Top Qs
Chronologie
Chat
Contexte

Quéven

commune française du département du Morbihan De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Quévenmap
Remove ads

Quéven [kevɛ̃] est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne. Historiquement, elle fait partie du Pays vannetais et du Kemenet-Héboé.

Faits en bref Administration, Pays ...
Remove ads

Géographie

Résumé
Contexte

Localisation

Thumb
Carte de la commune de Quéven.
Communes limitrophes de Quéven
Gestel, Pont-Scorff
Guidel Thumb Scorff, Caudan
Plœmeur, Lorient

Hydrographie

La commune est bordée à l'est par la ria du Scorff, un fleuve côtier breton et au nord par le Scave, un affluent de rive droite du Scorff, qui se jette dans ce dernier au niveau de sa ria ; le Ruisseau du Moulin de Kerrousseau, affluent de rive droite du Scave sert de limite avec Gestel. Au sud le Ter, un petit fleuve côtier, et son affluent le Laër, séparent Quéven de Lorient pour le premier cité, et de Ploemeur pour le second ; à l'ouest la partie amont de la Saudraye, un autre petit fleuve côtier, sert un temps de limite aec Guidel.

La ria du Scorff

Le "Pont Brûlé" est un pont en bois construit par les Allemands en 1940 : il fut utilisé par les civils pendant l'Occupation pour passer entre Caudan et Quéven. Il fut brûlé par les Allemands au début du mois d'août 1944.

Le Ruisseau du Moulin de Kerrousseau
Thumb
Réseau hydrographique de Quéven[Note 1].

Relief

Thumb
Roselières des deux rives de la ria du Scorff à hauteur de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours.

Le finage de Quéven est constitué pour l'essentiel d'un plateau en pente douce vers le sud-est, qui culmine à 68 mètres au niveau de la chapelle de la Trinité, mais situé pour l'essentiel entre 60 et 30 mètres d'altitude (le bourg est vers 50 mètres et l'essentiel de la base aéronavale, d'une platitude remarquable, vers 45 mètres. Ce plateau est troué par les vallées des cours d'eau précités, souvent encaissées d'une vingtaine de mètres, voire plus par endroits, par rapport au plateau, dont l'altitude atteint, pour celle du Scorff le niveau de la mer au niveau de son estuaire, bordé de paluds au niveau de la confluence avec le Scave, ainsi que plus au sud à proximité de la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours et, encore plus en aval, au niveau du lieu-dit "Les Paluds" (le Pont Brûlé).

Climat

Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de type climat océanique franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, le climat prédominant est classé Csb, selon la classification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été frais et sec[2]. Par ailleurs Météo-France publie en 2020 une nouvelle typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique[3]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments[4]. Elle est en outre dans la zone H2a au titre de la réglementation environnementale 2020 des constructions neuves[5],[6].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 959 mm, avec 14,5 jours de précipitations en janvier et 7,2 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 12,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 943,3 mm[7],[8]. La température maximale relevée sur cette station est de 37,6 °C, atteinte le  ; la température minimale est de −13,1 °C, atteinte le [Note 2].

Davantage d’informations Mois, jan. ...
Source : « Fiche 56185001 » [PDF], sur object.files.data.gouv.fr/meteofrance/data, édité le : 06/10/2025 dans l'état de la base (consulté le )
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
9,7
4
109
 
 
 
10,4
3,8
82,5
 
 
 
12,6
5
66,2
 
 
 
15
6,4
67,5
 
 
 
18,1
9,3
66
 
 
 
20,8
11,9
52
 
 
 
22,5
13,6
55,2
 
 
 
22,6
13,5
53,3
 
 
 
20,7
11,5
65,7
 
 
 
16,8
9,7
103,8
 
 
 
13
6,6
107,6
 
 
 
10,4
4,6
114,5
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Paysages et habitat

Quéven présentait traditionnellement un paysage de bocage et un habitat rural dispersé (par exemple les hameaux de Kerdual et Sach Quéven[9], situés aux portes de Lorient) ; mais ce paysage traditionnel a été profondément modifié par l'urbanisation : de nombreux lotissements ont été construits depuis la Seconde Guerre mondiale aux alentours du bourg, qui a considérablement grossi, devenant une ville. Le reste du territoire communal a été relativement préservé de l'urbanisation, conservant donc un aspect rural (bocage et habitat dispersé) sauf au sud-est (hameaux de Stang Kergolan, Kergavalan, Kerdual et Sac'h Quéven, ces deux derniers étant très isolés par rapport au bourg : (« on n'allait jamais au bourg, sauf au cimetière ») en raison de la proximité de la ville de Lorient, de carrières, de décharges publiques et pour partie en raison de la présence de la base aéronavale dans la partie sud-ouest de la commune ; détruit lors de la Seconde Guerre mondiale, le hameau de Sac'h Quéven n'a pas été reconstruit depuis[9].

