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Recherche, assistance, intervention, dissuasion
unité d'élite de la Police Nationale française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le RAID est une unité d'élite de la Police nationale française. Le nom est choisi en référence au mot « raid », désignant un assaut militaire. Il a reçu par rétroacronymie le sens de : Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion[2].
Fondée en , l'unité participe, dans l'ensemble du territoire national, à la lutte contre toutes les formes de criminalité, de grand banditisme, de terrorisme et de prise d'otage.
Placé sous l'autorité directe du directeur général de la Police nationale, le RAID intervient à l'occasion d'événements graves, nécessitant l'utilisation de techniques et de moyens spécifiques pour neutraliser les individus dangereux, soit par la négociation soit par l'intervention.
Son rôle est notamment d'agir dans les situations de crise, du type prise d'otages, retranchement de forcenés ou arrestation de malfaiteurs à haut risque, ainsi que de contribuer à la lutte antiterroriste en apportant son concours aux services spécialisés, dans le cadre d'arrestations d'individus ou de groupes susceptibles de se livrer à des actions terroristes dans le territoire français.
Le service est basé à Bièvres, dans le département de l'Essonne, avec la CRS 8 au Domaine de Bel-Air[3], siège de l'unité centrale, et dispose, en outre, de seize antennes, réparties :
- en France métropolitaine :
- Bordeaux,
- Lille,
- Lyon,
- Marseille,
- Montpellier,
- Nancy,
- Nice,
- Rennes,
- Toulouse,
- Strasbourg,
- en France d'outre-mer :
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Historique
Résumé
Contexte
Chronologie

Avant la création du RAID, la Police française — ne disposant pas d'une unité à compétence nationale comparable au GIGN de la Gendarmerie — s'appuyait sur des unités régionales comme la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) à Paris et les Groupes d'intervention de la Police nationale (GIPN) en province. Le RAID est créé par un arrêté du du ministre de l'Intérieur, Pierre Joxe[4], sur la recommandation de nombreux policiers et notamment du commissaire Robert Broussard. Son premier chef est le commissaire Ange Mancini[5],[6].
L'effectif, initialement de 80 personnes, passe à une centaine en , environ 130 au début des années pour atteindre 180 en [7]. Les femmes sont admises dans certaines fonctions opérationnelles à partir de [7].
À compter du , les sept GIPN métropolitains, situés dans les villes de Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nice, Rennes et Strasbourg, sont officiellement incorporés au sein du RAID et en deviennent ses antennes territoriales[a],[b],[8]. L'effectif total résultant dépasse la barre des 300.
Le , le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve annonce la création de trois antennes territoriales supplémentaires à Montpellier, Toulouse et Nancy[9]. Elles sont créées respectivement le , le et le [c].
Le , le Groupe d'intervention de la Police nationale (GIPN) de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) devient une antenne du RAID[d],[10].
Les deux derniers GIPN, de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et de Saint-Denis (La Réunion), sont transformés en antennes du RAID le [d].
En sont créées les antennes de Fort-de-France (Martinique), de Cayenne (Guyane) et de Mamoudzou (Mayotte)[e].
Interventions notoires


Le RAID est notamment connu pour :
- le dénouement de la prise d'otages au palais de justice de Nantes en [11] ;
- l'arrestation des principaux membres du gang des postiches en dans une villa à Yerres, dans l'Essonne[12] ;
- l'arrestation des chefs d'Action directe en [13] ;
- la maîtrise d'un forcené déséquilibré à Ris-Orangis en , opération qui voit les deux premiers membres du Raid mourir en opération[14] ;
- la libération des enfants pris en otage par Érick Schmitt, surnommé HB (Human-Bomb) en [15] ;
- l'intervention contre des islamistes du GIA à Roubaix (gang de Roubaix) en [16] ;
- l'arrestation d'Yvan Colonna en [17] ;
- de nombreuses arrestations des chefs de l'ETA dans le Pays basque français ainsi qu'en Auvergne (, ) ;
- l'arrestation de Jean-Pierre Treiber en [18] ;
- l'intervention contre l'auteur des fusillades de Montauban et Toulouse en , Mohammed Merah ;
- la recherche des auteurs de la fusillade au siège de Charlie Hebdo du ;
- la mobilisation sur l'attentat contre l'Hyper Cacher à Paris le , mission à l'occasion de laquelle l'unité collabore sur le terrain pour la première fois avec le GIGN, l'unité d'élite de la Gendarmerie nationale qui lance simultanément l'assaut de Dammartin-en-Goële contre les frères Kouachi, auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo l'avant-veille, retranchés dans une imprimerie[19] ;
- l'intervention lors des attentats du en Île-de-France, conjointement avec la BRI, pendant la prise d'otage au Bataclan ;
- l'assaut du dans le centre-ville de Saint-Denis neutralisant Abdelhamid Abaaoud, planificateur présumé des attentats du [20] ;
- la neutralisation de l'auteur du double assassinat du à Magnanville.
