Neuilly-sur-Seine
commune française du département des Hauts-de-Seine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Neuilly-sur-Seine (/nø.ji.syʁ.sɛn/[1]) est une commune française située dans le département des Hauts-de-Seine, en région Île-de-France.
Neuilly-sur-Seine | |||||
L'hôtel de ville. | |||||
Blason |
Logo |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Île-de-France | ||||
Département | Hauts-de-Seine | ||||
Arrondissement | Nanterre | ||||
Intercommunalité | Métropole du Grand Paris EPT Paris Ouest La Défense |
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Maire Mandat |
Jean-Christophe Fromantin (DVD) 2020-2026 |
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Code postal | 92200 | ||||
Code commune | 92051 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Neuilléens | ||||
Population municipale |
59 267 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 15 889 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 53′ 17″ nord, 2° 16′ 07″ est | ||||
Altitude | Min. 27 m Max. 39 m |
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Superficie | 3,73 km2 | ||||
Type | Grand centre urbain | ||||
Unité urbaine | Paris (banlieue) |
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Aire d'attraction | Paris (commune du pôle principal) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Neuilly-sur-Seine (bureau centralisateur) |
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Législatives | 6e circonscription des Hauts-de-Seine | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-Seine
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
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Liens | |||||
Site web | neuillysurseine.fr | ||||
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Elle est limitrophe de la ville de Paris au nord-ouest, sur la rive droite de la Seine. Commune aisée, elle se classe, avec les 6e, 7e, 8e et 16e arrondissements de Paris, au 3e rang des communes de plus de 20 000 habitants en France où « les riches sont les plus riches » avec un niveau de vie annuel (revenus après impôts pour une personne seule) minimum des 10 % les plus riches de 122 390 euros en 2019[2].
La commune est délimitée à l'est et au sud par Paris (de l'est au sud : porte de Villiers, porte des Ternes, porte Maillot, bois de Boulogne), à l'ouest par la Seine (quartier de La Défense, sur les communes de Courbevoie et Puteaux) et au nord par la commune de Levallois-Perret (rue de Villiers).
Elle englobe une grande partie de l'île de la Jatte (à l'exception de sa pointe nord rattachée à Levallois-Perret), et l'extrémité nord-est de l'île de Puteaux, dont la partie neuilléenne est aussi connue sous le nom de l'île du Pont.
La superficie de la commune est de 373 hectares ; l'altitude varie de 27 à 39 mètres[3].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 mm) et un hiver froid (3,5 °C)[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 645 mm, avec 10,3 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Paris à 7 km à vol d'oiseau[6], est de 13,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 667,4 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
La commune est traversée par la route nationale 13 et par deux routes départementales, la D 908 et la D 1.
La nationale 13 prend à Neuilly le nom d'avenue Charles-de-Gaulle, anciennement avenue de Neuilly. Elle constitue un prolongement, vers la Défense et l'ouest de l'agglomération parisienne, de l'avenue des Champs-Élysées et de l'avenue de la Grande-Armée à Paris ; en 2006, elle connaissait un trafic de près de 160 000 véhicules par jour[10]. Elle a été partiellement enterrée en 1992 à l'occasion du prolongement de la ligne no 1 du métro pour faciliter la circulation automobile. Le projet d'enfouissement total a été abandonné pour être remplacé par le projet des allées de Neuilly, dont les travaux ont commencé en 2019.
La D 908 (boulevard Bineau), également très fréquentée, joint la porte de Champerret à l'île de la Jatte, Courbevoie (avenue de Verdun) et La Garenne-Colombes (rond-point de l'Europe).
La D 1 correspond au quai de Seine, rive droite, entre le bois de Boulogne et Levallois-Perret.