Transports

Thumb
L'ancienne gare de Quéven.

La commune de Quéven est traversée par la voie express RN 165 et desservie par l'Échangeur de Caudan, à proximité duquel se sont développées les zones artisanles et industrielles du Mourillon et de Beg Runio côté nord, et la zone commerciale de Lann Roze (magasin Leroy-Merlin) côté sud. L'ancienne RN 165, devenue une simple route départementale (D 765) passe un peu plus au sud, traversant aussi le territoire communal en direction de Guidel vers l'ouest et de Lorient vers l'est. Le bourg, situé au nord de ces deux routes, est desservi principalement par la D 6, axe sud-nord venant de Lorient et se poursuivant en direction de Pont-Scorff.

La commune est aussi traversée par la voie ferrée venant de Lorient en direction de Quimper (dénommée initialement Ligne de Savenay à Landerneau), ligne empruntée notamment par des TGV Atlantique venant de Paris-Montparnasse en direction de Quimper, ainsi que par des TER en direction de Rennes (TER Bretagne) et Nantes ; mais la commune n'est plus desservie par une gare, les plus proches étant celles de Gestel et principalement de Lorient.

L'aéroport de Lorient-Bretagne-Sud, qui cohabite avec la Base d'aéronautique navale de Lann-Bihoué, est en partie situé sur la commune de Quéven.

Transports en commun

La commune de Quéven est desservie par le réseau Izilo[10] :

LigneT4Gestel - Pen Mané ↔ Quéven ↔ Larmor Plage centre
Pont-Scorff - Ninijo ↔ Quéven ↔ Larmor Plage centre
Ligne10Guidel - Plages ↔ Quéven ↔ Ploemeur - Kerbernès
Remove ads

Urbanisme

Résumé
Contexte
Thumb
Le bourg de Quéven.

Typologie

Au , Quéven est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11]. Elle appartient à l'unité urbaine de Lorient[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant six communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 4],[12],[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lorient, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[13]. Cette aire, qui regroupe 31 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[14],[15].

La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[16]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[17].

Occupation des sols

Thumb
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).

Davantage d’informations Type d’occupation, Pourcentage ...
Remove ads

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Quetguen en 1387[19], Qaez ven en 1466[20], Queven en 1793, Quesven en 1801[21].

Son nom breton est Kewenn, prononcé localement [ˈcəɥən].

Koad, ar c'hoad, le bois, la forêt. On peut voir dans la seconde syllabe l'adjectif guen « blanc »[20], ici, au sens de sacré.

Le toponyme du lieu-dit "Moustoir-Flamm" indique la présence d'un ancien monastère.

Histoire

Résumé
Contexte

Préhistoire

Quéven possède plusieurs monuments mégalithiques datant du néolithique: le tumulus et les dolmens de Kerroc'h, l'allée couverte de Kerscant, dit le dolmen du Triono, le menhir de Kerdehoret, le dolmen christianisé de Moustoir Flamm.

Une stèle funéraire gauloise se trouve à Kermérien.

Les fouilles menées en 2010-z2011 sur la colline de Croizamus, préalablement â l'urbanisation de cet éco-quartier, ont montré 4 500 d'occupation humaine en plusieurs phases succeseives, notamment une carrière exploitée dès le Néolithique (probablement pour l'édification d'un cairn), un enclos hzbité datant de l'Âge du fer (probablement une exploitation agricole), une grande enceinte avec un bâtiment maçonné (peut-être un sanctuaire) datant du Ier siècle après J.-C., et des vestiges épars datant de l'époque médiévale[22].

Antiquité

De l'époque romaine il n'existe à Quéven aucun vestige connu, même si la région a été occupée par les Romains[23].

