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Lyynk

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Lyynk est une application mobile française de santé mentale et de bien-être destinée principalement aux adolescents et jeunes adultes confrontés au harcèlement ou à d'autre violences, à la dépression ou aux idées noires, à une addiction ou à des troubles des conduites alimentaires... Lancée en septembre 2024 par l'influenceuse Miel Abitbol, cette plateforme se positionne comme un « espace sécurisé » et comme un outil de médiation visant à renforcer le dialogue entre les jeunes et leurs « adultes de confiance » (parents ou autres)[1].

Faits en bref Créateur, Première version ...
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Historique

Résumé
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L'appli Lyynk, conçue en 2023 par Miel Abitbol et son père Guirchaume Abitbol avec la psychiatre Claire Morin, a été officiellement lancée le 12 septembre 2024 lors d'un événement parisien, avec le soutien de plusieurs créateurs de contenu engagés pour la jeunesse[2].

L'application a été développée, puis améliorée, en s'appuyant sur l'expérience de cyberharcèlement et de difficultés psychologiques vécues par Miel durant son adolescence[3],. Le projet a notamment bénéficié de l'accompagnement de la Docteure Claire Marin, médecin psychiatre[4].

L'application a connu un succès rapide : elle a enregistré plus de 150 000 téléchargements en moins de 24 heures et plus de 200 000 en quelques semaines, selon la presse[5]. En octobre 2025, elle revendiquait environ 300 000 téléchargements en un an[6],[7]. L'ampleur de son adoption la positionne comme un outil notable dans le secteur du soutien psychologique numérique pour les adolescents en France[8].

En réponse à une question de la députée Chantal Jourdan lui demandant ce qu'il pense du projet d'étendre aux jeunes les premiers secours en santé mentale, Guirchaume Abitbol a expliqué (devant une commission de l'Assemblée nationale) que c'est bien qu'« il qu'il y ait des élèves référents. Nous avions nous-mêmes créé un programme d'ambassadeurs qui impliquait 2 500 personnes – sans agrément, parce qu'il faut cinq ans pour obtenir une certification de l'éducation nationale et que c'est un cauchemar. Nous l'avons donc fait en sous-marin, parce que nous n'attendons pas pour agir. Les ambassadeurs menaient des actions dans l'établissement avec ou sans l'accord du chef d'établissement.
C'est une bonne chose qu'il y ait des premiers secours en santé mentale. Mais cela veut dire qu'on a déjà tout raté : on soigne au fur et à mesure les jeunes qui ne vont pas bien tout en laissant l'hémorragie continuer. Ce que nous voulons, c'est que les jeunes restent bien. Que peut-on faire pour qu'ils aillent mieux ? Cela répond à une autre de vos questions sur le harcèlement : un jeune qui est bien dans ses baskets, qui est bien dans sa tête, c'est un jeune qui ne harcèle pas. On ne devient pas harceleur gratuitement – ou alors, c'est parce qu'on ne se rend pas compte que c'est du harcèlement »
[9].

La santé mentale des jeunes a été décrétée « grande cause nationale » pour 2025 (puis étendue à 2026), ce qui a mis en lumière l'importance de projets comme LYYNK, par exemple par la mutualité française qui lors de son 44e Congrès de la Mutualité Française (juin 2025), a invité Miel Abitbol, alors âgée de 17 ans et suivie par plus de 1,9 million d'abonnés sur TikTok, pour qu'elle remettre le prix « 6e édition du Coup de cœur du Congrès – santé mentale des jeunes » (dans le cadre des Prix Innovation Mutuelle 2025)[10].

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Présentation de Lyynk à l'Assemblée nationale

Résumé
Contexte

Miel Abitbol (alors âgée de 18 ans) et son père Guirchaume ont été invités à présenter Lyynk devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale consacrée aux défaillances des politiques publiques de prise en charge de la santé mentale, une semaine avant la Journée mondiale de la santé mentale. L'audition, sur le thème de l'engagement pour la santé mentale des jeunes, s'est tenue à l'Assemblée nationale le 22 octobre 2025 et a notamment porté sur la question« comment toucher les jeunes et les familles en difficulté, soit parce que les délais de prise en charge sont trop longs, notamment dans les CMP, soit par manque de psychologues ? On a tendance à présenter l'intelligence artificielle comme la nouvelle frontière de la santé mentale et il est vrai que certains outils ont prouvé leur robustesse, même s'il nous revient de les interroger »[9].

