Vue satellite de la ville métropolitaine de Reggio de Calabre.
Topographie
La géographie de la ville métropolitaine, compte tenu de son extension territoriale de 3 183 km2, est caractérisée par une grande variété environnementale et paysagère. Il s'agit de l'unité administrative supra-municipale la plus méridionale de la péninsule italienne, constituant la pointe de la «botte» et située au centre exact de la mer Méditerranée; d'ouest en est, elle s'étend le long de la mer Tyrrhénienne à la mer Ionienne entre Rosarno et la punta Stilo sur environ 220 km.
Le territoire métropolitain est très affecté par l'orographie du massif de l'Aspromonte, composé de deux versants principaux séparés par les hautes montagnes centrales: le versant ionien, au sud et à l'est, caractérisé par des côtes basses; le versant tyrrhénien, au nord et à l'ouest, dont les côtes sont plus élevées.
L'Aspromonte (point culminant: 1 956 m) et son parc national, répartis sur 37 communes, sont intégralement inclus dans la ville métropolitaine de Reggio. De nombreux torrents et des fiumare prennent leur source dans la montagne; les plus importants sont l'Amendolea, le Calopinace et le Torbido. Un barrage a récemment été construit sur le Menta, principal affluent de l'Amendolea. La seule plaine du territoire est «a chjàna» (plaine de Gioia), face à la mer Tyrrhénienne au nord.
Au total, la ville métropolitaine de Reggio de Calabre comprend 28% de la population calabraise et compte 97 communes; elle s'étend sur 3 183 km2, occupant 21,1% de la superficie de la Calabre.
Du point de vue climatique, la ville métropolitaine de Reggio de Calabre appartient entièrement au domaine du climat méditerranéen mais présente quelques spécificités en raison de sa position géographique et de son caractère maritime accentué. Les secteurs élevés et montagneux, qui contiennent des bassins isolés des masses d'air, présentent une multitude de microclimats. Ainsi, dans la métropole, les deux saisons dominantes sont: l'hiver, humide et parfois rigoureux, et l'été, résolument chaud et sec.
Les influences maritimes se font principalement sentir le long des côtes et s'estompent à mesure que l'on avance vers l'intérieur des terres ou dans les montagnes. C'est surtout en hiver que cette différence est véritablement marquée. Alors que sur les côtes, la température moyenne en janvier est de 10°C, elle n'excède pas 4°C à l'intérieur des terres voire s'abaisse sous la barre des 0°C à partir de 1 700 m d'altitude dans l'Aspromonte. Cependant, la présence des montagnes a une influence encore plus significative sur le régime des précipitations; les plaines littorales arides contrastent assez clairement avec les montagnes aux précipitations abondantes avec, particulièrement sur le versant tyrrhénien, des relevés pluviométriques parmi les plus élevés de la péninsule italienne. En outre, les montagnes ont pour effet de bloquer la circulation des courants humides d'origine atlantique qui stagnent alors sur leur versant ouest, du côté de la mer Tyrrhénienne. Sur l'Aspromonte, on peut même dépasser les 2 000 mm de précipitations par an, surtout concentrées en hiver, ce qui fait de la ville métropolitaine de Reggio l'une des provinces les plus neigeuses du sud de l'Italie. En revanche, toute la bande littorale ionienne, à l'est, ne mesure qu'entre 600 et 1 000 mm par an.
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Histoire
Résumé
Contexte
La ville métropolitaine de Reggio de Calabre correspond aux territoires de l'ancienne province de Calabria Ulteriore Prima (également connue sous le nom de Calabria Reggina), créée en 1817 par la division de la Calabre ultérieure en Ulteriore I et Ulteriore II.
Violent séisme qui détruit les villes de Reggio et Messine
1817
Création de la province de Calabria Ulteriore Prima ou Calabria Reggina avec Reggio pour chef-lieu, composée des trois districts de Reggio, Palmi et Gerace
Institution des régions administratives, le chef-lieu de la Calabre est établi à Catanzaro, ce qui déclenche des protestations dégénérant en émeutes à Reggio
Témoin d'une succession d'invasions et de dominations étrangères au fil des siècles, la ville métropolitaine de Reggio est parsemée d'exemples d'architecture défensive (tours, châteaux, forts[3]) bien conservée, tant au sommet des villages que sur le littoral ou les collines isolées. Du tout début du XIXesiècle, sous Joachim Murat, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, des batteries côtières sont édifiées pour maîtriser le détroit.