La circulation à vélo est en développement, avec notamment l'arrivée du système Vélib' à Neuilly-sur-Seine en 2009, l'aménagement de premières pistes cyclables sur l'axe Peretti - Roule en 2010-2014[11] puis sur l'avenue Charles-de-Gaulle en 2020-2022. La pandémie de Covid-19 a conduit à la création d'une piste temporaire sur le pont de Neuilly, avançant ainsi la réalisation du projet départemental d'axe vert majeur.
La commune est desservie par la ligne 1 du métro aux stations Porte Maillot, Les Sablons et Pont de Neuilly, la ligne 3b du tramway d'Île-de-France aux stations Porte Maillot et Anny Flore et par les lignes C du RER et E du RER à la gare de Neuilly - Porte Maillot.
La commune est aussi desservie par le réseau de bus RATP en journée et le Noctilien la nuit. à la station Pont de Neuilly il existe un important terminus pour les lignes de banlieue.
Au , Neuilly-sur-Seine est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Paris[Note 1], une agglomération inter-départementale regroupant 407 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[13],[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune du pôle principal[Note 3],[14]. Cette aire regroupe 1 929 communes[15],[16].
L’Insee découpe la commune en quatre « grands quartiers » soit Saint-James – Madrid, Charles Laffitte, Plaine des Sablons, Parc de Neuilly, eux-mêmes découpés en 26 îlots regroupés pour l'information statistique[17].
Compte tenu de l'histoire de la commune, il n'y a pas de véritable centre-ville à Neuilly, mais des quartiers différenciés. On peut distinguer par exemple le quartier de la place du Marché-Sablonville, le quartier de Bagatelle-Saint-James, le quartier du Pont, les alentours de la rue Louis-Philippe, les alentours de la rue des Huissiers et le quartier de l'île de la Jatte.
La municipalité découpe la commune en onze quartiers, dont trois au sud de l'avenue Charles-de-Gaulle (Bagatelle, Dulud-Laffitte, Longchamp) et huit au nord[18] :
Le secteur le plus prisé est le pourtour du Bois de Boulogne, et dans une mesure moindre ceux de Saint-James et du Parc. Le secteur le plus recherché par ses facilités (commerces, écoles) reste le voisinage de l'avenue du Roule. L'île de la Jatte, secteur anciennement industriel, a pris ces dernières années de la valeur malgré son enclavement. Ses commerces se sont développés dans les années 2010.
Jusqu'à 2020, aucune zone piétonne n'a été réalisée sur la commune mais de nombreuses avenues sont bordées de larges trottoirs plantés d'arbres souvent partagés entre piétons et cyclistes. Le projet des Allées de Neuilly prévoit l'aménagement de pistes cyclables le long de la traversée de Neuilly par l'avenue Charles-de-Gaulle.
Trois voies ont été aménagées en voie à 30 km/h : la rue des Huissiers, une section de la rue Madeleine-Michelis et une section de la rue de Longchamp. Un début de récupération des trottoirs ayant permis le stationnement automobile dans les années 1960-1970 a été mis en œuvre sur l'avenue du Roule entre 2010 et 2014 par la construction d'un parking souterrain suivie de la végétalisation des trottoirs et suppression de nombreuses places de parking en surface[11].
Logements[19] | Nombre en 2016 | % en 2016 | nombre en 2011 | % en 2011 |
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Total | 35 110 | 100,0 % | 35 053 | 100,0 % |
Résidences principales | 28 830 | 82,1 % | 29 655 | 84,6 % |
→ Dont HLM | 1 595 | 5,5 % | 1 275 | 4,3 % |
Résidences secondaires et logements occasionnels | 2 749 | 7,8 % | 2 952 | 8,4 % |
Logements vacants[Note 4] | 3 531 | 10,1 % | 2 447 | 7,0 % |
Dont : | ||||
→ maisons | 885 | 2,5 % | 1020 | 2,9 % |
→ appartements | 33 190 | 94,5 % | 32 477 | 92,6 % |
L'application de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (loi SRU) y suscite régulièrement polémique. Le journal Neuilly Indépendant a publié en mai 2007 les informations suivantes : « La ville de Neuilly s'est acquittée de ses engagements en matière de logements sociaux. Les réalisations et les projets en cours lui permettent de ne pas payer la pénalité au titre de la loi SRU. Le nombre de logements sociaux sur la ville va passer de 391 en 2001, à 1 165 en 2007 puis 1344 en 2008 ».