- l'intervention au centre de détention de Condé-sur-Sarthe le contre un couple de terroristes islamistes ayant poignardé des surveillants[21].
Le , dans le reportage « Au cœur de Kabul »[réf. incomplète], on voit une vingtaine de policiers du RAID s'occuper de la protection de l'ambassade de France à Kaboul, en Afghanistan, et de son ambassadeur David Martinon. Ils participent aux opérations d'évacuation consécutives à la chute de Kaboul et au rétablissement de l'Émirat islamique, peu avant le retrait des troupes de l'OTAN[22],[23].
Du au , une vingtaine d'agents sont déployés pour assurer le maintien de l'ordre à Marseille lors des émeutes consécutives à la mort de Nahel Merzouk, lequel avait été tué par un policier quelques jours plus tôt. Cette mission de maintien de l'ordre est une première en France métropolitaine pour l'unité. À cette occasion, selon une enquête de Libération publiée en , ils commettent des violences policières en frappant ou en tirant sur des personnes fuyant ou ne représentant pas de danger ; ils tuent une personne, en éborgnent une autre, et en blessent de nombreuses autres[24].
Chefs du RAID

Les chefs du RAID ont été successivement :
- - : Ange Mancini
- - : Louis Bayon
- - : Gérard Zerbi
- - : Jean-Gustave Paulmier (d)
- - : Christian Lambert
- - : Jean-Louis Fiamenghi (d)
- - : Amaury de Hauteclocque[25],[26]
- - : Jean-Michel Fauvergue[1]
- - : Jean-Baptiste Dulion[27]
- depuis : Guillaume Cardy[28]
Devise
« Servir sans faillir »[1].
Emblème
L'emblème du RAID représente une panthère noire, couleur de la tenue d'intervention des membres de l'unité[29]. Elle est au repos, une patte tombant de manière indolente[29]. Cet emblème est choisi en [29].
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Missions
Résumé
Contexte
Le RAID contribue, sur l'ensemble du territoire de la République, à la lutte contre toutes les formes de criminalité. À ce titre, il prête assistance aux services de police et il est notamment chargé :
- d'intervenir à l'occasion de troubles graves à l'ordre public nécessitant l'utilisation de techniques et de moyens spécifiques ;
- d'apporter son concours opérationnel aux services chargés de la prévention et de la répression de la criminalité organisée et du terrorisme ;
- d'assister le Service de la protection (SDLP) dans ses missions ;
- de mettre à la disposition des services de police des matériaux spécialisés servis par le personnel de l'unité ;
- de contribuer, en collaboration notamment avec la direction des ressources et des compétences de la Police nationale, à l'instruction du personnel de police en matière de lutte antiterroriste ;
- de procéder, en collaboration avec la direction des ressources et des compétences de la police nationale et la direction centrale de la police judiciaire, à des études et des essais de techniques et de matériels d'intervention ainsi qu'à la formation de fonctionnaires de police ou de services dans le cadre de ses activités.
Le RAID assure également la protection approchée de certains ambassadeurs de France à l'étranger[30]. Cette mission est partagée avec le GIGN qui assure les mêmes missions dans d'autres pays[31].
- Démonstration de protection d'une autorité en zone dangereuse
- Riposte lors d'une embuscade.
- Extraction de l'autorité de son véhicule.
- Évacuation de l'autorité.
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Organisation
Résumé
Contexte
Le RAID dans la Police nationale

Placée sous l'autorité directe du directeur général de la Police nationale, l'unité est dirigée par un fonctionnaire du corps de conception et de direction de la Police nationale[f].
Le RAID fait partie de la force d'intervention de la Police nationale (FIPN) qui comprend également la Brigade anticommando de la préfecture de police de Paris (c'est-à-dire la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la Préfecture de Police de Paris (PP), renforcée par d'autres unités de la PP). Lorsque la FIPN est activée, le chef du RAID en assure la coordination opérationnelle.
