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Liste des pièves de Corse
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La plus ancienne division administrative de Corse connue est la pieve, mot venant du latin plebs (peuple) qui désignait déjà, un siècle avant notre ère, une circonscription administrative établie par Rome. Au IIe siècle, Rome crée de nombreuses localités et organise l'île en pievi (environ 200 à cette époque)[1].
À ces structures civiles, viendront s'ajouter des structures religieuses avec les diocèses. Au IIIe siècle le diocèse se divise en pieves, calquées sur les pièves civiles.
L'ensemble de ces structures administratives subit d'incessantes modifications en raison du dépeuplement causé par l'occupation sarrasine au IXe siècle et les incessantes incursions barbaresques. Aussi la Corse du XVe siècle compte-t-elle 2 à 3 fois moins d'évêchés et de pièves qu'au Ve siècle.

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Évêchés et Pievi au Moyen Âge
Résumé
Contexte
Dans la description de l'île que fait Mgr Giustiniani, évêque de Nebbio, dans son Dialogo nominato Corsica, la Corse avait au Moyen Âge six évêchés pour soixante-six pievi[2],[Note 2] :
Mariana
Mariana, au revenu de mille ducats d'or, comprend seize pièves ; ce sont : Tomino, Luri, Brando, Lota, Orto, Marana, Bigorno, Caccia, Quadro ou Casinca, Tavagna, Moriani, Ostricone, Tuani, Sant'Andrea, Giussani et Casacconi.
Geneviève Moracchini-Mazel y ajoute trois pievi disparues à la fin du Moyen Âge selon elle[3] : Siscu, Chjappella et Chjurlinu.
Nebbio
L'évêché de Nebbio, avec des revenus dépassant quatre cents ducats, a cinq pièves : Canari, Nonza, Rosolo, San Quilico et Santo Pietro.
Geneviève Moracchini-Mazel y ajoute la pieve de Bivincu, qui aurait été englobée au cours du Moyen Âge dans la pieve de San Quilicu[3].
Accia
Accia, qui ne rapporte guère plus de deux cents ducats, n'a que deux pièves : Ampugnani et Rostino.
« D'après ce qu'on lit dans un registre des Tasse del Papa, les évêchés de Nebbio et d'Accia furent autrefois réunis. »
— Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse, Tome I, p. 82-83.
Sagone
Sagone, au revenu de cinq cents ducats environ, comprend douze pièves ; ce sont : Pino en Balagne, Olmia ou Calenzana, Chiomi, Armito, Sia, Salogna, Paomia, Vico, Cinarca, Sorno in sù, Cruzini et Sevendentro.
Aléria
L'évêché a un revenu de deux mille ducats ; il comprend dix-neuf pièves qui sont : Giovellina, Campoloro, Verde, Opino, Serra, Bozio, Alesani, Orezza, Vallerustie, Talcini, Venaco, Rogna, Cursa, Coasina, Castello, Aregno, Matra, Niolo et Carbini.
Geneviève Moracchini-Mazel y ajoute quatre pievi disparues à la fin du Moyen Âge selon elle : Aleria, Tocchisi, Mercoriu et Santa Riparata.
Ajaccio
Avec un revenu de mille ducats, Ajaccio comprend douze pièves : Ajaccio, Apietto, la Mezzana, Celavo, Cauro, Ornano, Talabo, Cruscaglia, Veggeni, Valle, Attallà et Sartène, toutes dans le Delà des Monts.
Geneviève Moracchini-Mazel y ajoute les pievi de Scopamene, La Costa, Bisogeni, Ortolu, Figari, Bunifaziu et Sagri, qui auraient disparu au cours du Moyen Âge[3].
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Pievi et communautés au XVIe siècle
Résumé
Contexte
Au début du XVIe siècle, avec la mort en 1511 du dernier seigneur souverain de la Rocca, Rinuccio Della Rocca, assassiné par Andrea Doria, toute l'île passe sous le pouvoir direct de Gênes.
En 1520, hormis les cités d'Ajaccio, Bastia, Bonifacio et Calvi, Gênes administrait la Corse avec les divisions existantes. À l'époque, l'île partagée entre l'en-Deçà des Monts et l'au-Delà des Monts, était déjà divisée en pievi et en "communautés", fiefs des seigneurs locaux du Cap Corse.