En 2008, le maire est auditionné par la commission départementale à la suite du constat de carence dont la ville est l'objet en matière de logements sociaux[20]. L'amende à laquelle est astreinte la ville de Neuilly se monte à 123 000 euros[21], car l'article 55 de la loi SRU (rénovation urbaine) impose de disposer de 20 % logements sociaux. « Neuilly ne compte que 3,2 % de logements sociaux. Il en manque donc 5 134 pour respecter la loi SRU qui en impose 20 %. Nous lui avons demandé comment il compte respecter cette loi », revendique l'association DAL (Droit au logement). Le maire se défend en évoquant la construction de 150 logements sociaux à Neuilly depuis son élection, et en ne recensant qu'un millier de dossiers de personnes en situation difficile[22].
En 2022, le taux de logements sociaux à Neuilly s'élève à 6,5 %, loin des 25 % prévu par la loi. La ville paie, chaque année, 6,3 millions d'euros de pénalités. Elle devrait, pour atteindre le seuil voulu, construire 7 000 HLM, mais seuls 30 à 40 logements sociaux sont livrés chaque année[23]. En 2023, le taux de logements sociaux à Neuilly s'élève à 6,8 %[24].
Pourcentage de logements sociaux à Neuilly-sur-Seine (2008-2023)
Les « Allées de Neuilly » forment un projet d'urbanisme d'un coût de 54 millions d'euros[25] lancé par l'actuel maire de Neuilly-sur-Seine, Jean-Christophe Fromantin[26]. Les travaux pour cette reconfiguration de la partie neuilléenne de l'axe historique de Paris ont débuté en 2019. Elle s’inscrit dans la nouvelle configuration du Grand Paris dont l’objectif est de modifier les perspectives de déplacements en Île-de-France. Sa réalisation doit s'étaler de 2019 à 2024.
Il s'agit de réinvestir les dix hectares des contre-allées, soit plus de deux kilomètres, entre la porte Maillot et le quartier d'affaires de La Défense. Son objet est d'offrir des lieux de promenade et de « convivialité », ainsi que de restaurer les liens entre le nord et le sud de la ville. Le projet est censé permettre l’amélioration du cadre de vie des habitants et des personnes fréquentant quotidiennement l'avenue, ainsi qu’accroître l’attractivité économique et créer une plus-value pour le commerce de proximité.
Les opposants à ce projet ont plaidé vainement pour un enfouissement partiel de la circulation, argumentant que le projet ne sert à rien tant qu'il n'est pas touché à l'avenue bordée par ces allées, « l’autoroute urbaine la plus fréquentée et la plus polluée de France », l'avenue Charles-de-Gaulle. Le maire a toujours refusé un référendum à ce sujet, car ce projet d'enfouissement serait selon lui compliqué techniquement et coûterait plus d'un milliard d'euros[25].
Les plus anciens actes mentionnant ce village fondé par des moines de l’abbaye de Saint-Denis au XIIe siècle nomment ce lieu « Lulliacum » ou « Lugniacum » en latin, et « Nully » ou « Lugny » en français[27],[28],[29].
Le pôle principal de Neuilly-sur-Seine est à l'origine le village de Villiers-la-Garenne. Il est fait mention du village de Villare dès le IXe siècle. La paroisse de Villiers est probablement un démembrement de celle de Clichy. Il s’agit d’une garenne dépendant de l'abbaye de Saint-Denis[30].
