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Yibna

village de Palestine expulsé en 1948 De Wikipédia, l'encyclopédie libre

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Yibna, Yibnâ, Ybna, Yibneh, Yebna (يبنا) ou Tell Yavne, est un site archéologique et un village parmi les centaines de villages arabes détruits et dépeuplés, en 1948, lors de la guerre israélo-arabe de 1948. Les ruines sont situées à proximité de la ville israélienne de Yavné du sous-district de Rehovot.

Faits en bref Pays, Sous-district ...
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Présentation

Résumé
Contexte

Probablement fondé par des Philistins sous le nom de Jabneel, le site de Yibna est habité depuis plus de 3 000 ans. Doté d'un port (récemment découvert lors de fouilles archéologiques), la ville connaît une grande prospérité pendant la période hellénistique et sous l'empire romain, malgré les destructions, prospérité et célébrité que Yibna (évolution de son nom) retrouve à l'époque des califats arabes, jusqu'aux croisades. De nouveau détruite, elle devient un village moyen sous les Ottomans, avant que l'irrigation, la culture des agrumes et la mise en culture des dunes permettent une nouvelle expansion et modernisation à partir de la fin du XIXe siècle (croissance démographique, écoles, chemin de fer, et.). En 1948, les habitants subissent un nettoyage ethnique[1] : outre un massacre en mars, sa population arabe est expulsée en juin et se voit interdire de revenir dans son village. Les bâtiments symboliques de l'identité locale (mosquée, maqâm) sont détruits.

Avant le nettoyage ethnique de 1948, le village avait une population d'environ 6 000 habitants, en additionnant les sédentaires et les nomades[2],[3].

Le site est important également pour l'histoire juive, comme lieu où s'est tenu le synode de Jamnia (son nom romain) et un centre d'érudition juive pour l'écriture de la Mishna au Ier siècle, et comme lieu d'émergence de la maison d'Ibelin des royaumes latins de Jérusalem puis de Chypre au Moyen Âge.

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Noms

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La carte de Madaba montant ΊΑΒΝΗΛΗΚΑΙΊΑΜΝΙΑ) ("Jabneel, appelée aussi Jamnia"), au VIe siècle.

Un village appelé Jabneh ou Jabneel existait durant l'Antiquité philistine ; le nom évolue en Jamnia (Λαμνία (Iamníā), Iamnia) pendant l'Antiquité grecque puis romaine ; Ibelin à l'époque des Croisades, donnant naissance à la seigneurie d'Ibelin et à la maison d'Ibelin, et enfin Yibna pour les Arabes.

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Géographie

Le village de Yibna relevait[Quand ?] du sous-district de Ramle et se trouvait à 15 kilomètres au sud-ouest de Ramle, à 25 mètres d'altitude et tout proche de la mer (7,5 km) dont il était séparé par un important cordon dunaire[3]. De nombreuses sources et puits alimentaient les cultures[3]. Le village était bien desservi par les réseaux de transport : la route Jaffa-Gaza passait dans le village, et la gare de Yibna, des chemins de fer de Palestine, était desservie par la ligne Ramle-Gaza[3].

Sa superficie totale était de 59 554 dounams (59,5 km²)[4] dont 37 919 dounams appartenaient à des Arabes, 2 845 à des Juifs et 18 790 étaient classés comme terres publiques[3].[Quand ?]

Sur la superficie, 2 849 hectares étaient classés comme terres incultes, soit 39 % des terres du village (essentiellement les dunes)[3]. Dans les terres cultivables, les plantations d'agrumes et de bananiers occupaient 6 468 dounams (647 hectares), 15 124 étaient consacrés aux céréales et 11 091 dounams (1 109 hectares) étaient irrigués ou plantés de vergers, dont 25 dounams en oliviers[2],[5].[Quand ?]

Histoire

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Le tell avec les ruines du minaret mamelouk construit en 1337[6].

L'archéologie et les sources écrites permettent de retracer l'histoire du village depuis l'âge du Fer, voire l'âge du Bronze. Yavneh est mentionné plusieurs fois dans la Bible hébraïque et par Flavius Josèphe.

Âges du Bronze et du Fer

Des fouilles de sauvetage menées en 2001 par l'Autorité des antiquités d'Israël au pied du versant nord du tell (mont) mettent au jour des tombes. Elles datent du Bronze tardif, pour la plus ancienne, à l'âge du Fer, pour la plupart.

Une grande favissa (fosse à offrandes) d'époque philistine est découverte sur la colline du Temple[7]. Des vestiges de l'âge du Fer sont aussi découverts lors de deux campagnes de fouilles du professeur Dan Bahat[réf. nécessaire]. Des tessons de céramique de la même époque et de céramique perse sont découverts en surface, sur le tell[8].