Portion des anciens murs de Rhêgion sur le bord de mer.Mosaïque de la villa du Naniglio, Gioiosa Ionica.Aires sacrées: parc archéologique Griso-Labocetta, sanctuaire du palais de la Préfecture (Vesiècleav. J.-C.), aire sacrée du littoral, temple dédié à Athéna sous le bord de mer;
Nécropoles: nécropole souterraine du musée, nécropole gréco-romaine de Santa Caterina, tombe hellénistique sur la via Demetrio Tripepi (IIIesiècleav. J.-C.);
Lieux publics: fouilles sous la piazza Italia (probablement l'ancienne agora), acropole sur la colline du Trabocchetto, bouleutérion de Rhêgion, théâtre sous le sanctuaire San Paolo, thermes romains du lungomare Falcomatà;
Murs de la cité grecque: fragments sur le lungomare Falcomatà (IVesiècleav. J.-C.) et sur la colline du Trabocchetto (VeetIVesiècles av. J.-C.);
Fouilles sous la piazza Garibaldi (commencées en 2016) où l'on a retrouvé amphores, céramiques et pièces de monnaie;
Columna Rhegina, phare éclairant le détroit à 15 km au nord du centre de Reggio et temple de Poséidon.
La proximité entre la mer et les montagnes de l'Aspromonte (parc national) confère à la métropole une certaine variété de paysages.
Certaines régions naturelles sont clairement identifiées, à la manière de la Costa Viola («côte violette») sur la côte tyrrhénienne, la Riviera dei Gelsomini («côte des jasmins») sur la côte ionienne, le Reggino (autour de Reggio) ouvert sur le détroit de Messine entre les deux, la Locride (autour de Locri), la plaine de Gioia Tauro ou encore les vallées du Torbido et du Stilaro.
La population locale parle souvent le dialecte calabrais qui, comme la plupart des langues régionales en Italie, n'a toutefois aucun statut officiel.
Le calabrais méridional, dont fait partie le reggino (parlé dans et autour de Reggio), s'est formé à partir d'un substrat grec parlé par les premiers colons chalcidiens et qui, largement parlé jusqu'à l'époque byzantine, s'est enrichi du latin pas vraiment sous l'Empire mais dans l'ère médiévale après la conquête normande.
Jusqu'à l'époque moderne, c'est donc à un dialecte issu du grec ancien que l'on se réfère lorsqu'on parle du "calabrais méridional". Cependant, ce dialecte a progressivement disparu, supplanté à la fois par l'italien standard et les dialectes néolatins désormais beaucoup plus répandus à travers la Sicile et la Calabre, auxquels appartient le reggino, dont certaines spécificités le rapprochent des parlers siciliens. Cette forte influence sicilienne est notamment perceptible dans l'accent local.
Le dialecte reggino, parlé dans toute l'aire urbaine comprise entre Scilla et Bova, présente par exemple une absence de consonnes «dures» typiques du reste de la Calabre, et manifeste des correspondances linguistiques et lexicales avec le dialecte de Messine. En effet, le reggino et le messinese, très similaires, ne se distinguent entre eux que par quelques variations dans l'intonation et dans l'emploi de certaines consonnes.
Minorités linguistiques
Le grec est encore parlé dans la ville métropolitaine de Reggio. Autrefois répandu dans tout le sud de la Calabre, il se borne désormais à certains villages de la vallée d'Amendolea comme Bova, Bova Marina, Roghudi, Gallicianò, Chorìo di Roghudi et dans certains quartiers de Reggio tels que San Giorgio Extra-Moenia, Modena, Sbarre et Arangea en raison de l'exode rural.
Religions
Si les habitants de la ville métropolitaine de Reggio de Calabre sont essentiellement catholiques, la province accueille également un grand nombre de sites grecs-orthodoxes en raison de son passé byzantin: monastère San Giovanni Théristis à Bivongi, monastère Sant'Elia lo Speleota à Melicuccà et monastère Santi Elia e Filarete à Seminara, tous en activité et abritant chacun une communauté de moines.
Depuis 1980, Roccella Ionica accueille un festival de jazz tous les mois d'août, les «Rumori Mediterranei», où se produisent des artistes mondialement célèbres.
Le prix Mia Martini est créé en 1995 à Bagnara Calabra, lieu de naissance de la chanteuse du même nom, par la volonté du réalisateur Nino Romeo en mémoire de son amie décédée et de valoriser et promouvoir la culture du chant et de la musique, en offrant aux jeunes participants l'occasion de rencontrer des opérateurs artistiques, culturels et professionnels du secteur.
Depuis 2009, le prix international Mino Reitano a lieu tous les mois d'août à Fiumara di Muro en hommage au chanteur natif de la ville.
Le Paleariza, dont le nom signifie «racines anciennes» en grec de Calabre, est un festival ethnoculturel et musical célébré chaque année dans l'aire grécanique de la ville métropolitaine.
Cuisine
Plats typiques
Assiette d'aubergines farcies.