À l'époque romaine, l'actuel centre de Neuilly n'est qu'un simple gué. Habité par quelques pêcheurs, le gué se transformera plus tard en port : Lulliacum, Portum de Lulliaco (1222), − (1224) − ce qui étymologiquement signifie lieu appartenant à Lullius ou Lugnius[Note 5]. Ce port est un écart de Villiers-la-Garenne. Le nom se transforme ensuite en port de Luny, port de Nully (1346) puis Neuilly. L'importance stratégique du pont établi à cet endroit sur la Seine est telle, qu'on dénomme le lieu Pont-Neuilly, et qu'il prend de l'importance, éclipsant l'ancien bourg de Villiers-la-Garenne[Note 6],[Note 7].
Le nom de Portum Lulliaco apparaît pour la première fois sur une charte de l'abbaye de Saint-Denis.
En 1140, les moines établissent un bac qui permettait le passage de la Seine, probablement un peu au nord de l'avenue Charles-de-Gaulle actuelle. Un village se forme autour de leur ancienne ferme appelée Nully en 1316. Nully devient un lieu de passage entre Paris et la Normandie. Un pont en bois est construit à la suite de la chute du bac du carrosse d'Henri IV et de Marie de Médicis en .
En 1772, sous Louis XV, un pont en pierre de 219 mètres de long est construit par Jean-Rodolphe Perronet[31] (une statue de ce dernier se dresse jusqu'en 2023 au pied du pont sur la pointe orientale de l'île de Puteaux). Le pont se trouve cette fois-ci dans l'axe historique et non plus dans le prolongement de l'actuelle rue du Pont[32].
En 1942, un pont métallique réalisé par Louis-Alexandre Lévy le remplace, l'actuel pont de Neuilly. En 1992, le pont est élargi pour permettre le passage en surface du pont du prolongement de la ligne 1 du métro jusqu'à La Défense.
François Ier, à son retour d'Espagne, en 1529, y fait construire le château de Boulogne, en bordure de la forêt de Rouvray (dont le bois de Boulogne est la partie qui subsiste aujourd'hui) qui, sous Louis XIII, prit le nom de château de Madrid.
Il est démoli en 1793, pendant la Révolution. Il était situé approximativement autour du 31, boulevard du Commandant-Charcot. Aucun vestige n'en demeure. Seules quelques voies de circulation en conservent le nom, comme l'allée, la villa ou l'avenue de Madrid.
En 1777, Claude Baudard de Vaudésir de Saint Gemmes (il anglicisera son nom de Saint Gemmes, propriété lui appartenant près d'Angers, en Saint-James) trésorier général de la marine de Louis XV, qui sera révoqué pour détournement de fonds, fait construire et aménager un domaine planté d'arbres et d'arborescences recherchées, la folie Saint-James (du latin Folia). Dans ce parc est construit le lycée de la Folie-Saint-James dans les années 1950, modernisé en 2007.
En 1815, il y a à Neuilly plusieurs engagements entre les Anglais et les Français : les premiers, unis aux Prussiens, attaquèrent le pont, mais, défendu par les Français, ce dernier fut conservé intact, et ce ne est qu'en vertu de l'article VIII de la convention du 3 juillet, que le pont et le village passèrent au pouvoir des ennemis[33].
Le 6 juillet, Wellington vient à Neuilly, où il établit son quartier-général à la folie Saint-James et en repart le 8, pour venir à Paris[34].
Une pompe à feu y fournit par jour 5 000 m3 d’eau à Paris dans les années 1870[35].
C'est en 1786 à Neuilly, sous Louis XVI, que l'apothicaire Antoine Parmentier tente les premières cultures de la pomme de terre dans la plaine des Sablons[36].
