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Jos Jullien

médecin-chercheur, homme politique, préhistorien, peintre-graveur et homme de plume De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Jos Jullien
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Jos Jullien, pseudonyme de Joseph Victor Jullien, né le à Tournon (Ardèche) et mort le à Joyeuse (Ardèche) est un médecin chercheur, inventeur, homme politique, préhistorien, peintre, graveur et homme de lettres français.

Faits en bref Naissance, Décès ...
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Biographie

Résumé
Contexte

Un médecin de campagne

Jos Jullien fait ses études classiques à Bourg-en-Bresse, où l’héberge son oncle paternel, puis poursuit des études médicales à l'université de médecine à Lyon. Il commence son internat à l'hôtel-Dieu, dans le service de chirurgie osseuse du chirurgien Louis Léopold Ollier, originaire des Vans en Ardèche. Durant ses années de médecine, il travaille tour à tour avec Raphaël Lépine dans le service de médecine expérimentale, Alexandre Lacassagne, fondateur de l’anthropologie moderne qui occupe la chaire de médecine légale de l’université de Lyon[1].

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Alexandre Lacassagne

En parallèle, il prend des cours de dessin à l’École des beaux-arts et s’intéresse également à la littérature. Il est membre de la Société d’Anthropologie et côtoie Ernest Chantre[2] et Claudius Savoye[3] qui l’initient au monde de la préhistoire.

En 1902, il soutient et publie une thèse en médecine intitulée L'Industrie des gants : Étude d'hygiène professionnelle et de Médecine légale. Il publie, peu après, un essai sur la syphilis en Vivarais[4]. Il épouse le de la même année, à Joyeuse, Camille Mesclon. Dès lors, il installe son cabinet médical à Joyeuse, tout d’abord rue de la Calade puis plus tard dans la maison Mesclon dans la rue Sainte-Anne à Joyeuse, demeure de deux étages qui donne sur l’actuel square François-André. En 1908, dans la continuité de son travail de thèse, il s’essaie à la construction d’un "conformateur manuel", « dans le but d’obtenir pratiquement une fiche reproduisant avec exactitude diverses dimensions de la main, au point de vue anthropologique et anthropométrique »[5],[6]. Malgré ses tâches médicales, le jeune Jos Jullien ne dédaigne pas non plus la politique locale et devient maire de Joyeuse de 1908 à 1912 puis de 1929 à 1944[7].

Il rejoint l’armée le où il est affecté au service de santé militaire en tant qu’officier du corps de santé de l’armée territoriale, avec le grade de médecin aide major de 2e classe.

Mandats politiques

  • Adjoint au maire de Joyeuse, M. Bonneton, de au (liste du congrès républicain radical)
  • Maire de Joyeuse du au (liste du congrès républicain radical)
  • Maire de Joyeuse d' à (liste radicale-socialiste)[8]

Un pionnier de la préhistoire en Ardèche

Outre la médecine et la politique, Joseph Jullien a une autre passion : la découverte et l'étude des premiers occupants des bords de l’Ardèche et la Préhistoire[9]. En se fixant à Joyeuse en 1902, après des études à Lyon qui lui ont permis de rencontrer Chantre et Savoye, il entreprend un important travail sur toutes les périodes de la Préhistoire de ce secteur. Comme ses devanciers, il s’intéresse aux cavités et abris (fouilles à l’abri de Vernon, la Baume Grêna, les Bouchets, la Gleisasse ; avec H. Müller à Peyroche 1...), aux dolmens (groupement de Font-Méjeanne). Mais aussi, fait nouveau, il effectue des ramassages sur une quinzaine de sites de surface et même quelques fouilles de “fonds de cabanes” dans les lapiaz à Beaulieu, ce qui était une première pour ce type particulier et caractéristique de sites néolithiques ardéchois[10]. Il publie essentiellement le résultat de ses recherches dans le Bulletin de la Société préhistorique française[11]. Deux publications (Jullien, 1913, 1914) sont des essais de synthèse importants sur le Néolithique ardéchois à l’issue de toutes ces années pionnières. Contemporain de Henri Breuil, il a été marqué par l'œuvre de Jacques Boucher de Perthes.