La cuisine locale ne diffère guère de celle du reste du Mezzogiorno italien et se caractérise par l'utilisation massive de sauce tomate et d'huile d'olive. Parmi les spécifiés notables, on trouve:
La stroncatura, forme de pâtes née à Gioia Tauro, souvent consommée avec des anchois, de l'huile d'olive et du piment;
L'espadon alla ghiotta, préparé avec des tomates cerises, de l'oignon, des olives vertes ou noires et des câpres;
Les aubergines et piments farcis à la sauce tomate et au fromage, parfois avec de la viande ou du poisson;
La pasta al forno (pâtes au four), pâtes à la sauce tomate et au fromage cuites au four;
Les zippuli, mélange d'écrasé de pommes de terre et d'anchois salés frits avec de la chapelure.
Desserts
Assortiment de desserts (amaretti, pitta, petrali, figues séchées et biscotti).
Les desserts traditionnellement servis sur les tables de la région lors des jours de fête font la part belle au miel et aux amandes:
La 'nzudda, gâteau au miel et aux figues séchées qui peut prendre des formes très variées, souvent vendus par les marchands ambulants;
Les petrali, petits gâteaux fourrés à la confiture de figue et aux éclats de noix puis saupoudrés de sucre;
Les struffoli, ou pignolata, boulettes de pâte sucrée frites à l'huile d'olive et nappées de miel;
Le torrone, type de nougat au miel et aux amandes consommé dans la période de Noël, celui préparé à Bagnara bénéficie d'un label d'origine protégée et un festival lui est consacré à Taurianova.
Staiti, avec ses 184 habitants, est à la fois la commune la moins peuplée de la métropole et de toute la Calabre[5].
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Économie
Résumé
Contexte
Agriculture
Oliveraie calabraise.Culture de la bergamote, agrume qui pousse exclusivement sur la bande côtière entre Catona et Monasterace, pour la production de l'huile essentielle de bergamote de Reggio Calabria DOP;
Les conditions climatiques du détroit de Messine permettent également la culture de l'annona, fruit exotique originaire d'Amérique du Sud ne poussent nulle part ailleurs en Europe hormis quelques régions du sud de l'Espagne.
Industrie
Les industries locales sont concentrées sur la côte tyrrhénienne, de la plaine de Gioia jusqu'au détroit et à Saline Ioniche. Ainsi, le port de Gioia Tauro, «cathédrale dans le désert», embryon d'un complexe inachevé, représente une grande opportunité pour la métropole.
Les principaux pôles industriels sont:
Zone industrielle de Gioia Tauro-Rosarno-San Ferdinando, étendue sur 1 483ha autour du port, où sont implantées des entreprises orientées dans la transformation alimentaire, du bois et des métaux;
Zone de l'ASI (Area Sviluppo Industriale), couvrant 550 000 m2 dans la seule commune de Reggio et encore 870 000 m2 entre Villa San Giovanni et Campo Calabro, dont la production est orientée vers la fabrication de matières plastiques et chimiques, de locomotives et autre matériel ferroviaire ainsi que la transformation agroalimentaire.
Commerce
La ville de Reggio ainsi que celles de Gioia Tauro pour la côte tyrrhénienne et Siderno pour la côte ionienne disposent de grands centres commerciaux et d'affaires d'importance régionale. Le commerce représente l'une des principales sources d'emploi pour l'ensemble de la métropole.
Parc national de l'Aspromonte, massif montagneux encerclé par la mer sur trois côtés (le détroit de Messine peut être aperçu à 1 450 m d'altitude à la station de Gambarie) et parsemé de bourgs anciens à l'image de Pentedattilo, village fantôme au pied d'une éminence géologique à 30 km au sud de Reggio;
Gerace, bourg ancien de la Locride comprenant des habitations creusées dans la roche, un château normand, une dizaine d'églises dont une cathédrale du XIesiècle et des portes baroques (classé parmi les plus beaux villages d'Italie);
Le port de Gioia Tauro.Port de Reggio, l'un des plus importants de la région, connecté à Malte, aux îles Éoliennes et à Messine, les ferries assurant un trafic intense entre les deux cités du détroit avec plus de 10 millions de passagers par an;
Port de Gioia Tauro, créé à l'origine pour desservir un centre sidérurgique qui n'a jamais été construit, est reconverti en port de commerce, siège de l'autorité portuaire régionale;
Port de Palmi, pêche et tourisme sur la Costa Viola, plus grand port de plaisance de la côte tyrrhénienne dans la métropole;
Port de Roccella Ionica, pêche et tourisme, plus grand port de plaisance de la côte ionienne dans la métropole.
La cité métropolitaine est dirigée par un maire et quatorze conseillers élus pour cinq ans par les conseillers municipaux de l'ensemble des communes formant la métropole. Le siège du conseil est situé au palais Corrado-Alvaro à Reggio de Calabre.