À la Révolution, « port Neuilly » devient une commune ; le , Nicolas Jean Delaizement est élu premier maire de la commune. La municipalité tient sa première réunion dans l'église Saint-Jean-Baptiste (reconstruite de 1827 à 1831). En 1809, la mairie est transférée rue de Madrid (actuellement rue du Château) puis en 1836[37] dans le quartier de Sablonville, place Parmentier, dans un nouveau bâtiment, qui accueille également la justice de paix. En 1886, la municipalité déménage dans un nouvel édifice, l'actuel hôtel de ville. Le bâtiment de la place Parmentier est reconstruit en 1897 pour n'accueillir que la justice de paix, ainsi qu'une école maternelle. Devenu une bibliothèque puis une MJC, il est renommé en 1992 centre culturel Louis-de-Broglie, ce scientifique ayant vécu dans le quartier, rue Perronet[38]. Après restauration en 2023, le site est renommé « espace Parmentier »[36].
Le , la Convention crée par décret l'École de Mars, qui a pour but de dispenser une éducation révolutionnaire et de former les futurs soldats de la République. Elle est située dans la plaine des Sablons à Neuilly, où plus de 3 000 élèves, âgés de 16 à 17 ans, s'y retrouvent en juillet 1794, pour recevoir une éducation militaire assez rude.
Après la chute de Robespierre, l'École de Mars est dissoute dès le . Une rue en rappelle le souvenir depuis 1908[39].
Le , une partie des armées confédérées y fut passée en revue par les empereurs de Russie, d'Autriche et le roi de Prusse.
Le château de Neuilly construit à partir de 1751 et modifié par la suite par Joachim Murat qui l'acheta en 1802, est la résidence favorite du roi Louis-Philippe et de sa famille de 1830 à 1848.
Le , le prince héritier duc d'Orléans meurt d'une chute de voiture en se rendant à Neuilly. Une chapelle commémorative de style byzantin - devenue l'église Notre-Dame-de-Compassion - est élevée à cet endroit. Lors du percement du boulevard périphérique, la chapelle a été déplacée de son emplacement originel. Neuilly a récupéré, après l'indépendance de l'Algérie, la statue équestre du Prince qui se trouvait à Alger. Elle a été remontée au milieu du carrefour Inkermann-Victor-Hugo. Le château de Neuilly fut incendié lors de la Révolution de 1848. Ne subsiste qu'une des ailes, située au 52, boulevard d'Argenson, occupée aujourd’hui par la congrégation des sœurs Saint-Thomas de Villeneuve. Les noms de plusieurs rues de Neuilly (rue Louis-Philippe, rue d'Orléans, rue de Chartres, rue de l'Amiral-de-Joinville, etc.) rappellent les liens de la ville avec la famille d'Orléans. Le parc du château fut loti au Second Empire.
La construction de l'enceinte de Thiers entre 1841 et 1844 isole le hameau des Ternes (Thernes) − qui s'étend jusqu'à la place de l'Étoile, délimité à l'est par les avenues Kléber et Wagram actuelles – du reste de la commune de Neuilly. En 1859, ce territoire est détaché de la commune de Neuilly pour être inclus dans le nouveau Paris d'Haussmann et constituer le quartier des Ternes.
En 1866, les environs de la porte de Champerret et l'ancien village de Villiers seront également détachés pour constituer une partie de la nouvelle commune de Levallois-Perret.
Les funérailles de Victor Noir, en 1870, attirent à Neuilly cent-mille personnes. Cette manifestation est un prélude à la chute du Second Empire.
Les combats de la Commune sont violents à Neuilly et les bombardements — principalement des Versaillais — détruisent une grande partie des habitations (cinq-cents maisons) où les fédérés s'étaient retranchés.
Les années 1870 à 1890 voient la construction de nombreux bâtiments de Neuilly : en 1876 est construite, boulevard Bineau, une église anglicane, reprise depuis 1949 par les adventistes[40] ; la synagogue de la rue Jacques-Dulud, œuvre d'Émile Ullmann, est inaugurée en 1878 (l'agrandissement sur la rue Ancelle est réalisé en 1937) ; la mairie actuelle, œuvre de Victor Dutocq et Charles Simonet (à partir des plans de Gaspard André)[41] est inaugurée en 1886. La construction de l'église Saint-Pierre, œuvre d'Alfred Dauvergne continuée par son fils Louis Dauvergne, débute en 1887.