À l’occasion de son décès, un résumé de cette carrière parallèle est publié dans le Bulletin de la Société préhistorique française : « Cet ancien Collègue, qui avait démissionné en 1953, vient de disparaître, âgé de plus de 80 ans. Alliant la plus vaste culture à la plus brillante intelligence, il avait consacré les loisirs de sa vie de praticien à l'étude des sujets artistiques et scientifiques les plus divers. Marchant sur les traces des premiers préhistoriens du Vivarais méridional, Jules de Malbos, Ollier de Marichard[12], il étudia à partir de 1906 les grottes, abris sous roche, dolmens, fonds de cabanes et gravures rupestres de cette région. Citons ses fouilles des grottes des Bouchets, de Peyroche, de Cayre-Creyt, du Ranc d'Aven, de la Padelle, de la grotte d'Ebbou, des abris sous roche de Vernon. Le compte rendu de ces recherches, dont certaines faites avec la collaboration de Vial, Müller, Piraud, a été publié dans notre Bulletin (1900, 1912, 1914, 1947), dans les Comptes rendus de l'AFAS (1906, 1907, 1908. 1911), dans ceux de Rhodania (1927), dans la Revue du Vivarais (1908, 1913). J. Jullien rédigea la partie "préhistoire" de L'Histoire du Vivarais de J. Régné (1914)[13]. Mais depuis cette époque, et surtout depuis 1940, le Dr Jullien cessa progressivement de travailler sur le terrain. Un grave accident d'automobile réduisit son activité physique tandis que son esprit s'irritait de l'absence d'une aide officielle dont son originalité et sa causticité se fussent d'ailleurs mal accommodées. Il tente sans succès de créer une école de fouilles à Vallon et de faire classer comme parc national le canyon de l'Ardèche, si riche en stations préhistoriques. Le produit de ses fouilles a été dispersé ; une partie cependant en est conservée aux musées des Vans et de Saint-Étienne[14]. » Franck Delarbre ajoute dans sa rubrique nécrologique que Jos Jullien aurait donné la plus grande partie de ses "collections [archéologiques] au musée qui est au Syndicat d'initiative des Vans"[15].

Il est membre de plusieurs sociétés scientifiques, délégué à la conservation des monuments historiques et aux Beaux-Arts, correspondant de l’Institut et directeur des fouilles d’Alba Augusta[16]. En 1931, il profite du Xe Congrès de Préhistoire de France, pour proposer le lundi une excursion aux stations néolithiques du Gard et de l’Ardèche, Uzès, Joyeuse, le Vié Cioutat[17]. En 1946, il fait le point sur l'état des fouilles d'Alba dans la revue Rhodania[18].

Sa passion pour sa région le conduit à envisager la création d'un « musée Vivarois » au début de l'année 1914 et à publier une brochure sur le sujet[19],[20]. En raison du déclenchement de la Première Guerre mondiale, le projet n'a malheureusement pas de suite.

Première Guerre mondiale

Bataille d'Arras

Le , la France déclare officiellement la guerre à l’Autriche-Hongrie. Des centaines de milliers de jeunes gens répondent alors à la mobilisation générale et s’enrôlent dans l’armée. Jos Jullien fait de même et rejoint le 52e régiment d’artillerie de campagne le où il est nommé médecin aide major de 2e classe (lieutenant) le [21],[22], où il côtoie Gaston Riou. Il participe en cette qualité à la première bataille d'Arras qui débute le . L’armée française tente de déborder l’armée allemande pour l’empêcher de rejoindre la Manche. Après une offensive massive de l’armée allemande, les Français sont contraints de se retirer sur Arras. Cet échec de l’armée française se termine par la prise de Lens le . Les Français réussissent cependant à tenir Arras. Le médecin aide major Jullien se distingue lors de la défense de la ville et obtient la croix de guerre avec une citation à l’ordre de la division le  : « Venu volontairement sur la position le , en laissant son médecin auxiliaire à l’échelon ; a donné ses soins sous un violent bombardement à de nombreux blessés, particulièrement des fantassins dont le poste de secours était trop éloigné. »

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Le médecin aide major Jullien (au centre) sur le champ de bataille vers 1916.

