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Laure Junot d'Abrantès
mémorialiste française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Laure Adélaïde Constance Junot, duchesse d’Abrantès[1], née Permon le à Montpellier et morte le à Paris, est une mémorialiste française.
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Biographie
Résumé
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Enfance et vie de famille
Fille de Charles Martin Permon, pourvoyeur de vivres pour l’Armée d’Amérique[2] et administrateur civil en Corse, et de Panoria Comnène, Laure Permon se prétendait issue par sa mère d’une branche déchue des empereurs byzantins[3].
Laure d’Abrantès a rapporté dans ses Mémoires que le jeune Napoléon Bonaparte avait demandé sa mère en mariage après son veuvage. Si l'information semble quelque peu douteuse, il est néanmoins certain qu’il a beaucoup fréquenté sa famille une fois qu’elle s’est, après diverses vicissitudes, installée à Paris après la chute des Jacobins le 9 thermidor an II.
Mariée au général Jean-Andoche Junot, qui deviendra fou et finira par se suicider en 1813, elle commença une carrière littéraire pour pallier ses multiples revers de fortune, et ce grâce à la collaboration d'un jeune écrivain Honoré de Balzac, alors encore méconnu[3].
Vie mondaine à Paris et voyages en Europe
Son mariage se déroule au début du Consulat, période à laquelle elle entre dans l’animation de la vie parisienne où sa beauté, son esprit caustique et son extravagance ne tardent pas à la faire remarquer. Si le premier Consul la surnomme la petite peste, c'est de manière affectueuse car il la traite, ainsi que Junot, avec la plus grande générosité (sa grande sœur qui avait alors douze à treize ans baptisa Napoleon Le Chat botté) un sentiment qui néanmoins ne sera jamais partagé par l'intéressée, la duchesse n'hésitant pas à se répandre en sarcasmes et calomnies à son endroit dans ses Mémoires historiques sur Napoléon Ier. Elle fait montre, durant la mission diplomatique de son mari à Lisbonne, d’une telle prodigalité que celui-ci se retrouve à son retour à Paris, en 1806, surchargé de dettes que ses propres intrigues ne font rien pour arranger. À Paris, elle reçoit les leçons de piano de Daniel Steibelt, qui lui dédie deux œuvres, Le Bouquet, pour sa fête en , et une grande pièce en l'honneur de la paix de Tilsit. Elle rejoint à nouveau son mari à Lisbonne après son entrée victorieuse dans cette ville, fin 1807, mais même les libéralités et le butin acquis à Lisbonne ne satisfont pas ses exigences. Elle accompagne ensuite Junot durant une partie de la guerre d’Espagne.
Opposition à l'empereur
De retour en France en , la vivacité de ses remarques et la réception d’invités exécrés de l’Empereur suscitent le mécontentement de celui-ci. Elle devient également la maîtresse du comte de Metternich, ambassadeur d’Autriche en France. L’aggravation des troubles mentaux de Junot la menace ensuite de ruine, ce qui explique peut-être sa participation aux intrigues visant à restaurer les Bourbon au trône en 1814. Elle ne se rallie pas à Napoléon pendant les Cent jours.
Elle possédait au no 34 avenue de Madrid à Neuilly-sur-Seine le château de Saint-James[4].
Liaison avec Honoré de Balzac et débuts en littérature
Après 1815, elle passe la majeure partie de son temps à Rome, dans le monde artistique qu’elle anime par la vivacité de sa conversation. De retour à Paris, sous la Restauration, elle devient monarchiste et traite Napoléon Bonaparte de monstrueux usurpateur, puis tente de combler ses dettes et de retrouver son rang en vendant meubles et bijoux. Mais surtout, elle rêve d’écrire pour ajouter à ses maigres revenus des droits d’auteur[3]. C’est ainsi qu’elle devient la maîtresse du jeune Honoré de Balzac vers 1828, après s’être longtemps refusée à lui. L’auteur de La Comédie humaine lui sert d’abord de conseiller, de correcteur et d’homme à tout faire[5]. C’est lui qui la pousse à rédiger ses Mémoires qu’il corrige inlassablement et dont, le succès acquis, elle nie qu’il y eût mis la main[6].
Difficultés financières et littéraires

Elle connaît cependant beaucoup de difficultés financières et littéraires. La publication de ses Mémoires ne suffisant pas à assainir sa situation financière, elle se résigne à vendre l'hôtel d'Abrantès, ainsi que son mobilier, la cave et une riche bibliothèque[7],[8]. Après quelques années de succès, les échecs se succèdent : Balzac ne travaille plus pour elle et n'est plus son amant. Elle doit louer un rez-de-chaussée rue de La Rochefoucauld où elle tente de reconstituer un salon avec des amis fidèles aux souvenirs de l’Empire : Juliette Récamier, Théophile Gautier (qui la surnomme « la duchesse d’Abracadabrantès »), des acteurs mondains et des douairières. Les journaux parlent de la Société des polichinelles au sujet des acteurs mondains. Mais le pire est à venir : le libraire Ladvocat refusant ses manuscrits, elle tombe dans l’indigence et doit vendre son mobilier[9].
Mort
Elle finit sa vie dans un hôpital où, faute d’argent, on la place dans une mansarde[9].