Moyen-Âge

Un texte daté du indique que le duc de Bretagne Jean IV fait alors don à la famille de Rohan du fief de La Roche-Moysan (en Arzano) et de la paroisse de Bihoué[24].

Bihoué (dont l'église était dédiée à saint Bieuzy, auquel Bihoué devait aussi son nom) aurait été le centre de la paroisse (qui englobait aussi Gestel[Note 6]) jusqu'au XVe siècle avant de devenir une simple trève de Quéven, qui devint le siège de la paroisse au XVIIe siècle. La paroisse de Quéven faisait partie de la seigneurie de Kéménet-Héboé et du doyenné des Bois[25].

À Quéven, le linteau de la ferme de Kerlaren porte, écrite en lettres gothiques, la plus ancienne inscription connue en Bretagne sur une maison rurale : « L'AN MIL : III cc IIII XX XIIII »(«l'an 1494 »)[26].

Temps modernes

L'ancien fief de Kerruisseau (Kerrousseau) est attesté dès 1464 ; ses seigneurs successifs (familles Lopriac, Guimarho et du Pérenno (au XVIIe siècle) étaient vasseaux de la principauté de Rohan-Guémené. Le domaine, situé stratégiquement en hauteur, sur la voie reliant Quéven à Pont-Scorff en passant par le pont de Frémeur sur le Scave, comprenait en 1710 un manoir, une chapelle privée, un colombier, deux métairies nobles, une vingtaine de tenures et un moulin, situé sur la Ruisseau du Moulin de Kerrousseaux. À la fin du XVIIIe siècle le manoir est remplacé par un château construit par la famille de Kerpaën, alors propriétaire, et inspiré de l'Hôtel Gabriel de Lorient[27].

Thumb
Carte de Cassini (1783) : les paroisses de Quéven et Gestel.

En 1759 la paroisse de Quéven devait chaque année fournir 26 hommes pour servir de garde-côtes[28].

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Quéven en 1778 :

« Quéven ; sur une hauteur, à 11 lieues à l'Ouest-Nord-Ouest de Vannes, son évêché ; à 19 lieues de Rennes ; et à une lieue de l'Orient, sa subdélégation. Quéven ressortit à Hennebon et compte 1 500 communiants[Note 7]. La cure est à l'alternative. Des terres en labeur, des prairies, des arbres à fruits ; voilà ce que présente à la vue ce territoire, qui est très bien cultivé. On a fait un grand chemin qui conduit de la route de Quimperlé au bourg de Quéven[29]. »

65 hameaux sont recensés à Quéven juste avant la Révolution française.

Le XIXe siècle

En mai 1820 un important incendie frappa la commune de Quéven ; son Altesse royale, Monsieur, émue par le nombre des malheureux, donna une somme de 600 francs « pour être distribuée aux familles qui ont le plus souffert de l'incendie »[30].

Thumb
Quéven : plan cadastral datant de 1814 (tableau d'assemblage).

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Quéven en 1845 :

« Quéven (sous l'invocation de Saint Pierre): commune formée par l'ancienne paroisse de ce nom, plus sa trève, Bayars [en fait Bihoué], qu'elle a absorbée ; aujourd'hui succursale ; chef-lieu de perception. (...) Principaux villages : Kerousseaux, Kerscant, Rustuel, Kercadoret, Mané, Rivalain, Kerlehoret, la Trinité, Bihoué, Kervilien, Tremerzin, Kerignan-Izel, Kerlanc, Kerouanet, Kerlanan, Kerdnale. Moulins de Hadenec, de Sac-Quéven, à eau. Outre l'église, qui est moderne et n'offre rien de remarquable, il y a en Quéven les quatre chapelles de la Trinité, de Saint-Nicodème, de Saint-Éloi et de Vrai-Secours, qui ne sont desservies qu'à la fête de leur patron. Le plus ancien fief de cette paroisse était Kerruisseaux, qui dépendait du prince de Rohan-Guémené. Le château actuel est une construction qui remonte à la fin du siècle dernier, et qui a due être bâtie avec les pierres de l'ancien manoir, dont on ne voit plus aucune trace. Près du village de Kerdehoret, situé à peu de distance de la grande route de Lorient à Quimperlé, est un moulin qui peut avoir 5 à 6 mètres de haut sur 2 m de large à sa base. Il y a aussi en Quéven plusieurs carrières de pierres de taille, qui ont fourni la majeure partie des matériaux employés au bassin et aux cales couvertes de Lorient. Une distillerie de résidus de cidre. Il y a foire le mercredi de Pâques et le mercredi après la Trinité. Géologie : granite. On parle le breton[31]. »