Le RAID ne peut être déplacé ou employé que sur ordre du directeur général de la Police nationale. Il n'intervient que sous le commandement de sa hiérarchie. Il n'a pas compétence pour la suite judiciaire des faits sur lesquels il est intervenu. Il peut être mis à la disposition des préfets et des procureurs de la République qui en font la demande. Dans ce cas, l'autorité requérante définit la mission générale assignée à ce service. Le chef de l'unité chargé de l'exécution de la mission demeure seul responsable des conditions et des modalités techniques de son exécution. Les chefs des services territoriaux de police lui apportent leur concours[g]. Depuis , dans les territoires concernés, comme la Nouvelle-Calédonie, l'unité du RAID est intégrée à la direction territoriale de la Police nationale[32].
Au sein du ministère de l'Intérieur, la coordination et l'interopérabilité entre le RAID et le GIGN sont assurées par l'Ucofi (Unité de coordination des forces d'intervention), créée en [33]. La procédure d'urgence absolue (PUA) instaurée en dans le cadre du Schéma national d'intervention des forces de sécurité par le ministre de l'Intérieur en réponse aux attentats de autorise — en cas de crise majeure ou de crises multiples — l'intervention de toute unité en mesure de la faire en tout point du territoire (donc en s'affranchissant du critère de compétence géographique qui s'impose habituellement)[9].
Effectifs

Le RAID comptait au , 168 fonctionnaires, dont trois membres du corps de conception et de direction (commissaires de police), 21 du corps de commandement, 119 du corps d'encadrement et d'application et 25 personnels administratifs et techniques (dont un psychologue et six médecins).
Depuis le printemps , le renforcement des effectifs, notamment par l'intégration des opérateurs des GIPN de métropole et d'outre-mer, a conduit l'unité à atteindre le seuil des 400 personnes.
Les opérationnels sont organisés en groupes d'assaut, groupe de parachutistes, de plongeurs, de négociateurs, le pool GOST (Groupe opérationnel de soutien technique), pool Oméga (les snipers), pool effraction et pool cynophile[34].
L'admission dans l'unité obéit à des critères très stricts, notamment en ce qui concerne les tests d'aptitude physique, médicaux et psychotechniques. Certains postes opérationnels (négociation, tir de précision…) sont occupés par des personnels féminins[7].
Le profil des membres de l'unité a sensiblement évolué depuis sa création. Alors qu'à l'origine, il était principalement composé d'inspecteurs (maintenant appelés officiers), en , le RAID emploie majoritairement des gradés et des gardiens[7].
Depuis la création du RAID, trois de ses policiers ont perdu la vie en opération : deux à Ris-Orangis en et un en Corse en .
Recrutement
Le recrutement au sein du RAID se fait chaque année sur la base du volontariat. Le candidat doit compter au minimum trois ans d'ancienneté au sein de la Police nationale et avoir moins de 40 ans pour les gardiens de la paix ou moins de 45 ans pour les officiers du corps de commandement[35],[36]. Après une première sélection sur dossier, des épreuves de sélection d'une durée d'une semaine ont lieu. Parmi ces épreuves figurent notamment des épreuves physiques, des épreuves psychologiques et psychotechniques et des épreuves sportives et techniques[35],[36]. Les candidats ayant réussi ces épreuves de sélection intègrent ensuite un cycle de formation initiale éliminatoire d'une durée de seize semaines durant lequel ils sont formés aux rudiments de la tactique et acquièrent les qualifications nécessaires à l’accomplissement de leur future mission d’opérateur du RAID. Les candidats ayant réussi les épreuves de la formation initiale sont ensuite affectés, selon les besoins du service, soit au sein de l’unité centrale soit au sein de l'une de ses antennes. À l'issue de cette affectation, les opérateurs sont encore soumis à une période probatoire de 6 mois avant que leur habilitation ne leur soit délivrée[35],[36].
Les policiers du RAID sont soumis à des tests tous les 3 ans pour vérifier qu'ils ont toujours le niveau requis[35],[36].