La commune a le privilège d'accueillir dès la fin du XIXe siècle une des activités les plus florissantes du moment : la parfumerie. En 1880, les repreneurs de la parfumerie de Jean-François Houbigant déplacent la production, jusque-là faite au 19, rue du Faubourg-Saint-Honoré, dans une modeste usine au 141, avenue du Roule. Dans le temps et la prospérité, cette dernière s'agrandit avec de vastes laboratoires et ateliers munis des perfectionnements les plus modernes. Elle perdure jusqu'au début des années 1970, où elle est détruite pour cause d'insalubrité. La parfumerie Rigaud s'installe rue des Huissiers, la parfumerie Delettrez au 31, avenue du Roule.
Durant la crue de la Seine de 1910, Neuilly est inondée comme les villes voisines situées le long du fleuve. Le 29 janvier, le quotidien Le Journal écrit : « On fait des distributions d'eau potable dans les rues au moyen de tonneaux d'arrosage. Une vingtaine de boulangers ayant leurs fournils envahis ont été obligés de fermer leur boutique »[42].
Le musicien autrichien Gustav Mahler a été transporté dans un état désespéré au retour de New York dans la clinique du docteur Defaut en mai 1911, où il resta quelques jours. Son état devenant de plus en plus désespéré, Carl Moll et sa femme Alma le transfèrent à Vienne selon ses dernières volontés, pour y mourir le 18 mai suivant.
Le 21 mars 1915, durant la Première Guerre mondiale, plusieurs bombes sont lancées d'un ballon dirigeable allemand Zeppelin qui explosent boulevard Victor-Hugo et entre l'île de la Jatte et la rue Chauveau[43],[44].
Le lycée Pasteur, boulevard d'Inkermann, œuvre de style néo-Louis XIII de Gustave Umbdenstock, est achevé en 1914, mais n'ouvre ses portes aux élèves et aux professeurs qu'en 1919. Le bâtiment sert d'hôpital à l'Ambulance américaine pendant la Première Guerre mondiale[45].
Prolongement du traité de Versailles, le traité de Neuilly entre les Alliés et la Bulgarie est signé, le , dans la salle des fêtes de la mairie.
En 1929, la commune de Neuilly-sur-Seine cède à la ville de Paris sa part du Bois de Boulogne et une bande hectométrique le long du 17e arrondissement.
Comme partout en France, de nombreux Neuilléens sont victimes des deux guerres mondiales, par exemple Édouard Nortier, maire et député, mort en novembre 1914 pour la Première, le rabbin de Neuilly Robert Meyers et son épouse Suzanne Bauer déportés en 1943 et Madeleine Michelis, jeune professeur de lettres et résistante durant la Seconde.
Au début de l'Occupation en 1940, et bien que les Allemands aient réquisitionné de nombreux bâtiments à Neuilly et tenté de faire partir les édiles, Edmond Bloud les en dissuade dans leur propre langue et empêche ainsi la réquisition de la mairie et de l'hôpital de Neuilly, qu'il avait fait construire en 1935. En raison de ces actes de résistance, il est révoqué en 1942 par le gouvernement de Vichy (qui nomme Max Roger), mais est réhabilité en 1945 jusqu'à l'élection d'Achille Peretti en 1947. Edmond Bloud meurt le , matin de la Pentecôte, dans sa maison du passage Saint-Ferdinand. En 1949, son petit-fils Denis Bloud âgé de 8 ans inaugure la rue Edmond-Bloud, qui longe l’hôtel de ville de Neuilly.