Une épidémie de choléra partie de Lorient en octobre 1865 concerna 30 malades (dont 17 morts) en 1866 à Quéven[32]. La variole fit 8 morts (50 malades) en 1865, 27 morts (60 malades) en 1866, 19 décès (50 malades) en 1870[33]. En 1886 c'est une épidémie de fièvre typhoïde qui fit 15 malades (dont 4 décès) à Quéven[34].

En 1869 le cimetière, qui était autour de l'église, est transféré à son emplacement actuel, à la sortie du bourg.

Les tensions étaient vives entre républicains et réactionnaires ; déjà, à la suite des élections municipales de janvier 1881, le maire républicain réélu, Joseph Le Léannec, fut poursuivi devant la justice par des candidats qui lui étaient hostiles[35]. En 1882 un conflit opposa le même maire républicain et l'abbé Daniel, recteur de la paroisse ; le maire fut condamné par le tribunal des conflits pour avoir fait démolir une partie du mur entourant le jardin du presbytère et y être pénétré sans le consentement du recteur pour y creuser en 1879 une tranchée destinée à alimenter en eau un lavoir public et une fontaine[36]; le maire fut condamné à une amende[37]. Quelques mois plus tard, en novembre 1882, le maire déclara avoir été l'objet d'une tentative d'assassinat par trois individus cagoulés qui l'auraient jeté dans la dite tranchée alors remplie d'eau et l'auraient lapidé à coups de pierres pour tenter de l'empêcher d'en sortir[38]; mais ces faits furent démentis par la suite, le maire, émêché en sortant d'un cabaret, serait tombé tout seul dans la tranchée et aurait affabulé[39].

Benjamin Girard écrit en 1889 que « la commune de Quéven a une certaine activité, qu'elle doit au voisinage de Lorient, dont elle approvisionne le marché en légumes et fruits. Le bourg, qui a une population agglomérée de 451 habitants, possède une jolie église moderne »[40].

Le calvaire de Croizamus est érigé en 1885 ; il porte l'inscription : « En réparation du blasphème eet de la profanation du dimanche » ; des paroissiens ferventes se seraient émues de la présence d'une taverne (« Tavarn trous ar vrah » trousse la jupe »]) accueillant des jeunes gens le dimanche qui venaient y écouter de la musique et danser[41].

Le XXe siècle

La Belle Époque

La ligne ferroviaire des Chemins de fer du Morbihan à voie métrique allant de Lorient à Plouay ouvre le [42] ; elle dessert trois arrêts obligatoires situés à Keryado, au bourg de Quéven et à Meslien (en Cléguer) ainsi que deux arrêts facultatifs à Tronchâteau (en Cléguer) et au Nivino (en Plouay) ; la ligne fut prolongée jusqu'à Gourin en 1906 ; elle a fermé le .

En août 1902 l'expulsion des Sœurs de Kermaria, qui enseignaient dans l'école des filles en vertu de la loi sur les congrégations crée une grande émotion dans la paroisse; une pétition signée par presque tous les habitants de la commune, excepté le maire, demanda leur retour[43].

Le des bagarres éclatèrent à Quéven lors de l'inventaire des biens d'église : « la foule s'est jetée sur le percepteur avant son arrivée à l'église et l'a malmené ; les gendarmes furent frappés. Une arrestation fut faite mais les gendarmes furent obligés de l'abandonner »[44]. Le un jeune homme de Quéven fut condamné à huit jours de prison et cinquante francs d'amende pour « coups aux gendarmes » lors de l'inventaire des biens d'église de Quéven ; une femme fut condamnée à une amende pour avoir crié : « À bas les voleurs ! »[45].

Des poudrières destinées à l'approvisionnement en munitions et à leur stockage pour les besoins du port de guerre de Lorient se trouvaient à Sac'h Quéven[46] (ouvert en 1883) et au Mentec[47] (ouvert en 1878), et un atelier de pyrotechnie (ouvert en 1908[48]) sur la rive droite du Scorff[49].

