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Tin Machine II

album de Tin Machine De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Tin Machine II est le second et dernier album studio du groupe de rock anglo-américain Tin Machine. Il est sorti en 1991 sur le label Victory Music.

Faits en bref Sortie, Enregistré ...

Après la sortie de leur premier album Tin Machine, les quatre membres de Tin Machine (David Bowie, Reeves Gabrels, Tony Sales et Hunt Sales) retournent rapidement en studio dans les derniers mois de l'année 1989 pour enregistrer son successeur. Le travail est interrompu durant la majeure partie de l'année 1990 par le Sound + Vision Tour, une tournée mondiale de Bowie en solo, et ce n'est qu'au début de l'année 1991 que l'album est achevé. Il présente une plus grande variété stylistique et instrumentale que son prédécesseur, mais la conception démocratique du groupe reste présente, comme l'illustrent les deux chansons chantées par le batteur Hunt Sales plutôt que par Bowie.

Le contrat liant Bowie à EMI ayant été dissous en décembre 1990, Tin Machine signe chez une nouvelle maison de disques, Victory Music, récemment créée par le fabricant électronique japonais JVC. Tin Machine II reçoit quelques bonnes critiques à sa sortie, mais le public lui est largement indifférent et aucun des trois singles qui en sont extraits ne devient un tube. Sa tournée de promotion, le It's My Life Tour, voit Tin Machine se produire en Europe, en Amérique du Nord et au Japon. Le dernier concert de cette tournée marque la fin du groupe et le retour à une carrière solo pour Bowie.

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Histoire

Résumé
Contexte

Contexte

Après des années 1980 décevantes sur le plan artistique, le chanteur britannique David Bowie tente de relancer sa carrière en formant en 1988 un groupe baptisé Tin Machine avec trois musiciens américains : le guitariste Reeves Gabrels, le bassiste Tony Sales et le batteur Hunt Sales. S'il en est le chanteur, il ne se considère pas comme son leader, mais seulement comme l'un de ses quatre membres, à part égale avec les trois autres[1].

Tin Machine publie son premier album, également appelé Tin Machine, en [2]. Il donne lieu à une brève tournée de promotion, le Tin Machine Tour, qui s'achève au début du mois de [3]. Les quatre musiciens sont enthousiastes et décident de ne pas perdre de temps avant de commencer à travailler sur leur prochain disque[4].

Enregistrement

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David Bowie sur scène pendant le Sound + Vision Tour en 1990.

Les premières séances d'enregistrement de Tin Machine II se déroulent aux studios 301 de Sydney, en Australie, dans les derniers mois de l'année 1989[N 1]. Comme sur leur premier album, les membres de Tin Machine sont accompagnés du guitariste Kevin Armstrong et du producteur Tim Palmer[5]. D'après Bowie, pas moins de vingt-cinq chansons sont enregistrées durant ces quelques mois[6]. Deux chansons ébauchées lors des séances du premier album de Tin Machine, Baby Universal et Shopping for Girls, sont également retravaillées à cette occasion[7].

Le , Bowie annonce lors d'une conférence de presse qu'il va donner une vaste tournée mondiale en solo, le Sound + Vision Tour, en conjonction avec la réédition de ses anciens albums au format CD par le label Rykodisc[8]. Il propose à Gabrels de faire partie de son groupe de tournée, mais le guitariste décline l'offre, craignant qu'elle nuise à Tin Machine, et lui suggère de faire plutôt appel à Adrian Belew[9]. Au cours de la tournée, qui dure de à , Tin Machine II est donc mis de côté, même si Gabrels et les frères Sales s'efforcent de profiter des pauses dans le programme chargé du chanteur pour enregistrer des overdubs dans divers studios[10].

Les quatre membres du groupe reprennent le travail sur Tin Machine II à la fin de l'année 1990, mais le projet semble compromis lorsque le contrat liant Bowie à EMI est dissous. La maison de disques aurait refusé de publier un deuxième album de Tin Machine, jugé moins profitable que la carrière solo de Bowie, sur quoi ce dernier aurait décidé de mettre un terme à leur contrat[11]. Le groupe signe en sur un nouveau label, Victory Music, qui vient d'être mis sur pied par le fabricant électronique japonais JVC avec à sa tête Phil Carson (en), un ancien dirigeant d'Atlantic Records[12].

À la demande de sa nouvelle maison de disques, qui réclame un single à succès, Tin Machine se rend aux studios A&M (en) de Los Angeles en pour enregistrer une nouvelle version de la chanson One Shot[12]. Pour la produire, Bowie décide de faire appel à Hugh Padgham, avec qui il a déjà collaboré sur son album de 1984 Tonight et qui s'est depuis fait un nom dans le métier grâce à son travail avec Phil Collins et Sting[11]. Le mixage de l'album, dernière étape de sa production, se déroule au début de l'année 1991 aux studios Eel Pie (en) de Londres[13].