Au 5, avenue Philippe-le-Boucher, une plaque rappelle que les 16 et 17 juillet 1944 y sont arrêtés 21 résistants du réseau Corvette, qui sont déportés. Seul en reviendra Georges-Henri Pescadère, peintre graphiste occupant des lieux[46].
Au 67, rue Édouard-Nortier, une autre plaque rappelle les noms des dix-sept enfants juifs âgés de 2 à 11 ans, abrités dans une ancienne clinique tenue par des sœurs, déportés et assassinés à la suite d'une rafle par les nazis le [47].
Le 19 août 1944, durant les combats de la Libération, la mairie est le lieu de fusillades, devant et à l'intérieur, entre Allemands et FFI. Un char allemand tire un fumigène dans le bureau du maire et un obus explosif détruit le portail en fer forgé. La salle des fêtes sert à entreposer les tués et à recueillir les blessés. Durant les tirs, un résistant écrit sur un mur « Souvenir du Groupe Liberté. Honneur à nos morts et blessés. Vive la France », inscription depuis conservée sous une plaque de verre. Les traces de chenilles d'un char sont également visibles sur les marches du perron de la mairie. Devant l'arrivée de renforts allemands, certains résistants se cachent pendant une journée dans la cheminée monumentale. Retrouvant le contrôle de la mairie, les Allemands y découvrent 12 cadavres de résistants et 62 blessés. Trente hommes sont envoyés à la forteresse du Mont-Valérien pour être exécutés (ils serviront finalement de monnaie d'échange contre des prisonniers allemands incarcérés à la préfecture de police)[48]. La 2e division blindée du général Leclerc perd trois hommes à Neuilly[49] lors des combats pour la libération de Paris. Des plaques commémoratives se trouvent dans et à l'extérieur de la mairie, de même que plusieurs dans les rues de Neuilly, rendant hommage aux morts des combats de la Libération[48].
Les mandats d'Achille Peretti voient dans les années 1950 et 1960 la construction de plusieurs groupes scolaires dont le lycée de la Folie-Saint-James.
Le , Chapour Bakhtiar, dernier Premier ministre du chah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi, est la cible d'une tentative d'assassinat à son domicile du boulevard Bineau. Il en réchappe, mais deux personnes sont tuées[50].
Le , une prise d'otages dans une classe de maternelle à l'école de la rue de la Ferme devient un événement national.
La campagne pour l'élection présidentielle de 2007 attire l'attention à plus d'un titre sur Neuilly-sur-Seine. Le candidat UMP qui est finalement élu, Nicolas Sarkozy, a été maire, député et conseiller général de Neuilly et y est électeur. Le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire Olivier Besancenot y est employé de La Poste. Enfin et surtout, l'application de la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) y suscite la polémique (voir la section Habitat).
Antérieurement à la loi du 10 juillet 1964[51], la commune fait partie du département de la Seine. La réorganisation de la région parisienne en 1964 fait que la commune appartient désormais au département des Hauts-de-Seine et à son arrondissement de Nanterre, après un transfert administratif effectif au .
Pour l'élection des députés, la commune est rattachée depuis 1986 à la sixième circonscription des Hauts-de-Seine qui regroupe les cantons de Neuilly-Nord, Neuilly-Sud et Puteaux.
De 1801 à 1967, la commune est le chef-lieu du canton de Neuilly-sur-Seine du département de la Seine. Lors de la mise en place des Hauts-de-Seine, elle est divisée en deux cantons : le canton de Neuilly-sur-Seine-Nord et celui de Neuilly-sur-Seine-Sud[52]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, la commune constitue désormais le canton de Neuilly-sur-Seine.
Neuilly-sur-Seine relève du tribunal d'instance de Courbevoie, du tribunal pour enfants, du conseil de prud'hommes, du tribunal de commerce et du tribunal de grande instance de Nanterre, de la cour d'appel de Versailles, du tribunal administratif de Cergy-Pontoise et de la cour administrative d'appel de Versailles[53].