Un décret du Président de la République en date du attribue, à défaut de bureau de bienfaisance, les biens ayant appartenu à la fabrique de Quéven et actuellement placés sous séquestre à la commune de Quéven[50].

Le un incendie détruisit cinq maisons dans le bourg de Quéven et menaça de s'étendre à une grande parie du bourg[51].

Une école laïque est inaugurée à Quéven en août 1912. Selon le journal L'Action française « les habitants de la commune de Quéven [sont] furieux de débourser 12 000 francs pour la construction de cette école où la plupart ne veulent à aucun prix envoyer leurs enfants »[52]. Cette école a été par la suite baptisée "école Jean-Jaurès".

La Première Guerre mondiale

Thumb
Le monument aux morts de Quéven.

Le monument aux morts de Quéven porte les noms de 58 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale : parmi eux 7 sont morts en Belgique dont 5 dès l'année 1914 dans les combats de Maissin et de Rossignol ; 1 (Yves Le Nivonic) est un marin mort en mer lors du naufrage du cuirassé Bouvet ; Michel Le Coroller est mort en captivité en Allemagne ; la plupart des autres sont morts sur le sol français dont 3 (Jean Goulian, Georges Martin-Sané et Julien Pierre) décorés de la médaille militaire et de la croix de guerre et Mathurin Portier de la croix de guerre[53].

L'Entre-deux-guerres

Le monument aux morts de Quéven et son poilu, , en kersantite, taillés par Jean Joncourt, sculpteur et marbrier de Quimperlé, fut inauguré le [54]. L'inauguration fut fêtée en grande pompe, avec messe, bénédiction, cérémonie et gueuleton[55].

Le maire de Quéven prit le un arrêté « interdisant toute émanation dans le voisinage des usines de la dite commune, ainsi que l'exposition à l'air libre des déchets, chairs et abats des animaux travaillés », arrêté confirmé en 1921 par le Conseil d'État saisi par une requête de l'industriel, Jodet[56] (les abattoirs étaient situés près du village de Kerdual).

L'électrification de la commune commence en 1927. Une nouvelle mairie est construite en 1932[57], remplaçant l'ancienne qui avait été construite en 1838 et avait servi de maison d'école[58].

Dès 1933 la Chambre de commerce de Lorient souhaite créer un terrain d'aviation ; en 1938 elle achète un terrain aux confins de Quéven et Ploemeur, mais le vend en décembre 1939 à l'Armée de l'air qui projette d'en faire une base aéronautique navale, finalement réalisée par l'armée allemande à partir de mars 1941.|

La Seconde Guerre mondiale

Le les poudrières de Sac'h Quéven et de Mentec sont la proie des flammes. Les Allemands arrivent à Quéven le . Ils reprennent le projet aérien de l'Armée de l'air française, mais l'étendent considérablement (le terrain passe de 42 ha à 1 200 ha et des dizaines de fermes sont supprimées) : deux pistes, longues chacune de km, sont construites, ainsi que 75 hangars destinés à abriter avions et infrastructures diverses de la Luftwaffe ; la base, dénommée "Kerlin Bastard" par les Allemands, entre en service en décembre 1941 ; dès 1942 elle abrite une centaine d'avions qui participent à la bataille de l'Atlantique ; elle est protégée par la batterie de Moustoir Flamm. Lors de la libération de la base aéronavale (qui survient tardivement en raison de la résistance allemande dans la poche de Lorient), le , 16 000 soldats allemands y sont faits prisonniers[59].

En avril 1941 un nouveau conseil municipal est nommé par le gouvernement de Vichy[60].

Entre 1940 et 1943 Quéven subit quelques dégâts lors des bombardements alliés qui visent principalement le port de Lorient.

Le des troupes alliées entrent dans Quéven, mais les combats sont intenses (le château de Kerrousseau[Note 8], qui servait de lieu de villégiature pour les officiers allemands, est incendié par ces derniers) et une bonne partie de la population civile de la ville se réfugie dans les caves de l'andouillerie Crenne. Un train convoyant des otages de Rosporden, arrivé à Beg Runio vers 17h30 est pris sous le feu des combats et des balles incendiaires mettent le feu au wagon contenant les otages : 9 sont tués, les 7 blessés et les 13 indemnes parviennent à s'échapper et sont secourus par le docteur Diény et des secouristes locaux. Le des tirs allemands provoquent l'écroulement du clocher de l'église paroissiale.