Parution et accueil

Faits en bref Périodique, Note ...

Tin Machine II sort le sur le label Victory Music, distribué par London Records et PolyGram[17]. Il connaît des résultats médiocres dans les classements des meilleures ventes : no 23 au Royaume-Uni (c'est la première fois depuis plus de vingt ans qu'un nouveau disque de Bowie ne se classe pas dans le Top 20 de son pays natal) et no 126 aux États-Unis[18]. Le premier single qui en est extrait, You Belong in Rock 'n' Roll, sort au mois d' et ne dépasse pas la 33e place du hit-parade britannique, ce qui constitue néanmoins la meilleure performance de Tin Machine dans les charts au Royaume-Uni[19]. Le deuxième single, Baby Universal, se classe 48e à sa sortie, en octobre[20]. Le même mois, One Shot est éditée en single dans plusieurs pays, dont l'Allemagne, mais pas au Royaume-Uni[21].

L'album bénéficie de quelques critiques positives, par exemple dans NME au Royaume-Uni et Billboard aux États-Unis[18], mais dans l'ensemble, la presse musicale n'est pas tendre avec Tin Machine II. Entertainment Weekly le décrit comme « du Bowie tardif typiquement médiocre »[16], tandis que Spin le considère ironiquement comme « une suite aussi attendue que Mannequin Two: On the Move »[4].

La tournée de promotion de l'album, baptisée It's My Life Tour, prend place du au . Elle est significativement plus longue que le Tin Machine Tour qui avait suivi la sortie du premier album du groupe, avec des concerts en Europe, en Amérique du Nord et au Japon, mais ses setlists restent limitées au répertoire de Tin Machine avec quelques reprises de vieux tubes, sans le moindre morceau solo de Bowie. Kevin Armstrong étant indisponible, sa place de guitariste rythmique est reprise par Eric Schermerhorn[22]. Cette tournée donne lieu à un album et une vidéo, tous deux intitulés Tin Machine Live: Oy Vey, Baby et publiés en 1992[23].

Postérité

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Les problèmes de drogue de Hunt Sales (ici en 1981) contribuent à la séparation de Tin Machine.

La perspective d'un troisième album de Tin Machine en 1993 est évoquée en public par Bowie, mais dans les faits, le dernier concert du It's My Life Tour marque la fin de l'existence du groupe[24]. La dissolution de Tin Machine est en grande partie liée à la consommation de drogue de Hunt Sales, qui contribue à la dégradation des relations entre les membres du groupe[25]. Bowie décrit par la suite le It's My Life Tour comme une tournée « cauchemardesque » en raison des excès du batteur[24]. Il estime aussi sans doute que le groupe a accompli sa mission en lui permettant de se redécouvrir et de remettre à zéro les attentes du public à son égard[24].

Les biographes de David Bowie, Nicholas Pegg et Paul Trynka, considèrent tous deux que les meilleures chansons de Tin Machine II sont meilleures que celles de Tin Machine, mais que ses pires morceaux sont également pires que ceux de son prédécesseur. Ils s'accordent cependant pour regretter que certaines chansons de grande qualité parues sur ce disque, notamment Shopping for Girls et Goodbye Mr. Ed, soient passées inaperçues en raison de son échec commercial[18],[26]. Bowie partage cette opinion : en 1996, il interprète Baby Universal lors de son Outside Summer Festivals Tour et envisage d'en inclure une nouvelle version sur l'album Earthling[27]. Il reprend également Shopping for Girls dans l'émission de radio ChangesNowBowie en 1997[28].

En 2020, le label Music on Vinyl annonce une réédition de Tin Machine II au format 33 tours limitée à 5 000 exemplaires. Il s'agit de la première réédition de l'album depuis sa première parution[29]. Cette indisponibilité lui avait valu de figurer dans la liste des « 50 grands albums perdus » établie par le magazine britannique Uncut en 2010[30].

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Caractéristiques artistiques

Résumé
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Paroles et musique

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Le temple de Besakih épargné par l'éruption de l'Agung en 1963 évoquée dans la chanson Amlapura.