Le , il intègre le 118e régiment d’artillerie de campagne[21]. Ses supérieurs le notent comme un « médecin major tout particulièrement dévoué. Très actif, très correct, très militaire. Le médecin aide major Jullien remplit, en donnant toute satisfaction, ses fonctions de chef de service du groupe. » Lors de l’offensive en Alsace, le à Wolfesdorf, il est blessé à la face par un éclat d’obus.

Bataille de la Somme

Depuis le mois de juillet, l’armée française, soutenue par des divisions de blindés britanniques, tente une percée dans les lignes ennemies lors de la bataille de la Somme. Cette bataille fait partie d’une des plus sanglantes du conflit. Le Dr Jullien est envoyé au front en qualité de médecin[22]. Il est blessé dans la région lombaire par un éclat d’obus à Maurepas le [21]. Il est alors admis à l’hôpital du Val de Grâce no 11 à Paris au mois de septembre et obtient un congé de convalescence d’un mois à partir du . Cet acte de bravoure lui vaut une citation à l’ordre de l’armée le  : « Modèle de sang-froid et de bonne humeur tranquille. Toujours en première ligne et prêt-à-porter secours aux blessés, même étranger à son groupe ; a été gravement blessé le , en se portant au secours de canonniers tombés sous un violent bombardement de 210. »

Hôpitaux militaires

Le , il rejoint la 15e division à Marseille et passe au dépôt de convalescence, rue Vaugirard à Paris, le [22]. Il est ensuite mis à la disposition du médecin général de l’hôpital de Toulon le en tant que médecin traitant. Ses états de services pour l’année 1916 sont les suivants : « médecin major d’un dévouement et d’une correction absolus, tout particulièrement apprécié par tout le personnel du groupe. » Le , il est affecté au 14e bataillon des tirailleurs malgaches[23] en formation au camp de Fréjus puis passe au 24e bataillon à la suite de la dissolution du 14e bataillon. Le , il est décoré de la croix de chevalier de la Légion d’honneur pour « faits de guerre ». Ces mois passés dans les hôpitaux militaires lui permettent d’écrire et de publier dans le numéro du de la revue Le Mercure de France un articule intitulé « la guerre et les progrès de la chirurgie » dans lequel il relate les progrès des soins d’urgence réalisés au cours de ces quatre années de guerre[24]. Il est ensuite affecté à un hôpital d'orientation et d’évacuation (H.O.E)[25] et devient médecin chef le . « Le médecin aide major de 1re classe Jullien remplit depuis le 9 avril les fonctions de chef de service médical du 14e bataillon de tirailleurs malgaches ; Zélé, dévoué, très consciencieux, il donne à tous égards satisfaction à son chef de corps. D’une éducation, d’un esprit cultivé, d’un caractère militaire, le Dr Jullien est appelé à rendre de précieux services. »

Il passe médecin major de 2e classe (capitaine) de l’armée territoriale le  : « Le médecin aide major de 1re classe Jullien, mérite à tous égards de passer au grade supérieur. Officier très méritant, remplissant ses fonctions de chef de service avec un zèle et un dévouement absolu<r. » Au cours de cette guerre, le médecin major Jullien a fait 49 mois de front en deux séjours, dont le premier fut interrompu à la suite d'une évacuation pour blessures[21],[22]. À la fin de la campagne, Jos Jullien est employé pendant sept mois dans une ambulance et un hôpital d'évacuation (hôpital d'origine d'étapes, HOE). Il s’est révélé comme un « officier très brave et d’une correction absolue. » Il est décoré de la croix de guerre avec étoile d’argent le et palme le et de la Légion d'honneur en 1917. Il est démobilisé le et rendu à la vie civile[26].

