Top Qs
Chronologie
Chat
Contexte

Joseph-Marie Amiot

prêtre jésuite, astronome et historien français, missionnaire en Chine De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Joseph-Marie Amiot
Remove ads

Joseph-Marie Amiot (nom chinois Qian Deming 錢德明), né le à Toulon (France) et décédé le à Pékin (Chine), est un prêtre jésuite, astronome et historien français, missionnaire en Chine. Il fut l'un des derniers survivants de la Mission jésuite en Chine[1].

Faits en bref Naissance, Décès ...
Remove ads

Premières années et formation

Amiot entra au noviciat de la Compagnie de Jésus à Avignon en 1737, et fut ordonné prêtre le à Lyon. Durant sa formation il avait demandé à être envoyé comme missionnaire en Chine. Cela lui fut accordé, et, en compagnie de deux novices (jésuites) chinois, il quitta le port de Lorient (France) en pour arriver à Macao le . L’année suivante il monta à Pékin où il entra le . Il y resta jusqu’à sa mort, en 1793.

Remove ads

Atmosphère politique changée

Si les hommes de science et les intellectuels de l’Ouest étaient toujours les bienvenus à la cour impériale, l’atmosphère en Chine n’était plus ce qu’elle avait été au temps des Matteo Ricci, Ferdinand Verbiest et autres pionniers. Le christianisme y avait été interdit, et des persécutions avaient périodiquement lieu. Les jésuites résidant à la cour (dont Amiot) espéraient que leur présence et leur travail pour l’empereur permettraient une réhabilitation du christianisme ou du moins le rétablissement de la liberté religieuse.

Remove ads

Langues et activités scientifiques

Amiot étudia le chinois et le mandchou (alors langue officielle de la dynastie Qing au pouvoir). Il est l’auteur d’une grammaire et dictionnaire mandchou. En fait il se passionna pour tout ce qui était chinois : coutumes, langues et dialectes, histoire et musique. Il prit à son service un jeune Chinois, Jacob Yang, qu’il forma aux méthodes scientifiques européennes et c’est avec lui que pendant 31 ans il publia ses écrits.

Outre le travail habituel de la publication des bulletins astronomiques Amiot poussa la recherche dans le domaine du magnétisme et s’occupa de la formation d’hommes de science chinois.

Il a par ailleurs traduit et introduit en Europe en 1772 le livre, considéré comme fondateur de la stratégie, l'Art de la guerre de Sun Zi, sous le titre les treize articles.

Musique chinoise

En 1754 il envoie en France un mémoire, non signé, non daté, demeuré longtemps inédit, De la Musique moderne des Chinois[2],[3], qu’il dit compléter par un autre envoi, perdu, sur la Musique que les Chinois cultivaient anciennement[4]. En 1779 ses Divertissements chinois[5], publiés par La Fage en 1844[6], consistent en musiques notées à la chinoise et transcrites selon une notation mixte sur une portée. Quarante-et-un airs ont ainsi ainsi être mis à la disposition de l’amateur et des compositeurs européens. Des études[7],[8] ont montré qu’il ne s’agit pas de transcriptions d’oreille faites par un Européen qui les aurait entendues, mais bien de partitions écrites en usage à la cour mandchoue. Il n’y a pas un recueil unique qui servit de source à Amiot, mais on a pu trouver nombre de ses pièces encore en usage dans les genres Shifan[9] ou le Kunqu. Ces Divertissements constituent un témoignage précieux de la musique chinoise de l’époque mandchoue. Non moins importants, son recueil Musique sacrée[10] témoigne des prières en chinois chantées à l'église du Beitang de Pékin.

Remove ads

Tragiques développements

Résumé
Contexte

Comme beaucoup de membres de la Mission jésuite en Chine, Amiot a contribué à faire connaître la culture chinoise en Europe, même si cela n’était pas l’objectif premier de sa présence à Pékin. Avec ses compagnons jésuites Antoine Gaubil et Michel Benoist, il cherchait à obtenir un nouveau droit de cité pour la religion chrétienne et le retour de missionnaires en Chine. Il n’y réussit pas.

De plus, les nouvelles venant d’Europe étaient dramatiques. La Compagnie de Jésus était bannie de France en 1764. Amiot obtint alors de Henri Bertin, ministre d’État avec lequel il était en correspondance, que le roi de France, à titre personnel finance le travail des jésuites français à Pékin. Neuf ans plus tard, en 1773, la Compagnie de Jésus était supprimée par Clément XIV. Pour sauver ce qui restait de la Mission jésuite de Chine, Amiot obtint que les Lazaristes prennent leur place. Tout cela fut balayé par la Révolution française de 1789. Amiot fut ensuite profondément troublé lorsqu’il apprit que le roi Louis XVI avait été exécuté[11]. Amiot décéda le jour même où on l’informa de cette nouvelle : il avait célébré une messe pour le roi et mourut dans la nuit du [12]. Avec lui disparaissait le dernier jésuite de la grande épopée de la Mission jésuite en Chine[11]. Sa stèle funéraire se trouve dans les jardins du temple bouddhique Wutasi 五塔寺, ou temple des Cinq pagodes[13],[14],[15].

Remove ads

Quelques écrits

Remove ads

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Discographie et bibliographie

  • Teodorico Pedrini. Concert baroque à la cité interdite par l’Ensemble baroque XVIII-21, Musique des Lumières, dir. Jean-Christophe Frisch, Astrée Auvidis E 8609, 1996.
  • Joseph-Marie Amiot. Messe des Jésuites de Pékin = Mass of the Jesuits in Beijing. Ensemble Meihua Fleur de Prunus et Chœur du Centre catholique chinois de Paris, dir. François Picard, Ensemble XVIII-21, dir. Jean-Christophe Frisch. 1 CD Auvidis-Astrée, 1998. Réédition Naïve, 2007.
Ce disque intègre la messe Psallite Domino d’Ambleville, au titre d'un Kyriale latin qui aurait pu être chanté à l'église du Beitang.
  • Jésuites et courtisanes, XVIII-21 Musique des Lumières, direction Jean-Christophe Frisch, Fleur de prunus, direction François Picard, Buda Records, collection « Musique du Monde » CD 1984872, 2002.
  • Vêpres à la Vierge en Chine, Chœur du Beitang (Pékin), XVIII-21 Musique des Lumières, direction Jean-Christophe Frisch, notice Jean-Christophe Frisch et François Picard, K617 155, 2004.
  • Trois divertissements chinois[18], J.-M. Amiot, compilateur ; ensemble XVII-21 le Baroque nomade, Jean-Christophe Frisch, dir., concert à la Bibliothèque nationale de France, 14 avril 2015.
  • Jim Levy, "Joseph Amiot and Enlightenment Speculation on the Origins of Pythagorean Tuning", "''THEORIA,_University_of_North_Texas_Journal_of_Music_Theory''", Denton, 1989, 4, p. 63-88.
  • Michel Hermans, « Joseph-Marie Amiot. Une figure de la rencontre de "l'autre" au temps des lumières», in Yves Lenoir et Nicolas Standaert (éd.), Les Danses rituelles chinoises d’après Joseph-Marie Amiot, Namur-Bruxelles, Presses universitaires de Namur-Éditions Lessius, 2005, p. 11-77.

Liens externes

Remove ads

Notes et références

Loading related searches...

Wikiwand - on

Seamless Wikipedia browsing. On steroids.

Remove ads