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bras de l'océan Atlantique qui sépare le Sud de l'Angleterre du Nord-Ouest de la France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Manche (en anglais English Channel, en breton Mor Breizh[3], en normand Maunche, en cornique Mor Bretannek, en gallois Môr Udd, en néerlandais Het Kanaal) est une mer épicontinentale[4] de l'océan Atlantique, située dans le nord-ouest de l'Europe et qui s'étend sur une superficie d'environ 75 000 km2 et sépare la France du Royaume-Uni ; longue d'environ 530 km, large de 176 km à son extrémité ouest, de 41 km à son extrémité est et profonde de 180 m en son point le plus profond[5] avec une valeur moyenne de 54 mètres[6]. L'extrémité orientale de la Manche constitue le pas de Calais, l'une des zones maritimes les plus fréquentées du globe. L'eau de cette zone est très turbide, tout en restant oxygénée.
Manche | ||||
Carte de la mer « Manche ». | ||||
Géographie humaine | ||||
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Pays côtiers | France Royaume-Uni Jersey Guernesey |
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Tunnels | Tunnel sous la Manche | |||
Géographie physique | ||||
Type | Mer épicontinentale | |||
Localisation | Océan Atlantique | |||
Coordonnées | 50° 06′ nord, 1° 36′ ouest | |||
Subdivisions | Baie de Somme, baie de Seine, golfe de Saint-Malo et baie de Lyme | |||
Superficie | 75 000 km2 | |||
Longueur | 500 km | |||
Largeur | ||||
· Maximale | 250 km | |||
· Minimale | 34 km | |||
Profondeur | ||||
· Moyenne | 54 m | |||
· Maximale | 180 m | |||
Volume | 4 050 km3 | |||
Géolocalisation sur la carte : Europe
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Royaume-Uni
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D'anciennes dénominations sont attestées[7] :
Le bras de mer qui sépare la Grande-Bretagne de l'Europe continentale aurait été nommé Manche britannique par métaphore avec le nom commun manche qui désigne la pièce de vêtement dans laquelle s'enfile le bras. Bien qu'en 1768, Antoine-Augustin Bruzen de La Martinière répertorie dans son grand dictionnaire géographique, historique, et critique, plus de quinze Manche, l'usage va tout au long des siècles suivants restreindre le mot à la simple dénomination de la Manche britannique, les autres bras de mer étant appelés détroit ou canal selon leur taille[20].
La Manche appartient au plateau continental du Nord-Ouest de l'Europe. Formant un bassin sédimentaire, les fonds constituent une plaine sédimentaire faiblement incliné vers l'Ouest. Sa couverture mésozoïque et cénozoïque est affectée par d'importantes fractures qui s'ordonnent suivant trois directions principales, N 130° en Manche orientale, N 90° en Manche centrale, N 70° en Manche occidentale où les failles forment un étroit faisceau dénommé accident Aurigny-Ouessant[21].
L'origine géologique de cette « mer-fleuve » épicontinentale est encore mal comprise. Les données géophysiques récentes acquises grâce aux sondeurs multifaisceaux et aux données de réflexions sismiques de haute résolution ont permis de constituer des relevés de plus en plus détaillés des fonds (par le SHOM en France). On commence à mieux comprendre la nature sédimentaire des fosses, dont la fosse centrale de la Manche, qui pourrait avoir une origine tectonique et/ou avoir été creusée par le « fleuve Manche » durant les dernières phases glaciaires[22].
Deux hypothèses sont avancées pour expliquer la formation de la mer il y a près de 500 000 ans lors d'un optimum glaciaire : l'une met en jeu un processus purement hydraulique avec la formation d’une immense vallée fluviatile par érosion progressive des falaises crayeuses. L'autre suppose l'existence d'un lac proglaciaire créé dans le sud de la mer du Nord, et qui a commencé à déborder lors de la période interglaciaire qui a suivi, passant au-dessus de la crête rocheuse (entre Douvres et Calais), créant une chute d’eau d’environ 32 kilomètres de long, quelques kilomètres de large et 100 mètres de haut, et se déversant dans la vallée steppique en dessous[23].
Au cap Lizard affleure une série ophiolitique (voir Lizard complex (en)), signe d'une suture océanique, d'âge varisque. La Hague, quant à elle, recèle les plus vieilles roches de France[24] (voir cycle icartien).
D'un point de vue géographique, la Manche n'a pas de limite stricte avec l'océan mondial. Elle communique avec la mer du Nord par le pas de Calais à l'est et avec la mer Celtique à l'ouest, cette dernière ouvrant directement sur l'océan Atlantique.