Carrière artistique

Au sortir de la grande guerre, Jullien veut faire évader son esprit. À côté de son métier de médecin de campagne (et après avoir fait longtemps de la peinture), il développe un don, qu’il avait toujours pratiqué, celui du dessin. L’éditeur et poète ardéchois Charles Forot (de Saint-Félicien-en-Vivarais), dont il fait la connaissance en 1920, frappé par ce talent, lui conseille de s’essayer à la gravure, où Jullien, d’emblée, excelle. Ce sera d’abord par la technique du bois gravé, où il fait notamment des portraits (Verlaine, Paul-Jean Toulet), mais aussi une série, intitulée Masques, dans laquelle il représente huit personnages de comédie et de tragédie : Bérénice, Faust, Phèdre, Othello, Sganarelle, Scapin, Tartuffe, Don Juan. Puis, par celles de l’eau-forte et du burin. Ses goûts littéraires l’incitent à composer en 1925 des illustrations pour Une saison en enfer de Rimbaud. À la même époque, il dessine et grave une série de portraits d’écrivains, dans laquelle il parvient à se détacher des modéles dont il s’ inspire pour recréer des portraits originaux et personnels : Casanova, Stendhal, Nietzsche, Rimbaud, Ramuz, Anatole France, Pierre Loti, Anna de Noailles, Paul Valéry et bien d’autres. Ces années 1920 sont aussi pour Jullien celles où il orne un grand nombre d’ouvrages, à commencer par ceux des Éditions du Pigeonnier de son ami Charles Forot, puis en agrémentant de dessins La Cigale uzégeoise, revue créée par Georges Gourbeyre. Tout ce côté artistique de Jos Jullien, notamment des années 1919 à 1931, doit être lié à ses inclinations littéraires qui aboutissent, par exemple, à des essais sur le cardinal de Bernis, ainsi que sur Casanova, son auteur préféré avec Stendhal, à qui il consacre deux écrits : Casanova à Nîmes et Casanova à Aix-en-Savoie[27],[28],[29]. Il rencontra ses contemporains Marcel Gimond, Hippolyte Paquier-Sarrasin qui réalise pour lui des vitraux à Joyeuse, Jean Chièze.

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Paquier Sarrasin

Carrière médicale

Jos Jullien s'engage très tôt dans la recherche médicale et publie de nombreux travaux scientifiques[1]. Il fonde deux revues médicales : Le Médecin de campagne et Le Médecin de la famille, et participe en 1931 au deuxième congrès international de pathologie comparée de Paris, lors de l’exposition coloniale internationale.

Lauréat de l'Académie de médecine

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Jos Jullien dans son laboratoire vers 1940.

Dès le début des années 1930, le Dr Jullien s’intéresse à la brucellose, appelée aussi fièvre de Malte ou fièvre ondulante[1]. Cette maladie est caractérisée par des crises fiévreuses et une infection généralisée avec état septicémique ou fièvre sudorale-algique[1]. Une fièvre ondulante est alors observée. La température du malade augmente par paliers de 0,5 °C jusqu’à 39 °C où elle se maintient pendant une quinzaine de jours pour redescendre graduellement. L'état de fièvre est accompagné de sueurs abondantes et principalement nocturnes, qui possèdent une odeur caractéristique de paille mouillée. Il existe aussi un état de malaise avec courbatures, asthénie, douleurs mobiles… Il concentre, dans un premier temps, ses efforts dans l'étude des différentes formes humaines et animales[30],[31]. Il en détermine les symptômes et les caractéristiques, puis propose des outils diagnostiques novateurs permettant de la différencier de la tuberculose. Il crée à Joyeuse un centre de traitement, qui lui permet de regrouper les malades et d'étudier la maladie plus facilement[32]. En 1933, il publie deux études remarquées dans la presse médicale « Brucelloses et Tuberculoses » dans Paris Médical[33] et « Le dépistage des brucelloses humaines » dans Le Monde médical[34]. Ses recherches sont récompensées en 1934 par la Médaille d'honneur des épidémies décernée par le ministère de l'Hygiène sur proposition de l’Académie nationale de médecine[35], à qui il adresse la même année un livret de 19 pages intitulé Le Centre de traitement de la fièvre ondulante de Joyeuse (Largentière, Mazel – 1934). Il y expose les conditions de fonctionnement du centre qu’il a créé. Il donne des indications circonstanciées sur les procédés de dépistage et de diagnostic utilisés, ainsi que sur les résultats de la mise au point d’un vaccin antimélitococcique. Connu sous le nom de « Paronduline du Dr Jullien », il est destiné à combattre les surinfections et les complications de la fièvre ondulante chez l’homme[36],[37]. Il est présenté en ampoules renfermant, par centimètre cube et à l’état d’émulsion en soluté physiologique, 25 millions de streptocoques et la même quantité d’entérocoques et sera commercialisé par les laboratoires Ducatte (Dr Fernand Ducatte, 191 rue Saint-Honoré et 31 rue des Francs-Bourgeois à Paris), à partir du milieu des années 1930.