D'après le Deuxième Livre des Maccabées, la cité philistine est détruite par Judas Maccabée. Après Alexandre Jannée, la Judée prend le contrôle de la ville et une importante population juive s'installe à Jabneh[9].

Dès l'âge du Bronze, un port est établi sur la côte toute proche de Jabneel : il est appelé Minet Rubin en arabe ou Yavne-Yam (en) en hébreu. Ses fortifications, révélées par des fouilles, remontent a l'époque des Hyksos[8]. Il a été en usage jusqu'aux croisades, quand il est alors abandonné[10].

Antiquité

Après la conquête de l'empire perse par Alexandre le Grand dans les années 330 av. J.-C., ses héritiers se constituent des empires. La côte méditerranéenne revient aux Séleucides, qui font de Jabneel un centre administratif et militaire[3].

Un roi hasmonéen (maccabéen, dans la tradition chrétienne) dont l'identité est débattue s'empare de la ville et la détruit[3]. Après la conquête romaine en 63 av. J.-C., la ville est appelée Iamnia ou Jamnia et reconstruite sur l'ordre du consul Gabinius[3]. Le roi de Judée Hérode Ier en hérite puis elle passe à sa sœur Salomé. À sa mort, c'est l'empereur romain Auguste qui en hérite, qui le rattache au domaine impérial (en) (distinct des biens de l'État et transmis d'empereur en empereur et non à la famille de ceux-ci). Il y reste pendant un siècle[11]. Son port est alors plus important que celui de Jaffa et la ville connaît sous la domination romaine une longue période de prospérité[3].

Pendant la Première guerre judéo-romaine (66-73), après avoir matê l'insurrection en Galilée, l'armée romaine commandée par Vespasien marche sur Iamnia et Azotus et s'empare des deux villes. Il y laisse des garnisons pour continuer la campagne[12]. Selon la tradition, le tanna Yohanan ben Zakkaï, après s'être enfui de Jérusalem assiégée avec ses disciples, obtient la permission de Vespasien de s'installer à Iamnia[13],[14]. Après la chute et la destruction de Jérusalem en 70, plusieurs yeshivot (connues comme l'« école de Yavné » ou « synode de Jamnia ») se développent et fonctionnent comme un nouveau Sanhédrin[15] ; on voit là l'origine du judaïsme rabbinique avec notamment l'écriture de la Mishna[16],[17].

Empire byzantin

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Fouilles de l'exploitation viticole byzantine.

Sous l'Empire byzantin, la ville de Jabneel est alimentée en eau par un aqueduc, révélé par des fouilles, qui ont également mis au jour un four[18],[19]. La plus importante installation vinicole du monde byzantin est aussi retrouvée à Jabneel lors de fouilles. Ce vin a été servi à l'empereur Justin II lors de ses fêtes de couronnement, en 566[20].

Période arabo-musulmane

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Le mausolée en 1948 (depuis converti en synagogue).

L'historien al-Baladhuri (mort en 892 EC) mentionne Yibna parmi les dix villes du Jund Filastin conquises par l'armée rashidoune (en) commandée par le sahaba Amr ibn al-As[21]. Selon l'historien du IXe siècle al-Yaqubi, Yibna était toujours construite au sommet du tell et habitée par des Samaritains[21].

Vers 985, le géographe al-Maqdisi, écrit que « Yubna a une belle mosquée. La figue dite Damascène[21] » en vient, selon lui. Selon le géographe syrien Yaqout al-Rumi, la tombe d'Abou Huraira, compagnon du prophète de l'islam, se trouve à Yibna. Il ajoute que certains disent que c'est celle d'Abd Allâh ibn Saad ibn Sarh, autre sahaba[21].

Des fouilles de 2007 mettent au jour des vestiges allant des débuts de la période musulmane au mandat britannique sur la Palestine[22]. En 2009, c'est un four et un quartier commercial et artisanal qui sont découverts à l'ouest du tell[23].

Croisades, fin des Ayyoubides et Mamelouks

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Le pont de Yibna (en) (1273), un des ponts que le sultan Baybars a fait construire en Égypte et en Palestine.

Lors de la période des Croisades, deux batailles ont lieu à proximité de Yibna/Ibelin, comme l'appelaient les croisés, entre 1105 et 1123. Lors de la seconde bataille de Yibna (it), le 29 mai 1123, le croisé Eustache Granier vainc les Fatimides commandés par Al-Mamun al-Batahi[3].

Le château d'Ibelin est construit en 1141. Deux campagnes de fouilles menées par Dan Bahat à partir de 2005 en exhument la porte principale[réf. nécessaire]. C'est le siège de la seigneurie d'Ibelin, dont la famille, la maison d'Ibelin, joue un rôle important dans le royaume franc de Jérusalem puis dans celui de Chypre. Des fouilles de sauvetage à l'ouest du tell permettent la découverte d'un trésor de 53 monnaies croisées des XIIe et XIIIe siècles[23].