L'Organisation hydrographique internationale définit les limites de la Manche de la façon suivante[26] :
Les pays qui bordent la Manche sont :
Les courants s'orientent globalement vers l'est en marée montante, et vers l'ouest après la « renverse des courants » à marée descendante, mais le bilan entre les deux mouvements contraires montre toutefois un différentiel en faveur d'un lent mouvement de la masse d'eau vers le nord[27]. Il faut de 110 à 152 jours pour que les eaux aillent de La Hague au pas de Calais[28]. Le raz Blanchard est le plus fort courant de marée de la Manche. La baie du Mont-Saint-Michel présente un marnage de 15 mètres[29].
Les principaux fleuves se jetant dans la Manche sont, pour la France : la Slack ; le Wimereux ; la Liane ; la Canche ; l'Authie ; la Somme ; la Bresle ; la Veules ; la Seine ; la Touques ; la Dives ; l'Orne ; la Vire ; la Douve ; la Sée ; la Sélune ; le Couesnon ; la Rance ; le Gouët ; le Trieux ; le Jaudy ; le Léguer ; le Dossen ; et la Penzé ; et pour le Royaume-Uni : le Tamar ; l'Exe ; ainsi que les tributaires de Poole Harbour et Southampton Water.
Après l'île de Wight, en Angleterre, les plus grandes îles sont les îles Anglo-Normandes (ou îles de le Manche). Ces dernières sont britanniques, mais ne font pas partie du Royaume-Uni.
Les îles françaises sont moins étendues. Mentionnons, Île-de-Batz au large de la Bretagne, les îles Chausey, les îles Saint-Marcouf, Tatihou ainsi que l'île Pelée (adossée à la rade de Cherbourg-en-Cotentin), île française la plus septentrionale.
Poole Harbour et Southampton Water constituent des baies britanniques. La baie de Saint-Brieuc, le golfe de Saint-Malo (avec la baie du Mont-Saint-Michel), la baie de Seine (avec la baie des Veys) et la baie de Somme constituent des baies françaises.
Plusieurs sujets d'étude préoccupent conjointement les chercheurs, parmi lesquels :
Dans le cadre d'un projet Interreg IVA et IIIA CHARM, la Manche-Est a fait au début des années 2000 l'objet de cartographies regroupées dans un atlas des habitats de certaines espèces d'intérêt commercial et d'invertébrés (benthiques) caractéristiques d'habitats spécifiques. Cet atlas s'est attaché à aussi cartographier les lieux de vie des poissons selon leur âge, notamment pour les stades jeunes où les poissons sont les plus vulnérables[36]. Les invertébrés qui ont été étudiés ont été :
Plusieurs espèces de poissons (de la larve à l'adulte) et organismes d'intérêt halieutique ont aussi été décrites par leur habitat dans l'atlas :
Les centrales nucléaires de Flamanville, Paluel et Penly sont implantées sur la côte française, en Normandie.
Le développement des énergies renouvelables intermittentes conduit au renforcement des interconnexions européennes. Aussi des câbles sous-marins relient-ils la France à la Grande-Bretagne, à savoir IFA 2000, IFA-2 et Eleclink. FAB Link qui tirerait partie de l'énergie marine du raz Blanchard[37] et AQUIND Interconnector sont à l'état de projet ; ils sont retardés en raison du Brexit.
Des sites éoliens en mer sont retenus au large du Tréport, de Fécamp, Courseulles-sur-Mer et Saint-Brieuc[37]. Le très grand parc éolien Centre-Manche, composé de deux zones contiguës Centre-Manche 1 et Centre-Manche 2, au large de la Seine-Maritime, du Calvados et de la Manche, est entre-temps annoncé[38],[39]. Du côté britannique se trouve le parc éolien de Rampion (en). En revanche, le projet de parc éolien à Navitus Bay (en) a été abandonné en raison de la proximité d'un littoral inscrit au patrimoine mondial.
La pollution des littoraux et des fonds pourrait croître dans le futur autour des fosses qui ont été utilisées pour l'immersion spéciale de munitions non explosées après les guerres mondiales (y compris des munitions chimiques)[40]. Entre 1946 et 1993, quatorze pays ont déversé des déchets radioactifs dans la fosse des Casquets[41].
En Normandie, la France exploite l'usine de traitement de la Hague, en retrait par rapport au littoral. Le centre de stockage de la Manche, non banalisable à l’issue des 300 ans initialement prévus, jouxte l'usine de traitement de la Hague.