Concernant le Cap Corse, en dépit du traité de Cateau-Cambrésis qui lui rend la Corse en 1559, Gênes doit s'emparer des fiefs les uns après les autres. Déjà en 1487, le château de Nonza était détruit par les Génois qui voulaient se débarrasser des féodaux. (Le fief de Nonza disparaîtra en 1625 à la mort de Vincent II seigneur de Nonza décédé à l'âge de 100 ans). En 1554, Gênes brûle le château de Canari et le village de Linaju. En 1592, Augustin Doria s'empare du fief de San Colombano (Rogliano, qui incluait en 1520 les anciens fiefs de Cagnano, Centuri, Ersa, Meria, Morsiglia, Pino et Barrettali) appartenant aux da Mare, qui devient la provincia di CapoCorso, et impose l'administration génoise. En 1599, la mort d'Alphonse seigneur d'Erbalunga verra la disparition de ce fief. Le fief de Brando de 1336 à 1625, englobait Sisco-Pietracorbara, et même Canari (de 1506 à 1536). Erbalunga village de l'actuelle commune de Brando forma entre 1438 et 1599, un fief minuscule qui fut un siècle durant, en guerre contre Brando. Erbalunga sera administré par Gênes dès 1599. En 1625, les Génois prennent en main l'administration des fiefs de Nonza et de Brando qui n'existent plus que de noms. Seul subsiste le fief de Canari dont les droits de Paul de Gentile seront achetés par Gênes en 1641[1].
Les données des tableaux ci-dessous sont extraites de la parution Corse : Éléments pour un dictionnaire des noms propres - Recherches de A.-D. Monti sur une préface de J. Fusina ADECEC[4].
Avant la fin du XIIe siècle, le territoire de la piève était subdivisé en cappelle (trad. chapelles), possédant leurs propres églises et correspondant aux unités de base de la géographie dîmière. La cappella, qui est à la fois un édifice de culte et une circonscription religieuse, pourrait se superposer à une vieille structure territoriale, dénommée loci et fines, qui, après la réforme grégorienne, ou plus exactement après la réorganisation du territoire ecclésiastique insulaire, acquièrent un nouveau statut. Elle ne sera qualifiée de paroisse qu'au siècle suivant mais en possède déjà toutes les caractéristiques. Le terme parrochia (trad. paroisse) n'est, en effet, mentionné qu'à partir de 1284. Au XVe siècle il sera alors parfois question de l'ensemble des paroissiens, popolarium parrocchianorum plebis San Rainerii de Pino[5]
Durant la seconde moitié du XIIIe siècle la piève devient autre chose qu'une entité religieuse[6].
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Pievi au XVIIIe siècle
Résumé
Contexte

Avec la Révolution, le territoire français va subir une profonde réorganisation administrative. En voici un petit rappel des évènements concernant la Corse[7] :
- Le 30 novembre 1789 à l’Assemblée nationale, le secrétaire de séance Constantin-François de Chassebœuf, comte de Volney, donne lecture de la lettre des Ajacciens du 31 octobre (ils demandent que la Corse soit réunie à la nation française devenue libre) et de celle des Bastiais du 5 novembre (les officiers municipaux demandent l’intégration de la Corse à la monarchie). À la demande de Saliceti, l’Assemblée vote à l’unanimité le décret suivant : « L’île de Corse est déclarée partie intégrante de l’empire français ».
- Le 14 décembre 1789, la loi d’organisation municipale votée par la Constituante dicte que les anciennes communautés ou paroisses prennent le nom de communes. Le premier officier municipal (qu’on appelait en Corse « podestà ») prend le titre de maire.
- Le 22 décembre 1789, l'assemblée Constituante divise la France en 83 départements y compris celui de Corse.
- Du 22 février au 1er mars 1790, les députés des pievi sont convoqués en assemblée à Bastia (les députés d’Aiacciu et la plupart des députés des pievi du « Delà des Monts » seront absents).