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Spiroscope à eau du Dr Jos Jullien. Extrait de la notice. (brevet 793.10 - 1935).

À la demande de ses patients, il met au point un Spiroscope[38], un appareil médical « de contrôle, d'entraînement et de gymnastique respiratoires », surnommé « Spiro du Dr Jullien »[39],[40],[41],[42]. « La spirotechnique enrichit le sang, tonifie les nerfs, développe les muscles, favorise le jeu de tous les organes » peut-on lire sur la notice. Il préconise d'effectuer les exercice trois fois par jour, matin, midi et soir afin de permettre chez l'enfant : « un développement thoracique, et une préservation contre la tuberculose » et chez l'adulte une « récupération de l'amplitude respiratoire, séquelles de pleurésie, asthme, trouble cardiaque. » Du 11 au , il organise et participe en tant que l’un des meilleurs spécialistes dans le domaine au 1er congrès de recherche sur la brucellose chez l’homme et l’animal qui se déroule à Avignon. Les délégués de six pays européens se réunissent pour étudier « le péril social » (terme employé par le Dr Jullien) de la fièvre de Malte, qui fait des ravages non seulement sur les cheptels d'animaux mais aussi sur l’homme. On note la présence du délégué du ministère de la santé publique, du ministère de l’Agriculture, du gouvernement tunisien, de nombreux délégué étrangers, surtout de la région méditerranéenne et en particulier de plusieurs professeurs des universités italiennes, de délégués suisses, ainsi que d’un représentant de l’Office impérial britannique des maladies animales. Plus de 200 congressistes étaient présents. Malheureusement, éclate la guerre de 1939 qui stoppe pour un temps le plan de lutte contre cette pathologie. C’est néanmoins ce premier congrès qui permet de jeter les bases d’une coopération européenne dans ce domaine.

Cofondateur des cosmétiques Biotherm

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Logo de la marque Biotherm.

Au début des années 1940, ses recherches sur la fièvre de Malte l'amènent à proposer les traitements thermaux comme un moyen curatif efficace contre les troubles physiologiques (paralysie, névralgie, névrite…) consécutifs à la brucellose[1],[43]. Ses recherches se concentrent alors sur la crénologie (science étudiant les propriétés curatives des eaux thermales) et la crénothérapie. Il propose la théorie biogène de laquelle dérive l’hydrobiologie thermale. Il démontre qu’il existe dans les eaux thermales des éléments, comme les minéraux, les vitamines et de façon plus inattendue le plancton, qui peuvent jouer un rôle préventif et curatif important : « j’ai déjà réalisé en collaboration avec mon ami Marissal, des mises-au-point originales de récolte et de sélection des éléments planctoniques. »[44]

En 1947, il publie un article sur l'action bactériologique des eaux minérales dans le bulletin de l'Académie nationale de médecine[45]. Ces découvertes entraînent des applications pratiques au laboratoire d’hydrobiologie médicale de Molitg-les-Bains, dans les Pyrénées-Orientales, dont il est le directeur fondateur[1]. Elles permettent des applications en cosmétique et dermatologie par voie cutané et digestive, développées par la gamme Biotherm[46],[47],[48],[49]. C’est à ce titre qu’il participe en au congrès international d’hydrobiologie de Munich.