La Seine contamine la baie de Seine et le littoral du pays de Caux aux polychlorobiphényles[42].
L'érosion du littoral, que la crise climatique accentue, entraîne vers la mer les déchets d'anciennes décharges[43].
Alors que la France écrivait sa nouvelle stratégie marine et doit notamment définir le « bon état écologique » pour chacune de ses grandes aires marines, plusieurs projets soutenus par l'Union européenne (Programme INTERREG IVA) ont concerné la Manche et l'Arc-Manche, dont :
Une plate-forme de coopération en matière de gouvernance, Arc Manche, a été mise en place pour faciliter l'analyse des activités et le portage de projets (entre autres, le projet « CAMIS »[48] (Stratégie maritime intégrée de l'espace Manche), piloté par la région Haute-Normandie).
Par son statut de bras de mer entre l'océan Atlantique et la mer du Nord, la Manche constitue la principale voie maritime entre l'océan Atlantique et l'Europe du Nord. En 2005, presque 20 % du trafic mondial des navires déclarés passe par la Manche. Le cabotage y a diminué, mais pourrait être relancé dans le cadre des « autoroutes maritimes » proposées comme alternative moins polluante au transport routier.
Des ferrys relient les îles Britanniques à l'Europe continentale depuis le XIXe siècle. Ces liaisons maritimes se font entre l'Angleterre et la France entre les ports suivants :
Les liaisons entre la France et l’Irlande sont :
Depuis le , l'inauguration du tunnel sous la Manche, permet de relier par voie ferroviaire les deux côtés de la Manche, sans interrompre pour autant les liaisons maritimes.
Les courants et la densité du trafic, ainsi que le nombre élevé de navires transportant des produits dangereux font de la partie nord de la Manche une zone où les dangers et risques pour la sécurité maritime et la sécurité civile sont nombreux et importants. Un dispositif de séparation du trafic a été mis en place[49].
Des dizaines de milliers d'exilés traversent chaque année la Manche dans des embarcations précaires, venant de France et cherchant à rejoindre le littoral de l'Angleterre. Plusieurs dizaines d'entre eux se sont noyés ces dernières années[50],[51].
Toute la Manche (lieu du débarquement du , et de la bataille de Normandie) est aussi concernée par les séquelles de guerre, avec des centaines d'épaves de navires et avions datant des deux guerres mondiales et de nombreux dépôts immergés de munitions conventionnelles et chimiques.
Dans le détroit, les courants parmi les plus violents au monde entretiennent un écosystème très particulier, parfois comparé à une gigantesque station d'épuration à lit fluidisé, ne pouvant toutefois absorber les excès de nitrates et phosphates que la mer y reçoit, ni les toxiques non biodégradables.
Bien que non spectaculaire, la biodiversité y est significative et sa productivité bien plus encore. C'est une zone importante de frayères et de nourrissage pour les poissons, mais qui subit les impacts d'une pêche ancienne et intensive, et en particulier du chalutage, en sus des pollutions importantes d'origine terrestre ou marine. C'est aussi un très important couloir de migration pour les oiseaux et certains poissons et mammifères marins.
La Manche orientale, bien qu'exploitée par un nombre restreint (et en décroissance) de navires de pêche (chalutiers artisans de pêche côtière, bateaux de petite pêche), produit plus de 80 % des produits déclarés par les pays pêchant dans ce secteur, non sans impact écologique et sur la ressource.
Les principales espèces cibles sont la plie, le merlan, la morue et le rouget barbet qui tend à remonter vers le nord. La culture d'huîtres et de moules y est pratiquée, mais moins intensément qu'en Atlantique. Boulogne-sur-Mer, sur le littoral français, y est le premier port de pêche français en tonnage débarqué, et premier port européen pour le traitement des produits de la mer.
La mobilisation du monde de la pêche contre les éoliennes en mer est forte[52],[53],[54]. Le comité des pêches des Côtes-d'Armor porte plainte contre le projet au large de Saint-Brieuc[55]. Le parc de Barfleur sera plus grand qu'initialement prévu, aussi les pêcheurs de la Manche expriment-ils leur colère[56]. Le 24 septembre 2021, les pêcheurs manifestent au Havre et à Cherbourg contre les éoliennes en mer[57].
Le film Welcome de Philippe Lioret (2009) raconte les aventures d'un maître-nageur qui décide d'aider un jeune émigrant irakien à atteindre le Royaume-Uni à la nage.
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