Tin Machine II est comme son prédécesseur un album de rock fondé sur les instruments classiques du genre : guitare électrique, basse, batterie. En accord avec la conception démocratique du groupe, Bowie n'écrit qu'un seul morceau seul, A Big Hurt, qui est généralement considéré comme l'un de ses moins inspirés[31],[32], les autres étant coécrits avec Reeves Gabrels ou les frères Sales[5]. Hunt Sales est crédité comme seul auteur de Sorry, une ballade qu'il chante lui-même, de même que la bluesy Stateside[33]. Les biographes de Bowie considèrent souvent ces deux titres comme les plus mauvais de l'album, voire de toute la discographie de David Bowie, en raison de leur manque d'originalité et des faibles capacités du batteur derrière un micro[34],[35]. Ils ne sont pas non plus convaincus par l'unique reprise du disque, If There Is Something de Roxy Music, qui abandonne la subtilité de l'originale au profit d'une agressivité hard rock[36],[37],[38].

Alors que Tin Machine avait été enregistré dans les conditions du live, le groupe s'autorise davantage à retravailler ses compositions sur ce deuxième album avec l'ajout de nombreux overdubs de guitare par Reeves Gabrels[10]. Sa palette instrumentale s'enrichit avec la présence du piano de Kevin Armstrong sur Shopping for Girls ou du saxophone de Bowie (un instrument qu'il n'avait plus utilisé sur disque depuis "Heroes" en 1977) sur plusieurs morceaux[39]. Des chansons comme Amlapura ou Goodbye Mr. Ed font également la part belle à la guitare acoustique[40]. Cette production plus léchée et variée conduit Matthieu Thibault à considérer que Tin Machine II « relègue son prédécesseur au rang de brouillon »[41].

Bowie apporte aussi davantage de soin aux textes des chansons. Comme sur Tin Machine, il n'hésite pas à aborder des phénomènes de société : One Shot dépeint une relation abusive[42], tandis que Shopping for Girls traite de la prostitution infantile en Thaïlande, un sujet sur lequel a travaillé la journaliste Sara Terry (épouse de Reeves Gabrels) et dont il a été lui-même témoin[43]. Amlapura dépeint la ville d'Amlapura, en Indonésie, et sa destruction par l'éruption de l'Agung en 1963 ; une version en indonésien de cette chanson apparaît en face B du single You Belong in Rock 'n' Roll[44]. Goodbye Mr. Ed est une série de vignettes évoquant le déclin du rêve américain avec des références à Andy Warhol, à La Chute d'Icare de Pieter Brueghel l'Ancien, aux Sex Pistols et à la série télévisée Monsieur Ed, le cheval qui parle[45].

Pochette

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Le Kouros de Kroisos.

La pochette de l'album est l'œuvre de l'artiste britannique Edward Bell, qui a déjà travaillé avec Bowie sur l'habillage visuel de son album de 1980 Scary Monsters (and Super Creeps). C'est un dessin au crayon qui représente quatre kouroï, des statues grecques antiques à l'effigie de jeunes hommes nus. Pour Nicholas Pegg, les quatre statues identiques reflètent la manière dont Bowie souhaite voir son identité se dissoudre au sein de Tin Machine[18] ; Matthieu Thibault y voit une variation symboliste et pop art autour de la photo des quatre membres du groupe qui servait de pochette à l'album Tin Machine[46].

Le pénis et le scrotum des statues sont clairement visibles sur l'illustration originale de Bell, ce qui donne lieu à une controverse aux États-Unis où certains distributeurs refusent de commercialiser l'album[10]. Les versions américaines de Tin Machine II présentent donc une version retouchée de la pochette sur laquelle l'entrejambe des kouroï est effacé[18].

La pochette arrière représente également les kouroï, mais vus de dos. Un fragment de photo déchiré couvre une partie de la tête et le haut des épaules de l'un d'entre eux. C'est une photo du batteur Hunt Sales torse nu qui met en évidence le tatouage qui lui orne le haut du dos : l'inscription « It's My Life » (« c'est ma vie ») en lettres gothiques[18].

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Fiche technique

Chansons

Davantage d’informations No, Titre ...

Interprètes

Tin Machine

Musiciens supplémentaires

  • Kevin Armstrong : guitare rythmique sur If There Is Something, piano sur Shopping for Girls
  • Tim Palmer : piano, percussions

Équipe de production

  • Tin Machine : production, mixage
  • Tim Palmer : production, mixage
  • Guy Gray, Simon Vinestock, Justin Shirley-Smith, Eric Schilling, Ruggie Simkins, Chuck Ferry : ingénieurs du son
  • Hugh Padgham : producteur et ingénieur du son sur One Shot
  • Reiner Design Consultants : design
  • Edward Bell : illustration de la pochette
  • Sally Hershberger : photographie

Classements et certifications

Davantage d’informations Pays (classement), Meilleure position ...

Notes

  1. D'octobre à décembre selon Nicholas Pegg (Pegg 2016, p. 415), de début septembre à début novembre selon Chris O'Leary (O'Leary 2019, p. 303).

Références

Bibliographie

Liens externes

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