Ibelin est mis à sac par le sultan Saladin, peu avant sa déroute à la bataille de Montgisard fin 1177. En août 1187, Saladin reprend la ville puis l'incendie ; elle cesse de faire partie des États latins du Levant[24]. Le voyageur Benjamin de Tudèle (1130–1173) identifie la Jamnia (Jabneh) des auteurs classiques avec l'Ibelin de son époque. Il place l'ancienne ville de Jamnia à trois parasangs de Jaffa et deux d'Isdud (15 et 10 kilomètres)[25].

Après la conquête mamelouke, Yibna est rattaché à l'Égypte mamelouke pendant trois siècles (1250-1517). Yibna est alors une étape-clé sur la route du Caire à Damas, essentielle pour le sultanat ; c'est aussi le centre de la vie religieuse musulmane et économique locale[26]. Le sultan Baybars se trouve à Yibna lorsqu'il reçoit la nouvelle de la victoire sur les Tatars[3].

L'église paroissiale d'Ibelin est convertie en mosquée, et un minaret lui est ajouté en 1337[6],[27].

Le mausolée d'Abou Huraira (en) à Yibna, un maqam (sanctuaire), est décrit comme un des plus élégants mausolées à dôme de Palestine. Il est considéré comme la tombe d'Abou Huraira, compagnon de Mahomet, depuis le XIIe siècle[28].

Empire ottoman

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Le puits de Yibna vers 1918.
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Habitants de Yibna en 1918.

La Palestine est conquise par les armées de l'Ottoman Sélim Ier en 1517, grâce à leur victoire sur les armées mameloukes à la bataille de Marj Dabiq, et annexée à l'Empire ottoman.

Dans le defter (registre fiscal) de 1596, Yibna relève de la nahié (sous-district) de Gaza et de la liwa de Gaza. Il recense 129 foyers, soit environ 700 habitants, tous musulmans. Ils payaient un impôt à taux fixe de 25 % sur leurs productions, dont le blé, l'orge, le sésame, les fruits, les chèvres, les ruches et les vignes, pour un total de 34 000 akçe. Les trois quarts de ces impôts étaient versés à un waqf (fondation pieuse)[29].

En 1799, durant la campagne de Syrie de Bonaparte, Yibna est représenté sur la carte de Pierre Jacotin sous le nom d’'Ebneh'[30].

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Minaret mamelouk de 1337.

William Thomson, missionnaire américain qui visite Yibna en 1834, décrit le village sur sa colline, habité par 3000 musulmans vivant de leurs cultures. Il écrit qu'une inscription dans la mosquée date sa construction de 1386 ; Denys Pringle indique 1337 pour la construction du minaret[6],[31],[32],[33].

Une liste de villages ottomane de 1870 recense 348 maisons habitées et 1 042 hommes - les femmes et les enfants n'étant pas recensés[34],[35],[36]. En 1882, l'enquête du Palestine Exploration Fund décrit Yibna comme un gros village en partie construit en pierres sur sa colline. Des oliviers sont alors plantés au nord, avec les jardins[37].

L'histoire orale de Yibna mentionne des tombes d'enfants enterrés dans des poteries (en), pratique souvent associée aux groupes nomades ou de travailleurs itinérants d'origine égyptienne, à la fin de la période ottomane[38]

Période du mandat britannique

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Mosquée de Yibna en 1928.

De 1915 à 1918, les combats de la campagne du Sinaï et de la Palestine permettent au Royaume-Uni de faire la conquête de la Palestine. La région de Yibna est conquise en octobre 1917 et la région est administrée comme territoire conquis jusqu'en 1923 puis sous l'autorité d'un mandat de la Société des Nations.

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Carte de 1946.
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Plan de la ville en 1946.

Une école primaire pour garçons est construite en 1921 à Yibna. En 1941-42, elle avait 445 élèves. Une école pour filles est créée en 1943, avec 44 élèves en 1948[2].

Au recensement de la Palestine mandataire de 1922 conduit par les autorités britanniques, Yibna a une population de 1 791 habitants, tous musulmans[39], augmentant au recensement de 1931 à 3 590 habitants musulmans, 7 chrétiens, deux Juifs et un Baháʼí, dans 794 maisons[40],[36].

