’informations Français, Phonétique ...
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Notes et références

Liens externes

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