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Massacre des puits de Guerry
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Le massacre des puits de Guerry est la mise à mort de 36 Juifs commises par la Milice française en et au lieu-dit Guerry à Savigny-en-Septaine, dans le sud-est du département du Cher. C'est l'un des plus importants massacres ayant eu lieu en France sous l'Occupation, après ceux d'Argenton-sur-Creuse, de Maillé ou d'Oradour-sur-Glane.
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Historique
Résumé
Contexte
Des exactions sont commises par la Milice française sur tout le territoire, en représailles de l'exécution du collaborateur Philippe Henriot le par un commando de la Résistance. Un groupe de miliciens dirigés par Joseph Lécussan et la Gestapo, soutenus par la Propagandastaffel, au sein de laquelle Pierre de Varga semble être infiltré par la Résistance[1], arrêtent dans la nuit du au et transportent à Bourges, dans la prison du Bordiot, 70 personnes. Ces dernières représentent la quasi-totalité de la communauté juive de Saint-Amand-Montrond. Il s'agit pour la plupart d'Alsaciens-Lorrains, réfugiés depuis l'automne à Saint-Amand, sous-préfecture du département du Cher, et dans ses environs, cette partie du département du Cher étant en zone non occupée. Ils y ont vécu pendant cinq ans dans une relative sécurité.
Sur trois jours, 36 de ces personnes, hommes et femmes de 16 à 85 ans, sont tués sur le site des puits de Guerry[2],[3],[4] :
- Le , 26 hommes sont entassés dans une camionnette qui les conduit à une ferme au lieu-dit Guerry, dans la commune de Savigny-en-Septaine. Les hommes sont appelés à sortir de la camionnette par groupes de 6. Ils sont jetés, vivants pour la plupart, dans l'un des puits très profonds de la ferme. Un des prisonniers, Charles Krameisen, réussit à s'enfuir ; il court jusqu'à la ferme de la famille Guillaumin où il reste caché dans la grange trois jours, avant de repartir vers Saint-Just, à 13 km, aidé par Monsieur Guillaumin et Monsieur Mathurin, le boucher du village qui dans sa camionnette, le fera passer en zone libre[5].
- Le , 3 hommes sont assassinés, de manière semblable, dans un second puits de la ferme.
- Le , 8 femmes subissent le même sort, certaines portant des traces de violence sadique[6].
Dans les trois cas, les assassins jettent des sacs de ciment et des grosses pierres sur les corps pour les écraser et masquer leur présence[7].
Après la Libération, le témoignage du seul survivant, Charles Krameisen, permet de retrouver le lieu du drame et les corps des victimes, identifiées le [4].
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Liste des victimes
Résumé
Contexte

Les victimes par ordre alphabétique[8] et chronologique[9] :
- :
- Bernheim-Dennery, Fernand ou Bernheim, Fernand[9], né le à Rouen (Seine-Inférieure) (76 ans)
- Brunschwig, Armand, né le à Lorrach[9] (Bade, Allemagne) (72 ans)
- Davidovici, Maier, né le à Bucarest (Roumanie) (51 ans)
- Davidovici, Sylvain, né le à Paris (16 ans)
- Dreyfuss, Isaac, né le à Soultz (Haut-Rhin) (85 ans)
- Grumbach, Élie, Raymond, né le à Porrentruy (Suisse) (41 ans)
- Halkain, Salomon, né le ou le [9] à Schobin (Russie) (52 ans)
- Halkain, Charles, né le à Paris (23 ans)[note 1]
- Jeankelowitsch Pierre ou Jankelowitsch[9], Pierre, né le à Nancy (Meurthe-et-Moselle) (53 ans)
- Kahn, Lucien, né le à Dettwiller (Bas-Rhin) (56 ans)