Les habitants de Yibna cultivaient la fertile plaine alluviale, mais aussi l'arrière-pays dunaire appelé Rimāl Yibnā (en). Bien qu'il soit classé comme incultivable (mawāt) d'après les lois foncières ottomanes, les villageois, en coopération avec les groupes nomades, réussissent à y faire prospérer des vergers de figuiers, des vignes, et des cultures saisonnières. Les réformes cadastrales et fiscales britanniques des années 1920 et 1930 accélèrent ces efforts, et en 1940 les fellahin cultivent 10 % de la zone dunaire, transformant cette zone inculte en parcelles productives[41].

En 1941, le kibboutz Yavne est créé à proximité de Yibna par des réfugiés de l'Allemagne nazie, suivi par un village de jeunesse, Givat Washington, en 1946[2].

Dans les statistiques de Village de 1945, Yibna a une population de 5 400 musulmans et 20 chrétiens[42]. De plus, 1 500 nomades vivent autour du village[2].

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Guerre de 1948 et nettoyage ethnique

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Soldats de la brigade Yiftach sur un toit d'une maison de Yibna au début de l'opération Dani.

Guerre de 1948

Yibna était dans le territoire attribué à l'État juif dans le plan de partage de la Palestine voté par l'Assemblée générale des Nations unies en novembre 1947[43]. Mi-mars 1948, un contingent de volontaires irakiens s'installe pour défendre le village. Le 30 mars, la Haganah abat 24 habitants dans une opération de représailles[44]. Le 21 avril, le gradé irakien commandant les volontaires est arrêté par les Britanniques pour avoir, ivre, tiré sur deux Arabes[44].

Les habitants de Zarnouqa, expulsés de leur village par les Israéliens, se réfugient à Yibna, qu'ils quittent quand les habitants de Yibna les accusent d'être des traîtres[45]. Le 27 mai, après la chute et l'expulsion des villages voisins d'al-Qubayba (Ramla) (en) et Zarnouqa, la plus grande partie des habitants de Yibna fuient à Isdud. Là-bas, la milice locale renvoie de force à Yibna les hommes qui ont des armes. Selon l'histoire officielle, la brigade Givati devait expulser elle-même le village et cette fuite l'intéressait[45].

Selon l'armée israélienne, le 1er juin, une unité égyptiennne s'avance du sud pour défendre Yibna[3].

Conquête et expulsion

Il existe différentes sources sur le moment de la conquête de Yibna par les Israéliens, qui ne s'accordent pas sur les détails de la chute du village.

Selon Benny Morris, le 4 juin, la brigade Guivati bombarde Yibna au mortier puis occupe le village et en expulse les quelques personnes âgées qui étaient restées, en leur tirant au-dessus des têtes pour accélérer leur fuite[45].

Selon une autre source classique israélienne (History or thé War of Independence), la totalité des habitants fuit le 4 juin et dans la nuit du 4 au 5, l'armée israélienne occupe Yibna sans combat[3].

Les sources contemporaines rapportent soit une attaque égyptiennne le 5 juin contre Yibna occupée par l'armée israélienne, qui en est chassée avant de reprendre le village dans la journée (The New York Times) ; ou, qu'après un bombardement, puis un déminage par les équipes spécialisées, les commandos s'emparent du village au lever du jour, la fuite ou l'expulsion des habitants ayant lieu ensuite[3].

Après 1948

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Le mausolée d'Abou Huraira (en) réaménagé en tombeau de Gamaliel II zn 2010.

Plusieurs villages israéliens sont créés sur les terres de Yibna : Kfar HaNagid et Beit Gamliel dès 1949, Ben Zakai en 1950, Kfar HaYeor en 1951, et Tzofiyya en 1955[46].

Des fouilles archéologiques ont montré qu'une partie de Yibna était construite sur un cimetière byzantin et des fosses remplies de dechets[47].

Le mausolée d'Abou Huraira (en) est accaparé par des juifs séfarades qui considèrent qu'il est en réalité la tombe du rabbin Gamaliel II[28]. En 1950, la mosquée (ancienne église croisée) est démolie à l'explosif par l'armée israélienne[6].

Selon Walid Khalidi, du village il ne restait, en 1992, « la mosquée et le maqam, en mauvais état. Au moins deux des maisons subsistantes étaient utilisées par des familles juives et une par une famille arabe[...] La maison où vit la famille arabe est assez petite et abîmée, avec un toit de tuiles. À côté se trouve un puits inutilisé[3]. »

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Dans la culture

L'artiste palestinien Sliman Mansour a pris Yibna comme sujet d'un de ses tableaux. L'œuvre, intitulée Yibna, fait partie d'une série sur quatre villages palestiniens détruits qu'il a peint en 1988 pour résister à l'effacement de l'histoire palestinienne. Les autres villages sont Yalo, Imwas et Bayt Dajan[48].

Personnalités liées

Voir aussi

Bibliographie complémentaire

Articles connexes

Liens externes

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References

Bibliography

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