La ville n'était membre d'aucune intercommunalité à fiscalité propre jusqu'en 2016.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la volonté gouvernementale de favoriser le développement du centre de l'agglomération parisienne comme pôle mondial est créée, le , la métropole du Grand Paris (MGP), dont la commune est membre[54].
La loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015 prévoit également la création de nouvelles structures administratives regroupant les communes membres de la métropole, constituées d'ensembles de plus de 300 000 habitants, et dotées de nombreuses compétences, les établissements publics territoriaux (EPT).
La commune a donc également été intégrée le à l'établissement public territorial Paris Ouest La Défense[55].
Louis-Charles Bary (UMP, ex UDF) succède en 2002 à Nicolas Sarkozy dont il est l'adjoint depuis de longues années. En 2008, il ne se représente pas. L'UMP impose un candidat, David Martinon, diplomate, porte-parole de Nicolas Sarkozy à l'Élysée[56]. Cette nomination est qualifiée de parachutage par une partie importante des militants UMP locaux[57]. Son principal adversaire est le candidat classé « divers droite » Jean-Christophe Fromantin, président et cofondateur de la société Export Entreprises, père de 4 enfants, qui profite de la division puisque la moitié de son équipe est composée de membres de l'UMP. Le dimanche 10 février 2008, Jean Sarkozy, fils du président de la République, Arnaud Teullé et Marie-Cécile Ménard se désolidarisent de David Martinon. Le lundi 11, ce dernier annonce qu'il retire sa candidature. Le mardi 12, l'UMP fait savoir qu'elle accorde son investiture à Jean-Christophe Fromantin, mais Arnaud Teullé annonce à son tour qu'il conduira une liste dissidente. Quant à Jean Sarkozy, il se présente à l'élection cantonale de Neuilly-sud qui se tient le même jour, qu'il emporte dès le premier tour, avec 52 % des suffrages, devenant le benjamin du conseil général des Hauts-de-Seine. Le premier tour des municipales est agité[58] : pour la première fois depuis la première élection d'Achille Peretti, en 1947, un second tour a lieu, qui oppose la liste de Jean-Christophe Fromantin (62 % des voix) et celle d'Arnaud Teullé (38 %), les autres listes étant éliminées, notamment celle arrivée en troisième place menée par Lucienne Buton (d) (Parti socialiste) qui constituait depuis des décennies le groupe d'opposition municipale, qui avait recueilli 8 %[59].
Lors des élections municipales de 2014, la liste menée par Jean-Christophe Fromantin recueille 13 536 voix (67 % des suffrages), ce qui lui donne 42 sièges sur 49. Deux listes divers droite menées par Bernard Lepidi (18 %) et Franck Keller (8 %) disposent de 6 sièges et la liste d'union de la gauche et des écologistes menée par Marie Brannens (d) (7 %) reprend un siège.
Lors du scrutin de 2020, l'abstention atteint 64 % (contre 46 % en 2014) et la liste menée par Jean-Christophe Fromantin obtient 7 883 voix (42 % de moins qu'en 2014), soit 60 % des suffrages et 41 sièges sur 49. Celle présentée par Florence Maurin-Fournier et Constance Le Grip soutenue par Les Républicains, avec 1 931 voix (15 %) obtient 4 sièges. La liste centriste LREM-MoDem de Jean-François Rouzières recueille 1 284 suffrages (10 %) et 2 élus. La liste écologiste de Thierry Hubert (d) (EÉLV) obtient 1 élu avec 753 voix (6 %). Anthony Dodeman (LR dissident) obtient 669 suffrages (5 %) et 1 siège. Les deux autres listes (Union de la gauche et divers droite de Bernard Lepidi), avec chacune 2 % des suffrages n'ont aucun siège.
Contestés, les résultats de l'élection sont maintenus par le tribunal administratif de Cergy[60].
Six maires se sont succédé depuis la Libération :
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1944 | 1945 | Eu |