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Pelléas et Mélisande (opéra)

opéra de Claude Debussy De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Pelléas et Mélisande (opéra)
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Pelléas et Mélisande est un opéra en cinq actes (12 tableaux) de Claude Debussy, considéré par le compositeur comme un « drame lyrique ».

Faits en bref Genre, Nb. d'actes ...
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Présentation

Le livret est de Maurice Maeterlinck, d'après sa pièce de théâtre éponyme. La première eut lieu le à l'Opéra-Comique à Paris sous la direction d'André Messager[4].

L'opéra, comme la pièce de Maeterlinck, est une transposition du mythe de Tristan et Yseult : deux jeunes gens sont irrésistiblement amoureux; leur amour est interdit par la présence d'un mari âgé et violemment jaloux et ne peut s'accomplir que dans la mort.

Debussy a déclaré :

« J'ai voulu que l'action ne s'arrêtât jamais, qu'elle fût continue, ininterrompue. La mélodie est antilyrique. Elle est impuissante à traduire la mobilité des âmes et de la vie. Je n'ai jamais consenti à ce que ma musique brusquât ou retardât, par suite d'exigences techniques, le mouvement des sentiments et des passions de mes personnages. Elle s'efface dès qu'il convient qu'elle leur laisse l'entière liberté de leurs gestes, de leurs cris, de leur joie ou de leur douleur. »

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Rôles

Davantage d’informations Rôle, Voix ...

C’est le choix de la cantatrice écossaise Mary Garden (1874-1967), souhaitée par Debussy et soutenue par le directeur de l’Opéra-Comique, Albert Carré (1852-1938), qui brouilla définitivement le musicien avec Maeterlinck qui voulait imposer sa maîtresse, Georgette Leblanc, lors de la création de l’opéra.

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Orchestre

Instrumentation de Pelléas & Mélisande
Bois
3 flûtes (la 3e joue aussi le piccolo),
2 hautbois,
1 cor anglais,
2 clarinettes,
3 bassons
Cuivres
4 cors en fa,
3 trompettes en fa,
3 trombones,
1 tuba
Percussions
4 timbales,
cymbales,
triangle,
glockenspiel,
cloche en sol
Cordes
premiers violons,
seconds violons,
altos,
violoncelles,
contrebasses,
2 harpes

Musique

On parle souvent de Pelleas et Melisande comme d’un opéra « sans musique »; la seule mélodie chantée se trouve au début de l’acte III, le seul moment où Melisande se trouve seule et brosse ses cheveux avant la nuit (« mes longs cheveux descendent »).

Un accent tout particulier est mis sur la place du chromatisme dans l’œuvre, reflétant par sa variété l’atmosphère aquatique et onirique du conte (voir l’ouverture, Acte II scène 1, et scène finale).

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Décors

En collaboration avec le décorateur Ronsin, l'atelier Lucien Jusseaume réalise les décors pour la création[6].

Déroulement

Résumé
Contexte

Premier acte

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Mary Garden incarnant Mélisande.

Scène 1 : Une forêt

  • Je ne pourrai plus sortir de cette forêt… Dieu sait jusqu'où cette bête m'a mené… (Golaud - Mélisande)
  • Pourquoi pleures-tu ? (Golaud - Mélisande)
  • Qu'est-ce qui brille… (Golaud - Mélisande)
  • Oh ! vous avez déjà des cheveux gris… (Mélisande - Golaud)

Golaud rencontre dans une forêt Mélisande en pleurs. Elle est très timide et paraît triste mais ne trahit toutefois pas la raison de son comportement. Golaud l'emmène avec lui.

