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Modeste Testas

esclave africaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Modeste Testas
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Al Pouessi, baptisée Marthe Adélaïde Modeste Testas, et connue sous le nom de Modeste Testas (vers 1765-1870), est une Africaine réduite en esclavage, achetée par des négociants bordelais, déportée dans une plantation de Saint-Domingue, puis affranchie à la mort de son propriétaire à Philadelphie en 1795. Elle meurt en 1870 à l'âge supposé de 105 ans sur les terres d'Haïti que son ancien maître lui a léguées. Parmi sa large descendance figure un ancien président d’Haïti.

Faits en bref Naissance, Décès ...
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Biographie

Résumé
Contexte

La jeune Al Pouessi, originaire d’Afrique orientale, est capturée lors d'une razzia à l'âge de 14 ans[1] à la suite d'un différend avec une autre tribu. Dans le cadre de la traite intra-africaine, elle est conduite en Afrique occidentale d'où elle est déportée[2]. Elle est achetée entre 1778 et 1781 par Pierre et François Testas, négociants bordelais, propriétaires d'une habitation sucrière à Jérémie sur l’île de Saint-Domingue[Note 1].

Il semble, selon la tradition familiale, qu'elle aurait peut-être séjourné à Bordeaux à une date indéterminée[2].

Tandis que son frère[Note 2] distribue les produits de la plantation en métropole, François Testas dirige la plantation à Saint-Domingue. Il fait baptiser l'adolescente en 1781, lui donnant les prénoms de Marthe Adelaïde Modeste et le nom, Testas, de l'habitation à laquelle elle est attachée, nom qu'elle conserve sa vie durant. Concubine[2] ou esclave sexuelle[3], elle a deux enfants avec son maître[1].

En 1795, du fait de l'occupation anglaise de Grand’Anse, François Testas quitte l'ile, emmenant avec lui à New York ses esclaves, parmi lesquels Modeste Testas et Joseph Lespérance, son homme de confiance.

Après avoir séjourné à Baltimore, François Testas meurt de maladie à Philadelphie, non sans avoir auparavant affranchi ses esclaves par testament.

C'est ainsi que le , Modeste Testas devient libre, revient en Haïti où elle reçoit 51 carreaux de terre[Note 3] en héritage de François Testas qui a souhaité dans son testament qu’elle prenne pour conjoint Joseph Lespérance. De cette nouvelle union naissent sept[1] ou neuf[2] enfants.

Modeste Testas décède en 1870 à l’âge présumé de 105 ans sur les terres reçues en héritage, dans l'habitation Testas, située à une demi-lieue de Jérémie.

Un de ses petits-fils, François Denys Légitime, fils de Tinette Lespérance[4], est président de la République d’Haïti de 1888 à 1889.

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Hommages

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Le sculpteur haïtien Woodly Caymitte dit Filipo aux côtés de sa statue en bronze de Modeste Testas.
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Plaque explicative au pied de la statue à Bordeaux.

La mairie de Bordeaux, reprenant en les conclusions d'une commission réunie à son initiative pour un travail mémoriel sur l'esclavage[2], décide de faire réaliser une statue de Modeste Testas par le sculpteur haïtien Woodly Caymitte Filipo[5],[6]. Elle retient comme un symbole fort la figure de cette femme, esclave, déportée à Saint-Domingue puis affranchie, au parcours complexe et attachant, à l'exceptionnelle longévité à cheval sur deux siècles, faisant le lien entre Bordeaux, l’esclavage et Haïti.

La statue en bronze de 1,70 m, réalisée à la Fonderie des Cyclopes[7], disposée au bord de la Garonne, quai Louis XVIII à Bordeaux, a été inaugurée le [8]. Une plaque explicative au sol évoque l'histoire de Modeste Testas[Note 4].

En 2021, la municipalité donne le nom de Modeste Testas à un nouveau groupe scolaire du quartier bordelais des Bassins à flot[9].

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Notes et références

Articles connexes

Liens externes

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