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Transfert adoptif de cellules

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Transfert adoptif de cellules
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Le transfert adoptif de cellules consiste à transférer des cellules dans un hôte, afin de faire bénéficier ce dernier de leurs fonctions immunitaires[1]. Le transfert adoptif est actuellement une stratégie d'immunothérapie extrêmement prometteuse notamment dans les programmes de lutte contre le cancer[2]. En effet, l'efficacité du transfert adoptif de lymphocytes T a été montré dans certains cancers dont le mélanome métastatique, avec une régression tumorale observée chez 50 % des patients[2]. De fait, et plus que dans tout autre type d'immunothérapie, le transfert adoptif permet de traiter le patient à l'aide de son propre système immunitaire, en le renforçant seulement selon diverses possibilités.

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Transfert adoptif de lymphocytes T.

Le transfert de cellules génétiquement modifiées avec un récepteur antigénique chimérique (CAR) pour le traitement du cancer a été parmi les premières techniques de thérapie génique humaine à démontrer une efficacité thérapeutique généralisée[3].

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Historique

Les premiers essais concluants de transferts adoptifs ont été réalisés par l'équipe de Rosenberg dans les années 1980, avec des lymphocytes tumoraux récupérés chez des patients souffrant de mélanome. Ces cellules prélevées ont été mises en contact in vitro avec de l'IL-2 puis ré-injectées aux patients, mais si la méthode a donné de bons résultats dans le mélanome, ce ne fut pas le cas pour d'autres types de cancers[4]. En 2001, l'équipe de Rosenberg suggère que l'utilisation de clones de lymphocytes T spécifiques d'épitopes tumoraux (tels que Melan-A[5] ou MELOE-1[6]) pourrait améliorer considérablement l'activité des cellules T récupérées.

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Procédé

  • Les cellules immunitaires du patient, en particulier les lymphocytes T, sont récupérées. Ces cellules peuvent être des cellules issues du sang et sont récupérées par centrifugation sur gradient de densité sur ficoll, par exemple ; bien souvent, ce sont des cellules immunitaires recueillies au sein du site tumoral : un prélèvement par biopsie réalisé sur le site tumoral permettra de recueillir un échantillon contenant des cellules tumorales et parmi ces dernières, des cellules immunitaires choisies, en particulier des lymphocytes T CD8+, avec une récupération par tri magnétique. En effet, ces lymphocytes forment une sous-population de choix en raison de leurs puissantes activités cytolytiques, associées à des capacités de reconnaissance et de ciblage précis de populations cellulaires tumorales (ce qui n'est pas le cas avec des cellules NK par exemple, ayant une activité cytolytique mais non spécifique)[7].
  • Les cellules immunitaires recueillies, très souvent des lymphocytes T, sont ensuite manipulées dans des laboratoires spécifiques conçus pour la réalisation de transferts adoptifs. Plusieurs programmes peuvent être possibles dès lors : les cellules peuvent être tout simplement multipliées : l'ajout d'interleukine 2 dans le milieu de culture contenant les cellules T recueillies pourra par exemple permettre leur prolifération. Des projets plus complexes et plus ambitieux peuvent également être envisagés, toujours en cours de recherche au sein de différentes équipes. Par exemple, la présentation d'antigènes tumoraux puissamment immunogéniques aux cellules T recueillies peut permettre de générer des cellules T spécifiques d'un antigène tumoral. D'autres projets, comme la manipulation du génome du lymphocyte afin de pouvoir "éduquer" celui-ci à une reconnaissance plus aisée et plus rapide, permettant une action plus efficace, des cellules tumorales par le lymphocyte.
  • Quel que soit le programme effectué précédemment, la population de lymphocytes T ré-éduqués, manipulés ou simplement ayant proliféré en laboratoire, sera ré-injectée au patient qui a fourni ces lymphocytes. Ces cellules immunitaires peuvent être directement placées dans le site tumoral pour faciliter leur action, par exemple.
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Applications

Cancer

Récepteur antigénique chimérique

La grande majorité des thérapies abordées à ce jour ont été utilisées pour traiter des cancers. Par exemple, le succès de la thérapie CAR-T anti-CD19 dans les essais cliniques de phase 1 et 2 pour les cancers tels que le lymphome, la leucémie et le neuroblastome semble se diriger vers l'autorisation de l'administration des aliments et drogues américaine (FDA)[3],[8].

Le transfert adoptif de lymphocytes a été utilisé expérimentalement pour traiter les patients atteints de tumeurs solides avancées, y compris le mélanome, y compris récidivant et réfractaire, et le cancer du col de l'utérus, le cancer du poumon, le cancer du sein, le sarcome[9], y compris la leucémie lymphoblastique aiguë[10].

Maladie auto-immune

Le transfert de cellules T régulatrices a été utilisé pour traiter le diabète de type 1 et d'autres maladies auto-immunes[11]. Les thérapies avec des cellules-T CAR ont montré leur intérêt pour traiter la sclérose en plaques chez la souris avec une diminution des symptômes[3].

Voir aussi

Notes et références

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