Scène 2 : Un appartement dans le château

  • Voici ce qu'il écrit à son frère Pelléas (Geneviève)
  • Je n'en dis rien (Arkel - Geneviève)
  • Il avait toujours suivi mes conseils… (Arkel)
  • Grand-père… (Pelléas - Geneviève - Arkel)

Dans le château, Golaud écrit une lettre à son demi-frère Pelléas. Celui-ci doit introduire une recommandation au roi Arkel afin que Golaud puisse rentrer après six semaines de voyage par mer avec sa deuxième femme Mélisande. La lettre est apportée à Arkel par Geneviève. Pelléas veut quitter le château à cause d'un ami qui est sur le point de mourir. Arkel avait choisi à l'origine une autre femme comme épouse pour Golaud mais soutient toutefois son nouveau choix et son retour.

Scène 3 : Devant le château

  • Il fait sombre dans les jardins (Mélisande - Geneviève - Pelléas)
  • Il est temps de rentrer… (Geneviève - Mélisande - Pelléas)
  • Ne fais pas de bruit… (Golaud - Yniold)

Pelléas doit toutefois rester. Geneviève familiarise Mélisande avec son nouvel environnement. Mélisande craint l'obscurité du château et de sa forêt proche. Des voix sont entendues qui proviennent d'un navire en partance. Pelléas et Mélisande se rencontrent.

Deuxième acte

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Mélisande à la fenêtre (Mary Garden, 4 avril 1908).

Scène 1 : Une fontaine dans le parc

Pelléas conduit Mélisande à la fontaine des aveugles dont l'eau permet de retrouver la vue. Mélisande laisse tomber la bague de Golaud dans le puits. À la même seconde, Golaud, dans un autre lieu, tombe de cheval et se blesse. Interlude I, pour orchestre

Scène 2 : Un appartement dans le château

  • Ah ! ah ! tout va bien… (Golaud)
  • Voulez-vous un peu d'eau… (Mélisande - Golaud)
  • Voyons; sois raisonnable, Mélisande. Que veux-tu que je fasse ?… (Golaud - Mélisande)
  • Tiens, où est l'anneau… (Golaud - Mélisande)

Il remarque que la bague n'est plus là, Mélisande prétend l'avoir perdue dans une grotte. Golaud l'envoie la chercher et ordonne à Pelléas d'aller avec elle.

Scène 3 : Devant une grotte

  • Oui, c'est ici (Pelléas - Mélisande)
  • Vous ne savez pas… (Pelléas - Mélisande)

Pelléas et Mélisande se heurtent dans la sombre grotte à trois misérables formes, sont confrontés à la maladie et à la famine et s'enfuient.

Interlude II, pour orchestre

Troisième acte

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Mary Garden en Mélisande, le 4 avril 1908.
Scène 1 acte III : Mélisande lisse sa longue chevelure et se penche à une fenêtre de la tour tout en chantant.

Scène 1 : Une des tours du château. Un chemin de ronde passe sous les fenêtres de la tour

  • Mes longs cheveux… (Mélisande)
  • Holà ! Holà ! ho… (Pelléas - Mélisande)
  • Il fait beau cette nuit… (Mélisande-Pelléas)
  • Je me penche… (Mélisande - Pelléas)
  • Je ne te donne pas ma main… (Mélisande - Pelléas)
  • Je vois une rose… (Mélisande - Pelléas)
  • Je les tiens dans mes mains… (Pelléas - Mélisande)
  • Je les noue aux branches du saule (Pelléas - Mélisande)
  • Que faites vous ici ? (Golaud)

Mélisande est à la fenêtre et peigne ses cheveux dénoués. Pelléas vient au pied de la tour, s'extasie devant la longue chevelure de Mélisande, s'enroule dedans. Les cheveux de Mélisande s'emmêlent aux branches. Golaud arrive, et surprend la scène. « Vous êtes des enfants » dit-il.

Scène 2 : Les souterrains du château

  • Prenez garde… (Golaud - Pelléas)

Golaud a entraîné Pelléas dans les souterrains du château.