- Le 26 février 1790, l’Assemblée nationale par décret, fixe le nom, l’étendue, les limites et les districts des 83 départements. La Corse est partagée en neuf districts (avant on disait juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l’Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu. Le district est partagé en cantons (avant on disait pievi), le canton en communes.
Par ailleurs,
- Le 7 juillet 1790, la Constituante décide que la Corse n’aura qu’un seul évêque comme les autres départements et fixe son siège à Bastia.
- Le 24 septembre 1790 l’assemblée se refuse à fixer définitivement le chef-lieu du département. Bastia est choisi provisoirement avec possibilité pour le Conseil de se réunir ailleurs suivant les besoins.
En plus des données tirées de la parution Corse : Éléments pour un dictionnaire des noms propres - Recherches de A.-D. Monti sur une préface de J. Fusina ADECEC[4], le tableau ci-dessous est complété par les juridictions existant au début du XVIIIe siècle, avant les événements qui, dès 1729, agitèrent l'île pendant la grande révolte des Corses contre Gênes. Les détails (pievi, villages et leur population) sont extraits d'un manuscrit (en italien), Storia veridica della Corsica, œuvre de l’abbé Francesco Maria Accinelli à qui Gênes avait demandé, à des fins militaires, de dresser une estimation des populations à partir des registres des paroisses[8].
Provinces et fiefs
Du même ouvrage, on apprend que l'île était divisée en 10 provinces et 4 fiefs. 6 provinces sont dans le Deçà-des-Monts (Cap Corse, Calvi, Bastia, Balagne, Aléria et Corte) et 4 dans le Delà-des-Monts (Vico, Ajaccio, Sartène et Bonifacio). Trois fiefs sont voisins de la province du Cap Corse : Nonza, Brando et Canari, et un dans le Delà-des-Monts qui est le fief d'Istria, jouxtant la province de Sartène. Calvi, Ajaccio et Bonifacio étaient chacune gouvernées par un commissaire. À Bastia résidait le gouverneur général de l'île ; les autres provinces étaient gouvernées par des lieutenants. Les fiefs étaient encore gouvernés par des lieutenants conjointement avec leur propriétaire[9].
Juridictions
La Corse était divisée en 15 juridictions et fiefs[Note 4] couvrant 69 pievi :
- Capo Corso (Cap Corse) - 1 pieve
- Feudo di Canari (Fief de Canari) - 1 pieve
- Feudo di Nonza (Fief de Nonza) - 1 pieve
- Feudo di Brando (Fief de Brando) - 1 pieve
- Provincia di Bastia e Nebbio (Province de Bastia et Nebbio) - 19 pievi
- Giurisditione di Corte (Juridiction de Corte) - 8 pievi
- Giurisditione di Alleria (Juridiction d'Aléria) - 7 pievi
- Algagliola e Balagna (Algajola et Balagne) - 5 pievi
- Calui, e suo Presidio (Calvi et son préside) - 3 pievi
- Giurisditione di Vico (Juridiction de Vico) - 6 pievi
- Giurisditione di Aiaccio (Juridiction d'Ajaccio) - 8 pievi
- Feudo d’Istria (Fief d'Istria) - 1 pieve
- Giurisditione di Sartene (Juridiction de Sartène) - 5 pievi
- Bonifacio (Bonifacio) - 1 pieve
- Porto Vecchio (Porto-Vecchio) - 1 pieve
Diocèses
L'île était divisée en 5 diocèses consacrés à Rome :
- relevant de l'archevêque de Gênes :
- relevant de l'archevêque de Pise :
Pieves sous l'administration française

Par le traité de Versailles du 15 mai 1768, Gênes cède la Corse à la France. Louis XV envoie son armée prendre possession de l'île. L'île est administrée par les militaires qui redécoupent les pièves.
Par décret du 26 février 1790, la Corse qui était divisée en onze juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d’Ampugnani, Nebbiu, Sartè et Vicu), est partagée en neuf districts (ex-juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l’Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu. Le district est partagé en cantons (ex-pievi), le canton en communes. Le canton prend le nom de la pieve et le porte jusqu'en 1830, date à laquelle il porte le nom du chef-lieu.
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Notes et références
Voir aussi
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