- Klein, Adolphe, né le ou le [9] à Ingwiller (Bas-Rhin) (53 ans)
- Lévy, Gaston, né le à Nancy (Meurthe-et-Moselle)[note 2]
- Lévy, Salomon, né le à Ingwiller (Bas-Rhin) (69 ans)
- Méchel, Marck[10] ou Mechel, Marc[9], né le à Livan (Pologne) (40 ans)
- Metzger, Michel, né le à Buswiller (Bas-Rhin) ou Ingwiller (Bas-Rhin)[9] (72 ans)
- Nathan, Léon, né le à Paris (68 ans)
- Rosenfeld, Alexandre, né le à Coarodera (Roumanie) (41 ans)
- Salomon, Salomon, né le à Strasbourg (Bas-Rhin) (43 ans)
- Smoliack, Charles, né le à Paris (53 ans)
- Strauss, Simon, né le à Mommenheim (Bas-Rhin) (47 ans)
- Walewyk, Marcel ou Walewik, Marcel[9], né le à Aix-les-Bains (Savoie) (16 ans)
- Weill, Edmond, né le à Strasbourg (Bas-Rhin) (75 ans)
- Weill, Fernand, né le à Paris (45 ans)
- Weill, Gédéon, né le à Ingwiller (Bas-Rhin) (51 ans)
- Wolf, Félix, né le à Hoenheim (Bas-Rhin) (67 ans)
- :
- Juda, André, né le à Bliesbruck (Moselle) (59 ans)
- Seïden, Mojzesz Maurice ou Seiden, Mojzesz[9], né le à Rzeszow (Pologne) (31 ans)[note 3]
- Juda, Georges, né le à Bliesbruck (Moselle) (51 ans)[11]
- :
- Billou, Germaine (née Guetesmann), née le dans le 4e arrondissement de Paris (49 ans)
- Jeankelowitsch, Fanny ou Jankelowitsch[9], Fanny (née Blum), le à Vierzon (Cher) (45 ans)
- Krameisen, Marthe (née Kupferman), née le à Sieniawa (Pologne)[12],[13] (51 ans)
- Lang, Jeanne (née Weill), née le à Reims (Marne) (68 ans)
- Lévy, Mina (née Maïs), née le ou le [9] à Ingwiller (Bas-Rhin) (60 ans)
- Smoliack, Blanche, née le dans le 5e arrondissement de Paris (66 ans)
- Strauss, Colette, née le à Paris (16 ans)
- Wolf, Alphonsine, (née Weill), née le à Strasbourg (Bas-Rhin) (53 ans)
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Jugement des crimes
Résumé
Contexte

La tragédie des puits de Guerry peut être considérée comme un épisode de la Shoah en France[14] et un exemple parmi des centaines qui témoignent de l'atrocité du génocide des Juifs entrepris par les nazis en France avec l'aide de milices françaises[2].
Un des responsables du massacre est Pierre Paoli, agent français naturalisé allemand du SIPO-SD de Bourges (sous les ordres de Erich Hassé), est condamné à mort[15] et exécuté le à Bourges[16].
Mais le massacre est ordonné par Friedrich Merdsche (de) dit Fritz, Kommandeur (Kommandeur der Sicherheitspolizei und des SD : KdS) de la SIPO-SD d'Orléans[17] qui est installé au no 20, rue Alsace-Lorraine. Pour cacher ces crimes contre l'humanité, cet ordre est secret[18]. Considéré comme responsable de la déportation de près de mille deux cents personnes, il est condamné deux fois à mort par contumace en France. Les tentatives pour obtenir qu'il soit rejugé en Allemagne n'ont jamais abouti. Il est décédé en à son domicile en Allemagne[19].
Joseph Lécussan, chef local de la Milice, est responsable aussi du massacre. Il est jugé et condamné à mort à Lyon le et passé par les armes le suivant.
Lécussan a été assisté de Roger Thevenot, chef départemental de la Milice pour la zone nord du Cher, qui sera abattu de 4 coups de revolver par un homme à bicyclette à l'angle de la rue Calvin et du boulevard de la République le .
Hommage aux victimes du nazisme et des collaborationnistes français
Encore aujourd'hui, un hommage est rendu aux victimes de cette tragédie par des commémorations[20],[21].
Notes et références
Voir aussi
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