Il est également l’un des premiers à corréler climats et maladies respiratoires dans un article intitulé « Respiration et Climat » paru dans la Revue de cosmologie[50]. Il est également en avant-garde lorsqu’il parle de l’introduction de la radioactivité dans les traitements anti-cancéreux[51],[52].

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Titres et fonctions

Archéologie

  • Membre de la Société préhistorique française (1908-1956).
  • Délégué à la conservation des monuments historiques et aux Beaux-Arts auprès du ministre.
  • Directeur des fouilles du site archéologique d'Alba-la-Romaine.

Armée

  • Médecin commandant honoraire.

Médecine

  • Directeur-fondateur de la revue Le Médecin de campagne (1908-1914).
  • Directeur-fondateur de la revue Le Médecin de la famille (1911-1914).
  • Correspondant de la revue Le Médecin français (1919-1939).
  • Membre du Syndicat de la presse scientifique.
  • Médecin-chef du Centre de traitement de la fièvre ondulante de Joyeuse (1930-1940).
  • Président de la commission administrative de l'hôpital de Joyeuse.
  • Organisateur et Secrétaire-général du 1er congrès des brucelloses humaines et animales (1935).
  • Rédacteur en chef puis Secrétaire des Archives internationales des brucelloses (fièvre ondulante humaine, avortement épizootique) et des maladies communes à l'homme et aux animaux.
  • Administrateur-fondateur de la société "Le SPIRO" (1936).
  • Directeur du Centre de prophylaxie des brucelloses (1942-1944)
  • Fondateur de la Société ION (les Thermones)
  • Cofondateur avec René-Maurice Gattefossé de l’Institut d’hydrobiologie thermale.
  • Directeur-Fondateur des Laboratoires d’hydrobiologie médicale de Molitg-les-Bains.
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Distinctions

Publications

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Hommages

  • En 2010, le galeriste parisien Stephane Rochette retrace la vie et l'œuvre du médecin ardéchois dans un ouvrage publié en collaboration avec les Archives départementales de l'Ardèche : Jos Jullien, une vie gravée en Vivarais (221 pages)[53].
  • Le , la mairie de Joyeuse inaugure une plaque commémorative sur les murs de sa maison : « Dans cette maison vécut Jos Jullien (1877-1956) médecin, préhistorien, peintre-graveur et maire de Joyeuse 1908-12 et 1929-44[54]. »
  • Du au , une exposition retraçant la vie du Dr Jullien, Jos Jullien, médecin et artiste à la curiosité universelle, est présentée aux archives départementales de l'Ardèche à Privas. « Cette exposition en 24 tableaux rend hommage à Jos Jullien en s’attachant à la fois à son travail de médecin, de chercheur, à son goût pour la préhistoire, et à sa vie quotidienne à Joyeuse, notamment en tant que maire de la commune, mais aussi en mettant en avant un aspect oublié du personnage, son intérêt pour la littérature, l’écriture, le dessin et la gravure. Ces 24 tableaux sont autant de représentations d’une vie héroïque, celle d’un homme extraordinaire aux multiples facettes »[55],[56].
  • Le , à l'occasion des journées européennes du patrimoine, l’hôpital local de Joyeuse prend le nom du Dr Jos Jullien.
  • Du au , la maison Charles Forot, à Saint-Félicien, rend hommage à Jos Jullien à travers l’exposition Jos Jullien, un été chez Forot, qui retrace l'étroite collaboration établie entre Jullien et Forot, aboutissant, en 1920, à la création des éditions du Pigeonnier.
  • Du au , la médiathèque d'Uzès propose de redécouvrir, à travers l'exposition La Cigale uzègeoise et ses illustrateurs, le travail des nombreux artistes (dont celui de Jos Jullien) qui ont illustré les ouvrages des Éditions de la Cigale (1926-1953) et de La Cigale uzégeoise (1926-1934)[57].
  • Du au , dans son exposition Cachan comme en 14, la mairie de Cachan rend hommage au soldat Jos Jullien, en présentant notamment ses souvenirs et l'album regroupant ses photos prises sur le champ de bataille entre 1914 et 1918.
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Notes et références

Voir aussi

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