Comme sous-titre à son poème À Laure, duchesse d'A.[10] Victor Hugo notait : « Le conseil municipal de la ville de Paris a refusé de donner six pieds de terre dans le cimetière du Père-Lachaise pour le tombeau de la veuve de Junot, ancien gouverneur de Paris. Le ministre de l’intérieur a également refusé un morceau de marbre pour ce monument. (Journaux de février 1840) »
Elle est inhumée au cimetière de Montmartre[11], où sa tombe est ornée de son portrait en médaillon, œuvre de David d'Angers.
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Famille et descendance
Résumé
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Laure et Jean-Andoche Junot ont eu deux filles et deux fils :
- Joséphine Junot d'Abrantès (Paris, -Paris, ), mariée en à Jacques-Louis Amet (Farnham (Surrey), -)
- Constance Junot d'Abrantès (Paris, -Paris, ), mariée en 1829 à Louis Antoine Aubert (1799-1882), d'où descendance.
- Louis Napoléon Andoche Junot, 2e duc d'Abrantès (Paris, -Neuilly-sur-Seine, ) mourut célibataire et sans descendance.
- Andoche Alfred Michel Junot, 3e duc d'Abrantes (Ciudad Rodrigo-Espagne, - Bataille de Solférino-Italie, ) 1er mariage le à Marie Céline Elise Lepic (-) d'où descendance :
- Jeanne Joséphine Marguerite Junot d'Abrantès (Paris, -), mariée à Paris le à Xavier Eugène Maurice Le Ray (Sèvres, -Paris, ), qui fut titré 4e duc d'Abrantès en 1869, d'où descendance et extinction de la branche mâle en 1982. 2e mariage le à Marie Louise Léonie Lepic (-) sœur de sa 1re femme d'où descendance :
- Jérôme Napoléon Andoche Junot d'Abrantès (Paris, -Paris, )
- Marguerite Louise Elisabeth Junot d'Abrantès (Paris, -1919), mariée à Paris, le à César Elzéar Léon vicomte Arthaud de La Ferrière (1853-1924).
- Jeanne Joséphine Marguerite Junot d'Abrantès (Paris, -), mariée à Paris le à Xavier Eugène Maurice Le Ray (Sèvres, -Paris, ), qui fut titré 4e duc d'Abrantès en 1869, d'où descendance et extinction de la branche mâle en 1982. 2e mariage le à Marie Louise Léonie Lepic (-) sœur de sa 1re femme d'où descendance :
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Publications
- Mémoires de Mme la duchesse d'Abrantès, ou Souvenirs historiques sur Napoléon, la Révolution, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration, Paris, Ladvocat, coll. « Mémoires contemporains », 1831-1835, 18 vol. (lire en ligne). — Nombreuses rééditions. Peut être complété par :
- Mémoires sur la Restauration, ou Souvenirs historiques sur cette époque, la révolution de Juillet et les premières années du règne de Louis-Philippe Ier, Paris, J. L'Henry, 1835-1836, 6 vol.
- Tome 1 (lire en ligne).
- Tome 2 (lire en ligne).
- Tome 3 (lire en ligne).
- Tome 4 (lire en ligne).
- Tome 5 (lire en ligne).
- Tome 6 (lire en ligne).
- L'Amirante de Castille, Paris, Mame-Delaunay, , 2 vol.
- Tome 1 (lire en ligne).
- Tome 2 (lire en ligne).
- Catherine II, Paris, Dumont, , 305 p. (lire en ligne).
- Les Femmes célèbres de tous les pays : leurs vies et leurs portraits, Paris, Lachevardière, , 106 p., in-f° (lire en ligne). — En collaboration avec Joseph Straszewicz. Il existe un prospectus.
- Histoires contemporaines, Paris, Dumont, , 2 vol.
- Tome 1 (lire en ligne).
- Tome 2 (lire en ligne).
- Scènes de la vie espagnole, Paris, Dumont, , 2 vol.
- Tome 1 (lire en ligne).
- Tome 2 (lire en ligne).
- Histoire des salons de Paris : tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier, Paris, Ladvocat, 1837-1838, 6 vol.
- Tome 1 (lire en ligne).
- Tome 2 (lire en ligne).
- Tome 3 (lire en ligne).
- Tome 4 (lire en ligne).
- Tome 5 (lire en ligne).
- Tome 6 (lire en ligne).
- Souvenirs d’une ambassade et d’un séjour en Espagne et en Portugal, de 1808 à 1811, Paris, Ollivier, , 2 vol.
- Tome 1 (lire en ligne).
- Tome 2 (lire en ligne).
- Une soirée chez Mme Geoffrin, Paris, Dumont, , 308 p. (lire en ligne).
- La Duchesse de Vallombray, Paris, C. Lachapelle, , 2 vol.
- L'Exilé : une rose au désert, Paris, Dumont, , 2 vol.
- Tome 1 (lire sur Wikisource, lire en ligne).
- Tome 2 (lire sur Wikisource, lire en ligne).
- Hedwige, reine de Pologne, Paris, Dumont, , 230 p. (lire en ligne).
- Louise, Paris, Dumont, , 2vol.
- Tome 1 (lire en ligne).
- Tome 2 (lire en ligne).
- Les Deux sœurs : scènes de la vie d'intérieur, Paris, C. Lachapelle, , 2 vol.
- Tome 1 (lire en ligne).
- Tome 2 (lire en ligne).
- Étienne Saulnier : roman historique, Paris, C. Lachapelle, , 2 vol.
- Tome 1 (lire en ligne).
- Tome 2 (lire en ligne).
- « La Forêt verte », Revue des feuilletons : journal littéraire..., vol. 2, , p. 20-24 (lire en ligne).
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Notes et références
Annexes
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