Miel Abitbol y a expliqué que le projet LYYNK est né de son propre parcours difficile, marqué par le harcèlement scolaire, des agressions et des problèmes de santé mentale sévères (entre 12 et 15 ans), qui ont conduit à des hospitalisations et à un suivi psychiatrique complet. Elle a expliqué que son objectif, en créant l'application, était de concrétiser son cheminement en offrant une « safe place » aux jeunes en difficulté[11]. Son père, Guirchaume Abitbol, s'est mobilisé en raison de son expérience personnelle en tant que parent d'un enfant en souffrance, avec la Docteure Claire Morin (médecin psychiatre) en se donnant une mission de prévention primaire pour éviter que les jeunes ne développent des troubles anxieux ou dépressifs qui surchargent un système de soins déjà saturé (notamment les centres médico-psychologiques ou CMP), et pour libérer des ressources pour les pathologies non évitables (comme les TDA/TDAH)[9].

LYYNK a été présentée comme une application de prévention et d'auto-assistance, et non comme un outil de soins, proposant notamment un compteur de sobriété (pour les addictions), un journal intime et la possibilité de se connecter avec un parent ou un adulte de confiance pour recréer du lien[11]. Les fondateurs ont souligné l'ampleur de l'adoption, citant LYYNK comme l'un des plus gros lancements de la French Tech, atteignant la première place de l'App Store (devant des applications comme Pronote ou ChatGPT) le jour de son lancement, le 12 septembre 2024, avec 150 000 téléchargements et 100 000 comptes créés en moins de 24 heures. L'application compte alors environ 300 000 utilisateurs, et la fondation LYYNK dispose de plus de 500 000 abonnés cumulés sur les réseaux sociaux (TikTok, Instagram, YouTube)[9].

Miel Abitbol a insisté sur l'importance d'utiliser les réseaux sociaux comme canal pour parler aux jeunes et briser le fossé de communication avec la génération adulte, en incitant à l'extériorisation des sentiments et au renforcement du lien parents-enfants[9].

Le Modèle économique et les freins ont aussi été abordés : l'application est gratuite pour les jeunes (sans publicité ni utilisation des données), afin de demeurer une « safe place » neutre et accessible à tous. Guirchaume Abitbol (ancien de la tech et jeune retraité) rappelle que selon l'Institut Montaigne, 25 % des jeunes se disent atteints d'un trouble dépressif ; selon lui « L'école publique et privée, telle qu'elle fonctionne, est une machine à mal-être », et il ajoute que selon la fondation FondaMental et l'AP-HP, le coût, direct et indirect, des maladies mentales s'élèverait à 163 milliards d'euros par an, mais que c'est lui qui a principalement assuré, qui y a investit 100 000 euros par mois pour couvrir les coûts d'exploitation et d'une équipe de seize personnes.. Une version payante (7 euros par mois) existe pour les parents souhaitant se connecter à leur jeune, mais ce peux est encore jugé insatisfaisant et les abonnements sont souvent offerts aux familles modestes. Pour pérenniser le modèle, LYYNK développe des offres payantes pour les établissements scolaires (incluant un baromètre de la santé mentale et un outil de signalement anonyme des risques de harcèlement) et cherche des partenariats avec les mutuelles et les complémentaires santé. Les co-fondateurs ont exprimé leur frustration face aux lourdeurs et à la lenteur des procédures pour travailler avec les pouvoirs publics et l'Éducation nationale, déplorant un « frein au partenariat public-privé » malgré l'urgence de la situation (400 suicides de jeunes par an)[9]. Mr Abitbol souhaite qu'il y ait un baromètre de la santé mentale dans chaque établissement et non pas uniquement au niveau national,