Mais les Allemands réoccupent Quéven, qui va pendant 277 jours faire partie de la Poche de Lorient, les jours suivants après un repli des troupes américaines et le bourg est incendié le  ; le jeune Henri Gargam a été abattu par les Allemands apparemment sans la moindre raison[61] ; 85 % de la ville de Quéven sont détruits par les bombardements alliés[62]. Quéven n'est libéré que , deux jours après l'armistice.

Le monument aux morts de Quéven porte les noms de 38 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[53]. Parmi elles, Léon Even, mort au champ d'honneur le lors de la Bataille de France[63] ; Jean Even[Note 9], militant communiste, mort en déportation le au camp de concentration d'Auschwitz ; Émile Le Molgat[Note 10], résistant, tué au combat le à Monassut-Audiracq (Basses-Pyrénées) ; 23 personnes sont des victimes civiles de la guerre tuées à Quéven, dont Yves Diény[Note 11], médecin, et René Lote[Note 12], professeur, tous deux fusillés par les Allemands le au lieu-dit Kertanguy, sur la route de Pont-Scorff[64] ; les autres victimes civiles ont été tuées pour la plupart lors des bombardements ou des combats (par exemple trois membres de la famille Le Gall le ).

En , Quéven étant détruit à 85%, la ville de Toulouse accepte, par le truchement de son maire, Raymond Badiou, la proposition d'adoption de la commune meurtrie, et en conséquence le parrainage proposé à cette fin, le , par le maire de Quéven de l'époque, Louis Kermabon, et Alphonse Viros. Ultérieurement, en souvenir de cette aide, la commune de Quéven inaugure une place de Toulouse et la Ville rose, une rue de Quéven.

La commune de Quéven a été décorée le de la croix de guerre 1939-1945, par citation en date du du secrétaire d'État aux Forces Armées Max Lejeune[61].

L'après Seconde Guerre mondiale

Le journal L'Espoir du Morbihan écrit le qu'à Quéven « le bourg est entièrement rasé. Une vingtaine de baraquements en bois sont édifiés, mais certains d'entre eux sont occupés par la main-d'œuvre chargée du déblaiement »[65]. Une église provisoire, aussi en bois, est construite : le premier mariage y est célébré le . Le M.R.U. (Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme) est chargé de la reconstruction de Quéven : la première pierre de la reconstruction est posée le . De nombreux lotissements, des H.L.M., une cité Castors (Les Castors de la Clairière); etc.. remplacent progressivement les baraques en bois les décennies suivantes[66].

La Marine nationale s'installa en 1946 dans la base aérienne qui avait été construite par les Allemands : la base aéronautique navale est située en majeure partie sur le territoire de la commune de Quéven.

Deux soldats originaires de Quéven (Marcel Fichoux et Yves Le Pogam) sont morts pour la France pendant la guerre d'Indochine et neuf (Roger Lahuec, Lucien Le Bihan, Aimé Le Bris, Joseph Le Moing, François Le Pogam, Joachim Mahé, Michel Mauvieux, André Mélin et Robert Le Nestour) pendant la guerre d'Algérie[53].

La "Place de Toulouse" est inaugurée le  ; cette place a été rénovée en 1993. Le syndicat d'adduction d'eau (qui regroupe les communes de Cléguer, Gestel, Guidel, Pont-Scorff et Quéven) est constitué en 1957. L'église paroissiale est reconstruite en 1964. Des zones d'activités économiques sont créées à proximité de l'échangeur de la voie express (Beg Runio en 1976, Mourillon en 1980)[66].

L'école maternelle Joliot-Curie est créée en 1971, l'école primaire Anatole-France construite en 1975 et agrandie en 1979, le collège Kerbellec ouvre en 1975. Deux clubs sportifs animent la commune : le Cercle sportif quévenois [CSQ] (sports collectifs ; sa section football ouvre en 1946) et l'Amicale laïque Quéven [ALQ (sports individuels)[67], créée en 1960[68].

Remove ads

Politique et administration

Loading related searches...

Wikiwand - on

Seamless Wikipedia browsing. On steroids.

Remove ads