Budget
Le RAID disposait pour l'année d'un budget de fonctionnement et d'équipement de plus de 2 000 000 € ainsi que de deux enveloppes spécifiques complémentaires. La première, d'un montant de 85 000 €, est destinée à l'acquisition de matériels soumis à autorisation. La seconde, d'un montant de 70 000 €, permet au RAID de prendre en charge les dépenses de formation de ses personnels et des fonctionnaires nouvellement affectés au sein des groupes d'intervention de la Police nationale.
Son budget total est donc d'environ 2,17 millions d'euros[37] (hors frais de personnel).
Équipement


Armement
Les fonctionnaires du RAID ont à leur disposition une large gamme d'armement parmi lesquelles :
- revolvers : divers modèles à la création de l'unité en , puis choix du Manurhin 73 en canon de 3 et 4 pouces, Ruger SP 101 et S&W Bodyguard ; S&W 340 PD (en) ;
- pistolets semi-automatiques : Beretta 92 (années -), Glock 17, Glock 18, Glock 19, Glock 26, HK USP;
- pistolets-mitrailleurs : Heckler & Koch MP5, Heckler & Koch MP5K, FN P90 ;
- fusils d'assaut : SIG 543 (années -), Heckler & Koch 53, Heckler & Koch G36, SIG-551, HK G3, FN SCAR-L, Heckler & Koch HK416 ;
- fusils à pompe ou assimilés : Beretta M3P, Remington M870 Police, Benelli M3 Super 90, Franchi SPAS 12, Franchi SPAS 15, Molot Vepr-12, Kel-Tec KSG ;
- fusils d'appui : FN Minimi ;
- mitrailleuse légère : Rheinmetall MG3 ;
- fusils de précision : Heckler & Koch HK417, FN SCAR-H, Heckler & Koch PSG-1, PGM Ultima Ratio, PGM Hécate II, Blaser R93 Tactical (en) ;
- armes non-létales : Taser X26, LBD Brugger & Thomet 40x46, Flash-Ball ; projectiles en sachet ;
- grenades : aveuglantes, offensives, éclairantes, fumigènes ;
- explosifs.
Protections
Chaque groupe d'assaut est composée de deux ou trois hommes dont l'un est équipé d'un bouclier balistique[38].
Moyens de transport
Doté de nombreux moyens de transports (motos, véhicules banalisés, véhicules blindés, etc.), le RAID dispose également depuis de l'appui du Groupe interarmées d'hélicoptères (GIH), unité du Commandement des opérations spéciales (COS), créée en pour l'appui au GIGN[39].
- Liste non exhaustive des véhicules utilisés par le RAID
- Chevrolet Suburban HARAS
- Citroën C8
- Ford Galaxy
- Ford Transit
- Nissan Navara
- Renault Espace IV
- Renault Master
- Toyota Land Cruiser
- Volkswagen Sharan
- Volkswagen Multivan
Véhicules blindés
En complément d'un parc de véhicules en dotation permanente comme le Panhard PVP, le RAID déploie régulièrement des véhicules blindés mis à sa disposition par des industriels dans le cadre de partenariats de longue durée.
- Panhard PVP : véhicule blindé léger de couleur noire (métropole) et en camouflage centre-europe (Outremer)[40]. Équipe également les antennes RAID.
- Nexter Titus : véhicule blindé 6x6 plus lourd, prêté au RAID par Nexter. Son gabarit est proche du blindé Griffon de l'Armée de terre.
- Cambli Blackwolf : véhicule blindé léger en service depuis [41]. Assemblé au Canada. Son gabarit est proche de celui des ARQUUS Sherpa Light du GIGN et de la BRI.
- Renault Centurion ː véhicule blindé plus imposant que le PVP et le Blackwolf. Il est similaire par son aspect et son gabarit aux RG-12 et Maverick (en) sud-africains, en service depuis pour la protection des Jeux olympiques de Paris.
- Véhicules blindés utilisés ou présentés par le RAID
- PVP du RAID lors d'une présentation au salon Eurosatory ().
- Renault Centurion lors d'une démonstration ().
- Cambli BlackWolf lors d'une démonstration ().
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Le RAID dans la culture populaire
- L'imagerie du RAID est directement présentée dans le film humoristique Raid dingue () de Dany Boon.
- Dans le film Mission impossible : Fallout () de Christopher McQuarrie, le RAID est chargé de la protection du convoi carcéral transportant Solomon Lane, l'antagoniste principal du film, convoi qui sera attaqué par Ethan Hunt (Tom Cruise).
Notes et références
Annexes
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