Face aux questions de la présidente Nicole Dubré-Chirat et du rapporteur Sébastien Saint-Pasteur sur la légitimité et la sécurité de l'application, et sur le jeune âge des personnes qui l'utilisent (les études montrent que les utilisateurs de WhatsApp et d'aurtes réseaux sociaux sont de plus en plus jeunes signale la présidente qui ajoute que « cela a un impact sur leur santé, car il n'y a pas de tri concernant l'alimentation des comptes et la prise de photos », Miel Abitbol et son père expliquent que tous les contenus sont travaillés et validés par la psychiatre Claire Mori et Guirchaume Abitbol a réitéré que LYYNK n'est pas une application de soins, et que tous les contenus sont conçus selon une démarche positive visant à aider le jeune à se renforcer et à aller chercher de l'aide auprès de professionnels si nécessaire. Le travail réalisé est qualifié de pair-aidance par le rapporteur, reconnaissant la valeur ajoutée de l'expérience vécue par la fondatrice. Les fondateurs ont comparé leur approche à l'usage croissant de l'intelligence artificielle (comme ChatGPT) par les jeunes pour se confier, estimant que si les réponses de l'IA restent adaptées, ce phénomène témoigne surtout de l'isolement des jeunes et de l'absence de ressources humaines rapidement disponibles[9].

Concernant le projet de « couvre-feu numérique » et d'« interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans », Miel Abitbol a apporté son témoignage : « Nous sommes persuadés qu'une interdiction revient à mettre la poussière sous le tapis sans régler les problèmes. C'est trop facile de rejeter la faute de la mauvaise santé mentale des jeunes sur les réseaux sociaux, lesquels peuvent aussi avoir un impact positif.. Il m'est arrivé de ne pas aller bien et si, à vingt et une heures, tu regardes une vidéo qui parle de mal-être ou de suicide, TikTok en poussera dix, quinze, vingt ou trente dans la soirée. C'est un cercle vicieux qui enfonce encore plus. C'est pour ça que la régulation des algorithmes toxiques est essentielle : quand tu regardes toute la soirée des vidéos qui parlent de dépression, de mal-être et de suicide, tu ne vas pas t'en sortir très bien après. Mais il y a aussi une part importante d'éducation au numérique. Pourquoi n'apprend-on pas à être des utilisateurs responsables des réseaux sociaux à l'école alors qu'ils font partie de notre quotidien ? Moi, ma vie est sur les réseaux, je parle à tous mes potes dessus. Sans ça, il y aura forcément des mauvais comportements et des dérives. Aujourd'hui, 67 % des 8-10 ans sont déjà actifs sur les réseaux sociaux, d'après e-Enfance. C'est la réalité des choses. Au lieu de répéter que les réseaux sont interdits aux moins de 13 ans et de faire semblant de ne rien voir, il faut leur apprendre à être des utilisateurs responsables ».

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Fonctionnalités et adoption

Lyynk se présent comme un outil de prévention et de mieux-être, qui ne se substitue pas aux soins psychologiques spécialisés[11].

L'application propose des fonctionnalités d'auto-assistance, notamment un « calendrier émotionnel » pour évaluer et suivre l'état de bien-être (humeur, alimentation, qualité du sommeil), un journal intime permettant l'expression (texte, audio, image) ainsi qu'un « kit de secours » offrant des stratégies de gestion des crises émotionnelles et les numéros d'urgence. Un « espace bien-être » est aussi mis à disposition de l'utilisateur avec des exercices simples pour la gestion des émotions et la gestion du stress[12].

Engagement public et Livre Blanc

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En février 2025, les fondateurs de Lyynk ont contribué à la publication d'un « Livre Blanc » intitulé Santé mentale des adolescents : une grande cause ou un grand échec ? (publié par WEKA)[13], qui, expliquait Mr Abitbol à l'Assemblée nationale : « propose des mesures concernant l'école et les réseaux sociaux et la création d'un code des usages numériques. Nous l'avons envoyé au président de la République et nous avons beaucoup discuté avec ses conseillers ; nous voulions aussi monter un groupe de travail sur le sujet à l'Assemblée, mais nous travaillions avec un député qui a été battu après la dissolution. L'idée est de réguler l'usage des réseaux pour les très jeunes, avec des sanctions éducatives officielles ; évidemment, on ne parle pas de sanction pénale, mais d'une interdiction d'utiliser les écrans pendant quinze jours si le jeune a insulté quelqu'un sur les réseaux. (...)On a d'ailleurs tendance à tout mettre sur le dos des réseaux, mais il ne faut pas oublier que le premier vecteur de cyberharcèlement en France n'est ni TikTok, ni Instagram, ni YouTube. D'après l'enquête e-Enfance sortie il y a quelques mois, dans 44 % des cas, c'est WhatsApp, que les parents sont bien contents d'installer sur le téléphone de leur enfant pour savoir s'il est bien arrivé à l'école.. Ce document s'inscrit dans le débat public sur la régulation des algorithmes des plateformes numériques, affirmant que ceux-ci peuvent accentuer le mal-être en exposant des jeunes fragiles à des contenus négatifs[11]. Ce travail a été évoqué lors des auditions de la Commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les défaillances des politiques publiques de prise en charge de la santé mentale[11] ».