Scène 3 : Une terrasse au sortir du château

  • Ah ! je respire enfin… (Pelléas)
  • Oui elles se sont réfugiées (Golaud)

En remontant à la surface, Golaud ordonne à Pelléas d'éviter Mélisande. Interlude III, pour orchestre

Scène 4 : Devant le château, sous la fenêtre de Mélisande

  • Viens, nous allons nous asseoir ici (Golaud - Yniold)
  • Pelléas et petite-mère… (Golaud - Yniold)

Sous les fenêtres de Mélisande, Golaud interroge son fils d'un premier mariage, Yniold : « Pelléas et Mélisande sont-ils souvent ensemble ? De quoi parlent-ils ? S'embrassent-ils ? ». Golaud hisse son fils jusqu'à la fenêtre de la chambre où se trouvent Pelléas et Mélisande et lui demande ce qu'ils font (ils sont immobiles et silencieux et regardent la lumière). Yniold s'effraie. Golaud l'entraîne.

Quatrième acte

Scène 1 : Un appartement dans le château

  • Où vas-tu ?… (Pelléas - Mélisande)

Pelléas, qui va quitter le château, donne pour le soir à Mélisande un dernier rendez-vous dans le parc, près de la fontaine.

Scène 2 : Un appartement dans le château

  • Maintenant que le père de Pelléas est sauvé (Arkel)
  • As-tu peur de mes vieilles lèvres… (Arkel - Mélisande - Golaud)
  • Une grande innocence… (Golaud)
  • Ne mettez pas votre main à la gorge (Golaud - Arkel - Mélisande)
  • Si j'étais Dieu j'aurais pitié du cœur des hommes (Arkel)

Arkel, à qui Mélisande vient rendre visite, exprime à la jeune femme son affection et sa pitié. Golaud survient, blessé au front, et refuse que sa femme le soigne. Il lui réclame son épée, la traîne par les cheveux et la jette à terre.

Interlude IV, pour orchestre

Scène 3 : Une fontaine dans le parc

  • Oh ! cette pierre est lourde (Yniold - Le Berger)

Yniold essaye de récupérer la bague en or de Mélisande coincée dans un rocher et observe un troupeau de moutons.

Scène 4 : le même lieu

  • C'est le dernier soir… (Pelléas - Mélisande)
  • Nous sommes venus ici… (Mélisande - Pelléas)
  • Tu ne sais pas pourquoi… (Pelléas - Mélisande)
  • Où es-tu ?… (Pelléas - Mélisande)
  • Quel est ce bruit ?… (Pelléas - Mélisande)
  • Écoute ! (Pelléas - Mélisande)
  • Oh ! oh ! Je n'ai pas de courage ! (Mélisande)

Pelléas entre, suivi de Mélisande. C'est le dernier soir. Pelléas et Mélisande échangent un baiser en s'avouant leur amour. On ferme les portes du château : ils se retrouvent empêchés d'entrer. Golaud surgit par derrière un arbre, et frappe Pelléas à mort qui tombe près de la fontaine, tandis que Mélisande s'enfuit.

Cinquième acte

Scène unique : Une chambre dans le château

  • Ce n'est pas de cette petite blessure (Le Médecin - Arkel - Golaud - Mélisande)
  • Comment te trouves-tu ? (Arkel - Mélisande - Golaud)
  • Mélisande, as-tu pitié de moi ? (Golaud - Mélisande)
  • Où es-tu ? Mélisande ! (Golaud - Arkel - Mélisande)
  • Qu'y a-t-il ? (Golaud - Le Médecin - Arkel)
  • Qu'y a-t-il ? (Le Médecin - Arkel)

Golaud a blessé légèrement Mélisande. Elle a mis au monde une petite fille. Elle a déliré plusieurs jours durant et est mourante à présent. Golaud lui demande pardon et tente, en vain, de lui faire avouer qu'elle fut coupable. Mélisande meurt doucement, en silence.

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Première et réception

Résumé
Contexte
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Le billet de banque 20 francs Debussy montre au verso le portrait de Debussy tandis que le dessin d'arrière-plan représente le décor de la scène intitulée « La Fontaine dans un parc » signé Lucien Jusseaume et Eugène Ronsin utilisé lors de la représentation de Pelléas et Mélisande en à l'Opéra comique[7].

Depuis le soir de où Debussy a assisté à la représentation de la pièce, il s'est écoulé presque dix ans. La générale, le , qui se déroule en public et salle pleine, donne lieu à réactions et controverses : des rires, des « conversations fiévreuses » — mais nulle présence ou intervention de la police comme on a pu le lire. Le musicologue Denis Herlin cite entre autres l'agenda d’Henri Büsser : « Peu de protestations. […] Debussy est dans le cabinet de Messager où il reçoit visites et félicitations. » Et dans le journal de Büsser, où ce dernier est plus nuancé : « Debussy s’est réfugié dans le bureau de Messager et fume nerveusement cigarette sur cigarette. Conseil de guerre avec Albert Carré et Messager. Nous sommes atterrés de l’accueil fait particulièrement au troisième acte. On a ri quand Mélisande dit : “Je ne suis pas heureuse”, après la scène où Golaud la traîne par les cheveux[8]. »

Dès le lendemain de cette générale — donc la veille de la première —, la censure fait couper des parties de la scène 4 de l'acte 3.

Henri Büsser écrit dans son journal à propos de la première :

« La première représentation reçoit du public un meilleur accueil : trois et quatre rappels par acte. La scène du petit Yniold soulève encore quelques murmures, vite apaisés. Salle enthousiaste pour les deux derniers actes. »

Cette incompréhension n'empêche pas le succès : « Pelléastres » et « contrapuntistes » s'affrontent. Debussy déclare :

« Je ne crois plus à l'omnipotence de votre sempiternel do, ré, mi, fa, sol, la, si, do. Il ne faut pas l'exclure mais lui donner de la compagnie depuis la gamme à six tons jusqu'à la gamme à vingt et un degrés… Avec les vingt-quatre demi-tons contenus dans l'octave, on a toujours à sa disposition des accords ambigus qui appartiennent à trente-six tons à la fois. »

Vincent d'Indy salue et défend Pelléas dans son article de juin 1902 dans la revue L’Occident :

« Quoi qu’il en soit, à quelque genre qu’on veuille ou ne veuille pas rattacher Pelléas et Mélisande, que résulte-t-il de l'audition pour tout esprit débarrassé du parti pris ?…, la sensation d'une très belle œuvre d'art que l'on peut ne pas comprendre tout d'abord — c'est le cas, je l'ai expliqué, de la plupart de critiques professionnels et aussi de bon nombre de musiciens — mais qui n'en éveille pas moins dans l’âme ce frémissement, constatation de beauté, que connaissent bien ceux dont l'enthousiasme artistique n'est point atrophié, et aussi le désir de réentendre, sûr garant de la valeur d'une œuvre[9]. »

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Interprétations célèbres

Résumé
Contexte

1978 : Richard Stilwell (Pelléas), Frederica von Stade (Mélisande), José Van Dam, (Golaud), Ruggero Raimondi (Arkel), Nadine Denize (Geneviève), Christine Barbaux (Yniold) et le chœur de l'opéra de Berlin, Orchestre Philharmonique de Berlin, dirigé par Herbert von Karajan (Enregistrement EMI).

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Enregistrements

Discographie

Davantage d’informations Direction, Date ...

Vidéographie

Davantage d’informations Direction musicale, Direction de la mise en scène ...
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Droits

Bien que les autres œuvres de Debussy soient dans le domaine public dans le monde entier, Pelléas et Mélisande est resté protégé jusqu'en 2020 dans l'Union européenne et les autres pays appliquant un délai de 70 ans posthume, le livret étant de Maurice Maeterlinck (mort en 1949).

Adaptation

Le compositeur et chef d'orchestre Marius Constant a adapté l'œuvre en 1983 sous la forme d'une suite symphonique[10],[nb 1].

Notes et références

Voir aussi

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