Pour Guirchaume Abitbol (à l'Assemblée nationale) : « Les deux points les plus importants sont l'éducation et la régulation des algorithmes toxiques. Ces mesures sont issues de notre Livre blanc. L'idée est d'interdire aux plateformes de pousser des contenus négatifs aux gens qui font des recherches négatives, avec des cabinets d'audit qui contrôleraient mensuellement le parcours utilisateur. Si quelqu'un cherche à perdre 10 kilos en une semaine, il faut pousser l'inverse, avec des vidéos qui lui disent : « Tu as peut-être un problème, il faudrait en parler avec un médecin. » Mais la régulation des algorithmes doit se faire au niveau européen, avec des amendes très lourdes ; sinon, ce sera infaisable, ils n'écouteront jamais la France. L'Europe représente 25 % des revenus de Meta.
Nous proposons également de créer un programme de cours sur l'usage des réseaux à l'école.
Une troisième mesure que nous avons proposée est la création d'une cellule d'écoutants. Actuellement, les deux principales ressources pour les jeunes sont le 3018 et le 3114. Nous avons fait un sondage : 65 % d'entre eux ne connaissent pas l'existence du 3018, ce qui les arrange bien de leur côté car ils n'arrivent pas à répondre à un appel sur deux, faute de moyens. Quant au 3114, il a mauvaise presse sur les réseaux car il ne parle pas de l'anonymat aux jeunes avant qu'ils se confient et, en cas de risque suicidaire important, ils appellent les secours. Heureusement d'ailleurs, sauf que ces jeunes font ensuite des vidéos sur les réseaux dans lesquelles ils disent : « N'appelez jamais le 3114, ils vont envoyer les pompiers chez vous. » Le degré de confidentialité de la conversation doit être exposé dès le départ, sinon on rompt la confiance. Il faut leur dire : « Tu as 13 ans, tu es en train de me dire des choses, mais je te préviens : si je sens que c'est trop grave et trop dangereux, je serai obligé de prévenir tes parents et d'envoyer les secours. »
Nous proposons une capsule sur le modèle de Nightline, la ligne d'écoute des étudiants, adaptée aux plus jeunes, qui envelopperait les écoutants au niveau national et pourrait les rerouter vers le 3018 et le 3114 pour les cas liés au harcèlement ou les risques suicidaires. Cette capsule serait mise à disposition sur toutes les applications, pas seulement sur Lyynk, mais aussi Duolingo, Revive, TikTok et Instagram. Il faut qu'elle soit coordonnée au niveau national et qu'elle soit gratuite, car c'est du soutien aux personnes qui relève du service public. »

Le rapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les défaillances des politiques de santé mentale, Sébastien Saint-Pasteur, lui a répondu : « Nous sommes preneurs du Livre blanc que vous avez publié. Il n'a peut-être pas eu un écho suffisant – sur les algorithmes toxiques, un large consensus se dégage sûrement. Nous nous intéressons aussi à toute mesure à même d'avoir une incidence sur les principaux concernés. Nous faisons les mêmes constats que vous : la santé mentale des plus jeunes se dégrade. Une enquête de la Drees, la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, montre que l'augmentation des pensées suicidaires chez les jeunes filles est très inquiétante. Il est un peu rapide et facile d'établir un lien avec les réseaux sociaux, néanmoins il faut s'en préoccuper ».

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Références

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